Depuis son annonce le 18 janvier 2022, le projet de rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft est le théâtre de pas mal de rebondissements, de déclarations ‘chocs’. À présent, le géant de la tech doit montrer patte blanche à plusieurs instances régulatrices, surtout la FTC, qui a déposé une plainte.
Le projet de rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft n’est pas un long fleuve tranquille. Annoncée début 2022 (pour la somme record de 69 milliards de dollars) l’acquisition doit d’abord être “validée” par plusieurs instances régulatrices à travers le monde, comme en Europe, Brésil, et Royaume-Uni. Récemment, le Chili s’est prononcé pour, mais aux États-Unis, le tout coince encore… Pire, la FTC, gendarme de la concurrence au pays de l’Oncle Sam, s’est opposée à l’acquisition et a déposé une plainte, estimant que le contrôle de licences de premier plan (Call of Duty, World of Warcraft, Candy Crush) ferait de Microsoft une entité trop imposante. À en croire les premiers échos, les discussions entre les deux partis se déroulent bien - mais le géant de la tech a tenu des propos assez étranges.
Call of Duty ? C’est quoi ?
Car oui, en réponse à la FTC au sujet de Call of Duty - série phare d’Activision au coeur d’un débat mouvementé entre Xbox et Sony - Microsoft affirme “manquer d’informations et de connaissances” sur la date de sortie du célèbre FPS, ses revenus, ventes, joueurs actifs par mois ! Même chose en ce qui concerne la “perception de COD dans l’industrie” ainsi que les ressources (budget et nombre de studios) allouées à son bon fonctionnement... Des propos rapportés par Matt Stoller, membre de l’American Economic Liberties Project, organisation à but non lucratif qui porte des valeurs antitrust.
“Microsoft affirme qu'il manque de connaissances ou d'informations suffisantes pour se forger une opinion concernant les perceptions de l'industrie sur Call of Duty ainsi que la date de sortie originale (...) revenus, ventes, joueurs actifs par mois” - Microsoft répond à la FTC
Une stratégie de défense
Dans le même post, Matt Stoller qualifie les propos de Microsoft comme “extrêmement mesquins” ! Ce à quoi Destin Legarie, journaliste chez IGN, répond : “En quoi est-ce mesquin de demander aux personnes qui vous poursuivent de faire leur travail et de définir les choses ? Ça me semble être un jeu intelligent de la part de Microsoft”. Il conclut : “Pourquoi aideraient-ils la FTC à les poursuivre ?”.
C’est un peu tordu, mais Legarie semble voir juste. Après tout, quel serait l’intérêt pour le géant de la tech de tendre le bâton pour se faire battre ? Ici, la société doit montrer patte blanche, et tous les moyens sont bons (sans doute). Il ne reste plus qu’à voir si cette approche sera gagnante à l’avenir.