Microsoft lance une deuxième version de la Elite, sa manette haut-de-gamme pour Xbox One et PC. Une évolution qui ressemblerait presque à une petite mise à jour, sauf que nous sommes bien en présence d’un nouveau modèle qui corrige tous les défauts de l’original et y apporte plein d'attentions.
Quand nous avons commencé ce comparatif, il y a un an et demi déjà, la manette Xbox One Elite avait déjà deux ans d’existence et faisait figure de précurseure en tant que modèle premium. Mais malgré une réussite commerciale et un succès d’estime auprès des joueurs, notre test tardif avait révélé plusieurs défauts et même quelques points en retrait par rapport au modèle Xbox One S sorti un an plus tard et profitant d’avancées technologiques. Aussi, cette Xbox Elite Series 2 était attendue de pied ferme pour une remise à niveau. Nous savions le constructeur motivé par les ventes et la réputation de son premier modèle, l’arrivée de cette Elite Series 2 nous prouve que Microsoft est resté attentif aux demandes des joueurs et a clairement poussé les curseurs au delà de leurs attentes.
Spécifications | |
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Compatibilité | Xbox One, Windows |
Type de connexion | Propriétaire, Bluetooth et filaire USB |
Boutons d’action | 8 + 4 |
Sticks analogiques | 2 |
Pad tactile | Non |
Vibrations | Oui, bi-moteur par côté |
Batterie | Oui |
Poids | 339g sans câble |
Si le déballage de la Elite 2 n’est pas une surprise en soi, la boîte et son contenu rappelant clairement la première version, il n’en est pas moins agréable. Pas de place perdue, tout étant rangé dans un espace des plus confinés, l’ouverture du carton menant directement à la coque de rangement et de transport de la manette. C’est classique, sobre et franchement classieux. A l’intérieur on trouve le contrôleur et ses accessoires, à savoir 4 chapeaux de sticks supplémentaires, une croix directionnelle alternative, un outil pour le réglage des sticks, le cordon USB tressé de 2m70 et un tout nouveau support de charge. “De charge” car la Elite Series 2 profite (enfin) d’une batterie, certes inamovible, mais qui permettra d’éviter l’achat d’un modèle optionnel ou même de piles. Cette manette se charge donc à l’aide du cordon USB-USB-C ou via son support et ses 3 picots métalliques pour la transmission d'électricité.
Clairement, ce support de charge s’avère non seulement très pratique au quotidien, puisqu’on n’a qu’à poser sa manette dessus en fin de partie pour qu’elle retrouve en quelques heures son autonomie maximale (mesurée à 32 heures avec utilisation d’un casque audio), mais il est aussi redoutablement bien pensé. En effet, il peut s’utiliser sur n’importe quelle surface plane, mais aussi directement dans la coque, sous la manette, alors qu’un orifice laisse passer le câble nécessaire à son branchement. On peut donc effectuer une recharge avec la manette à l’abri des coups et de la poussière. C’est brillant, joliment exécuté, et nous espérons voir cette excellente idée se généraliser chez tous les constructeurs tellement nous l’avons trouvée efficace.
La Elite Series 2 ne surprend pas par ses formes, calquées sur celles de la manette Xbox One S et finalement très proches de celles de la Elite d’origine. Néanmoins, ce modèle marque sa différence par la présence d’un nouveau grip recouvrant désormais l’ensemble de la poignée, dessus comme dessous. Et si on espère que cette texture sera plus résistante que son ainée, dont la mauvaise réputation ternissait l’image toute entière, niveau sensations le résultat est plutôt agréable et permet d’éviter que la manette ne “colle” à la peau avec la sudation. Par contre, nous constatons que l’accroche des mains n’est pas supérieure à celle d’une manette sans grip, One S ou Elite. Les poignées auraient même un peu tendance à glisser, ce qui d’un côté apporte une mobilité bénéfique aux mains, mais d’un autre côté peut être déstabilisant.
Pourtant, la Elite 2 améliore la préhension grâce à une révision de ses palettes, lesquelles ont bénéficié d’une réduction assez conséquente de leur taille laissant plus de place aux doigts pour se placer sur les poignées et limitant les risques d’appui par erreur. Avec une pression nécessaire au déclenchement parfaitement dosée et un placement réellement efficace, ces palettes sont donc de très loin les plus réussies du marché. Et puis, pour ceux qui ne supportent absolument pas ce type de fonctions additionnelles, il reste toujours la possibilité de les enlever, une par une et à la volée, un emplacement de rangement étant bien évidemment prévu dans la coque.
A l’arrière de la manette, on trouve une paire de boutons de tranche et une paire de gâchettes, tous avec une forme et une position identiques à ceux de la manette Xbox One S. Il y a néanmoins une différence subtile de rendu, avec des boutons de tranche plus stables dans leur logement et à peine plus secs, quand les palettes bénéficient d’un très léger gain de tension au niveau du ressort. Une différence globalement très subtile et qui demande de l’attention pour être décelée et appréciée, la sensation étant à peu près la même qu’avec les contrôleurs d’origine. Mais bien évidemment, cette Elite 2 profite du réglage de profondeur de la course des palettes, avec cette fois trois niveaux à sélectionner indépendamment pour chaque côté.
En position haute, la gâchette est totalement libre et propose un angle de rotation identique à celui d’une manette Xbox One S, de l’ordre de vingt degrés. Mais avec l’augmentation de la tension, on y gagne en précision dans les jeux qui ne demandent pas forcément un appui total, comme en course par exemple. La position intermédiaire divise cet angle par deux et permet un retour plus rapide en position initiale, tout en gardant le rendu d’une gâchette. La troisième position limite pratiquement la course à celle d’une touche de tranche. On se retrouve alors avec le comportement d’un bouton, sec et au retour quasiment immédiat, idéal pour le tir en rafale. Trois positions pour trois utilisations bien particulières, mais qu’il faut toujours coupler à un réglage logiciel pour éviter que la courbe physique et celle des valeurs numériques ne soient en contradiction.
Les boutons d’action de la Elite 2 sont peut être le seul point de regret que nous ayons rencontré. Non pas qu’ils soient moins bons que ceux des modèles précédents, mais ils ne sont pas non plus meilleurs. Toujours aussi profonds, ils sont loin d’égaler en réponse et en retour ceux d’une Razer Wolverine ou d’une Thrustmaster eSwap, avec en plus une pression de déclenchement que nous trouvons un poil élevée. Mais si la cadence d’appui maximale n’est pas des plus rapides, ces touches restent agréables à utiliser avec une forme, une taille et un espacement qui s’adaptent à tous les types de jeu.
Côté croix directionnelle, on retrouve le chapeau amovible magnétique qui laisse le choix entre un plateau circulaire marqué de facettes et une véritable croix. Déjà, on apprécie que les deux modèles soient inclus dans la boîte. Ensuite, on applaudit l’amélioration du mécanisme qui, dans les deux cas, propose des directions plus finement marquées, dénuées de flou comme celui qu’on peut reprocher aux autres modèles de manettes de Microsoft. En clair, la croix directionnelle gagne fortement en précision, sans perdre en confort, pour devenir un de nos modèles préférés que ce soit pour se balader dans des menus, exécuter des quarts de cercle ou enchaîner les sauts d’une plateforme à l’autre.
Autre amélioration de taille, les sticks analogiques deviennent réglables en tension grâce à un sélecteur à trois positions au niveau de l’axe du stick. Pourtant, ne vous attendez pas rencontrer une résistance incroyable, la différence entre le premier et le troisième cran étant des plus subtiles. Il faut donc jouer pour véritablement ressentir l’effet direct sur la vitesse des mouvements ou la précision, et ainsi faire son choix. On regrettera simplement de ne pas voir ici de réglage de l’angle d’action des sticks comme on a pu le rencontrer avec la Nacon Revolution Ultimate, laquelle proposait simplement différentes bagues à poser autour de l’axe.
Pour les chapeaux de sticks, Microsoft a légèrement revu sa proposition. On retrouve bien les deux classiques, identiques à ceux des One S et montés d’origine, mais désormais un seul modèle supplémentaire avec tige longue, et un seul avec dôme convexe. Pour compléter l’offre, la boîte contient deux chapeaux concaves, en caoutchouc lisse, qui ne sont pas sans rappeler ceux de la DualShock 4 de Sony. A nos yeux, ce pack de chapeaux de sticks est beaucoup plus intéressant que le précédent, offrant des sensations moins excentriques. Et pour les possesseurs de la première Elite, sachez que les chapeaux ne sont malheureusement pas transférables d’un modèle à l’autre, Microsoft ayant légèrement changé son système de fixation.
La connexion de la Xbox Elite Series 2 est multiple. Filaire, en connexion sans-fil propriétaire sur Xbox One ou avec le dongle pour PC (vendu séparément), mais désormais aussi en Bluetooth, cette dernière possibilité étant un des gros manques de la première Elite. Il est donc possible de jouer sans cordon sous Windows, Mac OS, Linux ou Android, sans passer par l’achat du dongle optionnel. Attention tout de même aux limitations de cette fonction qui a tendance à dérailler dès qu’on utilise plusieurs manettes Xbox One simultanément, les problèmes apparaissant en général à partir de trois, mais étant possibles dès la seconde manette.
Enfin, on note que la Elite 2 passe de deux à trois profils intégrés, sélectionnables par simple pression d’un bouton en façade et réglables depuis, au choix, un logiciel Windows ou Xbox One. Quant aux réglages disponibles, ils sont toujours aussi complets, avec même quelques améliorations. On trouve par exemple la possibilité d’ajouter une fonction Shift à n’importe quelle touche ce qui, par combinaison, double quasiment la quantités de fonctions attribuables. Ainsi, chaque touche possède une fonction de base, et une fonction avec Shift enclenché. Pour le reste, on apprécie l’ergonomie générale qui donne accès à une liste de profils personnels, attribuables facilement aux mémoires internes, et contenant entre autre des courbes de sticks et gâchettes, des zones mortes, un remappage complet de la manette et un réglage des vibrations et de la luminosité. A noter d’ailleurs que la Elite 2 propose toujours quatre moteurs de vibrations, un par gâchette et un par poignée, et autant de réglages indépendants dans sa mémoire. Et évidemment, tout profil intégré à la mémoire peut être transporté sur n’importe quelle plateforme, qu’elle ait ou non le logiciel pour accessoires Xbox d’installé.
Pour conclure, malgré un poids relativement élevé, correspondant à celui d’une Elite avec kit batterie, la Elite Series 2 reste un modèle de confort, de précision et de performance en jeu. Nous apprécions particulièrement les nombreuses améliorations qui, mises bout à bout, en font une manette bien différente de sa prédécesseure, avec une compatibilité et un confort d’utilisation largement améliorés, des contrôles qui progressent dans le bon sens, et un support logiciel toujours aussi agréable à utiliser malgré la relative profondeur des fonctions qu’il offre. Aussi, si avec un tarif de 179€ à son lancement, la Xbox Elite Series 2 est bien une manette premium de première catégorie, du genre qu’on trouvera forcément trop chère, il s’agit clairement du contrôleur qui mérite le plus un tel effort financier. Car oui sa finition, ses fonctions, ses accessoires et son ergonomie la placent largement au dessus du lot. Du coup, à l’heure d’écrire ces lignes, il apparaît clair que nous sommes face à la meilleure manette qui soit, toutes catégories et plateformes confondues.
Conclusion
Points forts
- Un modèle maniable et pourtant très confortable
- La superbe finition avec un nouveau grip agréable
- Les palettes améliorées, plus accessibles et moins gênantes
- Des gâchettes à peine remodelées qui font vraiment la différence
- Le lock avec trois positions pertinentes
- Une gamme de chapeaux de sticks vraiment intéressante
- On apprécie beaucoup la croix directionnelle à la fois douce et précise
- La batterie et le bluetooth …. ENFIN
- Un support de charge et une coque super bien pensés
- Un logiciel simple, disponible sur One et Windows 10
Points faibles
- Les boutons de façade manquent un peu de ressort
Note de la rédaction
La Xbox Elite Series 2 corrige tous les défauts de la première Elite et apporte même quelques améliorations inattendues. Toujours aussi confortable et efficace, la manette brille par sa finition, l’utilité bienvenue de ses accessoires et sa compatibilité désormais étendue grâce à l’arrivée du bluetooth en plus des modes sans fil propriétaire et filaire. Sans équivalent sur le marché à l’heure actuelle, cette “Elite 2” se place donc en référence absolue de cette génération, toutes machines confondues, bien au dessus des autres modèles classiques ou premium que nous avons eus entre les mains.