On a l'habitude de parler du jeu vidéo à travers le prisme des trois grands constructeurs ou des grands éditeurs dits occidentaux. Mais depuis plusieurs années, les plus grands acteurs de l'industrie en termes de revenus sont les éditeurs chinois, qui oeuvrent prioritairement sur mobile mais qui s'ouvrent au marché des consoles.
La Chine : le vrai leader mondial du jeu vidéo ?
Malgré les restrictions qui pèsent sur le marché chinois du jeu vidéo, ce dernier se développe rapidement, et nombreux sont les éditeurs basés en Chine à avoir investi hors des frontières pour compenser le ralentissement du marché interne. Tencent, Cheetah Mobile, Happy Elements, Perfect World, MiHoYo et NetEase ne sont que quelques-uns des acteurs existants, et ils sont incontournables. Leur puissance financière est sans commune mesure dans le jeu vidéo, et les entreprises étrangères doivent bien souvent s'associer à eux pour pouvoir publier en Chine.
En termes de chiffre d'affaires, des entreprises comme Tencent sont très loin devant Sony, Xbox ou Nintendo, mais il y a un biais d'analyse. En effet, là où les constructeurs font leur chiffre dans le monde entier, les entreprises chinoises font encore le gros de leur chiffre sur leur territoire. Cela donne une idée de la taille du marché chinois, mais il était encore récemment très difficile de comparer l'impact des éditeurs mondiaux par rapport aux chinois. On l'a dit, les entreprises chinoises commencent à s'exporter et ça passe par la création de labels d'édition tels que Level Infinite (Tencent), par des investissements dans de nombreux studios et éditeurs (Riot, Ubisoft), ou encore par le développement de triple A à destination du marché mondial.
Mais il y a un studio qui fait encore mieux que Sony PlayStation, et vous le connaissez. Dans le cas contraire, peut-être que vous y verrez plus clair si on parle de Genshin Impact ou de Honkai Star Rail. Disponibles sur mobile, PC et consoles (Honkai Star Rail arrivera plus tard dans l'année sur PS5), ces titres sont développés par MiHoYo (HoYoVerse), entreprise créée en 2012 par trois étudiants dénommés Cai Haoyu, Liu Wei et Luo Yuhao. D'autres titres sont sortis auparavant, mais c'est ces deux jeux-là qui ont permis à MiHoYo de se faire connaître tout autour du globe.
MiHoYo (Genshin Impact) plus fort que PlayStation ?
Lors de son dernier exercice fiscal, HoYoVerse a dégagé un bénéfice opérationnel de 3,5 milliards d'euros en 2022. Pour comparer, on peut prendre le bénéfice opérationnel de PlayStation, qui était d'1,6 milliard sur cette même année. Autrement dit, le studio HoYoVerse a fait nettement plus d'argent avant impôts l'an dernier que PlayStation et sa PS5. La comparaison est encore plus avantageuse pour le studio chinois, puisque son bénéfice opérationnel a été converti en 2,06 milliards d'euros de bénéfice net, signe que son modèle économique est extrêmement efficace. Rappelons que les jeux de MiHoYo/HoYoVerse sont gratuits, bourrés de contenus et techniquement aboutis, mais qu'ils reposent sur une monétisation de type gacha.
Les joueurs doivent donc soit farmer, soit mettre la main au portefeuille pour obtenir des ressources permettant de faire des tirages et, éventuellement, d'obtenir les meilleurs personnages. Le succès des jeux repose sur un équilibre plutôt satisfaisant qui semble ne pas trop frustrer les joueurs et ne pas les envoyer vers le fameux "paywall" trop rapidement. Si vous ignorez ce concept dans le cadre d'un jeu, sachez qu'il s'agit du moment où, dans un titre gratuit, la progression devient trop fastidieuse voire impossible pour un joueur qui ne sort pas la carte bleue. Gardez cependant à l'esprit que, pour le moment encore, l'aura de Sony sur le marché mondial est encore plus importante que celui de MiHoYo. Mais à ce rythme, les choses risquent de très vite évoluer.