En tant qu’amateur de jeux de rôle japonais, l’année 2024 commençait sous les meilleurs auspices pour moi. Passée la jolie découverte de Granblue Fantasy Relink, c’est Final Fantasy VII Rebirth que j’ai eu dans mon viseur. Forcément, j’ai rêvé et fantasmé ce second volet PS5 du remake de FF7 pendant des années, ce qui aurait pu me gâcher la découverte. Mais au lieu de ça, j’ai vécu mon expérience la plus forte de toute l’année 2024 et je vous en parle à travers ces cinq points et anecdotes !
Je ne vais pas vous le cacher : j’ai passé un bon moment sur Final Fantasy XVI mais ce volet numéroté inédit m’a laissé, au moment du défilement de son générique de fin, avec de grandes déceptions et des regrets. Delà, j’ai vite compris que Final Fantasy VII Rebirth allait être mon phare dans la nuit, celui qui me mènerait sur le chemin de la réconciliation avec cette saga qui, en mon sens, venait de faire un faux pas. Mon lien avec Final Fantasy 7 Rebirth est d’ailleurs d’autant plus particulier puisque j’ai eu l’opportunité de le tester dans les colonnes du site, après l’avoir pris en main à deux reprises avant cela. Forcément, la relation fut intense, et ça aurait pu me gâcher le plaisir de la découverte et de l’exploration. Pourtant, Final Fantasy VII Rebirth sera gravé dans ma mémoire comme étant la plus grande épopée vidéoludique que j’ai pu vivre en 2024, après que son aîné ait occupé ma période du confinement en 2020. Pour vous décrire à quel point il fera partie de mes plus beaux souvenirs, j’ai prévu d’évoquer, tout au long de cet article (attention aux spoils !), cinq points différents ponctués d’anecdotes, et ça commence maintenant !
Un émerveillement permanent et des révélations folles : la recette de la suite de FF7 Remake
L’une des principales raisons qui rendent l’aventure Final Fantasy VII Rebirth si marquante à mes yeux, c’est tout simplement parce que le jeu parvient, de A à Z, à susciter un émerveillement permanent, ce qui n’est pas spécialement évident compte tenu de la durée de vie de ce second volet et de la palanquée d’activités que l’on peut y trouver. Évidemment, l’un de mes souvenirs les plus marquants, c’est lorsque je me suis retrouvé à fouler les terres en monde ouvert de la région de la Prairie pour la première fois, ce qui s’est passé lors de la seconde preview où j’ai même eu la chance de m’entretenir avec Naoki Hamaguchi et Yoshinori Kitase. Bref, un rêve qui prend vie ! Soit dit en passant, l’émerveillement n’a pas été qu’une émotion fugace. Chaque région s’est révélée suffisamment magique - dans le sens où elle donnait vie aux amas de pixels de la version PlayStation 1 - pour que j’ai le sentiment de vivre un voyage à nul autre pareil.
Et puis, s’il n’y avait que le monde en lui-même pour me faire ressentir un tel bonheur, mais non ! En y repensant, chaque étape du voyage a été vectrice de quelque chose d'unique : l’entame du jeu où Square Enix nous fait un immense cadeau en jouant Zack quelques minutes, la parade de la Shinra à Junon et la révélation du personnage de Glenn (après des semaines de spéculations à ce sujet), la scène dans le réacteur Mako proche de Gongaga où Tifa se retrouve immergée dans la Rivière de la Vie, protégée de Séphiroth par les Armes, et Cloud complètement manipulé par Séphiroth... Des exemples de ce genre, il y en a encore plein d’autres, et c’est aussi pour ça que Final Fantasy VII Rebirth restera, au-delà de 2024, l’une de mes expériences de J-RPG les plus fortes. D’ailleurs, je me rends compte (quelle indignité !) que je n’ai pas parlé plus tôt de la scène du théâtre du Gold Saucer - qui m’a fait verser une larme -, ni de ma joie lorsque j’ai compris que mon rendez-vous galant à la Grande Roue se ferait bel et bien en compagnie de Tifa. Voilà, rien que d’en reparler, ça me rend nostalgique !
FF7 Rebirth m’a donné l’impression de plonger dans un parc d’attractions
En fin de compte, si Final Fantasy VII Rebirth me paraît toujours aussi puissant, plus de cinq mois après sa sortie, c’est qu’il m'a donné la sensation de mettre le pied dans un parc d’attractions, doté de tout un tas de biomes et qui s’étend à perte de vue. Jouer à Final Fantasy VII Rebirth, ça a été des montagnes russes, un mélange d’émotions fortes, et ce, sans jamais ressentir une once d’ennui. En réalité, c’est assez compliqué de décrire ce que l’aventure Final Fantasy VII Rebirth est capable de produire puisque c’est un véritable feu d’artifice et une épopée qui mélange les genres et les registres. Il y a des passages drôles, d’autres grotesques, il y a des moments de tension et de profonde tristesse mais aussi une joie communicative et un souffle épique qui nous accompagnent tout du long, à l’image de Cloud suivi par le reste des membres du groupe. Jamais je n’ai vécu autant d’heures - de test (80h sur un peu plus d’une semaine) puis ma progression personnelle - sans en ressentir le poids, c’est plutôt rare pour être souligné.
D’autant que, dans ce temps de jeu, il y a eu tous les moments où j’ai perdu de précieuses minutes en raison du côté hautement addictif du Queen’s Blood (le jeu de cartes inédit de cet opus) - alors que je ne suis pas spécialement un grand fan de jeu de cartes et de deck-building - et où mon obstination prenait le dessus sur ma rationalité en voulant absolument compléter certaines musiques au piano sans effectuer la moindre faute… En fait, j’étais comme un enfant qui devient accro à chaque chose qui parvient à capter son attention encore et encore ! Le summum de ce sentiment, ça reste la redécouverte du Gold Saucer et ses activités, un élément que j’attendais au tournant puisque je n’étais pas spécialement client de sa version originale. Résultat des courses, qui s’est retrouvé un jour dans une spirale infernale de plusieurs heures en faisant les courses de Chocobo et les autres tâches de ce lieu alors qu’il s’était juré d’y jouer qu’une heure ? Moi, bien évidemment…
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Le système de combat le plus jouissif de toute la saga Final Fantasy !
Ce que j’ai toujours trouvé fascinant et honorable au sein de la licence Final Fantasy, c’est de constater que chacune des équipes en charge d’un projet n’a jamais eu peur de bousculer les fondements du gameplay, soit en revoyant les mécaniques autour du classique, mais non moins charmant, système de combat au tour par tour, soit en prenant le risque de se digérer vers l’action (FF15, FF16, Dissidia). Ce qui est d’autant plus admirable avec la saga Final Fantasy VII, c’est que les équipes avaient un diamant entre les mains et qu’ils n’ont eu de cesse de le polir, bien qu’il soit déjà des plus étincelants. Ce qui m’a paru fou avec Rebirth, c’est de constater à quel point les automatismes reviennent vite lorsque l’on engage le combat. Si cet épisode marque un tournant à mes yeux, c’est parce qu’il a sûrement trouvé le parfait mélange entre l’action et la stratégie, une synthèse imparable qui pourrait bien donner du fil à retordre aux prochains épisodes qui auront la lourde tâche de perpétuer l’héritage de Final Fantasy.
Chaque personnage se joue d’une manière bien particulière, la liste des compétences s’étoffe grâce à un principe très simple qui pousse le joueur à essayer les compétences sans qu’on lui force la main, les actions et compétences synchronisées sont en totale adéquation avec le concept de cette suite qui retrace, avant tout, un immense périple entre des personnages que tout oppose mais qui marchent ensemble vers un objectif commun, et le système de codex (qui rappelle le sphérier de FF10) est aussi un bon moyen de renforcer les personnages et cette dynamique entre les héros. De mon côté, je dois dire que c’est le système de combat le plus jouissif auquel j’ai pu m’essayer au sein de toute la licence, et pourtant j’adore celui de Final Fantasy XIII ! En vérité, je n’aimerai pas être à la place de Naoki Hamaguchi et de ses équipes qui vont devoir mettre la barre encore plus haut dans ce domaine pour clore la trilogie comme il se doit. Peut-être que d’ici quelques années, je ne jurerai que par Final Fantasy VII Part. III (Revive, Reborn, Return ?). De toute manière, on pourra (enfin !) jouer Vincent Valentine : rien qu’avec ça, c’est déjà gagné !
Le Temple des Anciens : un ultime donjon renversant au beau milieu d’une intense ligne droite
Encore maintenant, il ne me faudrait pas grand-chose pour que je replonge dans Final Fantasy VII Rebirth une énième fois, même si je n’ai qu’à fermer les yeux pour me remémorer certains passages. Parmi les exemples qui me viennent en tête, j’ai une préférence pour l’un des derniers gros marathons (imprévus) que j'ai pu faire sur ce FF7 Rebirth dans le cadre de mon test. À deux doigts de boucler complètementl’aventure - j’entame à ce moment-là l’avant-dernier chapitre -, je me lance à l’assaut du Temple des Anciens avec l’intime conviction que je n’aurais pas besoin d’y passer la journée. Si seulement… En réalité, sans le savoir, je m’apprête à mettre un pied dans l’ultime donjon de Final Fantasy VII Rebirth et celui-ci s’annonce pour le moins… renversant et interminable ! Dès les premières salles, j’ai l’impression que les équipes de Square Enix ont poussé les potards à fond pour nous en mettre plein la vue. Au fond de moi, j’ai même l’impression d’être face à ce qui pourrait être un donjon de la licence The Legend of Zelda. Bref, le temps passe ce dimanche et j’ai la mauvaise surprise de voir que les développeurs ont voulu faire durer le plaisir.
À cet instant où l’équipe se scinde en deux groupes, je comprends que je ne suis pas tiré d’affaires et que la dernière ligne droite - à ce moment, je veux absolument découvrir la fin du jeu pour être sûr de mes impressions définitives et de ma note - va prendre plus de temps que prévu. Sur le coup, je souris en me disant que ce sont de sacrés coquins chez Square Enix mais le sourire devient vite un rire un peu crispé, presque jaune, lorsque je m’aperçois qu’on me refait le coup une fois de plus. Conscient que la journée file à vitesse grand V, contrairement à l’avancée dans le donjon qui s’éternise et qui est ralentie par des cutscenes et autres combats de boss. Finalement, j’en vois le bout, ressort du Temple des Anciens avec la matéria Noire entre les mains et me dis que, dans un soupir de satisfaction, que le plus dur est fait. Qu’est-ce que je disais déjà à propos des développeurs de Square Enix ? Ah oui, qu’ils étaient de sacrés coquins : je n’étais pas au bout de mes surprises ! Aujourd’hui encore, je ne suis pas près d’oublier le dédale qu’est le Temple des Anciens dans Final Fantasy VII Rebirth. Mais, au-delà de mes péripéties, je suis encore impressionné de voir la manière dont ils ont repensé ce passage fantastique du jeu d’origine.
Une séquence finale qui m’a fait peur jusqu’au bout et que je ne suis pas près d’oublier !
Bien souvent, les dernières impressions qu’on peut avoir lors d’une expérience vidéoludique sont cruciales. Vous pouvez avoir vécu l’un des moments les plus agréables de votre vie, vous ne pourrez pas vous empêcher de ressentir une amertume qui contaminera tout le reste de votre parcours si la conclusion n’est pas à la hauteur de vos attentes. Pour bon nombre de joueurs, la fin de Final Fantasy VII Rebirth est un argument qui joue en sa défaveur. Certains diront que le jeu a réussi à échouer là où il n’avait pas le droit à l’erreur, que l’intrigue part dans tous les sens ou alors qu’on devrait canaliser M. Kazushige Nojima lors du processus d’écriture. À vrai dire, cette histoire d’univers parallèle, c’était gros comme une maison… Au moins aussi imposant que la Maison Infernale que l’on affronte dans Final Fantasy VII Remake au Colisée de Don Cornéo. Il faut dire qu’avec la sortie, quelques mois plus tôt, de Final Fantasy VII Ever Crisis, il y avait des indices qui pointaient largement dans cette direction ! Quoi qu’il en soit, la portion finale n’a laissé personne indifférent, et c’est aussi un risque qu’ont pris les développeurs et qu’il faut tout de même saluer.
Pour ma part, je n’oublierai jamais cet instant où Cloud se rapproche pas à pas d’Aerith lorsqu’elle prie, que Séphiroth s’abat et que la Buster Sword s’interpose entre Aerith et le bout de la Masamune du Soldat aux longs cheveux argentés. Après une journée éprouvante, je suis encore sur mon canapé à retenir mon souffle, à scruter chaque ligne de dialogue, à garder une trace du moindre fragment d’intrigue qui pourra m’aider à décortiquer ce final qui m’emporte comme une tornade. Aussi caricatural que ça puisse paraître, j’étais devant mon écran comme Leonardo DiCaprio dans Once Upon a Time… in Hollywood, pointant du doigt mon téléviseur dès que j’apercevais un variant de la mascotte de Stamp, seule prise à laquelle je m’accrochais pour m’y retrouver dans cette pelote de timelines. Comme si les révélations n’étaient pas suffisantes, il a fallu qu’on me saupoudre cette dernière ligne droite d’un gigantesque combat de boss en plusieurs étapes - je revois encore Séphiroth, au bord du trépas, me foncer dessus alors que je me soigne au pire timing possible, m’obligeant à recommencer toute une portion alors que je rêve de me poser pour digérer tout cela et me coucher - et de cinématiques qui n’en finissent plus. Mes dernières forces, je les consomme en bondissant de mon canapé en voyant Zack apparaître aux côtés de Cloud pour vivre l’un des duels que n’importe quel fan de Final Fantasy VII a pu fantasmer dans sa vie. Bref, Final Fantasy VII Rebirth, c’était un tourbillon qui, au lieu de m’emporter et m’envoyer valser au loin, m’a envouté, hypnotisé et qui restera l’un des moments les plus forts et les plus inoubliables de 2024 (et bien plus encore !). L’un des plus grands jeux - le plus grand, en toute subjectivité - de cette année, haut la main !