Après sa séparation avec Canal Plus, Disney s’apprête à quadrupler ses investissements dans le cinéma français passant de 13 à 55 millions d’euros annuels sur les trois prochaines années. Le géant américain a des idées en tête.
Canal Plus ne l’avait certainement pas vu venir. Le 5 novembre 2024, Disney annonçait la fin de son partenariat avec Canal+, un tournant pour la diffusion de ses contenus en France. A partir du 31 décembre prochain, c’est un contrat de cinq années qui prendra fin. Les chaînes du groupe américain ne seront donc plus distribuées en France. Emblématique pour ses programmes et séries jeunesse, Disney Channel quittera officiellement le territoire le 31 décembre 2024.
La chronologie des médias
Avec la rupture du contrat, on s’attendait donc que Disney tente d'attirer un maximum de personnes sur sa plateforme de SVOD, Disney+. Pour se faire, l'entreprise américain a donc décidé de quadrupler ses investissements dans le cinéma français. Le montant passera de 13 à 55 millions d’euros annuels sur les trois prochaines années. Une somme très importante qui place directement les ambitions du géant audiovisuel. Son but est de concurrencer Canal Plus et de pouvoir aussi diffuser les films peu après sa sortie. Actuellement, les films sont disponibles sur Disney+ 17 mois après leur sortie en salle mais ils peuvent considérablement réduire le délai aux alentours de neuf mois.
Les plateformes sont réglementées par la chronologie des médias. En février 2025, la chronologie actuelle prendra fin, et les négociations entre les associations du cinéma et les diffuseurs vont de nouveau reprendre. Disney serait donc prêt à mettre 55 millions d’euros par an pour les trois ans à venir, Netflix en propose un peu moins avec 50 millions et Canal Plus fait office de grosse force avec ses 210 millions qui seront réduits à 120 millions dans les années à venir. Mais attention, ce nouveau regain d'attractivité pour le cinéma français pourrait pousser les instances à prendre seulement une décision en janvier 2026. La firme aux grandes oreilles veut donc frapper très fort pour se faire entendre et obtenir la diffusion rapide de ses films sur sa plateforme Disney+.
Déjà sous pression en 2022
En 2022, un nouveau vote des instances avait permis de réduire le temps d’attente de diffusion des films de trente-six à dix-sept mois. Une décision que Disney France avait déjà contestée. Pour le géant américain, il était impossible d’attendre autant pour pouvoir diffuser ses propres films sur sa plateforme de streaming. Ils avaient utilisé le délai mis en place aux Etats-Unis pour tenter de plaider en leur faveur. Aux US, il ne faut que 45 jours pour avoir le long-métrage disponible sur Disney+.