On a beaucoup parlé du rachat d'Activision Blizzard King par Microsoft, et à juste titre tant l'accord est historique. Mais en parallèle, un autre éditeur, SEGA a décidé de s'offrir l'un des studios les plus emblématiques de l'ère du smartphone.
Rovio : un acteur historique du jeu mobile
En Occident, le jeu mobile en Occident se contentait souvent de mettre en avant une mécanique de jeu tactile. On se souvient par exemple de Fruit Ninja, où il fallait trancher des fruits le plus rapidement possible, ou encore de Temple Run, et le marché s'est très rapidement développé. Outre les portages de jeux classiques tels que Sonic, on a assisté à la naissance de véritables empires.
Il y a ensuite eu Candy Crush Soda Saga, Clash Royale, Jetpack Joyride, Plague Inc., Pokémon GO ou encore Cut the Rope. Ils sont aujourd'hui des dizaines de milliers, et certaines productions se retrouvent aussi bien sur mobile que sur PC et consoles. Mais en 2009, un petit oiseau très en colère a déclenché un vrai tsunami. La vague est venue de Finlande, d'Espoo plus précisément. C'est là que l'entreprise Rovio, fondée en 2003, a développé Angry Birds.
Le principe du jeu est simple, puisqu'on catapulte divers types d'oiseaux sur des structures occupées par de méchants cochon. En tapant au bon endroit, ces structure s'effondrent et on élimine les ennemis. La licence a été déclinée à de très nombreuses reprises en jeux, films, peluches, séries télévisées et parcs d'attractions.
Mais en 2014, le chiffre d'affaires s'effondre. Avoir créé Angry Birds ne suffit plus, et la société a été contrainte de licencier un tiers de ses effectifs. L'entreprise reprend du poil de la bête suite à son introduction en bourse en 2017, repensant son modèle sans abandonner ses licences.
Sonic et Red, même combat !
Petit bon dans le temps pour atterrir en avril 2023, mois durant lequel les dirigeants de Rovio ont annoncé que l'entreprise allait être rachetée par SEGA pour 706 millions d'euros. Une annonce assez importante pour l'éditeur japonais, qui, plus que jamais, veut développer son activité mobile et multi-supports.
Du côté de Rovio, la proposition de rachat a été acceptée, faisant de l'opération une OPA non-hostile. La finalisation du rachat était prévue pour le troisième trimestre, sous réserve de la validation du dossier par les régulateurs. Ces derniers n'ont opposé absolument aucune résistance, et c'est donc avec joie que, le 18 septembre dernier, SEGA a publié le tweet suivant, avec quelques semaines d'avance.
Welcome to the SEGA family, @Rovio!
— SEGA (@SEGA) August 18, 2023
We’re so thrilled to celebrate Rovio becoming a member of the SEGA Group. Get ready for exciting adventures ahead! 💙 pic.twitter.com/LV5QkpZrrE
Nous sommes ravis de célébrer l'arrivée de Rovio au sein du groupe SEGA. Préparez-vous pour des aventures passionnantes à venir ! 💙
On peut imaginer qu'Angry Birds et Sonic vont faire les beaux jours du mobile et que SEGA mettra en avant ces différentes mascottes, mais on peut surtout penser au fait qu'Angry Birds pourra se développer sur de nouvelles plateformes.
Dans un marché mondial du jeu en croissance rapide, le marché du jeu mobile a un potentiel particulièrement élevé, et l'objectif à long terme de Sega est d'accélérer son expansion dans ce domaine. Je me sens chanceux de pouvoir annoncer une telle transaction avec Rovio, une société propriétaire d'Angry Birds, qui est appréciée dans le monde entier, et qui abrite de nombreux employés qualifiés qui soutiennent les capacités de développement et d'exploitation de jeux mobiles de pointe de l'entreprise, déclarait Haruki Satomi, PDG de SEGA Sammy Holdings en avril.
Les 450 employés de Rovio sont donc désormais des salariés de SEGA qui, par la même occasion, s'offre un nouveau bureau en Europe. Reste à découvrir la manière dont l'éditeur japonais va tirer partie de l'expérience et de l'historique de Rovio, et comment Angry Birds va s'insérer dans le catalogue de la marque. Pour ça, il faudra attendre quelques mois ou quelques années.