Avec le POCO F6 Pro, la marque Xiaomi cherche à attiser l’intérêt des personnes qui désirent s’offrir un smartphone Android pas trop cher. Mais face à une concurrence plutôt rude, ce modèle tient-il la route ? Voici ma réponse.
Sommaire
- POCO F6 Pro : la fiche technique
- Le Poco F6 Pro, un smartphone qui en met plein la vue
- AMOLED et 120 Hz pour une dalle qui sait convaincre
- Un processeur toujours correct, mais ça chauffe !
- HyperOS, une interface Android supplément bloatwares
- En photo, c’est bien, mais pas top
- Une autonomie un peu décevante
Les smartphones déferlent sur le marché à une vitesse impressionnante, et faire un choix réellement éclairé peut s’avérer très compliqué… Y compris pour les personnes qui s’y connaissent bien ! Je teste un grand nombre de smartphones sous Android tous les ans et, parfois, même moi je m’y perds.
Ce que je sais, en revanche, c’est que je n’avais pas eu de smartphone POCO entre les mains depuis longtemps. Cette marque, propriété de Xiaomi, se concentre sur des appareils de milieu de gamme généralement performants et compétitifs. Forcément, pour garantir un prix accessible, il est impossible de passer à côté de certains compromis. Dans le cas du POCO F6 Pro, toute la question est de savoir si ces derniers sont surpassés par les qualités de ce nouveau smartphone.
POCO F6 Pro : la fiche technique
POCO F6 Pro | |
Taille d'écran | 6,67 pouces |
Type d'écran | AMOLED |
Définition d'écran | 3200 x 1440 pixels |
Taux de rafraichissement | 120 Hz |
SoC | Qualcomm Snapdragon 8 Gen 2 |
Mémoire vive | 12/16 Go |
Stockage | 256/512 Go/1 To |
Batterie | 5000 mAh |
Charge rapide | 120W en filaire |
Connectivité | 5G / BT 5.3 / WiFi 7 |
Capteurs photo principaux | 50 + 8 + 2 mégapixels |
Capteur photo secondaire | 16 mégapixels |
Étanchéité | Résiste aux élcaboussures (IP54) |
Dimensions | 160,9 x 75 x 8,2 mm |
Poids | 208 grammes |
Prix de lancement | à partir de 499,99€ |
Le Poco F6 Pro, un smartphone qui en met plein la vue
Lorsqu’on prend en main le POCO F6 Pro pour la première fois, difficile de se dire qu’il s’agit d’un smartphone qui coûte moins de 500 euros. Sa finition avec son dos en verre en « faux marbre » et ses larges contours métalliques rivalisent avec bien des smartphones haut de gamme.
La manipulation du smartphone est bonne, malgré une largeur un peu imposante. Les amoureux de bords arrondis lui reprocheront peut-être un certain manque de finesse sur ce point. Pourtant, avec seulement 82 mm d’épaisseur au compteur, le POCO F6 Pro s’avère en réalité plutôt fin. Reste sont poids, de 208 grammes, qui est un peu au-dessus de la moyenne du marché.
Pour ce qui est du positionnement des boutons, il est classique : le son et l’allumage sont tous les deux à droite quand on tient l’appareil de face. Sur la tranche inférieure, on trouve le port de charge, un haut-parleur et un port SIM.
Le bloc photo n’est pas non plus particulièrement original : POCO a déjà proposé des positionnements similaires, notamment sur le Poco X6 Pro 5G sorti plus tôt cette année. Un rectangle de plastique occupe toute la surface arrière, sur laquelle on trouve les trois capteurs photo ainsi que le flash. Classique, mais efficace.
Avec son POCO F6 Pro, Xiaomi a clairement cherché à brouiller les pistes concernant la gamme de ce smartphone. Et cette stratégie se confirme aussi côté écran.
AMOLED et 120 Hz pour une dalle qui sait convaincre
Le smartphone est équipé d’une dalle AMOLED de 6,67 pouces, une diagonale d’écran tout à fait dans la moyenne du marché actuel. Par défaut, il est réglé sur une définition HD+ de 2400 x 1080 pixels, mais il est possible de passer sur une définition WQHD+ de 3200 x 1440 pixels via les options d’affichage.
La fluidité de l’écran est optimale grâce à un taux de rafraîchissement de 120 Hz. Objectivement, il est désormais difficile de faire l’impasse sur une proposition de ce type, y compris sur le segment du milieu de gamme. Le POCO F6 Pro offre également une luminosité très correcte même si de nombreux modèles parviennent à faire mieux, dont le récent Motorola Edge 50 Pro dans la même gamme tarifaire.
Il est possible d’optimiser l’affichage vidéo via les options disponibles, et d’opter pour différents rendus de couleurs. La proposition globale est belle et satisfaisante.
Un processeur toujours correct, mais ça chauffe !
La présence d’un SoC Qualcomm Snapdragon 8 Gen 2 dans les entrailles du POCO F6 Pro est plutôt cohérent. Ce processeur mobile était au top en début d’année dernière, et même s’il est désormais dépassé par le Qualcomm Snapdragon 8 Gen 3, il affiche toujours des performances honorables qui peuvent satisfaire la plupart des utilisateurs.
Cependant, il y a tout de même un point qui continue de fâcher avec le Snapdragon 8 Gen 2 : c’est sa montée en température. Cela s’est constaté dès les benchmarks, en particulier celui de 3DMArk. Ce point n’est pas toujours révélateur, car même le Snapdragon 8 Gen 3 a tendance à chauffer beaucoup dans ces procédures de test. Cependant, la chauffe a aussi été présente pendant mes sessions de jeu avec le POCO F6 Pro, y compris sur des titres pas forcément très exigeants.
La montée en température un peu forte n’est pas pour autant dangereuse pour le smartphone, mais elle reste désagréable et donne envie d’écouter la session de jeu. C’est un peu dommage. Au-delà de ça, le terminal se montre polyvalent et totalement adapté à un usage multitâche. Son SoC est accompagné de 12 ou 16 Go de RAM en UFS 4.0 en fonction du modèle choisi.
HyperOS, une interface Android supplément bloatwares
L’interface proposée par Xiaomi sur le POCO F6 Pro souffle le chaud et le froid. Le terminal fonctionne avec HyperOS propulsé par Android 14. Clairement, le constructeur chinois a décidé de ne pas surfer sur la vague de l’intelligence artificielle : hormis quelques timides allusions à un « moteur d’image IA » dans les paramètres d’affichage, on ne trouve pas de fonctionnalités IA au sein de l’interface.
Par contre, là où Xiaomi a fait du zèle, c’est sur nombre d’applications qui sont préinstallées sur l’appareil dès son lancement. En tout, j’ai compté une vingtaine d’applications inutiles, dont de nombreux jeux mobiles et des services de Xiaomi. Tout se désinstalle, bien entendu, mais c’est le genre de situation qui est toujours très agaçante.
Xiaomi a annoncé que le POCO F6 Pro bénéficiera de trois mises à jour d’Android et de quatre ans de patch de sécurité. Une proposition correcte, mais tout de même dépassée par de nombreux concurrents, comme Google ou Samsung pour ne citer qu’eux.
En photo, c’est bien, mais pas top
C’est un fait, les smartphones POCO de Xiaomi se présentent rarement comme des cadors en matière de photographie. Le constat a récemment été fait avec le Poco X6 Pro 5G et il a tendance à se répéter avec le POCO F6 Pro.
Ce dernier possède trois capteurs à l’arrière :
- Un capteur principal, grand-angle, de 50 mégapixels,
- Un capteur ultra grand-angle de 8 mégapixels,
- Un capteur macro de 2 mégapixels.
À l’avant, un capteur de 16 mégapixels dédié aux selfies complète la proposition.
En journée, la position du capteur principal est globalement bonne. Le piqué est correct et les couleurs sont jolies, bien que souvent saturées automatiquement par la partie logicielle du smartphone : cela se remarque surtout en haute luminosité. Malgré ce constat, on peut considérer que la promesse d’un terminal de milieu de gamme est tenue ! En revanche, ça se corse pour le capteur ultra grand-angle, qui a tendance à déformer l’image dans les angles et à manquer de détails.
Du côté du capteur macro de 2 mégapixels, comme souvent, il ne sert pas à grand-chose. Il perd la boule quand on s’approche trop du sujet à photographier, ce qui est improbable compte tenu de l’usage auquel il est destiné. Bref, vous pouvez faire des photos avec, mais pas de trop près !
Pour ce qui est de la photo de nuit, seul le capteur principal offre un résultat convaincant en mode nuit, en particulier dans l’obscurité totale. Pour utiliser les autres capteurs, comptez sur des sources de lumière dans le cadre au risque de ne pas voir grand-chose. Par ailleurs, le smartphone utilise un traitement logiciel très marqué pour tenter d'améliorer le bruit nocturne sur les photos, et ce n'est pas toujours une réussite.
Enfin, le capteur frontal de 16 mégapixels donne des résultats de qualité, bien meilleurs que ceux de l’ultra grand-angle et du capteur macro. C’est une bonne nouvelle pour les amateurs d’égoportraits, qui peuvent profiter d’un effet bokeh sympathique !
Une autonomie un peu décevante
Avec une batterie d’une capacité de 5000 mAh, le POCO F6 Pro aurait pu être un solide candidat à une très bonne autonomie. Mais c’était sans compter le côté énergivore de son processeur : le Qualcomm Snapdragon 8 Gen 2 est connu pour siphonner facilement la batterie du terminal qu’il équipe.
Résultat, dans une utilisation standard, le smartphone tient la journée, mais doit être rechargé avant le coucher. Dans le cadre d’une utilisation plus intensive, avec gaming et photos au programme, il ne dépasse pas les 12 heures. C’est moins bien que le Google Pixel 8a et c’est à peu près pareil que le Motorola Edge 50 Pro, alors que celui-ci dispose d’une batterie de seulement 4500 mAh.
Le point positif, c’est que le POCO F6 Pro est vendu avec un chargeur rapide de 120 W. Comptez environ 25 minutes pour recharger le smartphone à 100%, ce qui est franchement rapide. En revanche, n’espérez pas recharger le terminal sans fil, car il ne dispose pas cette fonctionnalité.
Conclusion
Points forts
- Finition premium
- Bonne puissance
- Capteur photo principal et capteur selfie convaincants
- Charge très rapide
Points faibles
- Grosse tendance à chauffer
- Deux capteurs sur quatre décevants
- Proposition logicielle limitée et pleine de bloatwares
- Pas de charge sans fil
- Pas de fonctions IA
Note de la rédaction
Esthétiquement réussi, puissant et polyvalent, le POCO F6 Pro affiche certaines caractéristiques qui n’ont rien à envier à un smartphone haut de gamme. Cependant, les compromis effectués pour le positionner à un prix attractif plombent un peu l’impression globale : partie photo moyenne à l’exception du capteur principal, autonomie limitée, tendance à pas mal chauffer, applications installées par défaut… Tout cela a forcément tendance à peser dans la balance et à pousser vers la concurrence qui fait souvent mieux pour le même prix. C’est dommage, car l’équilibre n’est pourtant pas loin.