Abubakar Salim n'est pas qu'un acteur connu et reconnu : c'est aussi un joueur invétéré et même un directeur de jeu. Il s'est récemment exprimé sur les nouvelles tendances de l'industrie vidéoludique, avec Fortnite dans le viseur.
Un acteur de bien des médiums
Abubakar Salim est une personne aux multiples facettes : il est acteur et c'est l'une des stars de House of the Dragon, le fameux préquel de Game of Thrones, dans lequel il incarne le personnage d'Alyn de Hull. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que le jeu vidéo est également son dada : il a prêté sa voix à Bayek, le personnage principal d'Assassin's Creed Origins (pour lequel il a reçu un British Academy Games Award) et s'est même immiscé dans l'industrie en créant Surgent Studios, firme basée au Royaume-Uni.
L'entreprise a d'ailleurs sorti un premier jeu, à savoir Tales of Kenzera : ZAU, porté sur l'aventure et l'action en 2D où l'on incarne un jeune chaman qui passe un pacte avec le Dieu de la mort pour ramener un être cher. Un titre à l'univers envoûtant sorti pas plus tard qu'en avril 2024 - notre test est d'ailleurs disponible ici - sur lequel Abubakar Salim a officié en tant que réalisateur.
Fortnite ne doit pas être un exemple constant
Lors de la PAX Australia, Dexerto a pu s'entretenir avec Salim, abordant de multiples thématiques. Parmi l'une d'elles, sa nouvelle place en tant que directeur de jeu.
Cela m'a permis d'apprécier davantage les développeurs et le travail qu'ils fournissent. J'ai toujours vu et su que les jeux étaient une forme d'art et une expression, mais voir comment ils sont fabriqués est, je pense, très important. Je pense qu'il y a une sorte de magie à étudier le sujet et je pense qu'après avoir développé un jeu, je regarde les autres titres très différemment.
Salim a également abordé les tendances actuelles de l'industrie avec, en ligne de mire, cette volonté incessante à créer du profit au détriment... de l'art pur et dur.
La seule chose que j'ai remarquée au sujet de l'industrie dans son ensemble, c'est que les jeux sont encore davantage considérés comme un business plutôt que comme une forme d'art. Je pense qu'il faut les considérer davantage comme une expression artistique plutôt que comme un business, car cela permet de célébrer des jeux plus audacieux pour leur audace plutôt que de les considérer comme une niche.
Il y a une raison pour laquelle beaucoup de ces grands éditeurs et sociétés de jeux vidéo se tournent vers le modèle du jeu en tant que service. Ils veulent essayer de recréer le prochain Fortnite parce que cela leur rapportera plus d'argent. Les jeux ne devraient pas être une question d'argent, mais plutôt une question d'expression, de plaisir, de narration, de connectivité, d'interactivité, car c'est précisément ce que le cinéma et la télévision ont réussi à faire. Il s'agit d'histoire, de divertissement. Je pense qu’une fois que cela sera adopté, les jeux seront davantage considérés comme un moyen de raconter des histoires plutôt que comme une entreprise ou un produit.
Afin de connecter les arts et les médiums entre eux, précisons que Salim a demandé à Steve Toussaint, connu pour son rôle de Corlys Velaryon dans House of the Dragon, de prêter sa voix au personnage de Bomani dans Tales of Kenzera : Zau. "C'est vraiment drôle car il ne connaissait vraiment pas beaucoup le jeu vidéo, mais quand je lui en ai parlé et que je l'ai impliqué dedans, il a commencé à vraiment apprécier cette forme d'art."