Sur le secteur des volants de course pour le simracing, deux marques se disputent le milieu de gamme. D’un côté Logitech avec ses G29, G920 et G923, qui continue de dominer les ventes, et de l’autre Thrustmaster qui multiplie les références avec un certain succès technique. Et aujourd’hui c’est bien le fabricant français qui met deux nouveaux modèles sur notre banc de test, les T248 PS5 et T248 Xbox.
Sommaire
- Des branchements désormais sous la base
- Une finition de volant réussie
- Une ergonomie complètement revisitée
- Un pédalier inédit chez Thrustmaster
- En jeu : Il y aurait comme un bruit derrière le plaisir
- Une compatibilité exemplaire
- Conclusion : Un bon choix pour débuter et jouer en famille
Le T248 est un ensemble comprenant une base motorisée dynamique avec volant attaché, et un pédalier 3 pédales. Ce modèle vient, dans la gamme de Thrustmaster, remplacer les T150 Pro et TMX Pro et se place désormais entre le T150 et le T300 GT Edition (ou le TMX et le TX), avec un prix de lancement de 349€. Un peu comme Logitech avec son G923 , deux versions du T248 sont désormais disponibles : un modèle compatible PS5, PS4 et PC, et un autre compatible Xbox Series, Xbox One et PC. Voyons comment ce nouveau venu s’en sort et s’il arrive à se faire une véritable place au milieu de tous ces modèles.
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Spécifications | |
---|---|
Compatibilité | PC, PS4, PS5 ou Xbox Series, Xbox One, PC |
Rotation Max | 900° |
Retour de force | Oui, motorisé |
Motorisation | Entrainement par courroies |
Palettes | 2 |
Mémoires internes | 1 |
Réglage de rotation | Depuis le volant |
Pédalier | Oui, 3 pédales |
Levier de vitesses | Non inclus |
Connexion | USB |
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Des branchements désormais sous la base
L’installation du T248 reste simplissime, sur console comme sur PC, et ce même si vous n’avez pas l’habitude de ce type de périphérique. Du plug’n play dans la plupart des cas et un simple driver à télécharger pour Windows. Mais alors que Thrustmaster nous avait habitué à une connectique placée à l’arrière du volant, le fabricant français se met à copier Logitech et met l’intégralité des connecteurs sous la base, dans un renfoncement. L’avantage, c’est que les câbles peuvent être dissimulés plus facilement et les connecteurs protégés, mais c’est au prix de quelques difficultés supplémentaires à l’heure de mettre son volant en place, sur cockpit comme sur bureau.
En effet, le T248 est fourni avec une pince de fixation, quasiment la même que pour les T300, qui assure un maintien parfait sur table et qu’il faut donc désormais serrer après avoir branché tous les câbles. Idem avec les possesseurs de cockpits et autres supports de volants qui devront mettre les 2 vis M6 habituelles tout en se battant avec la câblerie. Car le câble d’alimentation, le RJ12 du pédalier, l’USB-C, et même le cordon d’un éventuel levier de vitesse, ne pourront pas être branchés une fois la base fixée, les connecteurs devenant simplement inaccessibles. Drôle d’idée.
Une finition de volant réussie
Que ce soit pour sa base, plus compacte qu’à l’accoutumée, ou pour son volant, le T248 nous propose une finition principalement composée de plastique. Pourtant, si l’on met ce modèle face à ceux qu’il remplace chez Thrustmaster, les progrès en termes de design, de matériaux et d’esthétique sont nombreux. A commencer par le pourtour de la roue de 28 centimètres, désormais doublé à l’extérieur d’un similicuir épais, très légèrement molletonné et sans couture. En absence de piqûre, l’effet est moins clinquant que sur un G29 ou un G923, mais le toucher est largement meilleur et fait beaucoup plus “vrai”, et ce même si la partie intérieure de cette roue nous accueille avec un plastique dur.
Au centre, point de métal apparent comme chez Logitech, mais un mélange de plastiques mats et brillants, d’un noir profond ou en copie d’aluminium brillant, pour un rendu qui tire encore un peu du côté du jouet, surtout en comparaison avec une roue de T300. Mais ce mélange des couleurs, des matières et des reliefs, permet tout de même au volant du T248 de maintenir une certaine élégance et de marquer le pas face aux T150 et TMX.
Une ergonomie complètement revisitée
Le T248 s’articule autour d’un volant de 28 centimètres, soit un diamètre identique à celui du T300, mais place sur la partie centrale un nombre bien plus important de boutons. On retrouve une croix directionnelle composée de 4 touches indépendants, parfaite pour la gestions des menus, quatre boutons classique à la sérigraphie inspirée de la console assignée, mais aussi des touches correspondant aux gâchettes, aux clics de sticks de la manette, aux touches de fonctions (façon Share/Option) et au bouton principal PS ou Xbox.
A noter d’ailleurs une sérigraphie étrange sur le modèle Xbox qui sème la confusion entre clics de sticks (LSB) et gâchettes, et propose deux boutons avec un même signe, alors qu’ils sont bien identifiés différemment en jeu. Mais les palettes à l’arrière faisant office de L1/R1 (ou LB/RB), ne manquent finalement que les sticks analogiques pour compléter totalement les possibilités classiques d’une manette et offrir toutes les fonctions en jeu.
Surtout que le T248 propose quelques fonctions supplémentaires, à commencer par deux boutons à ressort avec 3 positions (centre, haut et bas) pour les réglages de la voiture en course, mais aussi un bouton mode et un bouton display respectivement pour la gestion des paramètres du volant, à la manière de ce que propose Fanatec, et pour l’affichage sur l’écran central. En effet, le T248 propose un affichage par digits utile à la fois en course pour voir différentes informations en course (vitesse, rapport, position en course, etc), mais aussi pour la gestion des paramètres du volant (rotation, force feedback, etc). Un petit bonus qui, vu son emplacement, reste principalement dédié aux réglages plus qu’aux infos, celles-ci étant la plupart du temps dupliquées à l’écran.
Un pédalier inédit chez Thrustmaster
Alors que les T300 GT Edition, T150 et TMX Pro, et même les T-GT et TS-XW de la marque s’affichent avec le classique T3PA de la marque (ou un dérivé très proche), le T248 s’accompagne d’un pédalier d’un nouveau genre. La forme reste globalement la même, avec un châssis large, carré, accueillant 3 pédales et permettant la sortie de son câble sous trois directions (à l’arrière, à droite ou à gauche). Si les bras sont en plastique dur, les pédales demeurent en métal et offre un réglage latéral pour l’accélérateur, le frein et l’embrayage, mais aussi vertical pour l’accélérateur.
La technologie derrière ces pédales change elle aussi avec une captation magnétique de la position, ce qui ne change pas grand chose au ressenti si ce n’est dans la supposée longévité du système en comparaison avec celle de potentiomètres. Au final, la véritable nouveauté de ce pédalier réside surtout dans la présence d’un système de réglage de la résistance du freinage, adaptable en fonction de votre type d’utilisation et de votre ressenti. En effet, le frein du T248 est équipé d’une tige amovible à l’arrière sur laquelle viennent se positionner une gomme et un ressort, que l’on peut changer ou retirer (la gomme, pas le ressort). Thrustmaster propose ainsi deux types de ressorts (médium ou dur), pour un total de 4 courbes de résistance.
On réservera tout de même les deux réglages les plus forts aux possesseurs de cockpits ou de support de volant, sachant que sur surface lisse ou sur moquette, le pédalier ne tiendra absolument pas en place. Pas de panique, c’est bel et bien le cas pour tous les pédalier du monde, même ceux équipés de griffe, et vous n’échapperez pas à ce conseil si vous jouez sur la table du salon ou sur un bureau : fixez votre pédalier sur une plaque lourde pour éviter qu’il ne glisse à chaque freinage.
Petite note aussi pour les possesseurs de cockpit ou de support, ce pédalier est comme le T-LCM de la marque, équipé de 5 points de fixations. Points qui n’ont probablement pas été prévus sur votre support et qui demanderont peut-être quelques perçages pour une fixation optimale. Ce fût le cas pour nos deux cockpits de test pourtant récents. Heureusement, Thrustmaster fournit tous les template nécessaires en cas de perçage. Pour le coup, leur page de support est particulièrement bien fournie et accompagne un manuel déjà bien complet.
En jeu : Il y aurait comme un bruit derrière le plaisir
Le T248 est un volant très sain dans les sensations qu’il procure. La motorisation est certes inférieure à celle des T300 et TX, mais les réactions du retour de force sont tout à fait comparables en termes de précision du rendu. Agréable à utiliser, nous apprécions la présence de 3 modes de rendu, plus ou moins linéaires et donc plus ou moins dynamiques, qui permettent de donner un coup de boost à des jeux qui manquent parfois de sensations à ce niveau. Pour le coup, le T248 s’adapte assez facilement à toute la famille avec en plus la possibilité de régler la puissance globale à la volée, directement depuis le volant, et quelle que soit la plateforme.
En comparaison directe avec un G29/G923/G920 de Logitech, le T248 fait systématiquement mieux. Beaucoup mieux même. Pas de vibrations du moteur qui ne soit contrôlée, pas de mouvements brusques dès que la base sort un peu de puissance, et pas d'interférence dans le retour de force qui ne gêne la précision dans la conduite. Clairement, et alors que nous sommes de vrais habitués de modèles haut-de-gamme, ce volant se montre très convaincant et nous laisse globalement une très bonne impression, au volant comme au pédalier. Le pédalier est d'ailleurs vraiment un avantage de poids avec un excellent compromis entre précision et mémoire musculaire, et un bel espace pour jouer en chaussures.
Le T248 reste néanmoins un peu en retrait en comparaison du T300 ou du TX, beaucoup plus nerveux et avec une amplitude de puissance bien plus large, et se positionne donc comme un modèle moins sérieux pour qui veut se lancer dans le simracing, plus orienté vers les débutants et joueurs occasionnels. Surtout que sa roue n’est ici pas amovible et ne permet donc pas de profiter de toute la gamme de Thrustmaster en la matière. Et ce même si le fabricant a peaufiné le toucher de ses palettes, pour les rendre plus sèches, plus précises, avec un vrai ressenti du passage de rapport.
Mais il y a un hic. Ou plutôt un “Clong”. Un bruit, particulièrement agaçant. Alors que la base, son moteur, sa ventilation, les boutons, sont plutôt du genre silencieux, les palettes nous gratifient d’un bruit bien sonore à chaque retour en position. A l’appui, rien, une fois le ressort activé, c’est toute la roue qui se met en résonance. “Clong” à chaque passage de vitesse. Bon, si vous jouez avec un volume sonore élevé à la télé, ou au mieux avec un casque, il n’y aura finalement que votre entourage pour vous détester, vous et votre machine. Mais tout de même, quel dommage.
Une compatibilité exemplaire
Que ce soit en version Xbox ou PlayStation, le T248 propose une très large compatibilité avec les titres déjà sortis. Sur les plateformes Xbox, la question ne se pose même pas puisque Thrustmaster utilise le driver obligatoire de la plateforme. Sur PlayStation, le fabricant nous propose deux modes spécifiques, PS4 ou PS5, qui fonctionnent surtout en cas de non compatibilité d’un titre. En clair, sur PS4 et sur PS5, si le jeu ne semble pas fonctionner, sortez le mode PS4 et c’est réglé.
Sur PC, on peut compter sur le très classique driver de Thrustmaster pour profiter d’une compatibilité élevée, que nous n’avons pas prise en défaut. Des titres aussi anciens que F1 2014, Dirt 2, WRC 7, l’ont accueilli avec brio, alors que les F1 2021, iRacing ou Assetto Corsa, ont en plus ajouté quelques compatibilités avec l’écran ou avec les boutons supplémentaires. Et puis le volant devrait sans trop de difficulté se faire une place dans les jeux à venir, le support de Thrustmaster en la matière étant franchement de haut niveau.
Conclusion : Un bon choix pour débuter et jouer en famille
Le T248, que ce soit en version Xbox ou PlayStation, est un ensemble cohérent, agréable à utiliser, avec une motorisation saine et des réactions parfaitement contrôlées. On apprécie les réglages en direct, l’ergonomie, et d’une manière plus générale l’ergonomie proposée par ce volant comme par son pédalier. Ce dernier est d’ailleurs particulièrement réussi, surtout pour un produit de cette gamme. Il y a là de quoi jouer dans de bonnes conditions, que l’on soit adulte ou même enfant.
Et si le T248 réussit son pari de se placer systématiquement au-dessus des volants Logitech G29, G920 et G923 en termes de qualité de jeu, il souffre néanmoins de son positionnement tarifaire, surtout pour la version PlayStation, qui le place très près d’un T300 GT Edition. Or ce dernier propose une puissance plus élevée, et la possibilité de changer de roue. Deux qualités qui en font un modèle plus adapté aux simracers qui voudraient évoluer dans cette activité. A choisir donc en fonction de vos perspectives et de votre budget, le T248 étant probablement plus enclin à voir son prix baisser pour quelques promotions et quelques affrontements face à la gamme vieillissante de Logitech.
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Conclusion
Points forts
- Une ergonomie très agréable
- La motorisation saine et précise
- Un très haut niveau de compatibilité sur consoles et PC
- Les réglages du volant en jeu
- La finition cuir, avec une bonne épaisseur
- Le pédalier réglable et performant
- Grand public ou pilote expérimenté, le volant s’adapte
Points faibles
- Le “Clong” des palettes
- L’écart de puissance avec le T300
- Les connectiques sous la base
Note de la rédaction
Avec le T248, Thrustmaster réussit à créer une vraie alternative aux modèles G29, G920 et G923 de Logitech. Que ce soit en termes de qualité de sensations, d’ergonomie, de retour de forces, la marque française se place en maître de la catégorie et rattrape même une grosse partie de son retard sur la partie esthétique. Nous regretterons tout de même le bruit des palettes, particulièrement sonore, ainsi que la proximité de son tarif avec celui du T300 GT Edition, modèle plus puissant et plus évolutif. Reste que le T248 marque un grand coup avec un pédalier inédit, réglable et superbement réalisé, qui a de quoi rendre jaloux tout concurrent.