Avec son ROG Phone 8, Asus a décidé de révolutionner sa gamme de smartphones gaming : ce tout nouveau terminal, officialisé à l’occasion du CES de Las Vegas 2024, s’avère particulièrement solide comme le détaille ce test.
Sommaire
- Asus ROG Phone 8 : la fiche technique
- Prise en main : les choses changent chez Asus !
- Toujours du très haut niveau côté écran
- Des performances qui frôlent l’indécence
- Interface : ROG UI, avec une bonne dose d’IA dedans
- Des améliorations du côté de la photo
- Une autonomie toujours au top, malgré une plus petite batterie
Cela fait plusieurs années qu’Asus régale les amateurs de jeux mobiles exigeants avec ses smartphones de la gamme ROG Phone. Depuis le ROG Phone 5, ces terminaux très puissants avaient pris un virage très net vers une esthétique fortement orientée gaming, couplée à des performances toujours plus impressionnantes. Une proposition ambitieuse, mais cependant très « niche ».
En 2024, le constructeur taïwanais a décidé de changer un peu de recette. Tout d’abord, il a décidé d’officialiser son ROG Phone 8 dès le CES de Las Vegas en janvier : plus tôt dans l’année, c’était impossible. Ensuite, le design du smartphone a été largement revu : il est désormais moins orienté gaming, plus sobre, plus fin, un peu plus passe-partout sans pour autant oublier son héritage.
Alors, le ROG Phone 8 en poche et entre les mains, qu’est-ce que ça donne ? J’ai pu tester le terminal durant plusieurs semaines pour me faire une idée. Une chose est sûre : si le Asus ROG Phone 8 a changé de tête par rapport à ses prédécesseurs, il n’en n’oublie pas d’être incroyablement puissant.
Avant toute chose, il convient de souligner qu’Asus décline son nouveau smartphone gaming en trois modèles : le ROG Phone 8, le ROG Phone 8 Pro et enfin le ROG Phone 8 Pro Edition. Les principales différences viennent de la RAM, de la capacité de stockage et des couleurs disponibles. Pour ce test, j'ai eu accès au ROG Phone 8 Pro Edition, mais l'expérience est valable pour tous les terminaux. Seuls les benchmark peuvent varier en raison d'une différence de mémoire vive, mais ces variations devraient être minimes. Pour le reste, les trois modèles sont identiques.
Asus ROG Phone 8 : la fiche technique
Asus ROG Phone 8 | Asus ROG Phone 8 Pro | Asus ROG Phone 8 Pro Edition | |
Taille d'écran | 6,78 pouces | 6,78 pouces | 6,78 pouces |
Type d'écran | AMOLED LTPO | AMOLED LTPO | AMOLED LTPO |
Définition d'écran | 1080x2448 pixels | 1080x2448 pixels | 1080x2448 pixels |
Taux de rafraichissement | 165 Hz | 165 Hz | 165 Hz |
SoC | Qualcomm Snapdragon 8 Gen 3 | Qualcomm Snapdragon 8 Gen 3 | Qualcomm Snapdragon 8 Gen 3 |
Mémoire vive | 12 Go LPDDR5 | 16 Go LPDDR5 | 24 Go LPDDR5 |
Stockage | 256 Go | 512 Go | 1 To |
Batterie | 5500 mAh (2 x 2750 mAh) | 5500 mAh (2 x 2750 mAh) | 5500 mAh (2 x 2750 mAh) |
Charge rapide | Filaire 65W/Sans fil 15W | Filaire 65W/Sans fil 15W | Filaire 65W/Sans fil 15W |
Connectivité | 5G / WiFi 7 / BT 5.3 | 5G / WiFi 7 / BT 5.3 | 5G / WiFi 7 / BT 5.3 |
Capteurs photo principaux | 50 Mpx + 13 Mpx + 32 Mpx | 50 Mpx + 13 Mpx + 32 Mpx | 50 Mpx + 13 Mpx + 32 Mpx |
Capteur photo secondaire | 32 Mpx | 32 Mpx | 32 Mpx |
Étanchéité | Oui (IP68) | Oui (IP68) | Oui (IP68) |
Dimensions | 163,8 x 76,8 x 8,9 mm | 163,8 x 76,8 x 8,9 mm | 163,8 x 76,8 x 8,9 mm |
Poids | 225 grammes | 225 grammes | 225 grammes |
Prix | 1099,99€ | 1199,99€ | 1499,99€ |
Voir le Asus ROG Phone 8 sur le site de la Fnac
Prise en main : les choses changent chez Asus !
Arrivé sur le marché en mai 2023, le ROG Phone 7 d’Asus était un smartphone doté d’un look très futuriste, avec un écran PMOLED très visible à l’arrière, une trappe d’aération caractéristique à l’arrière, et une épaisseur assez imposante. Si vous trouviez cela trop clinquant, bonne nouvelle : Avec le ROG Phone 8, Asus a décidé de revoir sa copie.
Clairement, ce nouveau smartphone gaming profite d’un design plus sobre, qui ne renie cependant pas son héritage. L’essentiel de ce constat se trouve à l’arrière, où la fameuse trappe a totalement disparu. C’est également le cas de l’écran PMOLED, qui était de toute façon très gadget. On retrouve tout de même une zone lumineuse, nommée AniMe Vision, qui affiche plus discrètement le logo ROG à l’arrière : une sorte de retour aux sources, puisque cela rappelle la proposition des trois premiers ROG Phone qui sont sortis entre 2018 et 2020.
Le ROG Phone 8 est également plus fin de que le ROG Phone 7 : 8,9 mm cette année, contre 10,49 mm l’année dernière. Les choix stratégiques d’Asus sont payants et permettent une perte de 15,2% d’épaisseur, ce qui n’est pas rien. Côté poids, on passe de 239 grammes pour le ROG Phone 7 à 225 grammes pour le ROG Phone 8, ce qui ne fait pas grande différence, il faut l’avouer.
La tranche du smartphone est toujours métallique. Sur le côté droit, on trouve les boutons liés au son et à l’allumage, ainsi que les gâchettes Air Trigger. À gauche, on trouve un premier port USB-C. Un deuxième port de charge se trouve en bas, aux côtés de la trappe pour carte SIM et une prise Jack 3.5 mm.
Enfin, autre petite révolution notable par rapport au modèle de l’année précédente : l’Asus ROG Phone 8 est étanche ! Pour la première fois, un smartphone de cette gamme affiche l’indice IP68. Cette situation s’explique par le fait que le constructeur a réduit les ouvertures dans ce terminal, devient donc moins vulnérable à l’eau et à la poussière. Il était temps !
Toujours du très haut niveau côté écran
Avec sa gamme ROG Phone, Asus nous a habitués à du très lourd en ce qui concerne l’écran de ses smartphones. Le ROG Phone 8 Pro poursuit sur cette lancée, ce qui n’est pas surprenant. Le terminal est équipé d’une dalle AMOLED flexible E6 d’une diagonale de 6,78 pouces. L’écran en lui-même est donc de la même taille que celui du ROG Phone 7, mais le modèle de cette année est plus fin et contribue donc à la perte d’épaisseur du terminal par rapport au modèle précédent.
La dalle est, une nouvelle fois, LTPO. Cela signifie qu’elle prend en charge un taux de rafraîchissement variable de 1 à 120 Hz, et qu’en fonction des besoins, il est également possible de monter jusqu’à du 165 Hz. Cette possibilité est essentiellement utile lorsque l’on joue à des jeux compatibles. La définition d’affichage est du Full HD+, pas de révolution de ce côté-là.
Côté luminosité, l’expérience est également convaincante, avec un pic qui peut atteindre les 1600 nits en mode haute luminosité. C’est énorme, quand on sait que pour ROG Phone 7, Asus annonçait jusqu’à 1000 nits ! En pratique, il y a tout de même assez peu de situations qui justifient de monter autant la luminosité, à part, peut-être, pour certains jeux.
Asus propose toujours un lot conséquent d’options pour régler les performances de l’écran. Cela permet à tout le monde de s’y retrouver, mais aussi d’ajuster les réglages en fonction des besoins, ce qui est toujours utile sur ce genre de smartphone qui se veut polyvalent.
Des performances qui frôlent l’indécence
Chaque année, c’est un peu la même chose : Asus nous livre une belle démonstration de puissance avec son nouveau ROG Phone. Et le ROG Phone 8 ne déroge pas à la règle, en étant équipé du tout dernier SoC Qualcomm Snapdragon 8 Gen 3. Ce dernier, sans surprise, fait exploser les compteurs des benchmarks. Il faut dire qu’avec sa gravure en 4 nm, ses cinq cœurs CPU à 3,2 GHz, ses deux cœurs CPU à 2,3 GHz et son GPU Kryo basé sur Cortex-X4 à 3,3 GHz, ce nouveau processeur est présenté par Qualcomm comme étant 30% plus performant que son modèle précédent.
On peut ajouter à cela que l’Asus ROG Phone 8 embarque entre 12 et 24 Go de mémoire vive en fonction du modèle choisi (forcément, il faut y mettre le prix). De quoi en faire un véritable monstre de puissance. Mais à quoi bon ? Il arrive un moment où avoir plus de jus sous le capot d’un smartphone ne sert plus à grand-chose, y compris pour jouer à des jeux en 3D exigeants. En définitive, je n’ai pas vu beaucoup de différentes entre le ROG Phone 7 et le ROG Phone 8 à l’usage, en jouant à des jeux comme Genshin Impact, PUBG ou encore Call of Duty Mobile. Il est tout à fait possible de booster les performances de ces jeux à leur plein potentiel, pour profiter de beaux graphismes et d’une très bonne fluidité… Mais c’était déjà pas mal le cas l’année dernière.
L’un des points qu’il ne faut pas négliger avec un smartphone aussi puissant, c’est celui qui concerne la chauffe. La montée en température est importante durant le bench de 3DMark : concrètement, elle fait plus que doubler. A la fin du test, le terminal est tout simplement bouillant. Mais ce constat ne se vérifie pas autant lorsque je joue avec le smartphone. Asus a encore cherché à optimiser le système de refroidissement de son terminal gaming, et cette année, c’est vraiment très réussi. Cela démontre, par ailleurs, que la pleine puissance déployée durant les benchmarks n'est pas totalement utilisée dans une pratique quotidienne.
Interface : ROG UI, avec une bonne dose d’IA dedans
Lors du premier démarrage du smartphone, Asus donne le choix entre l’affichage d’Android 14 dans une version « stock », c’est-à-dire épurée, ou bien de profiter de l’affichage gaming typique de ROG UI. Forcément, j’ai privilégié cette seconde option.
ASUS propose une navigation très agréable, disponible via les gestes ou les boutons virtuels. Les icônes sont personnalisées et un vaste choix de fonds d’écran orientés gaming est disponible. Au fil des années, j’ai pu constater que ROG UI s’était assagi : l’interface est moins lourde, mais conserve quand même son identité propre.
Mais ROG UI ne serait pas grand-chose sans ses fonctionnalités maison. À ce niveau-là, Asus ne faiblit pas : le constructeur a bien compris que l’heure était à l’intelligence artificielle, et il en propose donc un peu à toutes les sauces. Si certaines de ces fonctionnalités s’activent via l’interface X Sense 2.0, d’autres sont accessibles en cours de partie directement, en passant par l’interface « Génie du Jeu ».
Il est notamment possible d’utiliser la fonction AI Pattern Recognition pour activer l’auto-pick-up, le verrouillage de la course ou encore l’accélération des cinématiques dans certains jeux. La liste prise en charge reste courte à ce stade, mais on y trouve notamment Genshin Impact.
Si vous êtes adepte des soluces quand vous jouez, alors la fonction AI Grabber peut vous intéresser. Elle est capable d’identifier des éléments dans l’image, y compris du texte, pour aller chercher des informations associées sur Internet. De quoi satisfaire les joueurs qui ont vraiment la flemme.
D’autres fonctionnalités IA ne sont pas forcément liées au gaming. Par exemple, Asus explique avoir amélioré la recherche sémantique au cœur de ROG UI, pour permettre à l’utilisateur de plus facilement trouver de qu’il cherche dans les menus. Ça fonctionne plutôt bien. On trouve aussi une technologie d’annulation des bruits de fond par IA, à activer lors des appels. C’est surtout utile si vous téléphonez dans un environnement bruyant.
Ces fonctionnalités sont sympathiques, mais elles restent tout de même assez anecdotiques à l’usage. Cependant, certains joueurs et utilisateurs y trouveront probablement leur compte !
Côté fonctionnalités gaming, Génie du Jeu et X Sense 2.0 donnent accès à une multitude de paramètres qui peuvent permettre aux joueurs d’optimiser leur expérience. C’est notamment dans cette section que l’on trouve de quoi paramétrer les Air Trigger, ces gâchettes tactiles présentes sur la tranche droite du smartphone, et qui permettent de mapper deux actions dans la plupart des jeux.
Je le dis chaque année, c’est l’une de mes fonctionnalités préférées des ROG Phone. Cependant, je dois dire que j’ai été un peu déçue de l’Air Trigger du ROG Phone 8 : je trouve que les gâchettes sont moins réactives que d’habitude, et donc moins agréables à utiliser, et cela même lorsque la sensibilité est réglée au maximum. Petite déception, donc, autour de cette fonctionnalité qui est pourtant rodée chez Asus.
À part tout ça, on retrouve toutes les fonctionnalités typiques d’Android 14 au sein de ROG UI. Malgré sa très forte orientation gaming, le ROG Phone 8 reste donc avant tout un terminal capable de faire tourner toutes les applications disponibles au sein du Play Store. Pas étonnant vu sa puissance.
Ayant été un peu frustrée par les Air Triggers, j’ai utilisé l’Aero Active Cooler X pour disposer de gâchettes physiques cette fois-ci. Cet accessoire a également l’avantage de ventiler l’arrière du smartphone et de faire baisser la température de chauffe. Les tests avec 3D Mark montrent une réelle amélioration. Au lancement, l’Aero Active Cooler X est fourni avec l’Asus ROG Phone 8 Pro Edition. Il est aussi possible d’acheter l’accessoire séparément.
Des améliorations du côté de la photo
À force de se prendre des critiques régulières du côté de la partie photo de ses ROG Phone, Asus a décidé de faire quelques changements stratégiques sur ce point. Terminé, notamment, le capteur Sony IMX766 de 50 mégapixels qui faisait office de caméra principale depuis le ROG Phone 6 : désormais, c’est un capteur Sony IMX890 de 50 mégapixels qui le remplace. Est-ce une révolution ? Pas forcément, puisqu’on trouve essentiellement ce capteur dans des smartphones de milieu de gamme depuis l’année dernière. Mais cela permet au ROG Phone 8 de se doter d’une fonctionnalité Gimbal pour la vidéo. Et puis un capteur plus récent est forcément une bonne chose.
Les deux autres capteurs sont un modèle ultra grand-angle de 13 mégapixels avec un champ de vision de 120°, et surtout, un téléobjectif de 32 mégapixels qui donne accès à un zoom optique 3x. Là-dessus, c’est une véritable nouveauté, qui signifie qu’Asus a laissé tomber son inutile capteur macro.
La journée, le smartphone fait de belles photos avec l’ensemble de ses capteurs. Le téléobjectif est clairement plus efficace pour capturer des clichés « à distance » que pour être utilisé pour photographier des sujets rapprochés. En 3x, s’il est trop près, il affiche un rendu flou ou une difficulté de mise au point. Mais sur de longues distances, il est très performant. Le capteur principal délivre un excellent piqué.
La nuit, le smartphone s'en sort franchement bien, y compris lorsque la luminosité est basse. On peut notamment saluer le travail de l'algorithme intégré à l'appareil, qui optimise les clichés lorsqu'il n'y a quasiment pas de source de lumière. Les trois capteurs répondent plutôt bien, même si le téléobjectif affiche un rendu légèrement plus sombre.
Enfin, pour les selfies, on trouve un capteur frontal de 32 mégapixels qui permet de réaliser des clichés avec des angles de vue de 73° ou de 90°. Cette proposition est pratique pour inclure plusieurs personnes dans une photo sans avoir à trop se serrer. En mode portrait, le rendu est réussi, même si l’effet bokeh est un peu faiblard quand même. La nuit, le résultat est très variable en fonction de la luminosité.
En somme, Asus rapproche le ROG Phone 8 de son Zenfone 10 en ce qui concerne la photo. Il parvient même à faire mieux, se dotant d’un téléobjectif convaincant. Une preuve de plus que le constructeur a entendu les critiques et fait des efforts pour améliorer sa proposition.
Une autonomie toujours au top, malgré une plus petite batterie
Le ROG Phone 7 embarquait deux batteries pour une capacité totale de 6000 mAh. Le ROG Phone 8, de son côté, en embarque deux de 2750 mAh chacun, pour une capacité totale de 5500 mAh. Malgré cette baisse, le ROG Phone 8 tient très bien la distance, et affiche une autonomie similaire au modèle de l’année dernière. Il a tenu 27 heures dans le cadre d’une utilisation polyvalente incluant du gaming. Dans un usage plus modeste, avec notamment moins de jeux, il tient jusqu’à deux jours.
Pour ce qui est de la recharge, on peut compter sur un chargeur rapide de 65 Watts qui est fourni. Il faut environ 45 minutes pour une recharge complète, à condition d’utiliser le chargeur d’Asus, et pas un autre. Par ailleurs, le constructeur propose enfin de la charge sans fil sur ROG Phone 8, mais celle-ci étant limitée à 15 Watts, il est difficile de la privilégier.
Voir le Asus ROG Phone 8 sur le site de la Fnac
Conclusion
Points forts
- Un design plus sobre
- Un excellent écran AMOLED
- Des performances folles
- Etanche IP68
- Une bonne partie photo
- Une bonne autonomie
Points faibles
- Les Air Trigger décevants
- La charge sans fil limitée
- L'IA assez anecdotique finalement
Note de la rédaction
Avec son ROG Phone 8, Asus donne le ton dès le début de l’année en proposant un smartphone extrêmement puissant et particulièrement polyvalent. C’est bien simple : le constructeur a amélioré quasiment tous les points critiquables du ROG Phone 7. Meilleure partie photo, véritable étanchéité, chauffe davantage maîtrisée, design plus sobre, chargement sans fil… La perfection n’existe pas, mais Asus s’en rapproche avec le ROG Phone 8, qui représente une jolie prise de risque par rapport au ROG Phone 7, qui était très proche du ROG Phone 6. De quoi assurer à ce nouveau smartphone gaming une belle carrière, en tout cas, je lui souhaite.