Les résultats semestriels du géant français du jeu vidéo sont sortis, et comme cela était attendu, ils affichent des pertes. Néanmoins, les marchés financiers n’ont, cette fois-ci, pas paniqué.
Sommaire
- Contexte houleux
- Semestre décevant… comme prévu !
- “Nous devons redoubler d’efforts”
- En vert et contre tous
Contexte houleux
À la fin du mois de septembre, les dirigeants d’Ubisoft avaient reconnu que leur entreprise ne parviendrait pas à atteindre ses objectifs, officialisant une révision de ses prévisions pour l'exercice 2024-25. Yves Guillemot, le PDG du groupe, expliquait ces perspectives revues à la baisse par “le lancement plus faible que prévu de Star Wars Outlaws” et par le report d’Assassin's Creed Shadows, dont la date de sortie est désormais fixée au 14 février 2025. La réponse des marchés financiers ne s’était pas fait attendre : l’action de la société chuta et passa sous la barre des 10 euros. Elle remonta peu de temps après suite à un article de Bloomberg assurant que le géant chinois Tencent serait en train d’explorer “différents scénarios” pour aider Ubisoft. Yves Guillemot avait promis plus d’informations au moment de la publication des résultats pour le premier semestre 2024-25. Ces derniers viennent d’être publiés. Spoiler : aucun rachat n’est annoncé, seules des “ventes d'actifs non-essentiels” sont citées.
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Semestre décevant… comme prévu !
Pas de surprise : comme annoncé, les chiffres sont dans le rouge. Au premier semestre 2024-25, Ubisoft fait face à une perte nette consolidée de plus de 246 millions d’euros alors qu’elle était de 34,3 millions d’euros un an plus tôt. Le chiffre d’affaires/net bookings du papa d’Assassin’s Creed chute de 21,9 % et s’élève à 642,3 millions d’euros. Le net bookings du deuxième trimestre 2024-25 enregistre quant à lui une baisse de plus de 36 % pour atteindre 352,3 millions d’euros. “Le net bookings du deuxième trimestre est en ligne avec l’objectif révisé” commente Frédérick Duguet, directeur financier de la firme, avant de réaffirmer les objectifs pour l’ensemble de l’année, dont un net bookings d’environ 1,95 milliard d’euros. Toujours du côté des perspectives, Ubisoft prévoit un net bookings d'environ 380 millions d'euros pour son troisième trimestre, en baisse “d'environ 39%” par rapport à l’année dernière à cause de l’absence de sorties prévues sur ce trimestre, confie Frédérick Duguet, lors d’une conférence téléphonique dont les propos ont été repris par Les Echos via Reuters. Par ailleurs, l’éditeur français se félicite des performances de son back catalogue, d’une légère hausse des utilisateurs actifs mensuels (MAU), et de la valeur de son portfolio avec des franchises particulièrement lucratives.
“Nous devons redoubler d’efforts”
À l’image de ce qui se fait couramment lors des publications de résultats, Yves Guillemot a publié un communiqué afin d’apporter des éclaircissements sur les chiffres et sur la politique de la société. “Malgré les difficultés récentes, nous poursuivons la transformation profonde d’Ubisoft afin de retrouver le niveau de créativité et d'innovation qui a bâti le succès d'Ubisoft, tout en renforçant l'exécution et la prédictibilité”, écrit-il. “Pour réussir, nous devons redoubler d'efforts sur l'exécution et renforcer l'approche centrée sur le joueur dans tout ce que nous entreprenons” lit-on. Le PDG se félicite ensuite de la réussite de son plan de réduction des coûts qui a fait économiser 200 millions d’euros par rapport à il y a deux ans sur une base annualisée. Il assure également que son groupe veut “adresser la dynamique derrière les commentaires polarisés autour d'Ubisoft”. Comme le reconnaît Yves Guillemot, “il reste encore du travail à accomplir pour soutenir une solide génération de trésorerie à l'avenir”. Nous savons déjà que l’entreprise compte sur les sorties Steam en “day one” pour donner un coup de fouet aux ventes de ses futures sorties, et que le prochain Assassin's Creed Shadows est au centre de toutes les attentions pour être "une expérience exceptionnelle".
En vert et contre tous
Alors que le titre s’enfonçait dans le rouge à la bourse de Paris peu avant la publication des résultats du premier semestre 2024-25, le cours de l’action est dans un beau vert au moment où nous écrivons ces lignes. Certes, les marchés avaient anticipé en sanctionnant le titre lors de la révision des prévisions. Cependant, le consensus attendait un net bookings sur la période de 655,6 millions d'euros, ce qui est au-dessus du résultat publié par Ubisoft. Habituellement, le cours est particulièrement chahuté dans ce genre de situations, mais aujourd’hui, les marchés ne paniquent pas. ZoneBourse constate même des objectifs de cours relevés chez BNP Paribas Exane (passant de 12,50 à 14 euros), Barclays (10,60 à 12 euros) et Stifel (14 à 15 euros). De son côté, UBS abaisse son objectif (14,5 à 13,75 euros). Au moment où nous écrivons ces lignes, le cours d’Ubisoft est à 13,63 euros, en augmentation de 1,91 %.