En apparence, oui - Call of Duty c’est toujours la même rengaine. Une campagne plus ou moins réussie et un multijoueur qui n’est pas toujours exempt de défaut. Sur ce point, les deux derniers opus de la série (Black Ops Cold War, Vanguard) ont plutôt déçu. Pas le choix donc, ce nouveau Modern Warfare 2 doit renverser la vapeur. Eh oui, c’est la suite du reboot de 2019 - souvent cité comme le meilleur Call of Duty de ces dernières années, aussi bien pour son aventure principale que sa dimension en ligne ! Nous avons déjà donné notre avis sur le solo de l’épisode 2022, alors il est temps d’enchaîner avec l’autre gros morceau. On vous vend un peu la mèche, c’est vraiment solide.

Nouveautés importantes mais négligées

D’abord, les bases. Avec Modern Warfare 2, Call of Duty accueille des nouveautés de gameplay clairement non-négligeables. Désormais, il est possible de plonger vers l’avant pour se retrouver en position couchée ; s’accrocher à un rebord avant de monter sur celui-ci ; nager sur et sous l’eau. La première mécanique s’avère utile pour foncer avec panache dans le feu de l’action - ou traverser une fenêtre - et la deuxième peut carrément donner une dimension “parkour” aux déplacements, en particulier sur les grandes cartes (32 vs 32) où les rebords prévus à cet effet sont nombreux.

Des choses nouvelles et appréciables, mais qui sont en l’état un peu négligées ! Les dix petites cartes (6 vs 6) proposées au lancement ne mettent quasiment jamais en avant l’aspect parkour et l’eau (à une ou deux exceptions près) ce qui est normal, quelque part, puisqu’elles privilégient d’abord l’action frénétique. C’est juste qu’on en oublierait presque ces nouveautés une fois dans la bataille, ce qui est un peu dommage. Warzone 2.0 les mettra certainement davantage à profit. En marge, notez qu’il y a toujours la glissade et l’option pour plaquer son arme contre une paroi.

Un gameplay plus lent mais très efficace

Passé cette légère déception, il faut se rendre à l’évidence : les sensations de Modern Warfare 2 sont canons (sans mauvais jeu de mots) ! C’est grisant d’efficacité - peu importe l’arme en main. Le fusil à pompe comme le sniper ont un du répondant, avec une amélioration notable par rapport à la bêta de septembre dernier. Pas de problème, on renoue rapidement avec le plaisir de Modern Warfare 2019 avec néanmoins une différence de taille : les déplacements sont un petit peu moins rapides qu’à l’époque. La glissade, par exemple, dure moins longtemps, et il faut plus d’effort pour enjamber un obstacle et continuer sa route. Rien de grave pour le grand public, mais les puristes ne seront sans doute pas de cet avis. De notre côté, nous avons vraiment adhéré à la proposition.

Ce n’est pas la seule chose que Modern Warfare 2 fait différemment. Avant d’aborder tout ce qui est nouveaux modes, cartes, il y a du changement sur un élément central au multijoueur de Call of Duty. Pas de soucis, on retrouve ici les équipements tactiques et mortels, les célèbres séries d’élimination, les améliorations de combat qui se rechargent au fur et à mesure de la partie (avec dans l'ensemble quelques nouveautés). Ce sont les d’atouts, ces bonus pour personnaliser votre héros et lui conférer des avantages utiles, qui s’offrent une deuxième jeunesse. Dorénavant, vous n’en portez plus trois en permanence mais deux, à quoi viennent s’ajouter deux autres atouts “bonus et ultime”, qui s’activent 4 et 8 minutes après le début d’un match. Si vous faites des merveilles au cours de celle-ci, ce laps de temps deviendra plus court. Mine de rien, cela a son importance, dans la mesure où de puissants atouts - Détermination, Alerte Maximale - sont à présent soumis à ce délai. De quoi rendre les bons joueurs moins impitoyables dès leur arrivée dans une partie, au soulagement des petits nouveaux.

Vers un Call of Duty plus accessible ?

L’un dans l’autre, avec ce Modern Warfare 2, on sent qu’Activision et Infinity Ward font leur possible pour rendre Call of Duty plus accessible ! Un constat qui frappe d’ailleurs avant même de lancer une partie, avec des menus bien plus épurés que par le passé - quitte à oublier des informations. Idem pour le système de progression des armes. Désormais, plus besoin de débloquer l’arsenal un à un. Chaque arme représente une “famille”, avec un instrument principal qui donne accès à ses versions similaires. Par exemple, il faut monter le M4 au niveau 13 pour récupérer le FTAC Recon. Malgré une lisibilité qui laisse à désirer, ce système a le mérite de rendre la progression d’armes bien plus fluide, moins dirigiste, et de pousser le joueur à essayer de nouvelles approches. Car oui, les accessoires (viseur, crosse, canon, etc) sont parfois universels, pouvant être transposés entre deux instruments d’une même famille en un clin d'œil, sans avoir à tout reprendre. C’est vraiment un très bon point.

Au-delà de s’inventer user-friendly, Call of Duty 2022 n’a pas peur d’essayer des choses, prendre des risques, à l’image de cet étonnant mode à la troisième personne. Eh oui, vous avez bien lu ! Dans Modern Warfare 2, il est possible de jouer à Domination, Point stratégique et Match à mort par équipe avec une caméra à l’épaule (il s’agit d’un espace à part du multijoueur, pas une option à activer quand on veut). Si l’idée nous paraissait franchement saugrenue lors de la bêta, surtout pour une franchise historique du FPS, il n’en est rien pour la version finale. Cette nouvelle fenêtre sur l’action Call of Duty est une bonne idée - qui fonctionne à merveille. Par rapport à septembre, il y a d’ailleurs eu du changement : la caméra ne bascule plus forcément à la 1ère personne au moment de viser, cela dépend désormais de la puissance du zoom ou d'un paramètre à activer dans les options. Un détail qui donne toute sa légitimité au mode. Le feeling est tout aussi robuste qu’en FPS.

Des nouveaux modes convaincants

Tant qu’on parle de modes, il reste trois petits nouveaux que nous n’avons pas encore évoqués ! Oui, aux côtés des célèbres Match à mort par équipe, Domination, Point stratégique, Élimination confirmée ou Recherche et destruction, Modern Warfare 2 accueille Libération de prisonnier, K.O. (6 vs 6) et Invasion (32 vs 32) ! Dans le premier, il faut soit défendre, soit secourir deux otages en les portant jusqu’à votre base. Le second est plus centré sur l’action avec un sac, très clairement indiqué sur la carte, qu’il faut conserver pendant 60 secondes. Pour le dernier, c’est une sorte de “Guerre terrestre” mais sans points à capturer, et avec des soldats IA - en plus des joueurs réels.

Dans l’ensemble, ces propositions nous ont conquis. Comme Recherche et destruction avant lui, Libération de prisonniers est une approche réussie pour donner de la tension aux parties. Ici, pas de réapparition automatique, il faut se déplacer lentement, réfléchir à deux fois avant d’empoigner un otage. On se retrouve aussi souvent dans des cas où il faut escorter ou défendre un collègue, comme dans KO, ce qui est assez rare pour être souligné. De son côté, Invasion est un peu plus classique mais propose une action frénétique et à grande échelle ! L’un dans l’autre, Call of Duty 2022 met en avant une dizaine de modes en 6 contre 6 sur tout autant de cartes - et deux modes 32 vs 32 sur cinq maps. Les parties en Tier 1 (mode hardcore) arriveront, quant à elles, plus tard.

Des bases toujours aussi solides

Comme d’habitude, le contenu de Modern Warfare 2 prévoit de s’étoffer à l’avenir, mais en l’état, vous avez largement de quoi vous amuser et prendre du plaisir ! Nous ne l’avons pas mentionné, mais ce Call of Duty comprend bien évidemment des parties privées, trois missions coopératives toujours agréables et même de l’écran scindé (pas compatible avec tous les modes, dommage). C’est presque acquis chaque année, mais le jeu est beau, tourne comme un charme dans un 60 images par seconde sur PS5 et Xbox Series X, qui peut même passer à 120 fps contre une petite perte de qualité d’image, si votre écran le permet. Une plastique quasi-irréprochable pour des maps créées avec soin, aux lignes peut-être un peu trop classiques. En l’état, nous avons seulement noté quelques bugs d’affichage obligeant à relancer le titre. Le design son est, quant à lui, toujours niquel.

Conclusion