Un peu plus d’un an après avoir brandi son katana pour la première fois sur PS4, Ghost of Tsushima fait aujourd’hui son retour avec une Director’s Cut à la fois disponible sur PlayStation 4 et PlayStation 5. L’occasion pour les fans de se replonger dans l’histoire originelle de Jin Sakai, cette fois avec quelques nouveautés, mais surtout de découvrir un nouvel arc narratif avec sa propre zone inédite : l’île d’Iki. Des raisons suffisantes pour repartir à l’aventure ? Réponse avec notre test.
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Ce test a été réalisé sur PS5. Ghost of Tsushima : Director’s Cut est aussi disponible sur PS4.
Petit point informatif - mais important - si vous souhaitez acquérir Ghost of Tsushima : Director’s Cut. Dès le 20 août 2021, le titre sera proposé à 79,99 € sur PS5 et à 69,99 € sur PS4. Si vous possédez déjà le jeu de base sur PlayStation 4 (en digital ou en physique), il faudra débourser la somme de 19,99€ pour passer à la Director’s Cut sur la même plateforme, et 29,99€ pour passer du titre standard PS4 à sa version étoffée sur PS5. Enfin, si vous achetez Ghost of Tsushima : Director’s Cut plein pot sur PlayStation 4 et que vous souhaitez y jouer sur next-gen, il faudra payer 9,99€. Le transfert de sauvegarde est prise en charge.
Après une première aventure globalement très bien accueillie par la presse et les joueurs, Ghost of Tsushima remet donc le couvert avec cette Director’s Cut. Une version qui propose quelques ajustements par rapport au jeu de base - nous en parlerons après - mais surtout l’île d’Iki, nouvelle zone explorable dotée de son propre arc narratif, accessible dès la fin de l’Acte 2 ou en ayant déjà terminé le titre (une nouvelle quête apparaît simplement dans votre journal). C’est donc avec ce gros morceau que nous allons commencer. Jin Sakai, grand héros de Ghost of Tsushima, doit se rendre sur l’île d’Iki pour enquêter sur les rumeurs d’une présence mongole. Mais très vite, sous les effets du pouvoir d’Ankhsar Khatun, dit l’Aigle, il est forcé à revivre des événements traumatisants de son passé, liés à la mort de son père. Jin devra tout faire pour s'en sortir.
Aventure intime et réussie
Premier bon point pour cette Director’s Cut : l’histoire propre à l’île d’Iki nous a paru plus maîtrisée que celle sur les terres de Tsushima, sans doute car plus condensée et moins “mécanique”. Ici, le studio Sucker Punch va à l’essentiel, avec une aventure principale qui vous demandera cinq heures de jeu (le double si vous voulez faire toutes les activités annexes) soit environ la durée de l’un des trois actes du scénario de base. Mais cette fois, il n’y a pas d’effet de répétition due à la fuite en avant de Khotun Khan, qui allongeait de manière assez artificielle l’épopée de Jin Sakai. La quête pour battre l’Aigle est limpide et brasse sur sa route des héros intelligemment écrits. Le tout est aussi aidé pour les points d’intérêt et quêtes secondaires d’Iki, qui nous ont semblé plus variés et mieux distribués que sur Tsushima, empêchant ainsi d’avoir un surplus de combats au moment de se lancer dans un assaut particulièrement important.
Surtout, le récit de l’île d’Iki est un parfait complément à l’histoire originale. Alors que dans Ghost of Tsushima, Jin Sakai tient le rôle d’un guerrier héroïque - même si ses méthodes sont discutables - qui veut repousser l’invasion mongole, le personnage est ici considéré comme un envahisseur. Les Sakai ont en effet fait du tort à Iki, et ses nombreux habitants prendront la peine de le rappeler, à commencer par l’Aigle, via les visions qu’il inflige au héros. Mais cette position délicate se ressent également au cours des quêtes annexes, dont certaines surprendront agréablement par l’éclairage qu’elles apportent au récit, mais aussi avec les récompenses qu’il y a à la clé (on ne vous en dit pas plus). Bref, l’île d’Iki est cohérente et parvient à se forger sa propre identité, malgré des environnements très similaires à ceux de Tsushima. Des décors qui n’ont toutefois rien perdu de leur superbe, toujours soulignés par une sublime bande-son.
Sur PlayStation 5, dans le cadre de cette Director’s Cut, Ghost of Tsushima s’offre un petit lifting graphique. Les aventures de Jin Sakai tournent en effet en 4K / 60 fps sur next-gen, avec un gain de résolution significatif de PS4 Pro à PS5 (la rétrocompatibilité améliorait seulement le framerate). C’est plus fin, plus détaillé, même si les scintillements des arbres au loin et certains modèles 3D sont hérités de l’ancienne ère PlayStation. Sur un bon écran et une PS5, Ghost of Tsushima est plus beau que jamais. Le 60 images par seconde fait aussi du bien - dommage que les cinématiques restent à 30 fps - et permettent de mieux gérer les esquives parfaites. D’ailleurs, côté rapidité, les temps de chargement depuis l’écran titre et entre les voyages rapides sont désormais bien plus immédiats, encore plus qu’avec la rétrocompatibilité, surtout pour entrer dans le jeu. En revanche, il faudra toujours attendre quelques secondes pour qu’une armure s’affiche dans l’inventaire. Enfin, n’oublions pas non plus les sensations next-gen de la DualSense, à cheval ou à l’arc, qui ajoutent un plus sans être renversantes. Notez également que la synchronisation labiale en japonais est réservée à la version PS5.
Ghost of Tsushima : Director's Cut - Premiers pars sur l'île d'Iki (Gameplay)
Des nouveautés bienvenues
Cette nouvelle aventure sur l’île d’Iki s’accompagne de quelques nouveautés qui marchent bien, et aident à voir cette Director’s Cut comme un vrai plus, parfaitement imbriqué au jeu de base. En marge de sanctuaires inédits pour jouer un air de flûte, de défis à l’arc, d’une armure inédite qui vous motivera à enchaîner les parades parfaites et de quelques autres détails appréciables, cette version étoffée de Ghost of Tsushima apporte deux éléments de gameplay qui sortent du lot : la charge à cheval et la possibilité de cibler ses ennemis lors des combats (cette seconde nouveauté sera disponible dans le titre d'origine via une mise à jour gratuite déployée le 20 août 2021). La charge permet littéralement de faire du bowling avec les adversaires, les envoyant valdinguer dans le décor contre un petit peu de détermination, ressource qui permet à Jin de regagner de la vie et d’utiliser certaines techniques. Pour le coup, c'est un vrai plaisir.
En ce qui concerne le verrouillage des assaillants (voir notre vidéo plus bas), détail qui nous avait manqué dans le Ghost of Tsushima de 2020, il faut avouer que cette mécanique de lock s’intègre très bien au titre de Sucker Punch, comme si elle avait toujours été là, dans l’attente d’être activée. Le tout change alors la caméra pour quelque chose de plus rapproché, similaire à ce que l’on peut trouver dans les duels classiques en un contre un, donnant au passage un vrai élan de mise en scène. Il faudra donc régulièrement désactiver le ciblage pour voir ce qu’il se passe dans votre dos, ce qui n’est pas toujours pratique, dans la mesure où il faut appuyer sur la touche “haut” de la croix directionnelle pour l’actionner, vous faisant faire un aller-retour pas très agréable depuis le stick gauche qui permet de se déplacer. Il est bien sûr possible de changer de cible avec le stick droit. On a quand même le sentiment qu’une gâchette aurait été mieux adaptée.
Le studio Sucker Punch a ajouté d’autres détails qui seront disponibles sur toutes les versions de Ghost of Tsushima, lors de la mise à jour le 20 août 2021. À partir de cette date, en plus du verrouillage des ennemis, les joueurs pourront dissimuler leur carquois et profiter de commandes alternatives, avec une configuration réservée aux gauchers et une autre qui place les attaques légères et lourdes au niveau des gâchettes.
Des défauts vite oubliés
Tant qu’on parle des petits défauts de Ghost of Tsushima : Director’s Cut, il faut dire que nous avons été déçus par le manque de nouveaux ennemis "standards". En marge de plusieurs boss en un contre un, il n’y a en effet qu’un seul adversaire inédit, une sorte de chamane muni d’une lance qui améliore la défense de plusieurs de ses collèges à proximité (le tuer désactivera cette protection). Ce voyage sur l’île d’Iki nous a d’ailleurs rappelé la pauvre mise en scène des dialogues secondaires de Ghost of Tsushima, tout comme ses combats assez brouillons, à l’ergonomie discutable, ainsi que ces instants irritants où l’on cherche son objectif par manque d’indication. Des points noirs inhérents à Ghost of Tsushima, qui n’affectent pas outre mesure sa promesse de voyage et de contemplation, enrichie avec cette édition.
Une édition “ultime” de plus riche en contenu. Car en plus de l’aventure de base - qui reste assez prenante malgré ses défauts et baisses de rythme - et l’île d’Iki, il ne faut pas non plus oublier Legends, mode multijoueur en ligne de Ghost of Tsushima. Un mode qui n’était pas disponible à l’heure de notre test d’origine, et qui est mine de rien un sacré plus. Le studio a eu l’intelligence d’y proposer une ambiance vraiment différente de celle du jeu de base, avec un concept bien pensé (celui d’un conteur qui raconte les légendes de l’île), un système d’évolution qui l’est tout autant et des mécaniques orientées coopération. Ainsi, les “Histoires” - qui proposent de parcourir l’un de ses contes à deux joueurs - sont particulièrement réussis, tout comme les raids à quatre. Le mode survie l’est en revanche un peu moins, car trop long, mais fera l’objet d’un rééquilibrage dès le 3 septembre prochain. Date à laquelle Legends accueillera également un nouveau mode de jeu, auquel nous n’avons pas eu accès. Ghost of Tsushima nous réserve encore des surprises.
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Ghost of Tsushima : Director's Cut - On teste le verrouillage des ennemis (Gameplay)
Conclusion
Points forts
- Nouveau récit pertinent et intéressant
- Pas mal de nouveautés qui font plaisir
- Nouvelle zone qui a sa propre identité
- L’île d’Iki, agréable et très bien conçue
- Chouette lifting graphique sur PS5
- Une contenu final très généreux
Points faibles
- Qu’un seul nouvel ennemi “standard”
- Des défauts toujours bien présents
Note de la rédaction
Depuis déjà un an, Ghost of Tsushima a fait pas mal de chemin. Déjà avec Legends, son mode en ligne multijoueur, et maintenant avec cette Director’s Cut. Une nouvelle version qui tient ses promesses. Après un scénario de base qui souffrait de nombreuses baisses de régime, l’histoire de l’île d’Iki et sa nouvelle zone explorable offrent une narration bien plus directe que la traque de Khotun Khan, en plus d’apporter un éclairage intéressant sur le personnage de Jin Sakai ainsi que son passé. Avec en plus pas mal de nouveautés le long des sentiers, l'île d'Iki profite d’une identité qui lui est propre, même si ses décors sont assez similaires à ceux de Tsushima. Des décors qui sont toutefois toujours aussi beaux, surtout sur PS5, en 4K / 60 images par seconde, bien que les scintillements à l’horizon et les modèles 3D rappellent l’ère de la PS4. Car Ghost of Tsushima ne se réinvente pas non plus, et les défauts d'antan sont toujours présents. Mais ces petits points noirs ne sauraient faire de l’ombre à la promesse de voyage et à la générosité de Ghost of Tsushima : Director’s Cut, en particulier sur PS5. Un voyage qui s’approche désormais de l’excellence.