Après les Star Wars Jedi, c’est au tour d’Ubisoft et de Massive Entertainment de proposer leur propre interprétation de l’univers de George Lucas avec Star Wars Outlaws. Exit les sabres lasers, on a droit ici à un jeu d’action-aventure en monde ouvert dans lequel on incarne Kay Vess, une héroïne dans la trempe de Han Solo, en pleine période de l’Empire. Alors on va enfin pouvoir répondre à la question qu’on se pose depuis des mois : est-ce que Star Wars Outlaws peut-il figurer au panthéon des jeux Star Wars ? Réponse dans notre vidéo-test !
L'article qui suit est une retranscription de notre vidéo test de Star Wars Outlaws consultable en haut de page.
Star Wars Outlaws a la particularité de se dérouler entre les Épisodes V et VI de la trilogie originale, une période finalement peu exploitée dans l’univers étendu. Durant ce court laps de temps, l’Empire règne en maître sur la galaxie tandis que les syndicats du crime gagnent en puissance alors que l’attention se porte sur les Rebelles. C’est dans ce contexte qu’on incarne Kay Vess, une gamine des rues de la planète Canto Bight qui rêve de quitter la planète pour être enfin libre. Mais alors qu’elle réalise son dernier casse qui devait lui donner sa liberté, les choses ne se déroulent évidemment pas comme prévu et elle finit par se faire capturer.
Alors qu’elle parvient à quitter Canto Bight, Kay n’est pas encore libre car elle est désormais recherchée par le grand syndicat du crime de la galaxie, Zerek Besh. Pour se débarrasser de ses poursuivants, la jeune femme va compter sur l’aide d’un certain Jaylen Vrax qui lui propose de réaliser un casse spectaculaire afin d’acheter sa liberté une bonne pour toute. Mais pour se faire, Kay va devoir monter une équipe et recruter des partenaires aux quatre coins de la galaxie pour s’assurer que le casse se déroule bien cette fois. Notre héroïne va donc aller de planète en planète tout en s’alliant à différents syndicats du crime afin d’échapper aux griffes de Zerek Besh.
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Un trio attachant dans un scénario classique
Star Wars Outlaws propose une intrigue typique de film de braquage qui sert d’excuse pour qu’on aille d’une planète à l’autre et ainsi profiter du voyage. Évidemment, l’aventure est ponctuée de nombreuses trahisons et manipulations qui collent parfaitement au monde du crime que l’on découvre tout au long du jeu. Mais bon, dans les grandes lignes, il faut reconnaître que Star Wars Outlaws est assez classique dans son histoire et qu’on voit venir assez facilement les retournements de situation. Au total, cela vous prendra entre 15 et 20h pour voir le bout de l’histoire principale en stricte ligne droite, ce qui est très loin de représenter tout ce que le jeu a à proposer, bien au contraire.
En revanche, la plus grande force du scénario, c’est bien son trio de personnages principaux, à savoir Kay, Nix et le droïde ND-5, qui forme une équipe vraiment attachante. Dans sa façon d’être, notre héroïne rappelle évidemment Han Solo par sa nature de “vaurienne”, mais aussi son côté débrouillarde et baratineuse qui fait le charme de cet archétype de personnage. Et quand on voit sa façon d'interagir avec Nix, son adorable petit compagnon, et le froid ND-5, toute cette dynamique fonctionne franchement bien ce qui fait qu’on s’attache à ce petit groupe. Au-delà de ça, vu la période où se déroule l’aventure, on croise évidemment des visages bien connus de Star Wars qu’on ne vous spoilera pas ici, mais qui sauront faire plaisir aux fans. Ces petites touches de fan service ne sont pas gratuites et collent bien à l’univers criminel du jeu et c’est clairement l’une des qualités qui transparaît le plus à travers tout le jeu.
Le jeu Star Wars le plus immersif jamais créé
Au-delà de ses nombreuses références, c’est surtout dans sa façon de dépeindre l’univers de Star Wars qu’Outlaws est le plus impressionnant. On ne va pas y aller par quatre chemins, mais Star Wars Outlaws est de loin le jeu vidéo qui réussit le mieux à retranscrire l’atmosphère de la trilogie originale. Pour s’en convaincre, il suffit de rentrer dans n’importe quelle cantina, ces fameux bars mal famés, d’une des quatre planètes du jeu. Que ce soit le côté sale et sombre du lieu, les extraterrestres présents ou leur méfiance face à vous, tout est fait pour qu’on se sente pleinement immergé. Ce soin du détail se retrouve même dans une foultitude d’éléments du jeu, que ce soit dans la police du texte, le sound design ou même les bandes noires sur l’image. D’ailleurs, sachez que vous pouvez les désactiver si cela vous gêne, mais les développeurs les ont activés de base pour reproduire le format cinémascope utilisé dans la trilogie originale.
Même en dehors de la cantina, le monde de Star Wars Outlaws paraît toujours vivant, avec de nombreux PNJ et des villes franchement crédibles par le soin apporté aux détails. Ça passe par les bâtiments dont l’architecture fait vraiment Star Wars, mais aussi par les races extraterrestres que l’on croise qui viennent majoritairement de la trilogie originale et non de ce qui a été fait après. Mais au-delà de l’immersion dans les villes, c’est aussi en dehors que le jeu est généreux avec de nombreux beaux panoramas qui ponctuent les vastes environnements que l’on parcourt. C’est d’autant plus vrai quand on explore une planète sur son speeder ou lorsqu’on atterrit dans une ville depuis l’espace, ce qui donne souvent un petit côté “wahou” au tout. Tout cela est renforcé par le soin apporté aux effets de lumière du jeu, aussi bien en intérieur qu’en extérieur, qui confère un vrai charme à l’expérience.
Mais bon, il faut quand même reconnaître que la technique n’est pas toujours à la hauteur et que certains environnements ne rendent pas toujours comme ils devraient être. En tout cas, c’est ce qu’on a ressenti de notre côté après avoir fait tout le jeu en mode performance sur PS5, avec un 60 images par seconde qui tient la route. Sans parler pour autant de bugs, on pense surtout aux animations faciales qui ne sont pas toujours réussies et qui offrent souvent un rendu un peu figé, avec une synchronisation labiale pas toujours top. Rien de vraiment gênant en réalité car toute l’expérience est portée visuellement par la direction artistique et le soin apporté au détail qui rendent le monde d’Outlaws si vivant.
Un monde ouvert dense, au détriment d'être immense
Puisque Kay est une vaurienne qui agit librement sans rendre de comptes à personne, c’est sans trop de surprises que Star Wars Outlaws prend la forme d’un monde ouvert. Au cours de nos deux previews, on a beaucoup soulevé la question de la taille de cet open-world et il est enfin temps d’y répondre. Ainsi, Star Wars Outlaws nous propose d’explorer quatre planètes différentes : Toshara, Kijimi, Akiva et Tatooine. Ces dernières sont toutes découpées de la même façon, avec une ville principale, de grands espaces autour avec souvent quelques petits villages plus petits pour ponctuer le tout. Maintenant, pour ce qui est de la taille, on vous confirme que les développeurs disaient vrai, à savoir que les planètes peuvent être traversées entre 5 à 10 minutes en speeder en ligne droite. Manette en main, ces espaces donnent l’impression d’être plutôt grands donc, sans pour autant être immenses, mais ce n’est pas sur la taille que les développeurs ont misé. En réalité, le monde ouvert de Star Wars Outlaws brille par la densité des contenus qu’il propose, mais aussi par son côté organique et vivant.
Ainsi, la carte n’est pas remplie de points d’interrogation à l'avance, mais les activités s’activent à mesure qu’on s’en approche pour donner un agréable sentiment de découverte. Cela marche tout autant pour les villes qui sont particulièrement vivantes et qui proposent différentes activités, comme des mini-jeux, des contrats ou encore des transactions avec des marchands. D’ailleurs, pour ce qui est des mini-jeux, on retrouve tout ce qui attrait au monde criminel de Star Wars avec aussi bien des paris que des parties de Sabacc. Plus que jamais, le fameux jeu de cartes de la saga est ici plus addictif que jamais, avec des règles simplifiées, mais de nombreuses possibilités de tricher ce qui rend le tout croustillant.
Finalement quand on fait la liste, entre les contrats des syndicats du crime, les quêtes d’experts et les rumeurs qu’on entend dans les cantinas, il y a de quoi faire dans Star Wars Outlaws. C’est tout aussi vrai pour l’espace où chaque planète dispose de son propre espace rempli de choses à découvrir, avec aussi bien des ressources à collecter que des combats de vaisseau. On a même été agréablement surpris de découvrir des stations spatiales tout aussi vivantes que le reste du jeu dans lesquelles on peut atterrir afin de les explorer et marchander. En plus de tout ça, le titre intègre un système de factions qui représente vos relations avec les quatre syndicats du crime du jeu qui évoluent en fonction de vos actions en jeu. Vous pouvez aussi bien profiter de remises chez leurs marchands si vos liens sont bons que d’être poursuivis par des chasseurs de prime si vous leur avez fait une crasse. C’est donc un aspect qui renforce encore le plus le côté hors-la-loi du jeu et rend intéressantes toutes les décisions que l’on prend tout au long de l’aventure.
Bon, si on est plutôt positif sur l’open-world d’Outlaws depuis tout à l’heure, il y a quand même un point qui nous a pas mal déçus, c’est la planète Kijimi. Alors que toutes les autres planètes proposent de vastes zones, Kijimi ne propose qu’une ville pas si grande et rien à explorer autour, ce qui est franchement décevant. En réalité, Star Wars Outlaws ne propose que trois planètes et une ville à explorer si on veut être honnête. Et puis, malgré la diversité et la densité de ses contenus, il faut reconnaître que le monde ouvert de Star Wars Outlaws reste assez classique, un reproche qu’on peut aussi faire au gameplay.
Un gameplay simple, mais efficace
Comme dit plutôt, Star Wars Outlaws est donc un jeu d’action-aventure en monde ouvert à la troisième personne, et clairement l’expérience ne manque pas de diversité. Action, infiltration, plateforme, vaisseau, mini-jeux… le titre de Massive Entertainment mise beaucoup sur la variété de ses séquences pour que le joueur ne s’ennuie jamais. En vérité, c’est surtout dans la partie TPS qu’il s’en sort le mieux, ce qui n’est pas trop une surprise pour un studio qui a développé les deux The Division. On a donc de bonnes sensations de tir avec le blaster de Kay que l’on peut personnaliser, tandis qu’on peut aussi se servir des armes des ennemis récupérées au sol pour un peu changer.
Niveau véhicule, on peut se déplacer en speeder sur la terre ferme et en vaisseau dans l’espace, les deux avec une jouabilité plutôt sympathique sans être bouleversante. On peut en dire autant pour l’infiltration et la plateforme qui fonctionnent bien, Nix étant bien pratique pour distraire les ennemis tandis qu’un grappin est efficace pour se déplacer. Il en résulte une expérience vraiment complète par la diversité de ses phases de jeu, même si ces inspirations sont souvent évidentes. Uncharted pour la plateforme, Red Dead Redemption pour les systèmes de Wanted et de Dead Eye : Star Wars Outlaws ne révolutionne pas le genre, c’est même l’inverse. En réalité, aussi bien dans sa formule que son gameplay, Star Wars Outlaws reste un jeu en open-world vraiment classique qui manque d’originalité, ce qui pourra en refroidir certains. Le titre de Massive Entertainment reprend les codes du monde ouvert à la lettre sans innover, mais ne rate rien pour autant, ce qui rend difficile de lui reprocher son manque d’audace.
Malgré tout, le titre n’est pas entièrement dénué d’originalité, comme son système d’experts par exemple qui remplace le traditionnel arbre de talents. Ainsi, au lieu de dépenser des points, le jeu nous demande d’effectuer certaines actions afin de débloquer de nouvelles capacités pour rendre Kay plus efficace. Et puis, on retrouve presque une dimension metroidvania, avec la possibilité de débloquer de nouveaux lieux dans des zones déjà vues grâce à cette certaine amélioration. On peut même aller plus loin en évoquant un léger aspect immersive sim lorsque le jeu nous propose différentes façons d’aborder une même situation, frontalement ou discrètement par exemple. Des petits ajouts sympathiques donc qui viennent apporter un peu de fraîcheur dans une expérience qui reste quand même sans trop de surprises d’un point de vue du gameplay.
Conclusion
Avec tout ce qu’on vous a dit, si l’on devait résumer Star Wars Outlaws cela tiendrait en deux mots : immersion et classique. D’un côté, le titre de Massive est le jeu vidéo Star Wars le plus immersif qu’on ait jamais vu, avec un univers crédible et vivant qui retranscrit parfaitement l’atmosphère de la trilogie originale. De l’autre, son gameplay et son monde ouvert classiques, mais efficaces, compensent leur manque d’originalité par la diversité des séquences de gameplay et la densité des activités proposées.
Il en résulte une expérience aux allures de bon élève, qui privilégie le fond à la forme en montrant qu’il maîtrise parfaitement son sujet à travers une structure qui n’innove pas. Mais bon, malgré tout ce qu’on vient de vous dire, une chose est sûre, c’est que Star Wars Outlaws va ravir les fans de la saga tant sa fidélité à la trilogie originale est impressionnante. Et rien que pour ce point précis, Star Wars Outlaws se démarque des précédentes productions Star Wars et n’est pas prêt d’être égalé d’aussitôt.