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L'agence européenne de satellites météorologiques a choisi SpaceX pour lancer son satellite MTG-S1, délaissant la fusée Ariane 6 à quelques jours de son vol inaugural. Une décision surprise qui suscite l'incompréhension et relance le débat sur la compétitivité de l'industrie spatiale européenne.
Un choix guidé par des "circonstances exceptionnelles"
Coup de tonnerre dans le secteur spatial européen : à quelques jours du vol inaugural d'Ariane 6, la fusée européenne de nouvelle génération, l'agence européenne de satellites météorologiques EUMETSAT a annoncé un revirement inattendu . C'est finalement la fusée Falcon 9 de SpaceX, le concurrent américain, qui a été choisie pour lancer le satellite météorologique MTG-S1 en 2025.
EUMETSAT justifie ce choix par des "circonstances exceptionnelles" dans un communiqué, sans toutefois donner plus de détails. Pourtant le discours était bien différent le 2 décembre 2020 . À l’époque il y avait beaucoup d'espoir pour le lanceur européen...
Cette décision, prise lors du Conseil des États membres de l'organisation fin juin, a suscité de vives réactions au sein de la communauté spatiale européenne.
Philippe Baptiste, président du Centre National d'Études Spatiales (CNES), a exprimé sa profonde déception sur les réseaux sociaux :
Il est clair qu'aujourd'hui est une journée très décevante pour les efforts spatiaux européens. Les conditions techniques étaient réunies pour un lancement sur Ariane 6 et le lanceur était bien disponible. J'attends avec impatience de comprendre les raisons qui ont pu conduire Eumetsat à une telle décision, alors que tous les grands pays européens de l'espace ainsi que la Commission européenne appellent au lancement de satellites européens sur des lanceurs européens ! Sans parler du fait que nous sommes à 10 jours du premier vol d'Ariane 6. Jusqu'où irons-nous, Européens, dans notre naïveté ?
Une trahison de l'Allemagne pour le spatial européen
Selon certaines sources , l'Allemagne aurait joué un rôle déterminant dans cette décision, malgré l'opposition de la France. Cette situation met en lumière les tensions qui existent au sein de l'Union européenne sur les questions spatiales, chaque pays cherchant à défendre ses propres intérêts.
Ce choix est un coup dur pour Ariane 6, qui doit effectuer son premier vol le 9 juillet prochain. Il soulève également des questions sur la compétitivité de l'industrie spatiale européenne face à SpaceX, qui propose des lancements à des coûts très compétitifs.
Josef Aschbacher, directeur général de l'Agence Spatiale Européenne (ESA), a exprimé son incompréhension face à cette décision. Il rappelle qu'EUMETSAT avait déjà fait confiance à des lanceurs européens non éprouvés par le passé, rendant ce choix d'autant plus surprenant.
Cette affaire met en évidence la nécessité pour l'Europe de renforcer sa coordination en matière spatiale et de définir une stratégie commune plus solide. Contrairement aux États-Unis, où une loi impose l'utilisation de lanceurs américains pour les satellites institutionnels, l'Europe ne dispose pas d'une telle politique.
Cette absence de politique cohérente fragilise l'industrie spatiale européenne et la rend vulnérable face à la concurrence. Il est urgent que l'Union européenne prenne des mesures pour protéger ses lanceurs et assurer leur pérennité.