Voilà maintenant trois semaines que la saison 2 de la série House of the Dragon a pris son envol et on bouillonnait d’impatience à l’idée de voir s’affronter les deux camps des Verts et des Noirs. Après 21 longs jours à attendre ce moment, l’épisode 4, diffusé ce lundi, nous a enfin offert ce premier moment que l’on attendait tous ! Maintenant que cette deuxième saison a posé l’ensemble de ses enjeux et, petit à petit, entretenu les braises de la guerre, il était désormais l’heure de faire s’enflammer le tout en y ajoutant un peu d’essence, disons. Alors, est-ce que la conclusion de cette première moitié de saison tient l’ensemble de ces promesses ? Est-ce que la série a eu raison de prendre son temps avant de nous faire vivre ce grand moment qu’est l’épisode 4 ? Il est temps que je vous partage mes impressions sur ce quatrième épisode qui est, selon moi, passé à la vitesse de l’éclair et qui m’a refait penser aux moments épiques de Game of Thrones !

House of the Dragon Saison 2 : un épisode 4 qui laisse de très nombreux destins en suspens…

Pendant les trois premiers épisodes de cette deuxième saison, la série House of the Dragon a pris le temps d’installer ses enjeux, même s’ils sont relativement simples à comprendre : l’un des deux camps, les Noirs ou les Verts, doit siéger sur le Trône de Fer. De ce fait, et parce qu’une simple prophétie a rapidement semé le trouble dans la paix qui régnait à travers le royaume depuis pas moins de 80 ans, cette accession à la couronne va se faire dans un bain de sang. Néanmoins, la série a mis un peu de temps à nous montrer les premières traces d’hémoglobines. Certes, il y a eu le meurtre réalisé par Sang et Fromage, les premières offensives des Verts et, la semaine dernière, le résultat de la Bataille du Moulin brûlé mais rien qui ne fasse vraiment prendre l’ascendant à tel ou tel camp. Jusqu’à aujourd’hui…

Les showrunners de la série l’ont confirmé la semaine dernière, il y a, petit à petit, une trame légèrement différente de celles des livres de George R. R. Martin, en l’occurrence les tomes 1 et (surtout) 2 de Feu & Sang, qui se met en place. Après ces quatre épisodes, je dois dire que mon coeur balance à propos de cette idée. Dans un sens, je trouve cela très intéressant que les showrunners s’amusent avec les événements imaginés par George R. R. Martin, qu’ils les remodèlent pour que cela soit plus simple à adapter voire même plus divertissant à regarder. Mais, d’un autre côté, je ne suis pas vraiment convaincu par certains choix de cette deuxième saison et ce quatrième épisode m’a une nouvelle fois conforté dans cette incertitude. À titre d’exemple, je ne comprends pas tellement l’intérêt de cette liaison entre Alicent et Criston, ni de s’amuser des rebondissements qu’il pourrait y avoir derrière cette « romance », ou encore de cette scène où Rhaenyra parle à Jacaerys de la fameuse prophétie (jamais évoquée dans les livres, on le rappelle). À l’inverse, je préfère quand la série prend le temps de creuser les multiples zones d’ombres du roman de George R. R. Martin, soit en complétant le récit avec des scènes inédites, soit en optant pour des mises en situation qui permettent de développer les personnages.

Ce que je retiens surtout de ce quatrième épisode, c’est la manière dont la loyauté au sein même du camp des Verts est sans cesse remise en question lorsqu’il s’agit de siéger sur le Trône de Fer. Une fois de plus, on nous montre que le personnage d’Aegon n’a pas vraiment l’étoffe d’un roi : il est totalement désavoué par sa cour, y compris par sa mère qui lui demande de faire ce que l’on attend de lui, c’est-à-dire rien, tandis qu’Aemond montre, à l’inverse, qu’il est plus apte à siéger sur le trône et qu’il est un tacticien bien plus dangereux que son frère aîné. Les véritables intentions d’Aemond ne sont une surprise pour personne et on le sait plus ou moins de mèche avec Criston Cole pour remporter cette bataille sans passer par la validation du roi. Durant la bataille finale de l’épisode 4, les showrunners nous ont montré qu’il n’en avait que faire d’Aegon lors de la bataille que se livrent Meleys, Feux-du-Soleyl, Vhagar ainsi que leurs dragonniers. Grâce à ça, la série est souvent un bon complément et je dois dire que c’est agréable de voir que les showrunners ont su capter ce qui n’est évoqué que sur très peu de pages.

Un de perdu, dix de retrouvés ? La vengeance de Rhaenyra va faire très mal ! (Spoilers)

Avec ce quatrième épisode, qui clôture la première partie de cette saison 2, on sent que la série s’amuse avec le récit de George R. R. Martin ainsi qu’avec les spectateurs, notamment au sujet du destin de nombreux personnages. Aujourd’hui, il y en a beaucoup qui sont ciblés : Criston Cole, Aegon II Targaryen, Aemond Targaryen, Daemon Targaryen, Rhaenys Targaryen… Tout au long de l’épisode, j’ai remarqué que l’intrigue de cette deuxième saison progresse en nous faisant nous poser tout un tas de questions qui vont, peut-être, rebattre les cartes des quatre épisodes restants. Quoi qu’il en soit, la bataille du Siège de Repos-des-Freux marque une grande réussite pour le camp des Verts, ce qui laisse sous-entendre que c’est aux adversaires du clan de Rhaenyra de contre-attaquer dans les épisodes à venir. C’est à partir de cet instant que la stratégie de la Semaison Rouge prend toute son importance !

On l’a évoqué en livrant nos impressions sur les précédents épisodes mais la présentation, ne serait-ce que furtive, de Hugh Marteau, Addam de Carène et Ulf le Blanc est loin d’être anodine. Sorte de foreshadowing des épisodes à venir, la série House of the Dragon nous montrait quelques-uns des futurs dragonniers qui vont se rallier à la reine Rhaenyra car c’est là le principe de la Semaine Rouge qui s’explique à partir d’une contrainte très simple : comment rivaliser face aux Verts alors que l’on vient de perdre une dragonne expérimentée au combat et celle qui la domptait et, surtout, comment faire pour tenir tête à Vhagar dont l’appétit d’ogresse ne semble toujours pas rassasié malgré son triomphe face à Arrax puis Meleys. Au-delà de chercher des alliés par-delà les royaumes de Westeros, Rhaenyra aura surtout besoin de guerriers intrépides pour tenter de prendre les rênes des dragons restants qui n’ont pas encore de cavalier, tels que Vermithor, Aile-d’argent, Fumée-des-Mers, Voleur-de-moutons ou encore le Cannibale et Gris Spectre !

Je n’ai pas besoin de vous faire un dessin : les Verts ont peut-être gagné une bataille très importante, ils n’ont pas gagné la guerre pour autant ! Certes, l’ost commandé par Criston Cole prend de l’épaisseur avec l’attaque des châteaux de Rosby et Castelfoyer puis ce que l’on nomme le Sac de Sombreval. Cette étape leur permet de grossir leurs rangs une fois de plus en offrant la possibilité aux chevaliers de la maison Sombrelyn de jurer allégeance à Aegon II Targaryen… plutôt que de mourir décapité, à l'image de lord Gunthor Sombrelyn que l’on a vu dans cet épisode. Pour autant, je trouve que l’impact des événements de l'épisode 4 est amoindri : il faut souligner qu’il s’agit là de la première victoire militaire des Verts et que celle-ci semble se faire avec une facilité déconcertante. Tout comme la bataille du Repos-des-Freux, car si l’on a l’impression que l’essentiel se joue dans les airs, les morts sont très importantes avec, au total, 900 chevaliers, écuyers et soldats qui y perdent la vie. Alors, oui, la mise en scène fait son petit effet et il y a des rebondissements qui parviennent à faire douter le lecteur quelques secondes mais je suis persuadé que la série en a encore sous le coude et qu’on est loin d’avoir découvert toutes les surprises de cette saison 2.