La franchise Resident Evil est prolifique en 2021. Après la sortie de l’épisode Village début mai, c’est au tour du projet Cross Média Infinite Darkness de venir enrichir une saga débutée en 1996. Cette nouvelle série d’animation originale Netflix est-elle fidèle à l’univers zombie de Capcom ? Si OUI, dans quelles proportions ? A qui s’adresse au final Resident Evil : Infinite Darkness ? La rédaction de JV répond à ces questions après avoir regardé la première saison.
La série Resident Evil Infinite Darkness est-elle fidèle à la saga de Capcom ?
Ce n'est pas la première fois que le virus-T infecte un autre média que le jeu vidéo. Depuis le début de l’épidémie, l’agent pathogène se propage également au cinéma (Biohazard 4D : Executer, Degeneration, Damnation, Vendetta) et dans les mangas (Marhawa Desire, Heavenly Island) afin de développer un univers riche d’une trentaine d'œuvres tous supports confondus. La franchise Resident Evil jette désormais son dévolu sur les plateformes de SVOD, et plus particulièrement Netflix, avec Infinite Darkness. Cette série originale, qui se déroule en 2006, soit deux ans après les événements de Resident Evil 4, prend place dans la chronologie officielle de la saga. Resident Evil : Infinite Darkness est donc un épisode canon au même titre que Resident Evil Village (2021) pour ne citer que les récentes itérations.
Leon S. Kennedy et Claire Redfield, dont les visuels se veulent fidèles au character design moderne, occupent des rôles de premier plan dans ce scénario qui puise allègrement dans les grands archétypes de la série. Entre complexe souterrain, complot gouvernemental, armes bactériologiques et "combat de boss”, les fans évoluent en terrain connu. Il est même fait mention à plusieurs reprises de certains événements ayant pour origine la première trilogie ainsi que Resident Evil 4, à savoir la destruction de Raccoon City et le sauvetage de la fille du président Graham. Qui plus est, les personnages iconiques de la série sont interprétés par leurs acteurs/actrices de doublage attitrés dans le remake de Resident Evil 2… histoire de garantir une certaine continuité. Il s'agit de Nick Apostolides et Stephanie Panisello pour les voix anglaises, et Anatole de Bodinat et Kelly Marot pour celles françaises.
Nous retrouvons ainsi les survivants de Raccoon City en tant qu’agent du gouvernement américain et membre de l’ONG (pour Organisation Non Gouvernementale) TerraSave, des postes occupés par ces mêmes protagonistes dans les longs métrages estampillés RE supposés se dérouler quelques années plus tard. Resident Evil : Infinite Darkness tisse également des liens étroits avec Resident Evil 5 (2009), et donc un certain conglomérat pharmaceutique responsable de l’épidémie qui a ravagé la zone autonome de Kijuju. La série respecte ainsi la saga, autant sur le fond que sur la forme, et étoffe le lore sans jamais introduire une quelconque incohérence narrative. En d’autres termes, Resident Evil : Infinite Darkness est un épisode à part entière.
A qui se destine la série Resident Evil Infinite Darkness ?
En situant l’action de Resident Evil : Infinite Darkness entre deux épisodes majeures, Capcom fait un choix, celui de parler en premier lieu aux fans. Connaître la saga est un plus pour découvrir la série Netflix, c’est un fait. Toutefois, cette première saison de 4 épisodes se veut accessible au plus grand nombre. Les non initiés perdront certes quelques informations non essentielles au détour d’une conversation, mais cela ne devrait en rien les empêcher de comprendre l’intrigue, et de saisir les motivations des différents personnages.
Qui sont Leon S. Kennedy et Claire Redfield ? Resident Evil : Infinite Darkness répond succinctement à cette question - ce sont des survivants de Raccoon City - sans s’étendre davantage sur leur passé. Cette décision prise par les scénaristes Shogo Muto et Eiichiro Hasumi ne nuit en rien à la compréhension du récit, et fluidifie même la narration en évitant l’écueil de la surexposition des enjeux. De plus, Capcom et Netflix ont eu la bonne idée d'introduire deux nouveaux protagonistes, le héros de Penamstan "Jason" et l'agent Shen May. Ces deux personnages, qui occupent une place centrale dans l'intrigue, permettent ainsi de découvrir à travers des yeux "non infectés" le monde de Resident Evil.
Infinite Darkness est à la croisée du film de guerre, du film d’espionnage et du film de zombies. Si la série d'animation 3D supervisée par Hiroyuki Kobayashi s’adresse en priorité aux joueurs, elle peut aussi être appréciée par tout à chacun. Ceux ayant vibré devant les films La Chute du faucon noir de Ridley Scott (2001), White House Down de Roland Emmerich (2013), World War Z de Marc Forster (2013) et frissonné devant les séries “zombie” Black Summer, Nation Z et bien entendu The Walking Dead, devraient jeter un oeil intéressé sur cette nouvelle production Netflix.
Resident Evil : Infinite Darkness est par essence une oeuvre extrêmement violente, et donc non familiale, à l’image de la saga vidéoludique dont elle se veut le prolongement. Cette série d’animation est à proscrire aux spectateurs les plus jeunes, en soit témoin le “16+” affiché sur la plateforme de SVOD Netflix. Le programme est logiquement déconseillé à une audience ayant moins de 16 ans, là où les jeux vidéo recommandent d’avoir atteint la majorité pour y jouer. En effet, les dernières productions de Capcom frappées du sceau “Resident Evil” (Resident Evil VII, Resident Evil 2, Resident Evil 3, Resident Evil Village) ont toutes reçu une classification PEGI 18 sur le territoire européen.
- Voir la série Resident Evil : Infinite Darkness sur Netflix
Resident Evil : Infinite Darkness peut convenir tout autant aux fans de la première heure qu’aux spectateurs curieux qui souhaitent découvrir une saga devenue en 25 ans une icône de la pop-culture.