Cela fera bientôt un an que l'on parle du rachat d'Activision Blizzard King par Microsoft. Il faut dire que l'affaire est complexe, tant par le montant de la transaction que par le poids que cela donnera à Microsoft dans le gaming. Un rachat que ne voit pas Sony d'un bon oeil, notamment à cause de Call of Duty.
Call of Duty : quand une licence devient le pivot d'un rachat à 70 milliards
Call of Duty est une énorme licence, et le milliard de dollars généré en 10 jours parModern Warfare 2 ne fait que confirmer cela. Après plus de 15 ans à débarquer chaque année sur nos consoles et nos PC, la franchise ne connaît que de petits ralentissements lorsqu'un épisode passe moins bien, et il suffit d'un bon accueil et tout repart. Depuis plusieus années maintenant, Sony est partenaire de la licence.
La communication autour des jeux se faire sur PlayStation, certains contenus arrivent en avance, et les bêta sont jouable en premier lieu sur les consoles de Sony. Une situation qui pourrait changer, puisque Call of Duty appartient à Activision, que compte racheter Microsoft pour près de 70 milliards de dollars. Or, cette idée ne plaît pas du tout à Sony, qui l'a fait savoir à coup de déclarations, de communiqués, et de rendez-vous avec les régulateurs du marchés, qui, de leur côté, doivent valider ou non l'opération.
Les arguments de Sony, qui consistent à dire que Microsoft deviendrait trop puissant et que la licence Call of Duty est un levier majeur en termes de concurrence, a été rejeté par le Brésil et l'Arabie Saoudite, mais entendu par la CMA au Royaume-Uni, et par la Commission Européenne. Les deux régulateurs ont donné un premier avis défavorable concernant le rachat, évoquant le cas de Call of Duty dans leurs rapports. Toutefois, cela ne signifie pas que le rachat ne pourra pas avoir lieu, ces organismes ayant lancé une enquête approfondie afin d'obtenir plus d'éléments et d'analyser chaque point du dossier.
Microsoft prêt à faire des concessions sur le long terme !
Les tensions autour du rachat d'Activision Blizzard King étant cristallisées autour de Call of Duty, c'est à ce sujet qu'a été interrogé Phil Spencer, le PDG de Microsoft Gaming. Visiblement, le patron de la marque Xbox est usé par ce souci, et entend bien le régler une fois pour toute. Au cours des dernières semaines, il a répété a plusieurs reprise que l'idée de priver les autres plateformes de la licence Call of Duty était absurde d'un point de vue commercial, et que Microsoft n'avait pas l'intention de faire de la licence une exclusivité.
Ce discours n'a rassuré ni les régulateurs, ni Sony, alors Phil Spencer passe à la vitesse supérieure. Durant un nouvel entretien accordé à The Verge, le dirigeant a déclaré qu'il n'était pas question de "couper l'herbe sous le pied de la PlayStation 7 en disant "hahaha, nous n'avez pas fait un contrat assez long". Il ajoute qu'il n'y a aucun contrat qui court pour toujours, et donc qu'il fallait peut-être en venir là, ou du moins, faire courir un contrat sur une durée extrêmement longue.
Je pense que l'idée de rédiger un contrat contenant le mot "pour toujours" est un peu ridicule, mais je n'ai aucun problème à prendre un engagement à plus long terme qui conviendrait à Sony et aux autorités de réglementation. Call of Duty en natif sur PlayStation, sans lien avec le Game Pass, sans streaming. S'ils veulent une version de Call of Duty en streaming, nous pourrions le faire aussi, comme nous le faisons sur nos propres consoles.
Je ne cache rien dans mon dos. C'est le Call of Duty Modern Warfare II qui marche très bien sur PlayStation, qui marche très bien sur Xbox. Comme le prochain jeu, celui d'après (etc.). (Tout ça en) natif sur la plateforme, sans avoir à s'abonner à Game Pass. Sony n'a pas besoin d'ajouter le Game Pass sur sa plateforme pour que cela se produise. Il n'y a rien de caché. Nous voulons continuer à proposer Call of Duty sur PlayStation sans qu'il n'y ait d'effet de surprise (...). Je comprends les préoccupations de certaines personnes à ce sujet, et j'essaie simplement d'être aussi clair que possible.
Microsoft a également réaffirmé dans le dossier déposé auprès des régulateur que continuer à proposer Call of Duty sur les consoles PlayStation était un impératif commercial pour l'activité de la marque Xbox, mais également pour "l'économie de la transaction". "Microsoft a clairement indiqué qu'il comptait sur les revenus de la distribution des jeux Activision Blizzard sur Sony PlayStation", peut-on lire. Reste à savoir si Sony acceptera de signer un accord étendu, si le constructeur maintien sa position quelles que soient les proposition de Microsoft. Rappelons que l'Union Européenne devra se prononcer au plus tard le 31 mars 2023, et que la FTC (Etats-Unis), pourrait rendre son verdict dans les semaines qui viennent.
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