Depuis janvier et l’annonce du projet de rachat d’Activision-Blizzard par Microsoft, la plupart des regards sont tournés vers Call of Duty et plus précisément sur son avenir chez PlayStation. Les fans devront-ils dire adieu à leur FPS préféré sur PS4-PS5 ? Notre point sur la situation actuelle.
Est-ce que la franchise Call of Duty sera toujours sur PlayStation, à l’avenir ? C’est LA question qui brûle toutes les lèvres - en particulier celles de Sony - dans le cadre du projet de rachat d'Activision Blizzard par Microsoft. La firme tant convoîtée, l'un des plus gros éditeurs de jeu vidéo, est censée rejoindre les rangs du géant américain à terme, contre 68,7 milliards de dollars. Mais, alors que l’acquisition doit normalement se clôturer entre juillet 2022 | juin 2023, les négociations s’allongent. Plusieurs instances régulatrices à travers le globe, chargées de “valider” le rachat et d’évaluer sa conformité avec la libre concurrence, ont ouvert des enquêtes approfondies encore en cours à ce jour. C’est le cas en Europe, au Royaume-Uni et aux États-Unis. Dans le pays de l’oncle Sam, la FTC pourrait même intenter un procès et faire capoter le deal, selon Politico. Au total, 16 organisations doivent s’exprimer ! La route est longue mais la tension, palpable, surtout au sujet de Call of Duty.
Call of Duty PlayStation, où on en est ?
Même si Activision-Blizzard, c’est un tas de licences à succès (World of Warcraft, Candy Crush), c’est bel et bien le célèbre FPS qui est au centre de l’attention. Eh oui, si jamais Microsoft valide son rachat, Call of Duty deviendrait la propriété de Xbox, pouvant ainsi statuer comme bon lui semble sur l’avenir du jeu d'action sur PlayStation. Alors, exclusivité totale sur les consoles américaines ? Sortie en décalé sur les plateformes du constructeur japonais ? Sur le papier, mille et un scénarios sont possibles. En réalité, on sait plus ou moins ce qu’il arrivera à Call of Duty dans les années à venir.
Aux dernières nouvelles, Microsoft aurait proposé un accord pour que Sony garde Call of Duty dix années supplémentaires, affirme le New York Times en ce 21 novembre. Dix ans qui s’appliqueront, de toute évidence, en plus de l’actuel contrat qui lie Activision et PlayStation, et que l’entreprise de Redmond s’est engagée plusieurs fois à respecter. Ce contrat, révélé par le média Bloomberg en janvier dernier, stipulerait que les trois prochains volets du célèbre FPS sortiront sur les consoles japonaises. Sauf que nous sommes déjà en fin d’année et que dans ces “trois volets”, on compte Modern Warfare 2 et Warzone 2, sortis récemment. Il ne resterait donc plus qu’un épisode, sans doute prévu pour l’année prochaine, avant que le contrat n'arrive à son terme et que “l’extra” de dix ans prenne le relais. Encore faut-il que Sony soit pour. Pour l’heure, aucune réponse de son côté.
La volonté d’un accord “pour toujours”
Vous vous en doutez, Sony aimerait ici que Call of Duty reste ad vitam aeternam sur PlayStation. “Nous voulons garantir que les joueurs PlayStation continuent à bénéficier de la meilleure qualité de Call of Duty” affirmait Jim Ryan, PDG de la division jeu vidéo de la firme japonaise (septembre 2022). À l’époque, Microsoft offre une rallonge de trois ans après la fin de l’accord Activision | Sony mais qui n’enchante pas vraiment Jim Ryan. L’homme juge alors la proposition du géant américain “inédéquate à plusieurs niveaux”. C’est le début d’échanges assez tendus entre Jim Ryan et Phil Spencer, son homologue à Microsoft. L’un veut tout faire pour garder Call of Duty sur PlayStation, l’autre veut prouver aux instances régulatrices qu’il est accommodant, et ne pas enliser le rachat.
“Je pense que l'idée de rédiger un contrat contenant le mot "pour toujours" est un peu ridicule, mais je n'ai aucun problème à prendre un engagement à plus long terme qui conviendrait à Sony et aux autorités de réglementation” - Phil Spencer, novembre 2022
Comme nous vous le disions en septembre : Jim Ryan “sait que sous la pression des instances régulatrices, la société de Redmond peut lâcher du lest”. C’est bel et bien dans “ce jeu” que Sony semble s’investir. Pour la société japonaise, l’absence de Call of Duty représenterait un très gros manque à gagner. Le jeu d’action s’est écoulé à 425 millions d’unités dans le monde depuis vingt ans, et sans compter les transactions supplémentaires en ligne (DLC, skins, etc) - dont PlayStation récupère 30% - cela représente des millions de dollars. Rien que Modern Warfare 2 | Warzone 2 ont marqué de nouveaux records pour la franchise. Pour Sony, Call of Duty est un irremplaçable du FPS, dont l’éventuelle exclusivité Microsoft pourrait convaincre des joueurs à acheter Xbox plutôt que du PlayStation. Mais, même si les prochains épisodes sont “seulement” inclus dans le Game Pass sans coût additionnel (contre en premium sur PS4 | PS5), le géant américain aurait là un sacré argument.
COD important ? PlayStation “exagère”
De son côté, Microsoft tente de “débunker” les propos de Sony devant les instances régulatrices. Selon la firme de Redmond, PlayStation “exagère considérablement” l'importance de Call of Duty à son égard, comme elle l’affirme en réponse à l’enquête avancée du Royaume-Uni sur le rachat, en octobre dernier (via GamesIndustry). “La base de joueurs PlayStation sera toujours et ce de manière significative plus grande que celle de Xbox" peut-on lire, aussi. De quoi convaincre les organismes à l'oeuvre du bien fondé du rachat et de son respect de la libre concurrence ? Rien de sûr. Pour l’heure, l’avenir de Call of Duty sur PlayStation reste bien incertain, alors que le “clash” de Microsoft et Sony promet de s’intensifier encore. En tout cas tant que le PDG Jim Ryan n’a pas obtenu gain de cause.