Avant de revenir dans le monde du jeu vidéo, le samouraï Jin Sakai devrait passer par celui du cinéma le temps d'un long-métrage. Le réalisateur Chad Stahelski vient d'ailleurs de prendre une décision cruciale pour cette adaptation.
Un hommage aux grands films de samouraïs
Sorti en 2020, Ghost of Tsushima a séduit un grand nombre de joueurs et de joueuses grâce notamment à sa vision du Japon féodal, à la fois sanglante et poétique. Sans révolutionner la formule de l'open-world action-aventure, le jeu de Sucker Punch profite de sa direction artistique pour nous faire vivre un voyage initiatique dépaysant en terres nippones.
Après une édition Director's Cut sortie un an après sur PS5 et l'arrivée du mode multijoueur Legends ainsi que l'extension Ikki Island, Ghost of Tsushima propose aujourd'hui un contenu plus que solide qui aura finalement conquis presque 10 millions d'apprentis samouraïs. Après ce succès, il est fort probable que le studio Sucker Punch soit en train de préparer la suite, mais Sony compte également proposer une adaptation cinématographique de son exclusivité.
Cette décision tombe sous le sens quand on connaît les inspirations de Sucker Punch pour son jeu. Avec une mise en scène particulièrement travaillée, Ghost of Tsushima emprunte sans concession aux grands films de samouraïs japonais, à commencer par ceux du réalisateur légendaire Akira Kurosawa. Au sein du soft, il existe d'ailleurs un mode entièrement en noir et blanc afin de profiter d'une esthétique encore plus équivoque de la grande époque des films de samouraïs.
Dans le but de rendre hommage de la meilleure des manières à cet héritage important mais aussi afin de coller à sa vision du cinéma international, Chad Stahelski, réalisateur du film Ghost of Tsushima, a pris une décision lourde de sens pour son long-métrage.
Un film 100% japonais
Passionné par la culture nippone et le travail d'Akira Kurosawa, Chad Stahelski a décidé de réaliser son film entièrement en japonais, un choix qu'il a expliqué en détail dans une récente interview accordée à Collider.
Je pense que si nous faisons ça correctement, le projet va être visuellement époustouflant. C'est un récit fondé sur les personnages. C'est l'opportunité de faire de grandes séquences d'actions, avec une superbe esthétique. Et honnêtement, c'est ce que nous comptons faire. C'est une histoire fondamentalement japonaise dans laquelle les Mongols envahissent l'île de Tsushima. Un casting entièrement japonais, pour un film en japonais. Sony soutient cette décision.
Alors oui, pour les spectateurs européens habitués au doublage et aux sous-titres, un tel parti-pris peut sembler anodin. Néanmoins, cette production hollywoodienne s'adresse aussi au grand public américain, coutumier des productions dans la langue de Shakespeare. Ce choix, complètement soutenu par Sony, est motivé par le récent succès de Parasite, thriller coréen de Bong Joon-ho, Palme d'or en 2019 mais aussi Oscar du meilleur film. Pour Chad Stahelski, la langue d'un film importe peu, tout est une question de mise en scène.
Il existe une façon de diriger les acteurs. Il y a une façon de réaliser. Une façon avec laquelle un regard peut signifier (quelque chose ou autre chose), donc il existe de nombreuses façons de réaliser ça.(...)Il y a une manière de diriger spécifique et une manière de (transmettre quelque chose par le biais des expressions faciales). Si je coupe le son, je veux que vous compreniez de quoi parle la séquence, peu importe la langue.
Pour le réalisateur des derniers John Wick, travailler dans une langue qui n'est pas la sienne reste un challenge de taille qu'il compte bien relever. Quoi qu'il en soit, le CV du cinéaste nous laisse penser que ce prochain film devrait au moins comporter des séquences d'action dantesques. Il n'y a plus qu'à attendre les premières images de Ghost of Tsushima façon cinéma pour se faire un premier avis.