Après plus d’un an d’enquête, Serge Hascoët, Tommy François, deux ex-employés d’Ubisoft, ont été placés en garde à vue. Ils étaient au cœur du scandale d'agressions sexuelles | de harcèlement.
Trois ans après le scandale d'agressions sexuelles et de harcèlement au sein d’Ubisoft, cinq anciens employés de la célèbre société française viennent d’être placés en garde à vue, dont trois ce mardi 3 octobre 2023, et deux autres ce mercredi 4... Libération rapporte le nom de deux d’entre-eux : Serge Hascoët, ex-numéro 2 de l’entreprise, Tommy François, à l’époque vice-président du service éditorial.
Dans une enquête publiée en 2020, le média dévoile la culture toxique et le “boys club” qui s’évissait au sein du pôle éditorial, avec Tommy François en guise de leader. Dans les témoignages recueillis par Libération, l’homme a été accusé d’harcèlement moral et sexuel et d’agression sexuelle. Le tout aurait été couvert par “l’impunité que lui conférait son statut de bras droit de Serge Hascoët”, affirme le média, “et par un mur des ressources humaines contre lequel chaque victime venait se heurter”. Suite à ces révélations, Serge Hascoët a démissionné, alors que Tommy François a été mis à pied.
Un travail conséquent de la PJ
Plus exactement, ces arrestations ont pour point de départ des plaintes déposées à l’été 2021 par le syndicat Solidaires Informatique ainsi que deux victimes, rappelle Libération. Le parquet de Bobigny, en charge de la procédure, a ensuite confié l’enquête à la police judiciaire de Paris. S’ouvre alors un travail d’un an où “les témoignages d’une cinquantaine d’employés, ex-employés” aurait été recueillis. Autre précision de taille : Yves Guillemot, le PDG d’Ubisoft, n’aurait pas encore été entendu à ce jour.
En 2020, en réponse aux témoignages de plus en plus nombreux, le big boss de la société française avait lancé plusieurs enquêtes internes | annoncé “un changement structurel” au sein de l’entreprise. “Nous ne visons pas des ajustements à la marge” avait-il alors déclaré. “Ce que nous voulons mettre en œuvre est (...) en totale adéquation avec nos valeurs, qui ne tolèrent aucun comportement toxique et veillent à ce que chacun se sente en sécurité pour s’exprimer”.