HISTOIRE

Mais avant de rentrer dans le vif du sujet, un petit rappel s’impose. Et oui, peut-être que vous attendiez la version Switch pour vous intéresser vraiment au jeu. Faut dire que patienter des mois pendant que certains ont déjà terminé 4 fois le jeu et passé des centaines d’heure dans la Salle sur Demande, c’est pas franchement ultra réjouissant. Bref, Hogwarts Legacy : l'Héritage de Poudlard, ça propose quoi ? Et bien un retour à Poudlard pour vivre vos propres aventures magiques pardi ! Pour ça, vous allez vous plonger dans la peau d’un étudiant de cinquième année qui vient de débarquer dans l’école de sorcellerie. Et qui dit nouvelle école, dit pas mal de choses à rattraper. Il faut être à jour sur les cours déjà, mais aussi vous faire des amis afin que l’année ne soit pas trop longue. Et comme si les angoisses d’un adolescent qui débarque dans une nouvelle école n’étaient pas suffisante, ben vous allez vous retrouver en plus au milieu d’un conflit historique et dangereux. Ranrok mène une révolution gobeline avec ses adeptes et il a pas vraiment choisi la manière la plus douce. Il en a après une ancienne forme de magie, dont vous pourriez bien être la clé. Bref, vous l’aurez compris, vos aventures s’annoncent aussi riches et dangereuses que celles d’Harry et sa clique.

SCENARIO

Avec son intro assez épique, Hogwarts Legacy nous donne directement la couleur : il a prévu de nous plonger dans un monde plein de dangers. Et même les murs de Poudlard ne suffiront pas à vous protéger… Hogwarts Legacy fait en effet le pari de ne pas se limiter à l’enceinte du château. Il est possible de voler comme vous le souhaitez à travers les Highlands écossaises. Qui a besoin d’une autorisation de sortie pour aller à Pré-au-Lard quand on peut juste sortir et explorer la Forêt Interdite et d’autres endroits bien dangereux sans aucune restriction ?Vous l’aurez compris, ça pose quelques petites soucis de cohérence du côté de l’univers du monde des sorciers.Si vous êtes du genre pointilleux, ça risque de vous faire tiquer, clairement. Mais on ne va pas se mentir, il faut avouer que l’idée est plutôt bonne. Le seul moyen de se plonger pleinement dans le monde des sorciers ben c’est de pouvoir s’y aventurer librement. En créant tout un monde autour de Poudlard, les devs ont mis sur pied un monde aussi vaste que magique. Et c’est assez intéressant de s’y plonger !

Et mine de rien, les dévs ont fait attention à la cohérence. Certes, Hogwarts Legacy est parfois à la limite et flirte dangereusement avec les interdits du monde des sorciers. Mais il tente tout de même d’expliquer la plupart de ces incohérences, tout en laissant certaines zones de trou libres à l’interprétation. En revanche, avec les Sortilèges Impardonnables,on en a vraiment rien à faire de l’univers et de ses règles. Mais bon, heureusement on oublie vite cet affront tant la magie d’Hogwarts est prenante. Et pour ça on peut dire merci aux personnages hauts en couleur qu’on rencontre, les boutiques magiques qu’on découvre, les créatures que l’on apprivoise, les quêtes intéressantes dans lesquelles on se lance… Bref, on y croit et on a vraiment l’impression de voyager dans un monde à part et assez bien écrit. Et puis les fans vont bien sûr retrouver tout plein de clins d'œil sympathiques.

Surtout, on retrouve le ton des films Harry Potter qui ont marqué beaucoup d’entre nous. Ça va des camarades attachants aux sorciers exaspérants, des petites boutades aux brimades. Y a de l’humour, de l’émotion et une sensation de magie dans l’air. Forcément, ça vous accroche à l’histoire d’Hogwarts Legacy. On a vraiment envie d’aller faire les quatre cent coups avec un tel ou découvrir la partie sombre de la magie avec un autre. Vos camarades ont une histoire bien ficelée et parfois même étonnamment surprenante. Et tiens, c’est aussi le cas du scénario global d’Hogwarts Legacy, enfin si on exclut la conclusion qui laisse malheureusement trop de questions sans réponses et trop peu de place aux choix faits précédemment

D’ailleurs, la seule vraie grosse ombre au tableau du scenar ben c’est le manque d’impact des choix justement. Le jeu nous promettait de vivre notre propre aventure à Poudlard sauf qu’elle est bien trop tracée à l’avance pour vraiment refléter nos envies. Le jeu veut vous emmener quelque part et il le fera quoi qu’il arrive. Certes vos choix vont avoir de petites influences sur tel ou tel dialogue ou la cinématique de fin, mais c’est tout, y a pas de réelles conséquences. C’est encore plus gênant quand on s’attaque aux Sortilèges Impardonnables. Utiliser Avada Kedavra comme on utilise Expelliarmus alors qu’on a 16 ans, vraiment ? Y a pas ou peu d’impact sur votre personnage et les interactions que vous pouvez avoir. Si vous pensiez pouvoir devenir un mage noir comme Tom Jedusor ou Gellert Grindelwald, ben désolé, ce ne sera pas possible…

GRAPHISMES

Bon jusqu’ici on s’est surtout attardé sur les points communs à toutes les versions d’Hogwarts Legacy. Mais là on va parler graphismes et autant vous dire qu’il y a une véritable différence entre la version Nintendo Switch et les autres. Si on avait tendance à pardonner certaines choses au titre grâce à la magie dégoulinant de tous les pores de sa direction artistique, ben là c’est un peu plus compliqué… Y a des moments où on retrouve des restes de cette DA inspirée, mais ils sont malheureusement bien rares. Graphiquement, et c’était prévisible, cette version Switch est en dessous. Soucis de texture, manque de détails, problèmes de gestion de la lumière… C’est bien moins beau que sur PC, PS5, Xbox Series mais aussi PS4 et Xbox One. Bien sûr, ça va mieux en portable qu’en docké. Et puis globalement, dans les couloirs de Poudlard on retrouve quand même un peu l’ambiance magique qui nous avait tant séduit à l’époque. On entend toujours quelques ragots quand on passe, on croise toujours Peeves de temps en temps, il y a toujours de la musique et de l’animation dans les couloirs...C’est certes moins détaillé, les jeux de lumière gâchent souvent un peu tout mais on a encore un peu l’idée. Par contre, dès qu’on passe les portes du château, ben là ça devient vraiment compliqué.

Dans les Highlands, tout est amplifié. Y a du clipping, des éléments à moitié affiché, des PNJs à la démarche saccadée et au visage écrasé, des textures pas agréables à l'œil, des couleurs plus ternes… Bref, la partie monde ouvert a bien du mal à donner quelque chose d’agréable à l’écran… Et pourtant, les devs ont fait un sacré paquet de concessions. C’est beaucoup moins détaillé, mais aussi moins fourni. Y a moins d’arbres et autres rochers afin de laisser souffler un peu la machine.

Mais surtout, le monde ouvert n’est plus aussi ouvert qu’il l’était. Il est en effet séparé en zones, elles-mêmes séparées par des temps de chargement. Elles sont assez peu nombreuses mais alourdissent quand même l’expérience de jeu. En gros, imaginez que vous devez vous rendre à Pré-au-Lard pour faire un peu de shopping. D’abord, faut sortir du château : c’est parti pour 30 secondes d’attente. Puis il faut entrer dans Pré-au-Lard, encore 30 secondes d’attente. Après ça vous passez la porte d’une boutique et pouf 15 secondes dans les dents. Et enfin, vous ressortez mais pas avant d’avoir attendu 30 secondes de plus. Ça fait long hein ? Et parfois, ces temps de chargement ils peuvent durer jusqu’à une minute. Ça alourdit considérablement l’expérience de jeu et c’est vraiment dommage.

Puis il y a pas qu’à ce niveau que le jeu est lent. Qui dit Switch, dit 30 FPS. Et encore ça, c’est quand vous avez de la chance. Le jeu n’est pas toujours très fluide et on a souvent observé de légères chutes de framerate. D’ailleurs, cette version est globalement très inconstante sur tous les plans. Puis il y a quelques bugs aussi, des PNJ qui ne s’affichent pas, la caméra qui fait des siennes, des combats qu’on ne contrôle pas vraiment… Techniquement, Hogwarts Legacy sur Switch n’est pas au top. Mais si on pointe pas mal de défauts sur cette version, faut tout de même noter que le portage est loin d’être honteux. Au global, il propose une expérience correcte pour un jeu de cette envergure sur Switch. On a vu pire, mais on a aussi vu mieux. Surtout que quand un jeu doit beaucoup de sa qualité à son univers, l’exploration de son monde ouvert et sa DA, ben baisser la qualité de tout ça ça veut forcément dire que le jeu est moins bon. Surtout que le gameplay n’est pas totalement épargné.

GAMEPLAY

Sur Switch, au global, le gameplay est plaisant. Les commandes se prennent bien en main et on retrouve les mêmes mécaniques que sur les autres versions. Mais si ces dernières se démarquaient notamment par le système de combat, les choses sont un peu différentes ici. Sur le papier, tout est un peu similaire au début. C’est toujours un peu compliqué à prendre à main au début mais dès qu’on a compris comment bien gérer ses raccourcis, faire les bons enchaînements, exploiter les faiblesses de tel ou tel ennemi, se caler sur le rythme des contres, utiliser les plantes, les potions et tutti quanti ben ça va. C’est même plutôt agréable et intéressant de se retrouver avec un système de combat aussi poussé, bien pensé et qui permet de s’essayer à plein de choses. C’est prenant mais en revanche c’est moins joli et rythmé sur Switch. Pour tenir le coup, cette version a visiblement diminué le nombre d’ennemis et ça se sent. On les a aussi trouvés moins agressifs et un peu plus souvent buggé qu’auparavant. Et puis autant d’infos sur un plus petit écran, ça donne vite un côté un peu brouillon, surtout avec le viseur qui n’est pas franchement très discret. Au global, le système de combat reste sympa mais un peu moins que sur les autres plateformes.

Pour le reste, il n’y a pas vraiment de différences. Tous ces petits trucs qui permettaient de titiller la combativité des joueurs sont toujours là. Les interactions avec le décor sont fluides, le choix de l’approche (furtive ou offensive) toujours d’actualité, les défis proposés à chaque combat bien présents, le panel de sorts s’élargit encore au fur et à mesure (jusqu’à 23 dispos dans le jeu)... Même les Sortilèges Impardonnables sont assez bien équilibrés en jeu (même si on rappelle que scénaristiquement parlant bon…). Même si Switch, Avalanche Software nous propose plus qu’un simple jeu Harry Potter : Hogwarts Legacy est un véritable bon jeu d’action aventure.

Bien sûr, on retrouve tout de même les défauts déjà présents dans les précédentes versions. Le bestiaire est toujours aussi faible par rapport à la richesse que propose le monde des sorciers. Le système de visée est lui aussi encore un peu brouillon. On finit par s’adapter, mais ce n’est pas toujours très évident et ça peut se révéler un peu frustrant. Et puis pareil pour la difficulté, toujours pas vraiment corsée.

Et en dehors des combats, y a quand même un sacré paquet de choses à faire. Le vol est certes un peu moins fluide et enivrant sur Switch et propose des panoramas pas franchement sympathiques, mais au global c’est largement suffisant. Il y a aussi les cours, intéressants sans prendre une trop grosse place. Pour le coup, on aurait juste préféré que cette version prenne en compte les spécificités de la console. Un peu de motion gaming pour apprendre un sort par exemple, ça n’aurait pas été de trop. Puis il y a les défis, les énigmes, les sorts à utiliser en dehors des combats, les talents à débloquer et même quelques passages surprenants hors des sentiers battus.. Que ce soit sur Switch ou ailleurs, le jeu est plein de bonnes idées et ça fait vraiment du bien.

Et puis, il y a bien sûr la Salle sur Demande. En gros, ça fonctionne comme un mini QG pensé pour vous préparer au mieux avant d’affronter le monde extérieur et ses dangers. Dans la Salle sur Demande, vous pouvez donc crafter des équipements, gérer vos ressources, fabriquer des potions, faire pousser des plantes mais aussi faire un peu de déco et, surtout, élever votre propres animaux fantastiques. Ne vous bousculez pas, il y en aura assez pour tout le monde et pour tous les goûts. Même si on ne va pas se mentir qu’on craque toujours autant pour les différents vivariums qui permettent l’élevage bucolique de tout plein de petites créatures magiques. Encore une fois, sur Switch, c’est moins joli et la prise en main est parfois un peu hasardeuse. Mais globalement, l’expérience reste la même à ce niveau. On garde un gameplay divers et globalement réussi. L’expérience de jeu fait donc illusion !

CONTENU

Et pour la durée de vie ? Vous vous rappelez de la version PS5 et de sa quête exclusive ? Et bien rien de tel cette fois-ci. Il n’y a pas de contenu en plus sur Nintendo Switch, mais il n’y a pas de contenu en moins non plus. Du coup, on peut se baser sur les mêmes temps que les autres versions. Comptez donc une vingtaine d’heures pour arriver au boss final et vous pouvez en ajouter 5 ou 6 pour découvrir la conclusion. On est toujours un peu loin des 40 qui nous étaient promises par les dev hein… Mais encore une fois, Hogwarts Legacy n’est pas un jeu qui se dévore en ligne droite. Les quêtes annexes rajoutent un vrai plus à l’expérience. Beaucoup d'éléments se répondent entre eux et donnent envie d’explorer le jeu dans ses moindres recoins pour dénicher tous ses secrets (enfin si on arrive à mettre de côté les temps de chargement et le downgrade graphique). Il y a donc fort à parier que vous passerez plutôt une quarantaine d’heures sur le jeu sans même les voir passer. Et si vous voulez absolument tout voir, vous pouvez même monter jusqu’à 60-70 heures.

Ces secrets, ils prennent la forme de points d’intérêts. On est donc sur un monde ouvert, aussi ouvert soit-il, assez classique avec plein d’informations sur la carte comme aime le faire les productions Ubisoft. Et puis chaque point vous permettra d’améliorer certaines choses afin de devenir toujours plus fort. Bref, vous connaissez grosso modo la chanson. En somme, il y a largement de quoi faire dans Hogwarts Legacy et il y a de fortes chances que vous y passiez de très très longues heures, même sur Switch. Mais pour ça, il va falloir passer par-dessus un certain nombre de défauts et ça ne sera clairement pas le cas de tout le monde.

CONCLUSION

Si Hogwarts Legacy avait apporté un peu de magie dans nos vies en début d’année, force est de constater qu’elle ne fonctionne pas autant sur Nintendo Switch. Si elle propose une expérience similaire, les quelques couacs au niveau des combats ne permettent pas au jeu d’exprimer son plein potentiel.

Et puis il y a bien sûr le downgrade graphique qui fait mal au coeur pour un titre avec une DA pourtant si travaillée et remarquable. Inconstante et alourdie par des temps de chargement abusifs, cette version risque de tomber des mains de certains et c’est bien dommage ! Le portage n’est pas honteux, loin de là, mais on peut se poser la question de sa pertinence tant elle prive Hogwarts Legacy de ce qui faisait une bonne partie de sa magie. Et d’un autre côté, peut-être que les joueurs Nintendo Switch ne s’attarderont pas sur tout cela.

Vous l’aurez compris, Hogwarts Legacy : l’héritage de Poudlard sur Switch n’est vraiment pas la version rêvée. Mais si vous n’avez que ça à vous mettre sous la dent, vous pourrez tout de même réussir à vous rassasier. C’est pourquoi, nous lui accordons la note de 14 sur 20.