Important réalisateur de notre époque, Damien Chazelle n'est pas avare en éloges à l'égard de ses compères. Preuve en est : les différentes déclarations du cinéaste encensant différents films de Nolan, dont Dunkerque, qu'il considère comme un miracle.
Auteur des acclamés La La Land, Whiplash et Babylon - mais aussi du malheureux First Man, toujours relayé au second plan - Damien Chazelle fait sans conteste parti des acteurs importants du cinéma actuel. Il faut dire que le réalisateur franco-américain respire et parle de cinéma comme peu d'autres le font. Que ce soit en s'inspirant de Jacques Demy et autres comédies musicales d'époque pour La La Land, son chef d'œuvre aux 6 Oscars et 7 Golden Globes. Ou même en rendant hommage au Hollywood des années 20 dans son mal-aimé, mais toutefois spectaculaire, Babylon, dont on vous expliquait l'échec commercial dans cet article. Chazelle a toujours clamé son amour pour ses compères, patrimoniaux comme contemporain.
Rien d'étonnant donc à le voir acclamer le travail de Christopher Nolan, réalisateur envers lequel il a toujours démontré beaucoup de respect. C'est d'ailleurs au micro de Variety qu'il a choisi de déclarer sa flamme au cinéaste britannico-américain et en particulier à une de ses œuvres, Dunkerque :
Ce que Christopher Nolan réalise avec « Dunkerque » ressemble à l'aboutissement d'une carrière. C’est du cinéma comme de la musique — un flux continu et haletant d’images et de sons qui semble élémentaire et primaire. Et pour un film aussi géant, qui représente un événement aussi épique, c’est la simplicité même qui prime (...) Cela m’a rappelé les leçons du cinéma muet. Quand on enlève tout sauf l’essentiel, on peut voir le véritable cœur d'une chose. Et dans notre cas, la « chose » est une bataille dont peu de gens en Amérique avaient entendu parler avant. Comment un film qui s’appelle « Dunkerque », de nos jours, peut-il attirer autant de gens dans les cinémas américains ? C’est un peu comme un miracle, un doigt d’honneur géant à tous ceux qui disent qu’il n’y a plus de place pour les gros risques sur grand écran.
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En même temps, il faut avouer qu'il y a bien des raisons d'être élogieux envers Dunkerque. Racontant l'histoire de l'opération Dynamo, menée du 27 mai au 4 juin 1940, durant la bataille historique de Dunkerque, le film prend le parti de suivre trois groupes de protagonistes : un aviateur britannique (le Ciel), un groupe de marin en route pour la France (la Mer) et des soldats coincés sur les plages du Nord (la Terre). Trois groupes qui évolueront chacun de leur côté, dans une narration non-linéaire tumultueuse, qui trouvera son sens dans une conclusion grandiose.
Un film de guerre donc, qui suit la tentative désespérée des Alliés de rejoindre l'Angleterre pour survivre, et ce, au gré d'une réalisation grandiose et d'une ambiance sonore démentielle. Car, si Nolan sait nous impressionner avec sa caméra, en nous montrant à merveille la petitesse d'un soldat dans une guerre sans retenue, on ne sait que dire de l'effort fourni sur la sonorité de Dunkerque. Imposante, stressante et dérangeante, la bande son rythme le long-métrage à la baguette, nous plongeant tantôt dans un état de stress et de tension intense, tantôt dans une euphorie délirante et libératrice. Un travail spectaculaire pour lequel les équipes du son seront naturellement récompensées de deux Oscars, un pour le montage et l'autre pour le mixage.
Un film qui est, par conséquent, définitivement à voir, bien qu'on puisse tout de même lui reprocher quelques inexactitudes historiques. Inexactitudes qui occultent notamment le rôle majeur des soldats français dans la repousse des forces nazis. Sorti en 2017 au cinéma, Dunkerque est aujourd'hui disponible sur la nouvelle plateforme Max, dont vous parlait dans cet article.