Et si, en 2022, Saints Row détronaît ENFIN le King of the Hill du monde ouvert, le Roi de la Colline qui domine le genre depuis septembre 2013 ? Je parle bien entendu du multimillionnaire en jeux et en dollars… Grand Theft Auto V.
Sommaire
- Le monde
- Le gang
- Le style
- Le grabuge
- Le fun
Le monde
Certains ne jurent que par la taille. C’est une information qui peut certes avoir son importance, mais qui trouve rapidement ses limites. Comparer deux jeux vidéo par ce simple prisme n’a que très peu de sens, surtout lorsqu’on aborde le concept de monde ouvert. L’immense Grand Theft Auto V ne rentre même pas dans le TOP 10 des open-world les plus vastes jamais réalisés, et Saints Row version 2022 n’a aucunement la prétention d’aller se frotter aux cadors des open worlds, du genre No Man’s Sky et son univers généré procéduralement, même si Santo Ileso et ses environs s’étendent à perte de vue.
Santo Ileso n’est pas la copie d’une cité nord-américaine préexistante. La franchise GTA reprend en général les grands traits des mégalopoles du pays. New York devient Liberty City, Los Angeles - San Andreas, et Miami - Vice City. La ville de Saints Row est un amalgame sauvage inspiré du Sud-Ouest des Etats-Unis au sens large. Santo Ileso n’est pas un ersatz de ville, voire même de régions, mais bel et bien un pot-pourri d’influences. Bigger - Better - Stronger est ici le credo des artistes des studios Volition qui ont imaginé, puis bâti 9 districts aux ambiances très marquées. Que ce soit au niveau de l’architecture, du mobilier urbain, des tonalités et sonorités ainsi que des activités, El Dorado, Financial, Montevista, Rodeo, et j’en passe, possèdent un charme qui n’appartient qu’à eux.
Pour ce qui est de la durée de vie, l’éditeur Deep Silver promet aux “nettoyeurs de cartes” des dizaines de missions principales et secondaires ainsi que de nombreuses activités à dénicher au gré de vos balades dans Santo Ileso. Entre jouer de la guitare au milieu de la rue et braquer un fourgon blindé… pourquoi choisir ? Pour faire simple, Saints Row mise sur une formule bac à sable qui a fait ses preuves au sein d’un monde ouvert farfelu, mais plus terre à terre que ses prédécesseurs. Le mot d’ordre des studios sur ce reboot est : “liberté ultime”.
Il faut aussi reconnaître à Saints Row une certaine volonté de vivre avec son temps, et de ne surtout pas “trop” regarder dans le rétroviseur. D’un point de vue technique, cela se traduit par le développement d’un tout nouveau moteur de jeu, spécialement conçu pour ce reboot et pensé pour exploiter la nouvelle génération de consoles. Je veux bien entendu parler de la PlayStation 5 et des Xbox Series X et S. A première vue, les environnements sont partiellement destructibles tandis que les véhicules sont prompts à voler en éclats. Ces destructions en chaîne participent à rendre l'aventure hautement explosive. Cependant, seule une prise en main de The Boss et une balade mouvementée dans les rues de Santo Ileso permettront de se rendre compte des performances du moteur.
Le gang
GTA V, le solo et non l’expérience online, mise sur un trio de personnages haut en couleur. Saints Row parie sur quelque chose de plus classique avec son unique protagoniste au nom évocateur… The Boss. En tant que leader des Saints, un gang nouvellement formé, vous avez pour objectif de prendre le contrôle de Santo Ileso. Pour ce faire, vous allez devoir unifier les différents empires criminels qui gèrent la cité afin de voir émerger le vôtre. Là où les destinées de Michael De Santa, Trevor Philips et Franklin Clinton se croisent, se télescopent, celles des membres des Saints dansent en rythme.
Eli - le planificateur, Neenah - la pilote, Kevin - le canonnier, tous issus des autres gangs de la ville, et bien entendu The Boss évoluent à l’unisson, partagent tout, même les pires galères. Ces relations fusionnelles font partie intégrante de l’aventure, et donnent le ton à l’histoire qui se résume pour faire simple à “Deviens ton propre boss” et “domine la cité de Santo Ileso” par tous les moyens. The Saints cherchent à unifier les gangs, à savoir les Idols, Los Panteros et The Marshall, et cela ne va pas plaire à tout le monde.
La montée en puissance de The Boss et de son gang se traduit en jeu par un bâtiment qui à lui seul annonce la couleur. Le HQ, ou quartier général des Saints, est le lieu de tous les possibles, ou presque, et permet aux membres de “chiller” entre deux missions. C’est pour ainsi dire la tête de proue d’un empire criminel en devenir. Au-delà de la personnalisation des lieux selon vos goûts en matière de décoration d’intérieur, il est possible d’acheter des armes, des améliorations pour celles-ci, de s’équiper, de changer de style - on reviendra sur ce point en temps voulu - et de mettre la main sur plusieurs business à travers la ville. Il s’agit pour faire simple de sociétés écran légitimes qui permettent d’asseoir la domination des Saints.
Qui dit gang, dit multijoueur et surtout coopération ! Le Saints Row de 2022 est intégralement jouable à deux joueurs et cross play. Il faut comprendre ici que les joueurs PC, PlayStation 5 et/ou Xbox Series X/S peuvent rejoindre une partie commune et collaborer le temps d’une mission et même durant la totalité de l’aventure. Aucun prérequis n'est nécessaire pour débarquer dans une partie, à condition que l’hôte accepte votre présence. Tout est censé se faire naturellement.
Le style
S’imposer à Santo Ileso se fait par la force, mais aussi par le style, et dans ce domaine, Saints Row voit les choses en grand. GTA V, pour ce qui est du solo, est enchaîné à ses trois “héros”. Ici, The Boss est à votre image, ou non d’ailleurs. Les studios Volition ont mis au point un éditeur de personnage pétri d'options et aux possibilités quasi infinies. Comprenez bien une chose, si vous souhaitez créer un vampire albinos, un bodybuilder maigrichon, le roi des bofs, un cowboy de l’espace, une fashion gothique fluo, voire un mixe de tout ça et bien plus encore, vous allez être servis… en masse.
Tout est personnalisable sur The Boss. Cela commence par la taille, le poid, la morphologie, le visage, la peau, les yeux, les cheveux, les dents, des prothèses et bien entendu le sexe qu’il est possible de définir ou non. Le genre n’est pas imposé dans Saints Row. Si vous souhaitez laisser parler le visuel et jouer la carte du suspense, c’est tout à fait possible. Le style passe aussi par la sape et encore une fois, Saints Row frôle l’indigestion avec des centaines de vêtements et d’accessoires, des tatouages et autres items à débloquer afin de parfaire votre MOI virtuel. La liberté ultime promise par Volition et Deep Silver se retrouve même dans la création et la personnalisation de The Boss.
Le leader du gang des Saints ne peut décemment se balader à pied dans les rues de Santo Ileso. Après la sape vient la tire, et le garage n’a rien à envier à celui des grandes heures d’un certain Need for Speed. Le titre compte pas moins de 80 véhicules de base, parmi lesquels des voitures, des motos, des bateaux, des jet skis, des hélicoptères d’assaut, oui d’assaut, etc. Vous pourriez me rétorquer que GTA V et GTA Online proposent un nombre ahurissant de bolides. On parle de plus de 600 bolides disponibles dans la version en ligne. Saints Row réplique avec plusieurs presets. Ce sont des versions alternatives des différents véhicules disponibles avec leurs aptitudes et comportements propres.
Il est désormais temps de faire parler votre créativité en modifiant comme bon vous semble les caisses achetées. Tout est customisable, ou presque, sur les modèles afin de créer des bolides à l’image des Saints. Au-delà de l’aspect esthétique, certains modificateurs impactent le gameplay. Les Signature Abilities, idéales pour semer la police ou vos poursuivants, diffèrent les unes des autres, et vous permettent d’adapter chaque véhicule à votre style de jeu. Il est hors de question de laisser une bête de course prendre la poussière dans le garage.
Le grabuge
La seule présence de The Boss dans la “street” n’est pas toujours suffisante pour faire abdiquer les gangs de Santo Ileso. Il est donc nécessaire d’utiliser la manière forte pour se faire comprendre et obtenir une reddition en bonne et due forme. Rien à redire sur les combats dans GTA V, ils sont efficaces, souvent intenses, même si le poid des années peut effectivement se faire sentir. Pour rappel, le jeu est sorti pour la première fois en 2013 ! Saints Row joue la carte du grand n’importe quoi décomplexé, et surtout nerveux au dernier degré. Si les armes à feu sont synonymes de vie ou de mort, le corps à corps n’est pas en reste, et sait se montrer utile au beau milieu de la mêlée. Il existe même des Signature Moves dédiés à l’art de la savate !
Aucun sectarisme ici pour autant. Volition mixe gunfight et baston pied-poing au sein d’un gameplay 100% arcade fait d’esquives, de mises à cover, d’échanges de tir et d’explosions en tous genres. Les développeurs mettent un point d’honneur à fournir à The Boss et aux membres du gang des Saints ce qui se fait de mieux en matière de pétoires. Les aficionados de la poudre un canon vont pouvoir s’en donner à coeur joie. SMG, pistolets, fusils d’assaut, lance-grenade, fusils de précision, etc. Bien entendu, chaque arme est entièrement personnalisable, et ces modifications ne sont pas uniquement esthétiques.
The Boss possède même des compétences et des attributs spécifiques, des skills et des perks, qui seront essentiels pour se débarrasser des enquiquineurs et survivre à la guerre qui se profile à l’horizon. Cet “arsenal” ne sera pas de trop pour venir à bout des trois gangs qui contrôlent Santo Ileso. Les Idols, Los Panteros et The Marshall, sans oublier les forces de l’ordre, représentent un défi de taille pour The Saints et un bestiaire riche composé de troupes diverses et variées, mais aussi de mini-boss. De quoi se défouler comme il se doit !
Le fun
L’heure n’est pas au réalisme avec Saints Row. L’heure est au fun ! Difficile de quantifier, voire même de définir le “fun” dans un jeu vidéo. Cela se traduit par des séquences de gameplay de haute volée, des instants Over the Top dignes du cinéma d’action des années 80 d’où se dégage une forte odeur de testostérone et une franche camaraderie. Saints Row promet une suite de dingueries plus grosses les unes que les autres. Des gunfights, des cascades, des scènes qui vont “Toujours plus loin, plus fort, plus vite… jusqu’au bout de l’extrême limite.” Mais, car il y a un pseudo "mais", ce reboot de 2022 délaisse les dildos géants tapotant le visage des passants et autres malandrins, et repose “un peu” ses pieds sur terre.
Son but ? Proposer une aventure qualifiée d’absurde et de plus terre à terre par les studios Volition. Saints Row reste dans un univers totalement décomplexé qui assume tout et son contraire, mais l’heure est à la désescalade sans pour autant renier l’essence même de la franchise. Vous voulez un lance-pinata explosif, ou une mitrailleuse El Mariachi pour occire vos ennemis ? Aucun problème. Vous désirez une Wingsuit pour sauter d’un hélicoptère en proie aux flammes avec la possibilité de rebondir sur les badauds en contrebas pour reprendre de la hauteur. Rien de plus simple. La logique dans tout ça ? Aucune, c’est Saints Row.
Saints Row version 2022 s’annonce comme une alternative crédible et osée à GTA V. Reste au titre de Volition et Deep Silver à passer l’épreuve du feu le 23 août 2022.