Malgré une concurrence de plus en plus féroce dans le domaine des smartphones pliants, Samsung conserve une place confortable sur le marché ces dernières années. Dans le secteur des modèles de ce type qui s’ouvrent comme un livre, les challengers commencent à se bousculer, mais ils peinent tout de même à convaincre : le récent Honor Magic Vs en est la preuve.

Dans ce contexte, le Samsung Galaxy Fold5 peut encore se positionner confortablement sur le marché. Mais avec quelles innovations ? C’est forcément une question que je me suis posée en commençant à utiliser le smartphone pour mon test. Après un peu plus d’une semaine passée avec le Galaxy Z Fold5 entre les mains, voici mon verdict.

Samsung Galaxy Z Fold5 : la fiche technique

Voir le Samsung Galaxy Z Fold5 sur le site officiel de Samsung

Le Samsung Galaxy Z Fold5 comble l’espace, et c’est formidable

Le Samsung Galaxy Z Fold5 ne change pas une configuration qui a fait ses preuves sur le modèle sorti l’année dernière : on retrouve donc un écran Super AMOLED de 6,2 pouces à l’extérieur, et un écran Super AMOLED LTPO de 7,6 pouces à l’intérieur. Cela fait donc très peu varier le facteur de forme de l’appareil.

En revanche, ma première rencontre avec le Samsung Galaxy Z Fold5 m’a permis de constater que le constructeur avait résolu un défaut important relevé, l’année dernière, sur le Galaxy Z Fold4 : il s’agit de l’espace situé entre les deux parties qui compose le terminal. Je m’explique : comme le terminal se plie, il est donc composé de deux parties, reliées par une charnière. Celle qui équipe le Galaxy Z Fold4 laisse entrevoir un espace flagrant entre les deux parties du terminal, comme le montrent les photos publiées sur mon test de l’année dernière.

Sur le Samsung Galax Z Fold5, cet écart a très largement disparu. Preuve que le constructeur a largement travaillé sa charnière en optant pour un système en « goutte d’eau », que l’on trouve notamment sur le Honor Magic Vs sorti en début d’année. Il en ressort un sentiment de robustesse renforcée puisqu’il est nettement moins envisageable qu’un objet vienne se glisser entre les deux parties du smartphone, pour éventuellement rayer l’écran.

Du côté des boutons, rien ne change par rapport au modèle précédent. Le bouton d’allumage et celui du son se trouvent sur la tranche métallique droite lorsque le smartphone est ouvert, tandis que la trappe de la carte SIM est à gauche. Tout est à droite lorsque le terminal est fermé. Un haut-parleur est disposé sur la tranche supérieure et le port de charge est sur la tranche inférieure.

On note donc une évolution intéressante pour ce qui est de la charnière, mais pour le reste, c’est un peu « rien à signaler ». Le Galaxy Z Fold5 perd tout de même quelques grammes par rapport au Z Fold4 : 253 grammes cette année contre 263 grammes l’année dernière. Le Honor Magic Vs pèse 267 grammes de son côté, mais ses écrans sont plus grands.

Écran : rien ne change, ou presque

Comme je l’ai déjà indiqué plus haut, la taille des écrans du Samsung Galaxy Z Fold5 n’évolue pas par rapport au Samsung Galaxy Z Fold4 : on trouve toujours une dalle Super AMOLED de 6,2 à l’avant et une dalle Dynamic AMOLED 2X LTPO de 7,6 pouces, flexible à l’intérieur. L’écran intérieur offre malgré tout une luminosité supérieure, ce qui est toujours bon à prendre.

Malheureusement, les évolutions côté charnière ne répondent pas à l’une des problématiques toujours irrésolues dans le domaine des smartphones pliants : la présence d’une pliure toujours nettement visible du côté de l’écran central. J’ai un peu le sentiment que Samsung a tout simplement lâché l’affaire dans l’immédiat. Le Honor Magic Vs ne fait absolument pas mieux, preuve que c’est difficile pour tout le monde. En augmentant la luminosité et en utilisant le Samsung Galaxy Z Fold5 de manière centrée, on voit moins la pliure, mais c’est une maigre consolation.

La dalle centrale est toujours LTPO, ce qui assure une variation du taux de rafraichissement de 1 à 120 Hz avec une définition de 2176 x 1812 pixels. Pour la dalle extérieure, le taux de rafraichissement varie entre 48 et 120 Hz pour une définition de 2316 x 904 pixels. Là encore, rien de bien neuf sous le soleil, mais la proposition globale reste très bonne. Samsung maîtrise la question des écrans tactiles de ses smartphones et il n’y avait pas forcément besoin de faire d’énormes changements pour rendre l’expérience meilleure. La présence d’un pli marqué reste une petite déception quand même.

De la puissance à revendre grâce à Qualcomm

Tout comme la gamme de Samsung Galaxy S23, le Samsung Galaxy Z Fold5 embarque un SoC Qualcomm Snapdragon 8 Gen 2. Épaulé de 12 Go de mémoire vive, le smartphone offre d’excellents résultats aux différents benchmarks. Point notable : l’écran central affiche des meilleures performances que l’écran externe au niveau des tests du GPU, via 3D Mark.

3D Mark sur l'écran central...

...Et sur l'écran extérieur

Sur les autres benchmarks, les deux écrans arrivent à égalité. C’est une évolution intéressante puisque sur la plupart des smartphones pliants, y compris le Honor Magic Vs sorti récemment, les performances sont légèrement moins bonnes sur l’écran central. Samsung a donc réussi un petit tour de force sur ce point. Les scores se situent entre ceux du Galaxy S23 et du Galaxy S23+, deux modèles équipés du même SoC, mais de seulement 8 Go de mémoire vive.

A l’usage, cela se traduit par un travail particulièrement efficace en multitâche, assorti d’une parfaite gestion de toutes les familles d’applications. J’ai beaucoup utilisé le smartphone pour jouer, regarder des vidéos et surfer sur les réseaux sociaux, en prenant soin de jongler entre les applications, et je n’ai jamais rencontré aucun souci ni aucun ralentissement.

Par ailleurs, l’autre point agréable reste la maîtrise de la montée en température à l’usage. J’ai eu un peu peur, car, lors des benchmarks, le Galaxy Z Fold5 a eu tendance à beaucoup chauffer, mais je l’ai bien moins ressenti lors de mes sessions de jeu. Cela tient à une meilleure gestion de la température par le SoC de Qualcomm, mais aussi à une optimisation du système de refroidissement opérée par Samsung.

Côté performances, je n’en attendais pas moins de Samsung, qui mise sur un processeur qui a déjà fait ses preuves au sein des Galaxy S23 et de bien d’autres smartphones concurrents cette année. Il n’y a donc aucune déception palpable.

Une interface toujours pensée pour le pliable, mais…

One UI 5.1.1 est accompagné d’Android 13 au lancement du Samsung Galaxy Z Fold5. Le constructeur promet 4 mises à jour majeures d’Android et 5 ans de mise à jour de sécurité, ce qui représente l’une des propositions les plus avantageuses à ce jour.

En ce qui concerne l’interface en elle-même, on trouve assez peu de nouveautés par rapport à ce qu’offrait déjà le Galaxy Z Fold5 l’année dernière. Lorsqu’on utilise l’écran frontal de 6,2 pouces, on bénéficie d’une expérience standard en matière de smartphone. C’est surtout en ouvrant le terminal pour profiter de l’écran central que l’expérience évolue.

Samsung propose toujours une expérience multitâche intéressante, qui permet de jongler entre les différentes parties de l’écran central. Il est également possible de profiter de certaines fonctionnalités intéressantes lorsque le smartphone est plié, par exemple pour regarder une vidéo sur YouTube, Disney+ ou Netflix confortablement. Mais toutes les applications ne proposent pas une telle prise en charge, comme on peut s’en douter.

Pour prendre des photos, on peut aussi utiliser le Flex Mode, qui permet de poser le smartphone à demi-fermé pour s’en servir comme une sorte de trépied. Cela peut aussi servir à faire des vidéos en mode podcast, par exemple.

L’expérience est satisfaisante, mais elle manque un peu de nouveautés réelles. À l’heure où certains constructeurs, à l’image de Motorola avec son Razr 40 Ultra, cherchent à innover un peu côté interface, Samsung campe pas mal sur ses positions et joue surtout la carte de la subtilité. Bien sûr, One UI reste bien au-dessus de ce que propose Honor avec son Magic Vs, mais quand même, un peu plus de nouveauté aurait été appréciée.

Côté photo, la même chose que pour le Galaxy S23

Le bloc photo principal du Samsung Galaxy Z Fold5 se compose de :

• Un capteur principal de 50 mégapixels,
• Un capteur ultra grand-angle de 12 mégapixels,
• Un téléobjectif de 10 mégapixels avec zoom optique 3x.

En résumé, c’est exactement la même configuration que pour le Samsung Galaxy S23 sorti un peu plus tôt cette année. D’un côté, ça fait le job. De l’autre, pour la différence de prix, il aurait été appréciable que Samsung dote son Galaxy Z Fold5 de la même proposition que le Galaxy S23 Ultra qui profite quant à lui d’un capteur de 200 mégapixels.

Les photos de jour prises avec le Galaxy Z Fold5 sont de très bonnes factures, avec une préférence pour le capteur principal qui donne les clichés les plus nets et les plus lumineux. Comme sur le Galaxy S23, l’ultra grand-angle affiche une distorsion assez présente, qui n’est pas particulièrement corrigée par la partie logicielle du smartphone. Quant au téléobjectif, il donne aussi de bons résultats, même si un côté granuleux peut apparaître si l’on est un peu trop proche du sujet photographié.

De nuit, le Galaxy Z Fold5 s’en sort également très bien. L’ultra grand-angle fait entrer moins de lumière que le grand-angle, mais les clichés restent tout à fait exploitables. Le capteur principal offre de très belles prises de vue avec une bonne gestion des couleurs et pour ce qui est du téléobjectif, il perd assez peu en détail, pour peu qu’il y ait une source de lumière présente dans le cadre. Si ce n’est pas le cas, les photos peuvent parfois être floues, mais c’est un travers que l’on retrouve sur beaucoup de smartphones.

Pour ce qui est des selfies, deux capteurs sont proposés. Le premier est celui que l’on trouve sur l’écran central, plus ou moins dissimulé derrière la dalle. Avec une résolution de 4 mégapixels, il donne des résultats relativement corrects, mais c’est surtout un traitement logiciel qui fait le travail ici. Les photos apparaissent particulièrement retravaillées, alors que ce n'est pas du tout le cas ! L'arrière-plan a également tendance à manquer de détails.

Pour les selfies, il vaut mieux privilégier le capteur accessible via l’écran frontal. Celui-ci fait 10 mégapixels, et il offre des couleurs plus naturelles et satisfaisantes.

En résumé, le Samsung Galaxy Z Fold5 se positionne au même niveau qu’un Samsung Galaxy S23 côté photo, ce qui n’a rien de honteux puisque ce modèle s’avère lui aussi très satisfaisant. J’aurais tout de même aimé qu’il lorgne davantage vers le Galaxy S23 Ultra, mais on ne peut pas tout avoir.

Autonomie : il ne tient pas la journée

Avec une batterie d’une capacité typique de 4400 mAh, le Samsung Galaxy Z Fold5 reste, une fois encore, au niveau du Galaxy Z Fold4. L’autonomie est donc grosso modo la même que pour le modèle de l’année dernière, à savoir entre 12 et 16 heures en fonction de l’usage que vous faites des deux écrans. Un test d’autonomie réalisé exclusivement sur l’écran frontal avec PC Mark m’a montré qu’il fallait 15h38 pour que le terminal passe de 100 à 20% de batterie, soit environ 20 heures d’autonomie en extrapolant. Mais aucun utilisateur n’a envie d’utiliser uniquement l’écran frontal d’un smartphone pliant, et c’est bien normal.

En outre, comme c’est le cas depuis plusieurs années, le Samsung Galaxy Z Fold5 est livré sans chargeur. Seul un câble USB est présent dans la boîte de l’appareil, qui est compatible avec une charge rapide de seulement 25 Watts. Comptez près d’1h20 pour une recharge complète avec un chargeur adapté. La charge sans fil de 10 Watts peut dépanner, à condition d’être particulièrement patient.

Voir le Samsung Galaxy Z Fold5 sur le site officiel de Samsung

Conclusion