En décembre 2022, le YouTubeur Mastu avait posté une vidéo sur sa chaîne principale pour expliquer à sa communauté qu’il avait besoin d’une pause. Éreinté par le harcèlement quotidien, entre les sonnettes incessantes et les abonnés rodant autour de son domicile, Mastu a pris ses distances vis-à-vis de la plateforme pour se ressourcer. Grâce à cette décision, il a pu prendre du recul, mais il lui paraissait nécessaire de revenir sur ce choix et faire retentir l’alarme face à la pression et au rythme que s’imposent les créateurs de contenu sur la plateforme vidéo de Google.
Sommaire
- Mastu, une ascension fulgurante sur YouTube qui vire au cauchemar
- « Tu funis par faire un burn-out », Mastu alerte sur le cercle vicieux de pression qui ronge YouTube
Mastu, une ascension fulgurante sur YouTube qui vire au cauchemar
Depuis la création de sa chaîne en août 2015, la popularité de Mastu n’a cessé de grimper, et certains de ses concepts, comme ses balades en voiture où lui et ses camarades tentent de déstabiliser les usagers aux alentours, y sont pour quelque chose. En l’espace d’un an, entre mars 2022 et février 2023, le Youtubeur a quasiment gagné 1,5 millions d’abonnés et chacune de ses vidéos explose les scores de vues : il y a même l’une d'elles qui s’est classée dans le top 10 des vidéos de 2022 ! Écriture de musiques, vidéos en featuring, création du LOAT avec Joyca, Linca, Hctuan et Théodort, … Le YouTubeur enchaîne les projets à une vitesse folle, mais la réalité est tout autre.
Sur sa chaîne Youtube, Mastu n’a aucun tabou à évoquer sa santé mentale. Il y a d’ailleurs consacré un clip vidéo baptisé « Déprime » — qui est la vidéo la plus vue de sa chaîne ! — et se confie parfois, face caméra, pour en « discuter » avec ses abonnés, comme ce fut le cas il y a un peu plus d’un an. Cependant, pour se préserver, le YouTubeur a du s’accorder une pause nécessaire, une situation précipitée par le harcèlement dont il est victime de la part de certains de ses abonnés. Le 21 décembre 2022, il poste une vidéo nommée « J’ai besoin d’une pause » où il revient sur la situation compliquée à gérer qu’il traverse, l’obligeant à vivre les volets fermés, avant de disparaître quelque temps.
« Tu funis par faire un burn-out », Mastu alerte sur le cercle vicieux de pression qui ronge YouTube
Quasiment deux mois après cette vidéo, Mastu a fait son retour sur Youtube… mais sur sa chaîne secondaire « Matsu », dans un premier temps. En réalité, le YouTubeur a posté un morceau d’un de ses récents lives Twitch où il prend le temps de donner des nouvelles. « Oui, la pause m’a fait du bien, je me sens apaisé et tout (…) on respire, ça fait du bien », glisse-t-il pour commencer tandis qu’il s’étonne de la bienveillance dont les gens font preuve depuis sa vidéo (« Maintenant, 100% des gens qui me croise dans la rue me dise « j’ai vu la dernière vidéo, force et reviens plus fort » (…) j’ai de la chance d’avoir autant de soutien ». Mais surtout, Mastu est content que cette vidéo ait participé à délier les langues et que d’autres créateurs aient pris la parole à ce sujet, même s’ils ne le font pas tous.
Des fois, c’est assez drôle, je discute avec des créateurs (…) et quand tu discutes avec eux, en off, tu te rends compte que certains sont au bord du gouffre mais ils n’en parlent pas parce qu’ils se disent « bah ok, c’est pas grave, il faut tanker, c’est comme ça » (…) Sur YouTube, il y a beaucoup de gens qui se turbo-détruisent pour faire des concepts de fou en ce moment (…) en gros, il y a de plus en plus de vidéos produites (…) ces tournages là prennent beaucoup de temps, beaucoup d’énergie.
Moi, à titre personnel, j’ai commencé Youtube parce que j’aime bien m’exprimer face à une caméra et parler tout seul, et puis tu vois les autres créateurs faire du gros contenu et tu te dis « bah, en fait, tout le monde le fait, donc moi aussi il faut que je le fasse » et ça crée un peu un cercle vicieux où t’es pas bien mais tu continues parce que tu vois les autres continuer et tu te dis « bah les autres se plaignent pas ! » (…) Tout le monde subit la pression, le rythme (…) et c’est comme ça que tu finis par faire un burn-out parce que tu n’en peux plus.