De Resident Evil à Clock Tower, aujourd'hui, on fait le tour de certaines des séquences de fuite les plus effrayantes dans le jeu vidéo.
S'il y a bien un type de séquence qui nous fout les chocottes ou qui fait particulièrement monter la pression dans les jeux vidéo, tout genre confondu, ce sont bien les séquences de course-poursuite. Alors bien sûr, elles sont d'autant plus terrifiantes quand il est question d'horreur, et qu'une créature abominable dénuée de la moindre conscience est prête à se jeter sur vous pour vous dévorer la tête. Pour que la tension soit à son maximum, les développeurs ont généralement une parade bien huilée : il n'est pas tant question de courir vite que de faire preuve d'agilité. En effet, le joueur dispose généralement d'un léger temps d'avance, assez petit pour qu'il ait l'impression d'être à deux doigts du game over. Mais le moindre croche-patte peut lui faire perdre la vie.
Attention, certaines séquences de jeux importantes seront révélées au cours de cet article.
Sommaire
- The Evil Within (2014) : la séquence avec le sadique
- Outlast 2 (2017) : tout le jeu, tous les villageois
- Little Nightmares (2017) : La séquence des Convives
- Resident Evil 8 (2021) : Le bébé géant
- Dead Space 2 : La séquence d'ouverture
- Limbo (2011) : L'araignée
- Metroid Fusion (2002)
- Clock Tower (1995) : Le Scissorman
- Rayman Revolution (1999) : La grotte des mauvais rêves
- Alien Isolation (2014) : l'alien
The Evil Within (2014) : la séquence avec le sadique
Si vous avez déjà joué au premier épisode de cette saga géniale, vous vous rappelez sans doute de cette séquence mémorable dans The Evil Within, qui vous demande régulièrement de faire preuve de ruse pour vous en sortir. Témoin du massacre de plusieurs de ses collègues sur une scène de crime sordide, Sebastian Castellanos est assommé et se réveille dans un monde cauchemardesque peuple d'atrocités. Ennemi récurrent du volet, le sadique se passionne à poursuivre Castellanos armé de sa grande tronçonneuse et constitue un ennemi increvable pendant un bon moment, vous forçant à fuir comme un malpropre. L'une des séquences avec ce personnage absolument charmant vous oblige à vous engouffrer dans des couloirs piégés et jonchés de lames tranchantes que l'on pourrait croire conçus par l'esprit fou de Jigsaw. Bien mal en point, Castellanos doit ensuite s'extirper de nombreuses salles lugubres avant d'atteindre, de justesse, l'ascenseur de la liberté. Rappelons que le jeu est créé par nul autre que le fondateur de la saga Resident Evil, Shinji Mikami.
Outlast 2 (2017) : tout le jeu, tous les villageois
Bon ok, Outlast 2 est déjà une sorte de course-poursuite dans son entièreté. Ici, soit on se cache, soit on fuit, et l'angoisse de voir les piles de sa caméra tomber à plat est aussi saisissante que celle de se faire attraper le pied par un villageois fou en rampant sous la terrasse d'une maison. Au cours de son voyage journalistique dans une communauté très accueillante (non) de l'Arizona, Blake est fréquemment pris d'hallucinations troublantes de son école primaire catholique. Dans une séquence, il est soudainement arraché de ses rêveries pas un villageois bien décidé à l'extirper, le forçant a trouver une échappatoire au milieu de taudis en ruines et d'ennemis sanguinaires. Grosso modo, ici, tout le monde lui en veut. En même temps, Blake a interrompu les préparatifs du gourou Knoth et ses fidèles pour la fin des temps. Pour la petite histoire, les développeurs de Red Barrels se sont directement inspirés du massacre de Jonestown pour raconter cette histoire épouvantable qui vous plonge littéralement dans un stress permanent.
Little Nightmares (2017) : La séquence des Convives
L'univers du jeu indépendant a lui aussi son lot de jolies séquences de fuite. Dans Little Nightmares notamment, les développeurs ont choisi de retranscrire les difficultés rencontrées par les enfants en grandissant, vous plaçant dans la peau de Six, personnage frêle et sans défense qui va devoir être rusé pour fuir les monstres très originaux du jeu. Le petit personnage que vous devez guider hors d'un navire lugubre fait notamment la rencontre des Convives, soit les quatrièmes antagonistes du jeu. Ces créatures souffrent d'une obésité si morbide que leurs visages semble presque fondre et leurs jambes sont incapables de bouger après un repas. Ils restent constamment assis à leur table pour engloutir des dizaines d'assiettes, obsédés par une faim insatiable. Alors quand ils voient Six pointer le bout de son nez, ils sont prêts à ramper de toute leur force et à se jeter dans le vide pour mettre la main dessus.
Resident Evil 8 (2021) : Le bébé géant
Direction Resident Evil maintenant, et plus particulièrement dans le huitième volet de la saga pour vous parler du bébé géant, plus iconique encore que Lady Dimitrescu et le Nemesis. Il s'agit probablement de l'une des séquences les plus terrifiantes (et drôle) du jeu. Ethan tombe sur cette créature d'une difformité sans nom alors qu'il est sujet à des hallucinations dans la Maison Beneviento, après avoir ingéré des plantes infectées par des champignons. Le fœtus énorme rampe sur ses mains et est prêt à vous engloutir en une bouchée dans sa grande bouche édentée. Le plus sordide dans tout cela, c'est que le monstre fait tout de même des bruits de petit bébé ordinaire. Sa nature est assez mystérieuse, mais elle représente probablement les craintes du héros concernant son propre enfant.
Dead Space 2 : La séquence d'ouverture
Pour sa scène d'ouverture géniale, Dead Space 2 a évidemment toute sa place dans cette sélection. Ici, nous incarnons de nouveau l'ingénieur Isaac Clarke qui se réveille sur une immense ville spatiale connue sous le nom de "La Méduse". Rien de paradisiaque ici, il se retrouve dans une section abandonnée et surtout remplie de nécromorphes. Franco Delille, un ingénieur informatique que l'on incarne d'ailleurs dans Dead Space Ignition, l'aide à se remettre sur pied et à reprendre ses esprits mais va très vite être coupé dans son élan si vous voyez ce que je veux dire... Isaac réussit à se dégager et à refermer les portes de sécurité. Mais voilà qui donne largement le ton pour le reste de l'épopée qui l'attend. Le héros va devoir lutter contre des flopées de monstres mais aussi contre la folie pour se sortir de cet enfer. "Jamais cauchemar n'aura été aussi savoureux..." avions-nous d'ailleurs conclu dans notre test, dont la note grimpe à 19/20.
Limbo (2011) : L'araignée
Chaque fois que l'araignée apparaît dans Limbo, c'est un véritable moment de terreur pour les arachnophobes de la planète. Cette immense bestiole qui déplace tout de même ses pattes avec une certaine grâce, disons-le, n'a qu'une idée en tête : vous embrocher, d'autant que vous venez de vous engager dans son antre. La bête parvient même à vous capturer dans sa toile pour faire de vous son petit goûter et vous devez vous dépatouiller pour vous tirer de cette mauvaise posture. Tout est globalement assez inquiétant dans ce jeu de culte de Playdead qui fait le pari d'être muet, et concentre son ambiance dans ses paysages en noir et blanc, sa bande-son et ses moments très glauques. Le jeune héros doit déjouer de nombreux pièges pour retrouver sa soeur disparue et se retrouvera bien souvent empalé, écralé voire brûlé vif. Sympa.
Metroid Fusion (2002)
Allez, un peu de rétro pour changer avec Metroid Fusion, volet de 2002 dans lequel on retrouve la vaillante Samus Aran dont l'armure a malheureusement été infectée par un parasite. Heureusement, des scientifiques parviennent à lui retirer mais Samus est maintenant en proie à une armure pleine de pouvoirs et contrôlée par une entité parasitaire, le SA-X, qui lui en veut particulièrement et se montre invincible en début d'aventure (Samus n'a que la possibilité de la geler). Vous l'aurez peut-être compris, le SA-X est une sorte de clone antagoniste de Samus qui réplique parfaitement ses capacités. Et tout ça, vous ne l'apprenez pas tout de suite. À l'époque, les bruits qui indiquaient son arrivée dans un niveau pouvaient causer quelques frousses chez les enfants. Metroid Fusion est beaucoup apprécié à l'époque pour tous les moments inattendus qu'il proposait dans son aventure, un aspect que nous mentionnions d'ailleurs dans notre test de l'époque : "La richesse de l'aventure vient également de ces multiples éléments qui surviennent aléatoirement dans le jeu, l'apparition régulière du SA-X, un ennemi mystérieux qui possède l'apparence et les capacités de Samus, les inévitables phases de compte-à-rebours ou encore ces troublants interludes qui conduisent le joueur à se poser toutes sortes de questions et dont on ne saura rien avant la fin du jeu."
Clock Tower (1995) : Le Scissorman
On reste dans le rétro avec le premier épisode de la saga horrifique Clock Tower, dans lequel vous incarnez une jeune orpheline, Jennifer, en proie au Scissorman, un slasher qui a l'apparence d'un nain défiguré et qui est équipé, comme son nom l'indique, d'une paire de cisailles à haie. Il a déjà pris la peine de trucider les amis de Jennifer et fait maintenant de celle-ci sa nouvelle proie. Le joueur doit surtout se concentrer sur la fuite et la compréhension du scénario qui révélera quelques twists. Assez impuissante, l'héroïne (et le joueur) est donc dans la peur constante de se faire attraper par la créature ignoble. Il est dit que le jeu est inspiré des films de Dario Argento, réalisateur italien derrière Suspira, Inferno et Phenomena, lequel sert d'ailleurs de base à pas mal des créations du jeu. Enfin, le Scissorman est quant à lui tiré du film d'horreur slasher Carnage de 1981, dans lequel le méchant se servait lui aussi d'une paire de cisailles pour tuer ses victimes. Plein de belles inspirations qui en font un super jeu.
Rayman Revolution (1999) : La grotte des mauvais rêves
On termine cette sélection avec quelque chose de plus atypique : la grotte des mauvais rêves dans Rayman Revolution, un endroit lugubre que notre héros rencontre après avoir traversé les Marais de l'Éveil. Il va bien être obligé de s'y enfoncer s'il veut dégoter l'Elixir de vie qu'il recherche absolument pour soigner Clark. Ce lieu terrible renferme en fait toutes les créatures et monstruosités nées dans les cauchemars du personnage de Polokus, qui ne recherchent globalement qu'à faire le mal autour d'elles. L'endroit est gardé par Jano, un monstre cyclope pas commode du tout qui est bien décidé à empêcher notre ami de sortir de là. Il lance à Rayman un défi de taille : S'il parvient à atteindre le trésor qu'il cache avant de se faire rattraper, il pourra repartir avec. Autrement, Jano le tuera sans aucune hésitation. Quel stress !
Alien Isolation (2014) : l'alien
À sa sortie, Alien : Isolation a causé pas mal de sueurs froides et était déconseillé aux âmes les plus sensibles. Ici, vous incarnez Amanda, qui n'est autre que la fille de Ripley, l'héroïne du film Alien : le huitième passager. Lancée sur les traces de la boîte noire du Nostromo 14 ans après les faits, elle va bien vite réaliser qu'elle est loin d'être seule sur ces lieux plongés dans la pénombre. L'objectif : avancer sur la pointe des pieds histoire d'éviter de mourir toutes les 20 secondes entre les mains de la créature. Évidemment, aucune arme ne viendra à bout de l'alien. Et pour parfaire l'ambiance, on a droit à une bande-son issue du film de Scott parfaitement adaptée qui rend notre progression franchement angoissante. Un super hommage au long-métrage.