Low-kicks, crochets juteux et patates de forain, EA Sports revient dans l'octogone avec UFC 4. De quoi apprécier les arts martiaux mixtes et le cardio hors du commun des combattantes et combattants du circuit. Deux ans après la sortie du dernier opus plutôt convaincant, notre crainte reste la même pour les simulations sportives d'EA, celle que la licence reste sur ses acquis.
Patron incontesté du genre sur consoles, EA Sports UFC n'a pourtant pas fait l'unanimité début 2018 avec UFC 3, la faute à un rythme douteux, un immobilisme par rapport au deuxième opus et des micro-transactions envahissantes. En entrant dans la cage, UFC volume 4 souhaite désormais mater son ainé et offrir un second souffle aux fans de MMA. Que ces derniers n'oublient pas : ce qu'il se passe dans l'octogone, reste dans l'octogone. C'est la règle.
Ne faire qu'un avec le serpent
En premier lieu, le gameplay fait sa mue et nous offre plusieurs belles surprises. UFC a modifié plusieurs secteurs du combat, à commencer par les clinchs. Ces derniers, qui utilisent la technologie RPM bien connue dans les jeux EA Sports, sont plus fluides et ne font désormais qu'un avec le jeu. Si l'on reprochait à UFC 3 de manquer, ça n'est plus le cas, d'autant que le nouveau système de Takedowns est vraiment calibré pour plaire. On utilise le stick droit pour choisir de se relever, de boxer via le pound & ground ou de tenter à maintes reprises de soumettre l'adversaire. Les soumissions ont d'ailleurs été revues via deux types de mini-jeux équilibrés pour l'emporter ou se défendre. Dans cette phase, les gâchettes (articulations) où le stick (choke) sont utiles pour fuir l'étreinte adverse ou étrangler via une jauge (voir photo du paragraphe).
Pour le reste, UFC fait le boulot, avec l'héritage de ses aînés. Les graphismes et animations en combat sont au niveau, et la jauge de coups possibles est démentielle. En plus de voir les corps se tuméfier, les impacts importants des matchs sont marqués par des indicateurs visuels et sonores pour ajouter un peu de lisibilité au combat. C'est un fait, le titre réussit à être prenant, divertissant sans perdre son aspect technique propre à la discipline. On regrettera seulement niveau gameplay quelques bugs de collisions à la sortie.
La Carrière : dialogue rompu et sentiments ambivalents
Côté contenu, UFC 4 mise énormément sur la Carrière. On y incarne une jeune pousse du MMA, sous l'aile d'un coach qui va vous lancer dans le circuit, à commencer par des rings miteux jusqu'aux octogones inatteignables. Parfait dans sa première partie pour apprendre les bases du jeu et profiter des cinématiques immersives, le mode de jeu devient très terne dans sa mise en scène une fois lancé. Un véritable paradoxe, tellement ce dernier est complet : après être lancé dans une ligue adéquate grâce aux performances du prologue, on choisit nos combat et la gestion de la semaine d'avant-match. Les points d'actions sont stratégiques pour augmenter notre hype et débloquer des sponsors, s'entraîner, apprendre des coups avant le combat et même décrypter le jeu adverse.
En outre, un système de relations avec les autres professionnels/amateurs permet de trouver plus facilement des combats, ou des sparring pour se préparer. Enfin, des points d'aptitudes débloqués au fil des matchs servent à faire progresser l'archétype et les attributs, paralèllement aux coups qui évoluent après les avoir utilisé dans l'octogone. La densité tranche vraiment avec la mise en scène, quand l'on sait que le coach Davis soufflait les conseils dans les oreilles de son poulain au départ. Une fois ce dernier engagé dans le circuit professionnel les seules interactions se font par téléphones. Tristounet.
Le trailer du mode Carrière d'UFC 4
Un contenu amputé
Pour le reste, c'est presque du grand classique. Le Roster est impressionnant, avec plus de 200 professionnels disponibles à jouer dans le mode combat immédiat, avec des règles classiques ou personnalisées, notamment le mode KO pour les amateurs de jeu de combat arcade. La catégorie de poids peut être ouverte, ce qui donne lieu à des oppositions inédites, à la David contre Goliath. A noter que quatre nouveaux décors sont de la partie, à savoir le Kumite (un temple clandestin souterrain), la Cour (dans un jardin), Avenue de l'Action (le ring en extérieur du prologue de la carrière pour se faire remarquer) UFC Apex (la salle de début de carrière pour passer du MMA amateur au pro).
Si l'on a dit presque classique, c'est parce que le mode Ultimate Team est mort et enterré cette année, un choix d'EA Sports pour coller avec la réalité d'un sport individuel. Le risque pris n'est pas forcément payant, car cette absence n'est pas compensée et le contenu en ligne devient un poids léger. On y retrouve le championnat du monde en ligne, système de division classique made in EA Sport, les combats éclairs (blitz) avec une minute pour dominer l'adversaire déjà présent dans UFC 3 ou le combat rapide on ne peut plus banal.
Avec la décision de ne pas reconduire le mode Ultimate Team de sa licence, EA Sports n'a cependant pas abandonné la monnaie virtuelle. Cependant, le pay-to-fast n'est plus, et les pièces glanées en remportant des défis ou combats ne sont désormais utiles que pour débloquer des vètements et éléments cosmétiques.
Points forts
- Les combats très plaisants et au rythme boosté
- Des nouveautés de gameplay (clinchs, Takedowns) réussies
- La palette des coups, impressionnante
- Techniquement au point
- Un nombre d'athlètes faramineux (+ de 200)
- Le mode carrière assez complet…)
Points faibles
- ... mais qui manque de mise en scène
- Suppression du mode Ultimate Team...
- ...pas vraiment remplacé
- Certains bugs de collision à la sortie
Finalement UFC 4 ravira tous les fans de MMA dans le fond, à défaut d'être brillant sur la forme. Une fois maîtrisée l'expérience du combat est jouissive, et la licence gagne en rythme avec les nouveautés de gameplay, que ce soit les takedowns ou les clinchs. En revanche le contenu est un poil décevant, la faute à un Ultimate Team pas remplacé dans l'esprit, et un mode carrière qui n'a que trop peu de charme. C'est dommage, parce que sous la carapace d'UFC 4 se cache une vraie profondeur.