Dragon Quest et la Switch, c’est une grande histoire d’amour ! Outre le dernier opus en date de la série principale, des spin-off plutôt solides de la célèbre saga de J-RPG font régulièrement leur apparition sur la console hybride de Nintendo. Le dernier en date, sous-titré “Treasures”, sera même une exclusivité à venir en décembre, et sur laquelle nous avons pu poser nos mains.
Yūji Horii peut être fier de son bébé. Dragon Quest a fêté ses 35 ans cette année, et même si la licence n’a pas l’aura du “rival et néanmoins ami” de Square Enix (j’ai évidemment nommé Final Fantasy), sa réputation n’est plus à faire. Mieux encore, la série a le vent en poupe sur Nintendo Switch ! Le dernier volet, Dragon Quest XI, reçut un accueil très positif, y compris dans sa version Echoes of an Elusive Age - Definitive Edition, et la qualité des productions plus secondaires n’est pas en reste, comme en témoigne l’excellente réception d’un Dragon Quest Builders 2 pour ne citer que lui. Dans ces conditions, Dragon Quest Treasures, à paraître début décembre sur la machine de Nintendo, suscite un minimum de curiosité et d’engouement. Le pari de l’exclusivité sera-t-il réussi ?
Nous avons pu jouer librement à une démo de Dragon Quest Treasures limitée à 30 minutes de jeu lors d’un événement presse organisé par Square Enix à Londres. Nos impressions proviennent de cette session de jeu effectuée sur Nintendo Switch, exclusivement en nomade sur un modèle OLED (nous n'avons pas pu tester la version TV).
Sommaire
- Un Dragon Quest qui n'en a pas que le nom
- Une porte d'entrée idéale pour la licence sur Switch
Un Dragon Quest qui n'en a pas que le nom
Alors que l'éventualité d'un nouveau Dragon Quest Monsters semble au point mort, la saga à qui Akira Toriyama a donné son identité visuelle ne cesse de se renouveler. Spin-off oblige, Dragon Quest Treasures n'est pas complètement un J-RPG, et d'une manière générale, ce n'est même pas vraiment un RPG, comme l'a expliqué son producteur Taichi Inuzuka. Dans ce jeu d'aventure basé principalement sur l'exploration et même, assez étonnamment, des mécaniques d'infiltration, vous incarnerez Erik (un des protagonistes de Dragon Quest XI) et sa sœur Mia, rajeunis et au chara design pour le coup bien plus enfantin. Le gameplay se basera d'ailleurs en grande partie sur le recrutement de familiers dont vous exploiterez les capacités dans une chasse au trésors surprenante mais bien ficelée, afin de détecter les précieux sésames et de progresser dans l'histoire.
Nous avons ainsi pu jouer à une (trop courte) démo basée sur le début du titre de Square Enix, où nous incarnons le jeune Erik dans un drakkar rempli, fort logiquement, de vikings bourrus (voire bourrés). Ces derniers souhaitent nous remettre à notre place, celle d'un gosse pas du tout prêt pour l'aventure et la vie de pirate, que nous allons pourtant tenter de mener en fuguant malicieusement avec notre sœur Mia… et deux étranges créatures (un cochon et un chat). Le pitch de base de Dragon Quest Treasures est en quelque sorte celui de deux enfants rêvant de piraterie et de trésors, et qui partent à l'aventure contre les directives d'un équipage pour le moins médusé. Comme vous pouvez vous en douter, cette épopée héroïque ne sera pas de tout repos, et des événements étranges se produiront à peine arrivés sur la première île qu'ils accosteront…
Une porte d'entrée idéale pour la licence sur Switch
Dragon Quest Treasures se joue comme n'importe quel jeu d'action/aventure en 3D. L'univers de Draconia regorge de trésors en tous genres et la quête de nos deux jeunes héros semble se focaliser dessus sous forme de fil rouge. Certes, l'épopée sera ponctuée de combats aux mécaniques somme toutes très classiques, mais ces derniers donneraient presque l'impression d'avoir été intégrés au jeu pour rappeler que quand même, c'est un Dragon Quest. Dans l'ensemble, le rythme du titre est assez peinard, un tantinet old-school dans son approche narrative et ses cutscenes, sans être pourtant d'un autre âge. Il y a quelque chose de presque immersif dans ce voyage initiatique de deux enfants dans des contrées éloignées, rêvant de trésors et d'aventure, dans un soft qui semble pas mal destiné à celles et ceux n'ayant jamais joué à un Dragon Quest et pour qui il constituerait un bon épisode pour "apprendre" la saga et les éléments qui la composent (le célèbre slime rencontré tout au début de la première phase d'exploration a tout du fan-service facile et un peu forcé en ce sens).
Porté par une réalisation franchement agréable et des coloris chatoyants, Dragon Quest Treasures semble un petit peu être à la série principale ce qu'un Monster Hunter Stories représente dans l'univers de la célèbre licence de chasse aux monstres de Capcom. S'il est difficile de vraiment émettre une opinion tranchée au terme de la trop brève session à laquelle nous avons eu droit, qui n'a que trop effleuré la surface du gameplay, nous avons cependant eu la sensation de faire face à un jeu d'aventure très bien pensé pour la Nintendo Switch. Square Enix promet une aventure à la progression suffisamment bien huilée pour affronter un bestiaire très varié ainsi que des pirates de plus en plus redoutables au fil du temps, comme en témoignait la bande-annonce les mettant en scène. Il semblerait, plus globalement, que les promesses de l'éditeur en juillet dernier soient tenues si l'on en juge par la séquence de gameplay franchement convaincante à laquelle nous avons eu la chance de nous frotter.
Dragon Quest Treasures est attendu pour le 9 décembre en exclusivité sur Nintendo Switch.
La démo à laquelle nous avons jouée était hélas limitée dans le temps, ce qui nous a simultanément laissés sur notre faim et donné très envie d'en voir davantage. Alors que Dragon Quest Monsters semble rangé temporairement aux oubliettes, il n'est pas à exclure que ce Dragon Quest Treasures, tout à fait séduisant, tape un peu dans son héritage (voire dans les éléments inutilisés d'un projet avorté ?) pour livrer un spin-off tout à fait prometteur, dans un registre à la fois familier et différent. De manière plus globale, Dragon Quest Treasures donne l'impression d'une porte d'entrée idéale pour faire découvrir la franchise à un public plus jeune, ou moins en phase avec la relative complexité des mécaniques RPG classiques de la série. Nous avons hâte de voir début décembre si le pari est réussi, tant cette première prise en main s'est avérée encourageante !