Avec la sortie de la Ioniq 5, Hyundai change drastiquement sa vision de la voiture électrique. Une révolution plus qu’une évolution qui fait de la nouvelle Ioniq 6 une voiture unique à l’allure sportive sans en faire trop. Un look qui n’est pas anodin, car l’objectif est clairement de fendre l’air de la façon la plus aérodynamique possible. Au point même de promettre 614 km en autonomie mixte et 777 km en ville. Mais la Ioniq 6 est-elle plus qu’une gueule et tient-elle ses promesses ?

Caractéristiques

Un design futuriste

Le mot qui définit le mieux cette ioniq 6 est “radical”. Déjà, parce qu'elle ne fait pas les choses à moitié. Avec l’ambition d’être une voiture électrique ultra efficiente, elle ne fait pas de compromis sur le design. Cela donne un look futuriste et sportif. Mais à la différence d’un trait de designer pour faire joli, tout a un but, autant à l'intérieur qu'à l'extérieur.

Une voiture électrique au look sportif

Le meilleur exemple se trouve à l'arrière avec les deux ailerons qui aident à dissiper le flux d’air de faucon plus efficace.

L’avant n’est pas en reste avec un capot qui guide l’air sur le dessus de la voiture. Le reste s'engouffre dans les deux évents qui s'ouvrent au fur et à mesure que l’on accélère. Encore un moyen d’optimiser l'aérodynamisme. Cela donne ainsi une voiture avec un coefficient de traînée de 0,22 avec les rétroviseurs classiques et 0,21 pour les rétroviseurs caméra. Cela en fait la voiture de production avec le meilleur coefficient dans cette catégorie.

Pour aller encore plus loin dans l’optimisation, les jantes ont un rôle essentiel. En mode 18 pouces, comme testé, on est capable de parcourir 70 km de plus que la version 20 pouces. Enfin, l’un des derniers atouts est des poignées rétractables, qui sont encore une fois là pour combattre la traînée de l’air.

Un intérieur de voiture électrique haut de gamme

Hyundai vient de passer dans une autre catégorie avec sa nouvelle gamme ioniq. Le modèle 6 dans sa finition Executive est absolument magnifique. Les finitions sont excellentes et surtout on retrouve une harmonie. Là où autrefois on pouvait trouver des parties bien finies à côté de parties cheap, maintenant tout est premium. On ne se sent pas du tout lésé en payant une ioniq 6 : on a plus que ce que l’on imagine.

Avec les matières recyclées, le rendu est bon, surtout avec le mélange des textures. Le cuir végan des sièges est agréable et semble solide. Pour cela seul le temps le dira.

Des performances à la hauteur

La Ioniq 6 a été testée dans sa version 168 kW, soit 229 ch en propulsion. Il existe aussi une version 325 ch avec 4 roues motrices. La version de base en plus d’offrir plus d’autonomie est largement suffisante. Malgré son look sportive, ce n’en est pas une. Elle peut certes abattre le 0 à 100 en 7 secondes, voire même 5 dans la version la plus puissante. Mais ce n’est pas ce que l’on cherche à bord de cette voiture.

Son efficience nous rend beaucoup plus conscients de notre conduite. Et même s’il n’est pas exclu de faire quelques grosses accélérations pour un dépassement en mode sport, ce n’est pas la norme. Car même en mode éco, elle garde une excellente reprise. Il s’agit d’ailleurs du mode de conduite à adopter pour n’importe quel trajet du quotidien.

La ioniq 6, même dans sa version 168 kW est largement assez puissante, au point même d’oublier qu’elle l’est. C’est-à-dire qu’au quotidien on ne cherche pas la vitesse, mais on ne pose pas de question sur le fait de savoir si elle en a sous la pédale en cas de besoin.

600 km en voiture électrique : facile !

Pour tester l’autonomie d’une voiture électrique, rien de mieux que de rouler au moins 600 km. Je suis ainsi passé de la ville, aux routes de campagnes, à l’autoroute en passant par les routes sinueuses de montagne. Un excellent moyen de voir la consommation réelle de cette Ioniq 6.

Hyundai annonce 614 km d’autonomie en cycle mixte, soit une consommation de 14,3 kWh/100 km. Sur un trajet à moitié entre la ville et les routes de campagne, ce chiffre est assez réaliste. Sauf qu’on se retrouve souvent à faire plus de kilomètres en dehors des villes. En pratique nous sommes autour des 15 kWh/100 km, ce qui est excellent et confirme l’excellente efficacité énergétique. En 100% ville, on tombe même à 11,5 kWh !

Mais revenons au test sur route dans toutes les conditions de circulation possibles. Sur 600 km parcourus, on retrouve :

• 20 km de ville
• 50 km de montagne (1000 m d’altitude)
• 130 km de route nationale
• 400 km d’autoroute

Le chiffre final est ainsi de 17,6 kWh/100 km dans des conditions idéales de température en moyenne à 20 degrés et avec peu de vent.

J’ai ainsi pu parcourir 400 km sur autoroute sans avoir besoin de recharger et surtout sans aucun stress de me retrouver en rade de batterie. Il me restait encore 130 km d’autonomie lorsque je suis arrivé à la borne de recharge Ionity de 350 kW. C’est l’énorme avantage de la plateforme 800 V de Hyundai qui m’a ainsi permis de passer de 25 à 83% en 14 minutes. C’est exactement ce que Hyundai annonce. Il faut aussi savoir que la batterie peut se préconditionner pour arriver à une charge optimale lorsque vous arrivez en station. Pour cela, il suffit d’ajouter la borne à votre itinéraire sur le GPS.

J’ai ainsi roulé en mode éco tout le long du trajet, mais bien à 130 km/h, comme si j'étais dans un véhicule thermique. J’en ai aussi profité aux sorties de péages pour pousser la voiture en mode sport. Il ne s’agit donc pas d’un trajet modèle, mais bien d’une conduite assez représentative.

Confort de conduite en Ioniq 6

Cette voiture est une pure autoroutière. Elle est faite pour faire de longues distances sans se fatiguer. Les 400 km sur autoroute sont ainsi passés très rapidement. Le siège y est pour beaucoup et permet un excellent maintien des lombaires. J’utilise assez peu le régulateur, en revanche j'utilise en grande partie de limiteur de vitesse. Cela rend le trajet beaucoup plus agréable, tout en gardant le contrôle. Il est aussi possible de passer en mode de conduite semi-autonome, que je détaillerai plus loin.

En revanche, en ville avec un rayon de braquage qui frôle les 12 mètres, elle possède le même problème que la Tesla Model 3 : elle ne tourne pas. On se retrouve dans de petits ronds-points de quartier à devoir faire une marche arrière. Elle n’est pas faite pour le monde urbain, même si c’est dans ces conditions qu’elle peut atteindre une autonomie de 777 km !

La ville ne sera qu’une étape pour la ioniq 6 et non un terrain de jeu. En revanche, en montagne, sur des routes sinueuses, elle s’en sort très bien. Pour accentuer cet effet, les amortisseurs sont un peu fermes à basse vitesse. Au-delà de 70 km/h, la voiture devient plus souple.

Le dernier point à lui reprocher est les assistances automatiquement activées à chaque démarrage. La voiture est capable de lire les panneaux ainsi que le sens des voies. On se retrouve donc à avoir des alertes à chaque petit dépassement, nous obligeant à le désactiver dans les paramètres. Il faudra faire la démarche à chaque fois. Dans un parking elle est complètement désorientée jusqu’au point d’avoir eu plusieurs messages audio me prévenant que j'étais à contre sens. Sans oublier le maintien dans la voie qui bip au moindre passage de ligne. Le problème n’est pas les assistances, mais qu’elles soit à chaque fois activées au démarrage.

Pour finir sur une note positive l’aspect conduite, on retrouve sur la finition la plus élevée un affichage tête haute très efficace sur le pare-brise. Des caméras qui affichent les angles morts sont aussi présentes au moment où vous activez le clignotant. C’est juste regrettable qu’il ne soit pas constamment activé, à la place de la où se trouvent les écrans des rétroviseurs caméra. D’ailleurs pour cette dernière option cela réduit la résistance à l’air de passer à des rétroviseurs caméra. Mais Mercedes a fait une étude sur le sujet et en a conclu que des rétroviseurs physiques et optimisés consommeront moins que les écrans allumés en permanence. Alors c’est au choix du propriétaire, mais ce n’est pas certain que ce soit la meilleure option.

Habitabilité intérieure et espace de rangement du coffre

Les sièges sont confortables et offrent un bon maintien dans les virages. Le conducteur à plus de réglage qu’il n’en faut avec un réglage des lombaires notamment. On retrouve aussi des sièges chauffants dans la totalité de la voiture, y compris pour les passagers à l'arrière.

Justement à l'arrière c’est la bonne surprise. Cette voiture étant très longue, elle offre un espace pour les jambes impressionnant. Le seul bémol sera pour les personnes qui dépassent le 1,80m, qui se retrouveront à gratter le plafond. C’est l’un des sacrifices pour l'aérodynamisme.

Le coffre est quant à lui assez grand avec 400 litres, avant de rabattre les sièges. De quoi cacher plusieurs cadavres... Le problème sera plutôt la hauteur qui limite sa taille. Le cache coffre étant fixe, il ne sera pas possible de le retirer pour gagner quelques centimètres. On retrouve aussi 45 litres à l’avant pour la version propulsion.

Conduite autonome

La conduite autonome prend de plus en plus d’importance dans l’univers des voitures électriques. La ioniq 6 ne déroge pas à la règle et embarque une assistance de maintien dans la voie et les dépassements automatiques. Il s’agit là d’un niveau d'assistance, disponible dès la finition Creative.

Pour cela il suffit d’activer le régulateur sur autoroute et la voiture passe à la vitesse souhaitée et tourne toute seule. Niveau 2 oblige, il faut garder fermement au moins une main sur le volant. Pour dépasser, il suffit de mettre le clignotant et la voiture change de voie. En cas de ralentissement devant vous, la voiture décélère d'elle-même.

Conclusion