Dans Loretta, vous incarnez un personnage sans scrupules qui n'a qu'une idée en tête : récupérer l'assurance vie de son mari mystérieusement disparu.
Traits félins, look sophistiqué et brushing saillant sur cheveux d’un blond décoloré impeccable, Loretta rappelle les femmes fatales dangereuses d’Alfred Hitchcock. Et justement, le jeu éponyme développé par l’indépendant Yakov Butuzoff est un thriller hautement inspiré par les travaux du maître du genre. Dans un contexte d’après-guerre, le joueur n’est rien d’autre que l’instrument des crimes d’une épouse bafouée aux penchants clairement meurtriers. Femme au foyer arrachée à la vie mondaine et au glamour de New York, Loretta est contrainte de suivre son mari sans le sou dans une ferme délabrée du sud de l'Angleterre. Mais lorsqu’elle apprend l'infidélité de son mari et surtout l'existence d'une d'assurance-vie remarquablement lucrative à son nom, un plan particulièrement macabre se dessine dans sa tête. A vous de le suivre d’une quelconque manière.
Jeu à concept
L’animation, les incrustations, le sound design, chaque élément du jeu forme un rendu relativement modeste. Loretta est un poin’t and click aux petites ambitions qui mise davantage sur le cœur de son expérience singulière. Aussi les interactions demandent une chasse aux pixels laborieuse et les puzzles plantés çà et là ne sont qu’une entache à la narration. Toutefois l’atmosphère, la possibilité de mourir de diverses manières et les quelques rebondissements offerts par l’intrigue maintiennent suffisamment l’intérêt général.
Loretta est un vrai jeu à concept, celui d’incarner le grand méchant de l’histoire comme cela arrive encore assez peu souvent. Une idée qui s’éloigne encore un peu des carcans habituels et qui s’inscrit dans ces productions qui font de vous un monstre. Un an plus tôt, c’était Martha is Dead qui vous plaçait sans pitié aux commandes d'une poignée d'atrocités. Le jeu racontait les tribulations de Giulia, fille d’un haut gradé nazi qui découvrait dans un lac le cadavre tuméfié de sa jumelle Martha. Le ton était alors vite donné lorsqu’au durant une représentation métaphorique, la protagoniste s’était mise à dépecer le visage de sa sœur façon Leatherface. Un autre concept d’expérience négative qui apporte de nouvelles perspectives qu’on adopte volontiers.
Si le cœur vous en dit, Loretta est proposé à moins de 15 euros sur la plateforme Steam.