L'opus 2019 avait marqué la licence par sa technique, ses modes de jeu et son IA, tellement qu'on se demandait comment le studio britannique pouvait faire mieux. Pourtant, les accros aux arrêts au stand et dépassements périlleux attendaient ce titre avec impatience sur PC et consoles. Et pour cause : une grande nouveauté dans le contenu offrait de belles promesses.

Mon Écurie en a sous le sabot

Car pour se renouveler cette année, F1 2020 a misé sur le mode My Team. Traduit par Mon Écurie en français, ce contenu très attendu par les joueurs ne nous a pas déçu. On arrive en Formule 1 en tant que onzième écurie, dans la peau du propriétaire de l'équipe également pilote. Le but est de progresser dans la saison avec son coéquipier (recruté au départ), mais avec une dimension de gestion inédite. On contrôle les contrats de sponsoring d'une part, avec un sponsor principal comme base financière, puis des sponsors secondaires. Ces derniers sont déblocables si le niveau de popularité de l'écurie le permet, sont éphémères, mais permettent de belles rentrées d'argent en cas d'objectif atteint lors des weekends de courses. Le calendrier de l'écurie est aussi à gérer, puisqu'il faut désormais fixer le planning de l'équipe jour après jour, en programmant par exemple des team-building pour booster le moral des départements, organiser des journées sponsor pour gagner de l'argent et popularité, etc. À première vue complexe, Mon Écurie est simplifiée par une belle interface. Le tout est vraiment passionnant et chronophage, le plaisir de la gestion étant au même niveau que celui de la conduite.

Et s'il y a comme sur le mode carrière de l'année passée un arbre de recherche et développement, celui-ci est bien plus stratégique. Il y a un pourcentage de chance qu'une amélioration n'aboutisse pas, un risque accru lorsque l'on souhaite aller plus vite dans le développement. Vous voulez améliorer vos moteurs avant le grand prix du weekend ? Très bien, mais ça vous coutera 1000 crédits avec seulement 30% de réussite, contre 60 si vous êtes plus patient. Mettez à côté de ça les mises à jour du règlement, le remplacement des pièces usées du moteur (présent l'année passée) et le recrutement des futurs coéquipiers via des enchères contre les équipes concurrentes pour obtenir le mode incontournable de F1 2020.

Une carrière entre amélioration et regrets

Le mode Carrière a lui aussi subi un petit lifting. On a désormais le choix de courir toute une saison de F2 avant d'arriver en F1, et on retrouve la gestion du calendrier et de la R&D comme pour le mode MyTeam. Il est même possible de choisir le nombre de courses à disputer en F2 (de 3 à une saison complète) et en F1 (de 10 à une saison complète). C'est mieux qu'en 2019, mais on regrettera deux points. Les passages scénarisés, qui avaient fait notre bonheur l'année dernière et qui promettaient une belle marge de progression, ont disparu. Ils sont remplacés par des interviews de journalistes très répétitives sur la forme (même décor, mêmes journalistes...), mais assez complètes dans l'écriture et intelligentes dans les boosts données à l'écurie selon vos réponses. En effet, si vous êtes un adepte de la langue de bois, impossible de gagner en popularité et d'améliorer le moral de l'équipe.

L'autre regret vient du sentiment que le mode carrière n'est qu'une version light de Mon Écurie. Même le principe de rivalité avec un pilote adverse, qui aurait pu être propre à la carrière, est dans le mode MyTeam (on définit son rival de la grille via une interview avec pour objectif de le devancer sur les prochaines courses pour gagner en popularité). Cependant, si l'on prend du recul, le mode passe lui aussi un cap par rapport à son prédécesseur.

Pas de virage technique, pas de problème

Sur la piste, F1 2020 est encore une fois quasi-irréprochable. Les sensations de conduite et de vitesse sont très bonnes, le jeu est beau et a été affiné un poil graphiquement. À l'heure où nous écrivons ces lignes, la version actuelle du jeu présenterait des problèmes liés à l'IA et cette dernière peut se montrer un poil trop agressive (dans le mauvais sens du terme, celui de vous envoyer dans le décor) sur certains virages serrés, une donnée bientôt modifiée via un patch. Pour le reste, elle est dans la lignée de la saison passée, à savoir tantôt rusée dans certains dépassements, tantôt courtoise en ligne droite lorsque vous êtes devant. Oscillant parfaitement entre l'arcade et la simulation, c'est un bonheur de se faire une place au départ des circuits officiels avec ou sans météo dynamique, comme ceux d'Hanoï et de Zandvoort, nouveaux venus cette saison.

Duel

Continuité technique, continuité dans la densité. À l'instar d'F1 2019, le nouveau-né de Codemasters reste dans sa lignée au niveau du nombre de modes de jeu. À côté des deux gros contenus "saison" (Carrière et Écurie), on retrouve les indispensables contre-la-montre, grands prix, championnat et online. Malheureusement, le multijoueur en ligne n'est pas encore bien optimisé actuellement, et montre quelques lacunes, il faudra attendre le prochain patch pour juger concrètement. En revanche, l'écran partagé (splitscreen) fait son grand retour dans la série depuis F1 2014 et c'est un véritable plaisir, son absence étant décriée les dernières saisons par les joueurs. Cet ajout est l'illustration parfaite que même s'il est le maître du paddock, Codemasters ne se repose pas encore sur ses lauriers.