Un final rempli de face-à-face inoubliables pour cette saison 2 de House of the Dragon

Après sept semaines passées à la vitesse de l’éclair, House of the Dragon referme déjà les portes de sa saison 2 avec un huitième et ultime épisode particulièrement attendu. Comme n’importe quel season finale de l’univers de Game of Thrones, me direz-vous, et je suis plutôt d'accord. Par conséquent, je m’attendais à passer une heure (et quelques) sous haute tension, ce qui a bel et bien été le cas mais sous une forme à laquelle je ne m’attendais pas du tout. Nous y reviendrons plus tard puisqu’il me paraît important de parler, avant toute chose, de la manière dont cet épisode est mis en scène et, surtout, la façon dont il construit toute cette tension avec de multiples face-à-face qui ont une grande importance ! Et ce, soit de manière immédiate, soit différée pour d’ores et déjà poser les enjeux de la saison 3 qui sera diffusée, selon les récentes informations données, en 2026, sans plus de précisions pour le moment. Comme je le disais, l’intensité dramatique de cette fin de saison réside dans les confrontations entre de multiples personnages clés de cette saison 2.

Pour commencer, on a Tyland Lannister et son expédition - c’est Otto Hightower qui s’y rend dans les livres - auprès des membres de la Triarchie pour acquérir de nouveaux alliés dans la bataille face aux Noirs. Puis, on a eu le droit à un tête-à-tête entre Larys Fort et Aegon II Targaryen qui préparent leur évasion ; entre Ulf Blanc et Jacaerys Targaryen ; entre Alfred Balaie et Daemon Targaryen ; entre Criston Cole et Gwayne Hightower ; entre Daemon (encore une fois, et les amateurs vont se régaler devant les clins d’oeil de ses visions !) avec Alys Rivers puis Rhaenyra Targaryen ; entre Aemond Targaryen et sa soeur Helaena ; entre Alyn de Carène et Corlys Velaryon ; Rhaenyra et Alicent (forcément) ou encore entre Rhaena Targaryen et… Voleur-de-moutons (on comprend mieux l’effacement du personnage d’Orties, qu'on évoquait la semaine dernière !). Parfois, ils sont même plusieurs à interagir, comme c’est le cas lors du dîner entre Rhaenyra et ses nouveaux dragonniers ou alors lorsque Aemond cherche à tout prix à convaincre sa soeur de chevaucher Songefeu pour l’aider à combattre Rhaenyra et son armada de dragons, ce qu’elle lui refuse et ce à quoi Alicent s’oppose aussi fermement. Qu’on se le dise, chacune de ces scènes est d’une immense qualité et nous montre que les acteurs ont tout donné pour cette conclusion. Pour ma part, j’ai même été bluffé par quelques-unes d’entre elles, tandis qu’une autre m’a clairement flanqué des frissons tant je savais vers quoi on se dirigeait ! Sauf que… Alors oui, tout était grandiose dans ce huitième épisode, des prestations des acteurs en passant par la réalisation, qui nous a offert des plans sublimes, et la bande-son magistrale comme Ramin Djawadi sait la composer, mais je suis persuadé qu’il y a quelque chose qui va rester en travers de la gorge de certains spectateurs !

La saison 2 de House of the Dragon se termine sur un choix à double tranchant, tout le monde ne sera pas ravi !

On l’évoquait, en préambule de notre article, Game of Thrones, c’était des moments de tension intenses et des fins de saison parmi les plus marquantes de la dernière décennie. En quelque sorte, la série House of the Dragon poursuit sur cette lancée, mais avec une façon bien à elle. Cette fois-ci, pour la deuxième saison, le show de HBO ne nous refait pas le même coup qu’en août 2022. Bien au contraire ! Ici, pas de mort spectaculaire, pas de batailles sanglantes qui se transforment en véritable carnage, et j’en suis le premier étonné ! Pendant toute cette deuxième saison, ayant lu Feu & Sang quelques semaines avant le début de ces nouveaux épisodes, j’étais persuadé, ainsi que tout au long de cette saison, que les showrunners auraient terminé sur l’un des affrontements les plus spectaculaires du livre, à savoir la bataille du Gosier ! Et peut-être même celle de l’Hydromel, en complément. Cependant, ce n’était, semble-t-il, pas dans les plans des showrunners qui ont conclu cette saison 2, à l’image de tout le reste ! En fin de compte, cette seconde saison a été vivement critiquée pour sa lenteur, pour son côté filler et c’est sûrement l’un des plus gros reproches qui ressortira le plus de ce huitième épisode puisqu’il se termine davantage en donnant l’impression du travail bien fait - c’est-à-dire de mettre en chantier la grande guerre qui se prépare - qu’en voulant absolument créer un rebondissement majeur ou bâtir un moment de télévision choquant.

On l’a bien vu durant l’ensemble des huit épisodes : les effusions de sang étaient rares, tout comme les instants où l’on détourne le regard, choqué par ce que l’on vient de voir. À la différence de son aînée, House of the Dragon nous a prouvé qu’elle était une série plus politique, plus posée et, surtout, une série capable d’amener énormément de tension et d’intensité sans user d’artifices. Lors des dernières minutes de l’épisode, on sait vers quoi on se dirige, on ressent toute l’importance des huit heures qui se sont écoulées et on est exaltés par ce qui nous attend. Forcément, il y a aura deux écoles : celle des plus déçus qui s’attendaient à un vrai season finale comme Game of Thrones nous a habitués à en produire, et de l’autre, celle de ceux qui ont totalement intégré la proposition de House of the Dragon, qui s'en réjouissent et/ou qui ont d’ores et déjà en tête ce qui va se passer dans les prochaines saisons. Pour ma part, j’ai trouvé que ce final était grandiose, à sa manière, et doté d’une vraie puissance qui marque bien la conclusion d’une étape. Certes, ce n’était pas forcément grandiloquent et époustouflant, mais cet épisode m'a fait comprendre que, parfois, la sobriété peut être quelque chose de plus saissisant. Alors oui, j’ai fantasmé la reproduction des deux batailles précitées mais House of the Dragon en a décidé autrement. C’était un choix à double tranchant mais, pour ma part, c’est une réussite et, surtout, d’une cohérente à toute épreuve avec le reste de la saison. Pour les plus irrités par ce final : ne désespérez pas, ce qui arrive devrait vous scotcher, même s’il faudra encore être (très) patient !

Une saison 2 qui construit sa tension de A à Z pour mieux la faire éclater dans la saison 3 !

Allez, c'est l'heure d'un petit débrief global ! Aujourd’hui, l’épisode final de la saison 2 de House of the Dragon a mis un point d’honneur à respecter un principe essentiel : cette série dérivée n’est pas Game of Thrones et elle veut faire ses propres choix avant tout. On s’explique ! Bien évidemment, les deux séries sont liées puisqu’elles appartiennent au même univers mais elles n’ont pas spécialement la même construction. De son côté, Game of Thrones a participé à la création d’un nouvel âge d’or de la télévision, et il fallait tenir les spectateurs en haleine chaque semaine lorsqu’une saison était en cours de diffusion. À cette époque, c’était la marque de fabrique des séries et Game of Thrones n’a jamais hésité à nous proposer des fins de saison aussi audacieuses que percutantes. La série House of the Dragon, elle, a décidé de faire les choses à son rythme. À la toute fin de la saison 1, nous étions persuadés que cette saison 2, synonyme de Danse des Dragons, verrait les deux camps s’affronter pour régler leurs différends familiaux une bonne fois pour toutes !

Finalement, c’est tout l’inverse qui s’est produit puisque House of the Dragon a préféré conserver le climax de cette guerre intestine pour la saison 3. En soi, la saison 2 a avant tout été construite pour bâtir la tension dramatique qui s’intensifie de jour en jour entre les deux clans. Comme le dit l’adage, « qui veut la paix, prépare la guerre » et c’est exactement ce qui s’est produit avec cette seconde salve d’épisodes puisqu’on ne dénombre pas tant de batailles que cela, possiblement au grand désarroi de celles et ceux qui s’attendaient à plus d’affrontements directs. En fin de compte, en explorant les écrits de George R. R. Martin, la série a décidé de travailler son cadre, de développer ses personnages et ses sous-intrigues (notamment Daemon dont la présence est minime dans cette portion du roman), tout en faisant des choix de mises en scène et en prenant des partis-pris qui permettent de prendre le lecteur à contre pied, tout en servant de complément à sa compréhension de l’intrigue des romans.

Après le visionnage de cette deuxième saison, ce que l’on retient, c’est bien évidemment la manière dont la série a installé cette tension, certes très lente, en jouant la carte d’un conflit politique qui s’étale sur plusieurs années. Aussi, comme on le disait, ce qui restera de cette deuxième saison, ce sont les choix audacieux opérés par les showrunners, à l’image de l’arc de Daemon Targaryen à Harrenhal, de ces personnages ou situations occultés ou remaniés, ou encore cette volonté d’en garder sous le coude, malgré l’attente qui nous a paru interminable entre les deux saisons, pour mieux permettre à la troisième saison de prendre une dimension bien plus épique. En tant que telle, peut-être que la saison 2 n’aura pas autant marqué les esprits que ce que certains espéraient mais, dans la globalité de ce spin-off, elle aura une importance capitale tant elle représente la pierre angulaire du conflit et de la chute des Targaryen.