Turtle Beach joue les outsiders sur Xbox et PC avec un nouvel ensemble volant, base, pédalier et button box. Au programme, des fonctions exclusives, un moteur avec entraînement Direct Drive et des réglages accessibles directement sur l’écran de la base. Ça sent la bataille contre Thrustmaster, mais surtout Fanatec. Résultat des courses en fin de test.
Voir le VelocityOne Race sur Amazon
Le VelocityOne Race de Turtle Beach est donc un ensemble complet pour le simracing, à installer sur un bureau, une table, un support dédié ou même un cockpit. Sa motorisation à entraînement direct est annoncée à 7,2 Nm en pic, soit un poil moins que la référence du genre sur Xbox : Le CSL DD de Fanatec. Son tarif de 699,99€ le positionne d’ailleurs dans la même gamme de prix, mais avec l’avantage de proposer un frein avec technologie Load Cell, une button box déportée et un bel écran sur base pour les réglages ou la télémétrie.
On trouve donc dans la boite une base, un volant, un pédalier, une button box avec son système d’accroche, un cordon USB-C de 20 centimètres, deux cordons de 2,5m, 4 patins adaptés aux surfaces lisses, 4 pour surfaces de type moquette. Mais aussi une clé Allen et une notice format poster pour l’installation et les premiers réglages.
Compatibilité | Xbox Series, Xbox One, PC Windows |
Motorisation | Direct Drive 7,2 Nm en pic |
Connexions | USB-C, USB–A |
Taille du volant | 30 centimètres |
Palettes | 1 paires magnétique à clic, 1 paire progressive |
Finition de la roue | Similicuir et plastique |
Volant détachable | Oui, avec Quick Release |
Prix de lancement | 699,99€ |
Une base volumineuse mais pleine de surprises
La base du VelocityOne Race n’est pas des plus compactes. 30 centimètres de large, 35 de profond et 27 de haut, elle se compare plus facilement à celles des TS-XW de Thrustmaster et Pro Racing Wheel de Logitech G qu’aux modèles de Fanatec. La différence se joue sur ce large carénage en plastique qui accueille à droite et à gauche une cache pour ranger un outil de réglage, mais aussi pour accéder aux pattes de fixation sur bureau.
Ces pattes, intégrées au châssis en métal, sont en effet rétractables et réglables à la volée, avec la clé Allen fournie. Quant à la base, une fois accrochée à la plaque de la table ou du bureau, elle tient parfaitement bien la pression du moteur et de vos bras. Les joueurs sur support de volant ou sur cockpit pourront aussi utiliser ce système ou préférer une fixation plus durable avec les 3 emplacements pour vis du châssis. Emplacements positionnés avec le même format que ceux du Pro Racing Wheel, et donc normalement compatibles avec les supports modernes.
Si la base propose quelques boutons, avec 3 touches de contrôles, un allumage et un arrêt d’urgence, elle accueille surtout un large écran de 5 pouces pour l’affichage des réglages et pour la télémétrie en jeu, mais aussi une connectique complète composée de 5 ports USB-C et un port alimentation. De quoi brancher les accessoires fournis (pédalier et button box) mais aussi de futures extensions qui n’ont pas encore été annoncées.
La base est aussi équipée d’un port mini-jack 4 pôles, pour le branchement d’un micro-casque. Car le VelocityOne Race intègre aussi une carte son, assez inhabituelle sur le segment des volants. Enfin, à l’avant, on trouve le système de détachement rapide du volant (un quick release) en métal. Rond et d’une largeur de 37 centimètres, ce QR impressionne par la qualité de fabrication qu’il propose et qui, disons le, dénote positivement avec le reste, tout en plastique.
Un volant complet mais avec des défauts
Avec son arceau de 30 centimètres en similicuir et son quick release en métal, ce volant a, sur le papier du moins, tout pour jouer dans la cour des grands. Deux paires de palettes, une à clic direct et une autre progressive, 4 molettes, 8 boutons en façade et deux à l’arrière et une croix directionnelle, il y a déjà là de quoi faire. Sauf que l’esthétique n’est pas forcément du meilleur goût. Le similicuir a beau être chatoyant et attirer l’oeil avec ses piqures en jaune vif, son toucher déçoit. Trop proche d’une simple gomme, et ce malgré un jeu de textures intéressant.
Même type de déception avec la plupart des contrôles proposés sur le volant. Les boutons sont trop petits, la croix directionnelle est très imprécise (dans les menus, une horreur) et les molettes du haut ne sont finalement que des sélecteurs à ressort. Heureusement, les palettes jouent bien leur rôle avec un clic net et une belle profondeur pour les modèles progressifs. Il ne leur manque qu’un poil plus de résistance pour être parfaites.
Une boîte à boutons bienvenue
C’est un peu une surprise que de trouver dans ce pack une button box, C'est-à-dire un boîtier déporté équipé de boutons supplémentaires. Amovible et positionnable à droite comme à gauche de la base du volant, ce boîtier est attaché par une plaque de métal et deux vis, ce qui lui donne un peu de souplesse avant arrière, mais rien qui ne le rende inutilisable. Il est en tout cas parfaitement accessible en jeu, même s’il n’offre ni la même rigidité, ni un positionnement aussi simple qu’avec une Button Box indépendante.
Cette extension, entièrement en plastique, offre 4 rangées de boutons. La première propose un sélecteur protégé par un cache plastique, qu’on pourra attribuer à n’importe quelle fonction (comme l’allumage du moteur), mais aussi deux larges boutons pour l’allumage de la base et l’arrêt d’urgence. Ces mêmes fonctions que l’on trouve sur la base elle-même. Sauf qu’ici très accessibles, ces deux touches vous mettent face au risque d’éteindre la base ou de couper le moteur par inadvertance. Dommage qu’on ne puisse modifier leur fonction, elles auraient été bien pratiques en jeu.
Pour les trois rangées suivantes on trouve trois rotatifs infinis à crans, quatre boutons secs et quatre sélecteurs trois positions. On regrettera là aussi le choix de trois positions pour la dernière rangée, la plupart des jeux ne gérant que deux niveaux (On/OFF par exemple) pour une même fonction. Mais dans l’ensemble, cette button box reste bien pratique, surtout qu’il est possible d’affecter à ses contrôles des réglages du volant comme la force du moteur ou le volume du son du casque.
Un pédalier qui a de l’allure et de bonnes idées
Sous les pieds, on trouvera donc un pédalier équipé de trois pédales, avec un mécanisme simple pour passer en mode deux pédales sans outil. Il est même possible de décaler légèrement la pédale de frein de deux cenimètres pour gagner en espace par rapport à l’accélérateur. Côté caractéristiques, ce pédalier propose un accélérateur et un embrayage avec ressort réglable et capteur magnétique, quand le frein s’équipe d’un ressort non réglable sans mod et d’un capteur de pression (Load cell) de 50 kg. Les trois pédales sont en métal, sur bras et mécanisme en métal, ce qui donne une belle impression, esthétique du moins, en comparaison avec les modèles de Thrustmaster comme le classique T3PA ou le plus récent T-LCM.
Pour autant, ce pédalier n’est pas dénué de défauts non plus. Son châssis en plastique, certes rehaussé par la présence de métal d’ornement pour le repose talon, n’est pas des plus rigides. Sous la pression du frein, il plie. Littéralement. Le plastique se déforme de quelques millimètres et si en jeu cela ne se ressent pas, visuellement, c’est assez impressionnant.
Enfin, si le ressenti et la précision de l’embrayage et de l’accélérateur sont de bon niveau, du côté du frein, ça manque clairement de marge. Avec 50 kg seulement, le Load Cell atteint vite (très vite) son maximum et ne laisse qu’une petite plage dans la profondeur de la pédale pour contrôler son freinage. Il n’y a donc pas, à proprement parler, de mémoire musculaire à travailler comme on pourrait l’attendre d’un load cell classique. Et il nous semble qu’en l’état , une pédale à capteur magnétique aurait été plus utile.
Un support logiciel multiplateforme
Turtle Beach innove par rapport à tous ses concurrents en proposant un support logiciel complet sur pas moins de quatre plateformes. En effet, il est possible de régler la quasi-intégralité des paramètres du volant, du pédalier, de la button box et de la base sur PC Windows, sur Xbox, sur mobiles et tablettes iOS ou Android, mais aussi directement sur l’écran de la base. Seul réglage réservé (tout de même) à la Xbox et au PC : la mise à jour du firmware. Tout le reste est accessible à l’ensemble des plateformes. Impressionnant.
Et des réglages, il y en a. Force du volant, filtres et configuration du retour de force, calibration des pédales, remapping du volant et de la button box, affichage de la télémétrie, réglages du casque et gestion des profils. Attention tout de même, tout ceci reste d’un niveau accessible et ne vous attendez pas à retrouver ici la profondeur d’un menu comme ceux de Fanatec ou Moza pour ce qui est de la personnalisation de la motorisation. Mais si vous débutez, vous apprécierez.
On regrettera simplement une certaine complexité dans l’agencement des réglages, et des pages qui les accompagnent, particulièrement sur Xbox et sur écran intégré. En effet, la croix directionnelle du volant se montre ici capricieuse, imprécise, et souvent source d’erreurs. Préparez vous à être légèrement agacé quand une option ne veut pas se placer sous le curseur parce qu’elle se situe en diagonale de votre position. Autant dire qu’en course, et dans le feu de l’action, ce menu sera vraiment difficile à utiliser. Plus difficile que chez Fanatec finalement.
Une compatibilité large mais une Xbox qui pèse sur l’expérience
Nous avons pu tester ce VelocityOne Race sur de nombreux jeux PC. F1 23 , Assetto Corsa , Assetto Corsa Competizione , EA Sports WRC , iRacing, RFactor 2, Forza Motorsport et Forza Horizon 5 . Tout s’est toujours très bien passé, la configuration du volant se faisant sans accroc. Du côté de la télémétrie, et donc de l’affichage d’informations au niveau de l’écran, il aura fallu batailler un peu plus. Parfois en direct, parfois avec SimHub, parfois au prix d’un redémarrage du volant et du jeu. Mais dans l’ensemble, tout fonctionne bien sur PC, pour une expérience au mieux de ce que peut proposer le VelocityOne Race.
Côté Xbox, ce fut un peu plus problématique. Si les Forza se sont montrés immédiatement compatibles et prêts à fonctionner, Assetto Corsa Competizione , qui reste la référence en matière de simulation sur cette console, n’a pas pu être joué. La faute à un axe (celui du volant donc le plus important) qui ne voulait pas être reconnu par le jeu. Problème de jeunesse qui devrait être réglé rapidement, c’est en tout cas ce qu’on espère. Sur Xbox toujours, nous notons une légère baisse de la qualité du retour de force par rapport au PC, sur les jeux communs aux deux plateformes. F1 23, EASports WRC, Forza Motorsport offrent de meilleures sensations sous Windows.
Enfin, le vrai problème de compatibilité de ce VelocityOne Race, c’est l’absence TOTALE de télémétrie sur Xbox. Joueurs console, vous ne profiterez pas du bel écran, de ses animations très réussies en jeu, et des indications précieuses qui vont avec. Cette fonction est, actuellement, réservée au PC. De même que la Xbox limite énormément les possibilités de la Button Box, puisque seuls les contrôles du volant et les boutons de la manette sont disponibles, alors que chaque bouton non affecté est inutilisable. Même les interrupteurs sont carrément inopérants sur Xbox. Côté PC, cette limitation n’existe pas. Vous pourrez profiter de chaque contrôle, de chaque touche, comme bon vous semble.
En jeu, on aime, mais les limites sont palpables
Dès les premières minutes de jeu, on apprécie le VelocityOne Race pour la qualité de sa motorisation et de sa transmission. Le Direct Drive se montre largement supérieur aux systèmes à courroie ou engrenage des TS-XW, TS-PC RACER, ou T-GT de Thrustmaster, alors même que la force ressentie semble correspondre. Le quick release en métal y est aussi pour beaucoup, en n’ajoutant aucune souplesse au volant. Plus puissant que le Fanatec CSL DD dans sa version 5 Nm, le VelocityOne Race gagne là aussi la bataille du Quick release. Mais face au CSL DD en version 8 Nm, c’est bien le moteur de Fanatec qui reprend l’avantage.
Parce que le VelocityOne Race a bien des qualités côté moteur, mais il semble filtrer une grosse partie des informations venant du jeu. L’ensemble manque de précision, de détails. On ressent bien le poids de sa voiture, les changements d’appuis, les décrochages d’adhérence, mais on perd en finesse et particulièrement dans les courbes appuyées où le retour de force est sollicité. Et puis, certaines réactions du moteur sont déroutantes. Les sorties de virage notamment, avec des baisses de force trop importantes, ou encore les chocs qui semblent disparaître avec un certain flou bien peu réaliste. Pas de quoi se plaindre si on découvre le simracing ou même le direct drive, mais la comparaison avec Fanatec n’est pas à l’avantage de Turtle Beach sur ces points.
De même, il y a cette pédale de frein dont nous avons parlé un peu plus haut. Trop peu résistante, trop sensible à l’appui, qui enlève toute possibilité de bien gérer son freinage dégressif. Et ça, c’est clairement un désavantage en course. Mais là encore, les débutants qui jouent avec des aides activées (ABS et Traction control) ne s’en rendront pas compte, c’est certain.
Enfin, le VelocityOne Race chauffe. Après une heure de jeu, la température montante fait baisser la force du moteur et donc le niveau des sensations du retour de force. Cette motorisation annoncée à 7,2 Nm, qui déjà se compare plus à un 6Nm de Thrustmaster, finit par tomber au niveau du CSL DD 5 Nm. Et avec un volant de 30 centimètres, c’est peu.
Turtle Beach innove mais n’éblouit pas
Ce que l’on peut conclure de ce test, et de cette comparaison que nous avons faite avec les concurrents principaux du VelocityOne Race, c’est que Turtle Beach vient mettre un grand coup de pied dans une fourmilière trop endormie. Avec son direct drive, son QR inflexible, son bel écran, son superbe support logiciel, sa button box, sa prise casque … La marque américaine montre qu’elle a bien des atouts pour elle en proposant des fonctions inédites et attendues dans le monde du simracing sur console. Et de ce fait, elle prend l’avantage sur un Thrustmaster dont on attend toujours les bases direct drive pour console.
Ainsi, Turtle Beach vise parfaitement bien un grand public qui voudrait découvrir le simracing dans de bonnes conditions, avec un environnement accueillant. Ou ceux qui viennent des G920 et G923 de Logitech, voire des T300 et TX de Thrustmaster, que le VelocityOne Race écrase avec tous ses avantages. Mais face à un Fanatec bien implanté sur console et PC, Turtle Beach n’arrive pas à proposer des sensations au niveau des attentes des amateurs de simulation dures. Dénué actuellement d’écosystème, sans volant alternatif, sans pédalier d’un meilleur niveau, sans frein à main ou levier de vitesses, le VelocityOne Race ne peut finalement prétendre prendre la place d’un CSL DD. Et à 700€ l’ensemble, même si le prix nous semble cohérent au regard des possibilités offertes, la question du public visé et de ses capacités à investir se pose.
Voir le VelocityOne Race sur Amazon
Conclusion
Points forts
- On a jamais vu autant de fonctions sur un volant grand public
- Direct Drive et Quick release en métal pour de bonnes sensations
- Le pédalier qui passe de deux à 3 pédales sans outils
- L’écran, magnifique et utile (surtout sur PC)
- Le support logiciel sur 4 plateformes
- Le port casque audio intégré
- Une button box intégrée, c’est pratique
Points faibles
- Ca manque de détails
- Pas de télémétrie sur Xbox et plein de limites sur cette console
- L’ergonomie du volant
- Le Load Cell du frein, trop léger et peu précis
Note de la rédaction
Le VelocityOne Race est à la fois une belle réussite et une petite déception. Bourré de fonctions bien pensées, bien pratiques, avec des spécifications techniques à faire trembler la concurrence, il ne parvient malheureusement pas à se positionner en tant que référence sur Xbox et PC. La faute à des choix d’ergonomie un peu douteux, des options qui ne fonctionnent pas sur Xbox, et une motorisation qui, malgré ses qualités évidentes, manque de détails et de tenue dans la durée. Il conviendra particulièrement aux débutants, ou joueurs grand-public cherchant des sensations de qualité, mais sans vraiment convenir aux amateurs de simulation et de performance. Dommage, car avec une meilleure pédale de frein et un moteur mieux calibré, on y était.