Ça y est, nous avons pu poser nos yeux nostalgiques sur Indiana Jones et le Cadran de la destinée, cinquième et ultime épisode de la saga légendaire… Une conclusion à la hauteur ? Voici la réponse.
Après trois épisodes passés à la postérité et un Royaume du crâne de cristal qui fait encore grincer quelques dents, “it is now or never” pour le plus célèbre des archéologues du septième art : Indiana Jones. Oui, Le Cadran de la destinée sera l’ultime volet de l’acteur Harrison Ford - plus de quarante ans après avoir enfilé son fedora et son fouet pour la première fois. Depuis tout ce temps, Indy - tout comme son interprète - a pris quelques rides ! Ce cinquième opus se déroule en 1969, alors que les États-Unis ont remporté la course à l’espace. De son côté, le héros, après dix ans de bons et loyaux services au Hunter College de New York, s’apprête à prendre sa retraite… Mais c’était sans compter sur l’arrivée surprise de sa filleule Helena Shaw, qui déboule sans prévenir à la recherche du cadran d’Archimède. Un artefact qui attire la convoitise des Nazis. Dr. Jones va devoir reprendre du service.
Adieu à la hauteur ?
Après une intro flash-back plutôt conséquente, voici donc le “nouvel Indy”… un septuagénaire qui vit dorénavant seul (on vous laisse découvrir le pourquoi du comment). Il s’offusque dès que les voisins mettent les Beatles à fond, peine à intéresser ses élèves à l’archéologie, reste pantois devant la fête organisée par ses collègues en son honneur. C’est là qu’Helena Shaw (Phoebe Waller-Bridge) arrive pour mettre un petit coup de fouet. C’est la fille de Basil Shaw, ancien ami du chasseur de trésors. À l’image d’Indy dans La Dernière Croisade - troisième épisode -, la jeune femme cherche à percer les secrets de l’obsession de son paternel : le cadran d’Archimède ! Un sujet qui est ici moins bien traité.
Alors qu’elle aurait pu être la fameuse relève d’Indiana Jones, Helena Shaw se présente comme un personnage peu développé et sa seule motivation (l’argent) ne la rend pas spécialement attachante. Malheureusement, ce manque notable d’écriture s’applique également à notre cher archéologue, qui n’évolue en rien pendant les 2h30 d’images. Le héros à la retraite en début de long-métrage termine, au bout du compte, dans le même état, quoiqu’un peu plus heureux. Impossible ici de ne pas penser à la justesse d’Uncharted 4, qui avait offert un très joli propos sur les conséquences de “l’addiction” à l’aventure et d’un dernier tour de manège. Sur ce point c’est sûr, Indiana Jones 5 manque le coche.
Film grand spectacle
En revanche, Le Cadran de la destinée est généreux sur un point : les scènes d’action… Chacune ne tape pas dans le mille en matière de savant mélange entre baston et humour (ingrédient secret de la saga) mais James Mangold, à la réalisation, s’en sort plus que bien ! Oui, l’homme recourt parfois un peu trop aux effets 3D ; oui, certains passages ne sont pas spécialement lisibles ; oui, le grand final assure l’essentiel. Malgré tout, Indy 5 vous emmènera sur terre, dans les airs et même sous l’eau.
Vous l’aurez donc compris, le climax de cet épisode est honorable mais ne redéfinit pas le mythe de l’aventurier. De quoi aborder un autre problème du long-métrage, qui tient en 1 seul mot : MacGuffin. Eh oui, pendant plus de deux heures, le héros et ses amis sont à la recherche de la deuxième partie du fameux cadran d’Archimède, qui fera balader la troupe d’un point A à un point B - au point C, etc. Rare sont les moments où les personnages accomplissent vraiment quelque chose, oubliant même ces fameux frissons lorsque l’archéologue résout une énigme. Des sensations qui seront avant tout importantes pour les puristes, mais dont l’absence ne devrait pas gêner le grand public. Au final, Le Cadran de la Destinée s’apparente à un bon divertissement, ce qu'une audience estivale recherche.