Chaque année ou presque, la licence Call of Duty est agrémentée d'un nouvel épisode qui arrive à l'automne et qui s'imposer comme l'une, si ce n'est la, meilleure vente de l'année. Et alors qu'on attend des nouvelles du prochain opus, une annonce est venue secouer un dimanche en apparence paisible.
Call of Duty, un monstre très convoité et rentable
Depuis 2003, Call of Duty c'est 19 jeux principaux, un quinzaine de titres dérivés dont deux versions du battle royale, sept jeux mobiles, et beaucoup, beaucoup d'argent généré. Malgré des hauts et des bas et des sorties annuelles, la franchise a supplanté Medal of Honor ou encore Brothers in Arms et semble encore loin de s'essoufler. Pour situer, le fait qu'en 2020, Call of Duty et FIFA aient été battus par Animal Crossing : New Horizons en tant que produit culturel le plus vendu en France a été un véritable événement. En septembre 2022, Activision a annoncé que Call of Duty représentait 400 000 millions de copies dans le monde, sans compter Call of Duty Modern Warfare II ni les milliards générés par Warzone.
Chaque constructeur de console prenant sa part sur les achats réalisés, on comprend mieux pourquoi sa disponibilité sur PlayStation a tant fait parler depuis l'annonce du rachat d'Activision Blizzard King par Microsoft. Outre le Cloud Gaming et le poids acquis par Xbox, c'était bien la situation de Call of Duty qui animait les débats du côté des régulateurs chargés de négocier, valider ou bloquer le rachat. La semaine dernière, ce même rachat a fait un grand pas puisque le régulateur américain, la FTC, a perdu son procès contre Microsoft, et que la demande de prolongation de l'injonction bloquant le rachat a été rejetée.
Activision Blizzard King quittera le NASDAQ dans les heures qui viennent, et plus ou rien presque n'empêche Microsoft d'annoncer, aujourd'hui ou demain, la fusion. Reste le régulateur britannique, la CMA, avec lequel il faut trouver un accord. Pour convaincre les régulateurs, Microsoft a dû faire un certain nombre de concession. Des accords ont été signés avec divers acteurs du cloud gaming pour tempérer les inquiétudes, mais d'autres contrats anticipés ont été signés avec des entreprises telles que Nintendo et Valve pour garantir la disponibilité de Call of Duty sur d'autres supports pendant 10 ans. Un contrat dont n'a pas voulu Sony, qui s'opposait jusque-là au rachat.
Call of Duty : PlayStation et Xbox se mettent enfin d'accord !
Mais ça, comme veut l'expression, c'était avant ! Alors que la journée de dimanche semblait se dérouler tranquillement, voilà que Phil Spencer, patron de la division gaming de Microsoft, a dégaîné un tweet qu'on ne pensait pas lire ! En effet, ce dernier n'a rien annoncé de moins qu'un accord avec Sony, garantissant la présence de Call of Duty sur les consoles PlayStation.
We are pleased to announce that Microsoft and @PlayStation have signed a binding agreement to keep Call of Duty on PlayStation following the acquisition of Activision Blizzard. We look forward to a future where players globally have more choice to play their favorite games.
— Phil Spencer (@XboxP3) July 16, 2023
Nous sommes heureux d'annoncer que Microsoft et PlayStation ont signé un accord contraignant permettant de conserver Call of Duty sur PlayStation suite à l'acquisition d'Activision Blizzard. Nous attendons avec impatience cet avenir où les joueurs du monde entier auront plus de choix pour jouer à leurs jeux préférés.
Voyant que la FTC avait perdu son procès et que la CMA rouvrait la voie à une négociation, Sony a donc finalement accepté la proposition de Microsoft afin d'éviter de se retrouver dans l'eau face à un rachat qui semble désormais inéluctable. Cependant, et contrairement aux autres contrats signés, nous n'en savons quasiment rien. Aucune mention de durée, aucun indice sur un éventuel partage des revenus générés. On peut imaginer que cet accord est plus avantageux pour PlayStation que pour les autres, mais cela reste du domaine de l'hypothèse. D'après Tom Warren (The Verge) et Stephen Totilo (Axios), l'accord serait valable pendant 10 ans.
En attendant, ce contrat signé montre que Sony a déposé les armes face à Microsoft au sujet de ce rachat. Celui-ci pourrait être annoncé aujourd'hui ou mardi matin, mais ça ne sera pas totalement terminé. Microsoft devra encore faire face à deux procédures qui ont peu de chances d'aboutir mais pouvant annuler la fusion, et il faudra ensuite clarifier définitivement les choses avec le régulateur britannique. Notez enfin que si on s'attend à une annonce dans les prochaines heures, c'est parce que l'accord entre Microsoft et Activision expire le 18 juillet, c'est-à-dire demain. Passé cette date, il faudra en renégocier un.