S’il y a bien un film qui a fait parler de lui, c’est Oppenheimer. Adulé par les spectateurs, le long-métrage est cependant critiqué pour l'absence des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki.
Oppenheimer a littéralement explosé au box-office. Selon les dernières données d’Allociné, ce sont environ 4,5 millions d’entrées qui ont été enregistrées depuis la sortie du film dans les salles de cinéma, le 19 juillet dernier. En plus du nombre colossal de spectateurs, le dernier long-métrage de Nolan a été adulé par le public. Cependant, il a été critiqué pour l'absence des bombardements d'Hiroshima et Nagasaki.
C’est le réalisateur Spike Lee (notamment connu pour les films Do the Right Thing, Jungle Fever ou encore Malcolm X) qui a soulevé cette question il y a un mois. En effet, dans Oppenheimer, le point de vue des Japonais n’est jamais évoqué. Ainsi, même si le cinéaste précise qu’il a adoré le film, il aurait apprécié qu’il y ait quelques minutes du film à ce sujet. Christopher Nolan a défendu son choix narratif dans une interview accordée à Variety. Il explique qu'Oppenheimer était à l'autre bout du monde lorsque les bombes ont été larguées et qu’il a appris leur détonation à la radio.
Une vision subjective assumée
« Le film présente l'expérience d'Oppenheimer de manière subjective », explique Nolan. « J'ai toujours eu l'intention de m'en tenir strictement à cela. Oppenheimer a appris l'existence des bombardements en même temps que le reste du monde. Je voulais montrer quelqu'un qui commence à avoir une vision plus claire des conséquences involontaires de ses actes. Il s'agissait autant de ce que je ne montre pas que de ce que je montre » précise le réalisateur. Surtout que le physicien n’a jamais publiquement condamné les bombardements d’Hiroshima et Nagasaki, un comportement qui fait encore débat aujourd’hui. Il a pourtant été lauréat du prix Nobel de la paix en 1962 pour sa campagne contre les essais nucléaires.
Pour la réalisation du long-métrage, Nolan s’est appuyé sur la biographie “American Prometheus”. Son objectif a été de cerner au mieux la personnalité trouble et complexe d’Oppenheimer. Le choix, donc, de ce biopic, influe forcément sur la vision que présente le film. « Ma recherche et mon engagement dans cette histoire me disent que si l’on cherche une réponse simple, on nie beaucoup de faits. Évidemment, il aurait été mieux pour le monde entier que cet événement n’arrive jamais. Mais tout ce qui touche autour de l’opinion sur le bombardement dépend de l’individu qui répond à la question » conclut le réalisateur.