Fanatec l’avait promis depuis de longues années. De petites phrases en rumeurs persistantes, d’annonces en premières images, voici enfin venu pour nous le temps de mettre nos mains sur la première base avec entraînement direct de la marque. Mesdames et messieurs, mettez vos gants en place : avec le DD1, nous passons de l’autre côté du miroir.
Présentation et caractéristiques du Podium Racing Wheel F1
Petit préparatif de rigueur. Comme à chaque fois que nous parlons de matériel professionnel et semi-professionnel, les mêmes commentaires apparaissent sous nos tests. “Mais vu le prix , pourquoi ne pas acheter directement une voiture ?”. Et bien les raisons sont multiples. Déjà parce qu’une voiture que l’on fait tourner sur circuit coûte beaucoup plus cher qu’un ensemble simracing, surtout à l’entretien. Ensuite parce qu’on ne conduit pas une voiture sur circuit quand on veut et comme on veut. Il y a les horaires, les journées spéciales, les événements, et tout un tas de contraintes géographiques ou physiques contre lesquelles la grande majorité d’entre nous ne peut rien faire. C’est ce qui explique que les amateurs et les férus de course qui n’ont pas l’argent, le temps ou la condition physique (car il faut bien les trois) se retrouvent face à un écran sur iRacing ou Assetto Corsa , avec du matériel de pointe. Sans compter les pro, semi-pro et gentlemen drivers qui s'entraînent véritablement sur ces machines pour ensuite rejoindre physiquement le circuit. Donc oui, ce genre de matériel coûte cher, trop cher pour la plupart d’entre nous, mais c’est parce que justement il ne s’adresse pas à nous. Sinon, il tournerait sur nos consoles de salon. Ah mais attendez …
Spécifications | |
---|---|
Compatibilité | PC, PS4, PS5 et potentiellement Xbox One et Xbox Series |
Rotation Max | 90°-1080° (rotation infinie) |
Retour de force | Oui, motorisé |
Motorisation | Entrainement direct |
Palettes | Rotatites Type F1 (x3) |
Mémoires internes | 5 |
Réglage de rotation | Directement sur le volant et via driver PC |
Pédalier | Optionnel |
Levier de vitesses | Optionnel |
Poids volant | 11,6 kg |
Poids pédalier | N.C |
Connexion | USB |
Achetez le Fanatac Podium Racing Wheel F1
Le roi de la compatibilité
Aussi incroyable que cela puisse paraître, le Podium Racing Wheel F1 de Fanatec est bien un modèle compatible consoles. De base, l’ensemble offre une compatibilité PC Windows et PlayStation (4 et 5), alors qu’il suffit d’acheter une roue de volant Xbox supplémentaire pour ajouter la compatibilité Xbox One et Series. C’est même là une exclusivité de Fanatec face à ses concurrents sur console, entre Logitech et Thrustmaster, que d’être capable de tourner officiellement sur les trois plateformes. En même temps, avec ce modèle, le fabricant allemand ne joue plus vraiment dans la même catégorie que les autres puisque nous sommes simplement en présence du DD1 en version PC/PS4, à savoir le tout premier volant direct drive sur console. La bestiole arrive donc avec la promesse de sensations inédites sur des jeux plutôt grand public comme Gran Turismo 7,DiRT 5 , F1 2021, et l’ensemble du catalogue de la console, tout en se plaçant en modèle de référence pour les simulations les plus pointues sur PC.
Cette compatibilité des plus larges, Fanatec l’assure grâce à 4 modes de fonctionnement du DD1, accessibles à la volée par simple combinaison de touches et visibles sur le large écran OLED de la base comme sur celui de la roue de volant F1 : Le mode PC correspond spécifiquement au DD1, le mode Comp 2.5 offre la même compatibilité PC que le modèle ClubSport 2.5 que nous avions testé ici , le mode PS4 offre les caractéristiques du DD1 aux jeux patchés pour ce volant, alors que le mode Comp PS4 se plie simplement à la compatibilité totale sur les consoles de Sony. De quoi profiter au maximum en termes de jeux accessibles. Après avoir essayé nombre de titres sur console, parmi lesquels quelques anciens, tout autant de jeux PC et même quelques frontends d’émulateurs, nous avons systématiquement vu le DD1 reconnu, ses nombreuses commandes acceptées et nous avons toujours obtenu de bons résultats en termes de sensations, pour peu que l’on soit passés par la case des réglages du volant.
Des réglages à foison
Heureusement, Fanatec maîtrise son sujet pour ce qui est de la gestion du volant depuis sa base elle même. Comme pour les gammes ClubSport et CSL, nous avons droit à un menu complet offrant moulte paramètres en tout genre. Réglages qui ont le bon goût d’être accessibles à la volée, et donc même en course. Sensibilité du volant, angle de rotation maximal, effets ajoutés comme la dureté de l’axe, son effet ressort, l’amplification des effets du moteur, de ceux de la roue elle même, ... Il y a de quoi se perdre lors des premières sessions, mais de quoi se réjouir dès qu’on en a la maîtrise. Et cela permet surtout au volant de s’adapter à tous les jeux, qu’ils proposent ou non un menu de réglage d’ailleurs, et ce sur PS4 comme sur PC. Même les jeux réputés pour la qualité de leur gestion du force feedback, comme Assetto Corsa ou iRacing qui proposent l’affichage de ces valeurs en temps réel, y gagnent en précision. Surtout, on profite de la présence de 5 mémoires, et donc d’autant de paramètres internes encore une fois accessibles en plein jeu.
Evidemment, la série Podium à laquelle appartient ce DD1, peut aussi tirer parti du support PC de Fanatec avec d’une part le réglage simple du driver, classique mais suffisant dans la plupart des cas, mais aussi de l’évolution du Fanalab, un logiciel de gestion des profils donnant directement accès au menus que nous venons d’évoquer, dans une version beaucoup plus pratique et visuelle. Ce dernier ajoute aussi plusieurs canaux de communication avec différents jeux. On peut ainsi visualiser le régime moteur, les différents drapeaux, le conseil de passage de vitesse, l’activation des ERS, DRS, et de nombreuses autres informations télémétriques directement sur le volant. La plupart des titres ont d’ailleurs des profils déjà prêts et le logiciel de Fanatec s’occupe de les patcher correctement pour que ces informations remontent naturellement à votre volant. Encore une fois, ça limite énormément le temps de bidouillage et les recherches complexes dans les forums spécialisés.
Nous apprécions évidemment ce support logiciel, inédit sur PC comme sur consoles, et largement supérieur à ce que proposent Logitech et Thrustmaster, avec néanmoins deux bémols à prendre en compte : la relative complexité de ces deux softs pour lesquels nous constatons un manque flagrant de documentation pour nous aider à les utiliser, et les quelques bugs auxquels nous avons eu droit durant ces six derniers mois de test. Bugs qui semblent réglés aujourd’hui, mais qui montrent que le mode de communication du DD1 en mode PC standard en est encore à ses débuts et qu’il reste à appréhender par les développeurs. Nous n’avons constaté aucun soucis en Comp 2.5 ou en mode PS4.
La technologie Direct Drive bien intégrée dans la gamme
Si ce Fanatec DD1 n’est pas le seul servo-moteur à proposer une telle technologie, il arrive tout de même sur le marché avec de sacrés arguments. Le moteur en lui même, pour un couple de 20 Nm en crête et une force de croisière de 15 Nm, se place à mi-chemin entre les modèles Simucube 2 Sport et Pro, et légèrement au dessus de l’Accuforce Pro V2 de Simxperience. Des quatre modèles, le Podium Racing Wheel F1 reste néanmoins le plus cher, mais aussi le seul à être fourni avec une roue de volant, certes imposée, et un hub de connexion aussi développé. Sur ce hub, situé à l’arrière, nous avons pu connecter un levier de vitesses en H, un pédalier, un frein à main, la clé de libération de toute la puissance du volant, un interrupteur de sécurité, alors même qu’il restait de la place pour un second shifter (comme des palettes fixes) et un afficheur indépendant.
L’énorme avantage de ce système, c’est que la base du volant s’occupe de tout gérer et ne propose finalement qu’un seul cordon USB à connecter à la plateforme de jeu, PC ou console. Et pour cette dernière, ça permet de brancher nombre d’accessoires sans se soucier de la compatibilité. Sur PC, ça offre une expérience extrêmement simple pour l’utilisateur qui peut alors profiter de tout ça en plug’n play. En clair, on connecte au PC ou à la console, et ça marche, même si le jeu ne gère pas le multi-device. Et puis pas besoin de passer par de nombreux réglages pour jouer. Et ça, pour du Direct Drive, c’est une exclusivité. Surtout, Fanatec ne limite pas l’utilisation d’accessoires à sa gamme Podium. Que ce soit pour le pédalier, la roue de volant ou le shifter, vous pouvez très bien mélanger Podium, ClubSport ou CSL, voire connecter un accessoire d’une autre marque en USB. Nous l’avons fait, ça fonctionne parfaitement.
Le dernier avantage sur la connexion n’est pas des moindres. En effet, le modèle de Fanatec intègre la gestion de la roue du volant à l’intérieur de l’axe du volant. Pas de câble ou de cordon en spirale pour relier le volant et sa base comme on en trouve chez Simucube par exemple, tout se fait ici de manière invisible, ce qui est à la fois plus propre et plus sécurisant pour le jeu. Fanatec propose d’ailleurs une très large gamme de roues de volant ou de Hub pour accueillir une armature de roue spécifique. Alors oui, les tarifs pratiqués par l’équipementier allemand ne sont pas particulièrement bon marché, mais ils restent compétitifs pour le niveau de prestation.
Une roue de volant performante mais très typée
Pour ce qui est du Podium Racing Wheel F1, nous sommes en présence d’un modèle très proche de la Clubsport Steering Wheel Formula V2 et donc, comme son nom l’indique, d’une roue très typée Formule 1 et Prototypes. Beaucoup plus chargée que la CSL Elite McLaren GT3 , cette roue dispose en façade de 11 boutons simples, deux interrupteurs bas/haut, deux molettes crantées, trois rotatifs crantés, une croix directionnelle et un stick analogique. Croyez moi, ça en fait du monde en course.
Et puis ce n’est pas fini puisqu’au dos nous avons pas moins de trois palettes par côté, soit six au total. 4 sont des palettes à cran, façon interrupteur, et deux sont de type analogique histoire de contrôler l’embrayage à la main. Il faut un peu de temps pour s’habituer à tout ça, mais l’ensemble s’apprécie particulièrement après une belle carrière dans F1 2020, où la gestion des ERS et DRS est essentielle, et où l’on peut gérer énormément de réglages manuellement en course (Traction, ABS, profil moteur, … ). Ce design s’adapte tout aussi bien à du proto, voire à des courses en GT, et assure particulièrement grâce à une prise en main ferme et très nerveuse permettant des mouvements particulièrement précis. Ceux qui veulent jouer avec un angle minimal apprécieront. Par contre, la pratique du rallye, du drift, ou même le réalisme en GT, ne sont de toute évidence pas de la partie. Pour cela il faut passer à la caisse et s’offrir l’un des nombreux modèles alternatifs sur le site de Fanatec, à partir de 200€.
Et si les gants sont assez largement conseillés pour les longues sessions, il reste que nous sommes bien en présence d’un ensemble performant, très complet, avec en prime un système quick release pour changer de roue à la volée et des vibrations intégrées venant s’additionner au réaction du retour de force. Tout juste ajouterons nous au rang des défauts le changement rapide de la texture et de la couleur de l’alcantara qui couvre les poignées, alors que Fanatec ne propose pas encore de pièce de remplacement.
Des sensations au niveau sur PC, inédites sur console
La base peut se fixer de deux manières. Sous le bloc moteur, on trouve 5 vis avec un schéma reprenant celui de la gamme ClubSport (3 vis ou 5 vis) histoire d’assurer une large compatibilité avec les supports et cockpits du marché. C’est ce qui nous a d’ailleurs permis de l’utiliser sur le GT Omega Titan ou avec le Next Level Racing GTTrack . Il y a aussi deux fixations supplémentaires, avec deux embases par côté, pour maintenir le volant dans un étau latéral et ainsi éviter la fixation par le dessous. C’est clairement cette solution qu’il faudra privilégier si vous comptez utiliser la puissance maximale du volant.
Du côté des sensations, nous avons pris largement le temps d’essayer ce DD1 avec la roue F1 fournie, mais aussi avec deux roues moins typées de chez Fanatec, à savoir le modèle du Forza Motorsport Wheel Bundle et celui du CSL Elite PS4 Starter Kit . Dans tous les cas, le résultat est extraordinairement agréable. Certes, il y a un énorme gain de puissance au point qu’on peut largement sortir d’une heure de jeu avec de grosses crampes, mais on apprécie surtout d’avoir le contrôle de nos véhicules comme jamais, notamment grâce à une latence largement réduite. Petit détail sur ce point : nous ne parlons pas de la latence électronique, mais bien de latence mécanique. Avec un moteur de cette puissance et un entraînement direct de la roue, la transmission d’information entre le jeu les mains du pilote est inhabituellement basse pour qui n’a pas l’habitude des moteurs en Direct Drive.
Ainsi, si on ressent très bien les informations du terrain, les pertes comme les reprises d’adhérence, la pression sur les roues en virage, c’est surtout dans nos réactions que nous nous sommes étonnés, avec surtout une capacité de contrôle accrue que ce soit dans la conduite normale ou dans les cas extrêmes (drift, perte d’adhérence et tentative de récupération. Et lors de nos aller-retours entre ce DD1 et d’autres modèles direct drive ou à courroie, nous avons clairement identifié la source de cet avantage comme étant le couple moteur/entrainement, sa réactivité et sa précision.
Enfin, et contrairement aux solutions d’Accuforce ou de Simucube, nous avons énormément apprécié d’avoir le contrôle de la puissance, des réactions du volant, de l’impact des détails, sans avoir à compter uniquement sur le menu du jeu de course, parfois incomplet. Ce qui fait du DD1 un excellent compagnon pour les jeux d’arcade ( Dirt 4, Wreckfest ) comme pour les simulations les plus pointues, avec à la clé une qualité des sensations supérieures à la concurrence pour un investissement de temps moindre.
Le choix du plaisir immédiat
Avec des caractéristiques dignes des meilleurs, le Podium Racing Wheel F1 s’impose à nous comme un excellent choix pour qui cherche la performance d’un entraînement direct de haut niveau avec tout le côté plug-and-play d’un modèle grand public. D’un niveau de prestations simplement exclusif sur console, ce DD1 version PC/PlayStation et potentiellement compatible Xbox, est juste le seul à proposer un tel couple moteur, avec un entraînement direct, avec une si large compatibilité. Quand à ses concurrents sur PC, il leur oppose sa gestion ultra-agréable des paramètres à la volée, pour un contrôle complet et surtout facile d’accès. Résultat, les sensations sont excellentes, le plaisir et la performance omniprésents, et la facilité d’utilisation toujours au coeur de l’expérience. A noter tout de même son tarif, plutôt élevé, et le choix imposé dans cette version PS4 d’une roue Formule 1 très typée qu’il faudra obligatoirement remplacer par un modèle plus polyvalent pour pratiquer le rally ou le drift. D’accord tout ça coûte cher, et ce Podium Racing Wheel F1 fait mal avec son prix de 1800€ sans pédalier. Mais entre nous, ce DD1 est simplement le top actuel, toutes catégories confondues.
Achetez le Fanatac Podium Racing Wheel F1
Conclusion
Points forts
- Une finition adaptée à une utilisation professionnelle
- Un couple servo-moteur redoutablement efficace
- Une capacité d’adaptation inédite, sur PC ou consoles
- Potentiellement 3 plateformes compatibles
- Les réglages en temps réel, directement au volant
- La roue fournie, complète et performante
- Le HUB intégré qui simplifie tout
- Un support logiciel qui fait plaisir
- Grand public ou pilote expérimenté, le volant s’adapte
- Toutes les gammes Fanatec compatibles (roues, pédaliers, accessoires)
- Une super expérience, plug’n play sur consoles, accessible sur PC
Points faibles
- La roue de volant typée F1 manque de polyvalence
- L’Alcantara, ça vieillit un peu avec une telle puissance
- La documentation pour les logiciels est trop légère
- Evidemment, ce matériel professionnel coûte cher
Note de la rédaction
Avec un prix de 1799,95 euros sur le site de Fanatec, le Podium Racing Wheel F1 ne s’adresse pas au grand public mais aux pilotes en recherche de sensations haut-de gamme, voire professionnelles. Et en ce sens, il réussit superbement son pari d’être à la fois extrêmement pointu pour qui cherche à le régler dans les détails, mais aussi vraiment plug’n play pour ceux qui veulent simplement jouer. Pour nous c’est un objet rare, cher, mais surtout une source de performance et de plaisir pour son acquéreur.