Un excellent niveau de fabrication

Difficile pour ce H3 de renier sa filiation avec les Sennheiser GSP 350 et GSP 370 que nous avions testé à l’époque et qui, à l’exception de quelques défauts de confort, nous avaient clairement satisfaits. Mais le casque gaming d’Epos est loin d’être une simple mise à jour de ces deux modèles. Certes, le design nous semble familier, mais la construction même du casque reste assez différente. Ainsi, la rotule des oreillettes troque son système à boule pour une gestion via deux axes, l’un horizontal et l’autre vertical à l’instar de ce que propose le Sennheiser GSP 670, pour une souplesse de près de 40° par axe. Côté arceau, Epos nous propose ici un modèle simple, relativement souple, et dénué de réglage de pression. Seule la taille reste réglable grâce à deux glissières métalliques crantées, pour une adaptation à la plupart des tailles de crâne, l’ouverture maximale étant même trop grande pour les têtes les plus grandes et les plus chevelues que nous avons pu essayer. Quant aux enfants, ils pourront en profiter à partir de 7 ans environ.

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Surtout, le rembourrage de cet arceau se montre assez inédit, avec un creux au centre, là où en général l’épaisseur est la plus grande. C’est que les équipes d'Epos ont le sens du détail, particulièrement pour ce qui est du confort. En effet, ce “trou” au centre permet simplement de déporter la charge du casque de quelques centimètres, à droite et à gauche, et ainsi de partager le poids sur deux points plutôt qu’un seul. Et ça fonctionne très bien. Avec un total de seulement 280 grammes, le H3 n’est pas particulièrement lourd, mais avec ce système, il se fait rapidement oublier.

Et puis contrairement au GSP 350, la pression sur les oreilles reste limitée. Certes, le casque gamer conserve sa tenue ferme, mais il est surtout beaucoup plus agréable à porter que ses aînés. Ici, même après plusieurs heures de jeu, pas besoin de le replacer, ou de faire des pauses pour cause de migraine. Les porteurs de lunettes apprécieront l’épaisseur conséquente des mousses d’oreillettes, lesquelles se doublent de similicuir sur les côtés et de tissu plus aéré au contact des oreilles. Un compromis qui évite l’excès de chaleur tout en conservant une isolation phonique correcte pour ce casque circum-aural. Sur ce dernier point, le H3 se place dans la moyenne, ni très isolant ni très aéré, idéal pour jouer au calme chez soi sans que le monde autour soit dérangé, mais un peu insuffisant pour les lieux les plus bruyants.

Dans tous les cas, le H3 jouit d’une esthétique réussie et d’une finition exemplaire, comme Epos et Sennheiser nous y ont habitué depuis des années. Les matériaux sont beaux, les textures sont agréables, et l'ensemble respire la solidité et la durabilité. Le casque supporte d’ailleurs bien les torsions, sans bruit de craquement ni de grincement, et revient parfaitement en place une fois les vilaines manipulations effectuées. Du beau matos, donc.

Un casque gaming filaire pour PC, PS5, Xbox Series et Switch, mais sans support logiciel

Livré avec deux câbles amovibles, l’un de 1m20 terminant en mini-jack 4 pôles et l’autre de 2m avec deux mini-jack 3 pôles, le H3 se connecte en analogique à de nombreuses sources. PC portables ou fixes, manettes PS4, PS5, Xbox One ou Xbox Series, Nintendo Switch, tablettes ou certains smartphones, il profite de cette connectique universelle pour récupérer un signal stéréo dont la qualité dépend évidemment de la source et de l’interface.

Le H3 possède en outre un volume sur le côté droit, intégré à l’oreillette, sous la forme d’une molette. Il s’agit là encore d’un volume analogique, qui n’agit pas sur l’OS du PC ou de la console, mais uniquement sur le son du casque. Comme pour le GSP 670, nous notons ce qui semble être un choix des ingénieurs d’Epos, à savoir l’impossibilité de mettre le volume à zéro via cette molette. Même tournée à fond, cette molette laisse donc un fond sonore non négligeable, que seul un mute au niveau de l’OS peut véritablement éliminer. Etrange tout de même.

Nous apprécions en tout cas que cette molette soit plutôt discrète, suffisamment protégée pour éviter les actions involontaires lors des manipulations, mais aussi suffisamment accessible et identifiable pour être rapidement utilisée. Notons quand même le choix technique de mettre un potentiomètre exponentiel derrière cette molette, de telle sorte que les 20 premiers degrés de rotation atténuent fortement le volume, alors que les 170 degrés suivants se montrent de moins en moins actifs. De notre point de vue, une action linéaire aurait été plus efficace, même si l’impact sur l’utilisation reste très léger.

Évidemment (ou malheureusement), Epos ne fournit aucun logiciel pour accompagner son casque, celui-ci n’étant pas identifiable par l’ordinateur via sa connectique. Point d’égaliseur, d’atténuation active, de surround maison … Reste que le casque gaming est tout naturellement compatible avec les solutions de 7.1 virtuel sur PC et consoles, de même qu’avec les moteurs 3D audio et la gestion binaurale du son proposée par les PS5 et Xbox Series. Et avec ses qualités audio, il s'en sort plutôt bien quand le surround est activé.

Une sonorité exemplaire pour vos oreilles

S’il est bien un point sur lequel le H3 nous a vraiment (mais alors vraiment) épaté, c’est bien sur la qualité de sa reproduction sonore. Très légèrement généreux du côté des graves, il n’en garde pas moins une image sonore respectueuse de la source, très ouverte, très précise, proche de ce que l’on retrouve sur des casques typés studio comme le DT 770 Pro. Le bonheur, c’est qu’il conserve cette précision quel que soit le volume sonore envoyé, sans saturer, sans voir ses médiums prendre le devant ni ses aigus devenir agressif.

Les médiums justement, sont ici bien présents, sans excès, avec une netteté inhabituelle sur cette catégorie de produit. Coups de feu, caisses claires et voix sortent bien du mix, même lorsque le signal est chargé sur l’ensemble du spectre. Pas de gras dans le bas médium, pas d’imprécisions, pas de pic désagréable dans le haut médium, et pourtant le signal n’est absolument pas creusé comme c’est généralement le cas chez les casques qui veulent éviter l’agressivité.

Les aigus sont aussi joliment reproduits, avec un creux et une bosse caractéristique des casques en “W”, façon DT 770 Pro justement. Le signal est précis, jusque dans les plus hautes fréquences. Bon, on plissera un peu les yeux devant le pompeux 30kHz annoncé par Epos, en se consolant de voir que la reproduction est excellente jusqu’à 20kHz, là encore sans distorsion sous la pression du volume. A l’opposé du spectre, les graves ne bavent pas, ne manquent pas de dynamique ni de précision. Un vrai délice à l’heure de regarder un film ou de jouer à un jeu d’action, alors que la sonorité se montre spectaculaire et vrombissante à souhaits, mais un plaisir aussi quand il s’agit de jouer la subtilité, pour de l’écoute musicale par exemple. Et surtout, pas la moindre vibration désagréable du casque, pas la moindre défaillance audible. Du grand art qu’on aimerait voir plus souvent dans le monde du gaming.

Un micro efficace à défaut d’être naturel

Tout est dit dans le titre du paragraphe. Côté micro nous avons droit à une sonorité un peu métallique, dénuée de graves et de hautes fréquences, qui enlève une part de naturel à la voix. Reste que la captation est claire, propre, plutôt bien protégée des bruits ambiants malgré l’absence d’atténuation dynamique, avec une belle capacité à encaisser les nuances. La voix est parfaitement intelligible à faible volume et la saturation est bien contenue quand on monte le ton, même jusqu’à crier un peu.

Ca convient parfaitement pour du chat et ça passe crème en streaming après un petit coup d’égalisation logicielle. Notez tout de même l’absence de retour du micro dans le casque, partiellement compensée par le fait qu’on s’entende un peu à travers les oreillettes. Rien de bien inhabituel pour un casque gaming analogique. L’utilisation du microphone est en tout cas simplissime, avec un mute quand on relève la tige du micro et un flexible pour placer la capsule à loisir, proche ou loin de la bouche.

Une nouvelle référence est née

De toute évidence, ce H3 ne nous laisse pas indifférent, en corrigeant la plupart des défauts de ses prédécesseurs et en nous offrant une expérience de très haut niveau. Le confort est excellent grâce à un poids mesuré, des appuis équilibrés sur le crâne et une pression ferme mais bien contrôlée au niveau des oreilles. Nous apprécions aussi la douceur des oreillettes, leur position très adaptable, et l’isolation assez élevée qu’elles procurent.

Mais là où ce casque gamer nous impressionne le plus, c’est sur la qualité du son qu’il procure. Bien équilibré, avec juste ce qu’il faut de graves en plus pour le côté spectaculaire, il excelle sur l’ensemble du spectre sonore, quel que soit le volume. Ça sonne, c’est très agréable en jeu comme en film ou en écoute musicale, c’est bien dosé à tous les niveaux, et on accepte du coup très facilement l’absence de support logiciel ou d’égalisation. Côté micro, ce n'est pas mal non plus même si les GSP 370 et 670 font un peu mieux. Au final, avec un prix de lancement de 119€, ce H3 se place tout en haut de la liste de nos références de modèles filaires à utiliser sur PC et consoles. Si vous avez le budget, il n’y a pas à hésiter. Et pour le futur, gardez un oeil sur la marque Epos. Il semblerait que nous soyons face à une équipe qui a bien compris les besoins des joueurs.

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Conclusion