Le petit monde des photophones regroupe une poignée d’élus chaque année, et face à des smartphones toujours plus perfectionnés en ce qui concerne la photo, la concurrence s’avère toujours plus rude. En ce début d’année, le Samsung Galaxy S23 Ultra compte parmi les terminaux qui peuvent prétendre à cette catégorie. Est-ce aussi le cas du Vivo X90 Pro ? L’année dernière, le Vivo X80 Pro s’était montré convaincant sur la photo, en frôlant même un perfect. La cuvée de cette année est forcément attendue au tournant !

Vivo X90 Pro : la fiche technique

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Prise en main : un design premium qui ne trompe pas

Le Vivo X90 Pro est un smartphone qui m’a impressionné dès son déballage. Au touché, son dos est très agréable et il accroche bien les doigts (mais pas les traces de doigts !). La marque a choisi de le recouvrir d’un cuir végan du plus bel effet, qui a aussi l’avantage d’être dans l’air du temps.

Le contour métallique que l’on trouve sur les côtés de l’appareil se poursuit au dos, où il assure une séparation entre la partie dédiée au bloc photo et le bas. C’est un choix qui a le mérite d’être original : j’apprécie beaucoup cette petite prise de risque, mais cela peut aussi déplaire.

Les tranches du terminal sont plutôt sobres : à droite, on trouve le bouton d’allumage et celui du son. En dessus se situent le port de charge et le slot pour carte SIM. Il n’y a rien ailleurs.

Quant au bloc photo, il est rond et il rappelle forcément celui du X80 Pro. Cependant, la marque a choisi de faire disparaitre le bloc rectangulaire en relief : seul le cercle qui contient les capteurs ressort.

Un écran AMOLED de qualité

Smartphone haut de gamme oblige, le Vivo X90 Pro propose une dalle AMOLED dont le taux de rafraîchissement monte jusqu’à 120 Hz. Pas de LTPO ici : les paramètres du terminal permettent d’opter pour un blocage à 120 ou 60 Hz, ou bien une variation intelligente. La définition de l’écran est en Full HD+ (2800 x 1260 pixels), mais il est possible d’opter pour une définition plus classique de 2400 x 1080 pixels si vous le désirez.

Le smartphone propose différentes fonctionnalités permettant d’optimiser l’affichage en fonction de vos préférences. Par défaut, cependant, la proposition s’avère déjà très satisfaisante, avec une bonne gestion de la luminosité et une fluidité convaincante. Si vous trouvez que les couleurs de base sont un peu trop froides, vous pouvez tester l’option « couleur naturelle ZEISS » : c’est celle que j’ai activée pour mon test et je l’ai trouvée plutôt agréable.

En résumé, côté écran, le Vivo X90 Pro délivre une expérience très satisfaisante, qui reste dans la lignée de ce que proposait le X80 Pro l’année dernière.

Côté performances, le X90 Pro est brûlant

L’année dernière, le X80 Pro était équipé du Qualcomm Snapdragon 8 Gen 1 et il était incapable d’assurer un benchmark sous 3D Mark sans atteindre une température critique. Cette année, le schéma a recommencé à l’identique, jusqu’à ce que le X90 Pro profite de la dernière mise à jour en date : c’est à ce moment-là qu’il s’est mis à supporter 20 minutes imposées par le Wild Life Stress Test de 3D Mark sans s’arrêter pour cause de surchauffe.

Le Vivo X90 Pro est puissant, c’est indéniable. Son processeur gravé en 4 nm est accompagné de 12 Go de mémoire vive LPDDR5X, virtuellement extensible jusqu’à 20 Go, et d’un espace de stockage de 256 Go en UFS 4.0. Une belle bête, qui permet clairement de profiter d’une expérience confortable dans toutes les applications, y compris les plus gourmandes.

Il fait notamment tourner Genshin Impact à 60 fps avec des graphismes au maximum, et c’est aussi le cas pour Fortnite qu’il est agréable de pousser au maximum. Call of Duty Mobile fonctionne aussi à merveille sur ce smartphone. En revanche, on ne peut pas nier que le terminal chauffe énormément lors des longues sessions de gaming : il est capable de dépasser les 55°C, ce qui commence à picoter les doigts.

Comme toujours, qui peut le plus peut le moins. Le Vivo X90 Pro est agréable pour tous les usages du quotidien : utiliser les applications de cartographie, des services de streaming, des réseaux sociaux, faire de la photo… Il ne faiblit devant rien. Comme quoi, le Qualcomm Snapdragon 8 Gen 2 n’est pas forcément indispensable dans un smartphone haut de gamme à l’heure actuelle.

Funtouch OS, une interface tout en retenue

Je serais presque tentée de dire que Funtouch OS 13 porte mal son nom compte tenu de la sobriété globale de cette surcouche logicielle. Ce n’est pas du tout une critique : certaines interfaces sont très bling bling, mais ce n’est pas du tout le cas de celle-ci. Elle est associée à Android 13, et donne accès à de multiples fonctionnalités de personnalisation.

La section « Effets dynamiques » permet notamment de personnaliser de nombreux petits détails au niveau de l’interface, comme les animations et les effets lumineux. Il est assez rare que le niveau de personnalisation atteigne un tel niveau ! On profite aussi d’un vaste choix d’options d’accessibilité, mais aussi d’options liées au gaming au sein du mode Ultra Jeu.

Il y a donc de quoi faire pour se composer une expérience personnalisée, et c’est tant mieux. Autre point intéressant de cette interface sobre : Vivo n’installe pas particulièrement d’applications par défaut au démarrage de l’appareil. On évite l’effet bloatware encore trop présent chez certains constructeurs.

Vivo X90 Pro : une expérience photo à la hauteur ?

Le Vivo X80 Pro était un photophone à la hauteur des attentes, je m’attendais donc à une expérience similaire avec le Vivo X90 Pro. Sur ce point, le terminal doit être en mesure de rivaliser avec le très bon Samsung Galaxy S23 Ultra. Sur le papier, sa fiche technique semble à la hauteur :

• Capteur principal d’un pouce pour 50 mégapixels,
• Capteur portrait de 50 mégapixels,
• Capteur ultra grand-angle de 12 mégapixels.

Premier constat : avec son capteur de type 1 pouce, le X90 Pro rejoint un cercle particulièrement fermé. En effet, les modèles équipés d’un tel capteur se comptent aujourd’hui sur les doigts d’une main, ce qui a tendance à rendre l’expérience encore plus excitante. Cependant, second constat : contrairement au X80 Pro, on ne trouve pas ici d’objectif périscopique, ce qui apparaît tout de suite comme une perte assez nette si vous aimez pouvoir zoomer confortablement quand vous prenez des photos. Enfin, Vivo a renouvelé son partenariat avec Zeiss, ce qui permet d’opter pour un traitement logiciel des couleurs imaginé par l’entreprise allemande.

En journée, les différents capteurs ont tendance à offrir de très bons résultats, avec un piqué bien équilibré. Le rendu est très similaire d’un objectif à l’autre : il n’y a pas particulièrement d’écart de luminosité, ce qui est une bonne chose. Le niveau de détail est élevé : j’ai une petite préférence pour le travail du capteur principal, mais les deux autres ne sont pas en reste !

En photo de nuit, je suis tout simplement bluffée par le travail du smartphone. Bien sûr, il existe de nombreux terminaux qui font un bon boulot de nuit, notamment grâce à des algorithmes logiciels performants : c’est le cas des Google Pixel 6 et 7, mais aussi des récents Samsung Galaxy S23. Cependant, le Vivo X90 Pro s’en sort vraiment bien même lorsque le mode nuit n’est pas activé.

Les photos du kiosque sont un bon exemple du travail effectué par le terminal. Sur la première ligne, il s’agit de photos prises dans une obscurité quasi totale, sans le mode nuit. Si l’ultra grand-angle est un peu à la traîne côté luminosité, le capteur principal s’en sort particulièrement bien, et le capteur portrait fait aussi un boulot très correct. Lorsque l’algorithme du mode nuit est actif, le résultat est encore plus efficace et il donne même accès à une mise en scène assez curieuse : on se croirait presque en journée à en croire le ciel, tandis que de multiples indices soulignent qu’il fait nuit.

Cependant, pour s’assurer de bons résultats de nuit, il est important de garder le smartphone très stable, sous peine d’avoir des photos vraiment floues. Sur ce point, le Vivo X90 Pro ne fait pas mieux que la concurrence.

Un mot, pour finir, sur le capteur de 32 mégapixels présent à l’avant pour les selfies. Il s’avère de bonne facture de jour, et propose de nombreux filtres, dont une belle sélection de Zeiss. Mais de nuit, je trouve que le flash généré par l’écran est vraiment très agressif. On voit d’ailleurs le reflet dans mes lunettes. À ce niveau-là, j’ai déjà vu mieux.

Globalement, le Vivo X90 Pro s’avère très satisfaisant en ce qui concerne la photo : il n’usurpe pas son statut de photophone. Je ne peux cependant pas m’empêcher de regretter l’absence du téléobjectif télescopique, qui aurait été un vrai plus pour offrir davantage de possibilités en matière de prise de vue. C’est clairement un recul de la marque par rapport au modèle précédent. Cependant, ce que propose le X90 Pro, il le fait bien.

L’autonomie, pas le point fort du Vivo X90 Pro

Avec sa batterie d’une capacité de 4870 mAh et sa puissance bien musclée, le Vivo X90 Pro ne met pas toutes les chances de son côté pour afficher une autonomie de haut niveau. J’ai même envie de dire que pour un smartphone haut de gamme, c’est une proposition qui est décevante d’emblée.

Durant une phase de test intensive nécessitant beaucoup de jeux mobiles, une bonne séance de photos et le visionnage de vidéos sur YouTube, le smartphone a tenu une dizaine d’heures. En modérant son utilisation, il a tenu 16 heures, soit une grosse journée d’activité. Un usage plus modeste lui permet de passer la barre des 24 heures, mais guère plus. Par ailleurs, lorsque l’on joue, la batterie chute vraiment très vite.

Heureusement, avec une charge rapide à 120 Watts et un chargeur secteur fourni, le Vivo X90 Pro rattrape le coup. Il faut environ 35 minutes pour le recharger entièrement et en optant pour le mode « charge rapide », ce délai passe même à 25 minutes. Cependant, il a tendance à faire chauffer le smartphone, ce qui ne donne pas vraiment envie de l’utiliser. Une charge rapide sans fil à 50 Watts est également au rendez-vous.

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Conclusion