The Batman applique une justice expéditive dans les salles de cinéma françaises à compter du 2 mars 2022. Cette nouvelle vision des aventures du Chevalier Noir supervisée par Matt Reeves se draperait d'une esthétique Neo-Noir et prendrait la forme d'un thriller d'auteur explosif et brutal. Le film tient-il toutes ses promesses ?
Sommaire
- Qui est Matt Reeves ?
- Un thriller Néo-Noir explosif
Qui est Matt Reeves ?
Matt Reeves est un réalisateur américain principalement connu pour être le chef d'orchestre des suites saluées par la presse et le public de La Planète des singes : Les Origines (2011), à savoir La Planète des singes : L'Affrontement (2014) et La Planète des singes : Suprématie (2017). Bien avant de diriger l'acteur Andy Serkis, Matt Reeves se fait connaître via la série Felicity (1998-2002) développée en collaboration avec J. J. Abrams (Armageddon, Star Trek, Star Wars).
Le jeune réalisateur perce à l'international avec le film de monstres Cloverfield (2008) dont l'approche "reportage de guerre" avec sa caméra à l'épaule donne à l'oeuvre une dimension documentaire-fiction. Par la suite, l'artiste américain dirige le film d'horreur romantique Let Me In (2010), un remake du long métrage suédois Let the Right One In (2008). Matt Reeves est désormais aux commandes de The Batman (2022)... une nouvelle adaptation des aventures du Chevalier Noir avec Robert Pattinson dans le rôle de Bruce Wayne et son alter ego masqué.
Un thriller Néo-Noir explosif
Il existe des œuvres capables de bousculer nos certitudes et The Batman pourrait bien être de cette trempe. Le film de Matt Reeves louvoie entre les multiples visions cinématographiques du justicier et emprunte une cinquième (voire sixième) et nouvelle voie… celle du thriller Néo-Noir ancré dans le réel dont la brutalité touche à la mélancolie. The Batman ne se trouve pas à la croisée des sagas de Tim Burton, Christopher Nolan et Zack Snyder, la comparaison n’a aucun sens, mais dans un espace-temps qui n’appartient qu’à lui. Les trailers nous promettaient une expérience singulière, sans égal, et les bougres ne mentaient pas.
Visuellement, le film flâte la rétine par son esthétique "tableau vivant" qui séduira les amateurs de visuels léchés. Les talents combinés du réalisateur Matt Reeves et du directeur de la photo Greig Fraser donnent vie à une ville de Gotham tout en clair-obscur avec cette lumière chaude, vive, qui perce les ténèbres et souligne l’action. Chaque plan du film, chaque arrêt sur image, est pour ainsi dire une peinture sur pellicule.
The Batman n’est pas à mettre devant tous les yeux tant la violence y est terre à terre, brutale et sans concession. Robert Pattinson moleste du malfrat, et envoie, si ce n’est ad patres, à l’hôpital la vermine sans aucune forme de retenue. Matt Reeves et ses équipes nous servent des séquences dont l’épique et la puissance évocatrice n’ont rien à envier aux précédentes aventures du protecteur de Gotham. Mieux encore, aussi épiques soient-elles, elles gardent les pieds sur terre ce qui augmente l’impact de chaque coup porté et la charge émotionnelle du récit.
Frôlant les 3 heures, The Batman n’en est pas pour autant long. Au contraire, Matt Reeves manipule le rythme du long métrage pour souligner certains événements, et accélère si nécessaire pour mieux ralentir au moment opportun. The Batman est un film policier qui exige de la patience. La dimension "enquête" est ici centrale pour ne pas dire seul maître à bord. Batman deviendra le plus grand détective du monde, et l’Homme-Mystère incarné par Paul Dano est le parfait défi à relever pour un héros encore en apprentissage. Le film n’est pas lent, il prend son temps.
The Batman est un film d'auteur grand public destiné aux fans, aux amateurs de comics, de cinéma super-héroïque et aux cinéphiles-cinéphages, mais peut aussi convenir à une audience plus large en quête de singularité.