Le casque sans fil officiel des Xbox Series, modèle à l’apparence classique, capable de se connecter directement à votre console, profitant d’une connexion Bluetooth pour élargir sa compatibilité. Entre bonnes idées et petites erreurs de jeunesse, ce modèle se positionne-t-il comme une référence ?
Nous aurions pu dire, au déballage, que l’on se trouvait face à un casque fabriqué chez Razer tant les similitudes avec ce que propose la marque californienne sont nombreuses : une certaine sobriété dans le design, de grandes zones plates noires soulignées d’un peu de vert, et des éléments épais qui appellent une certaine idée du confort. Pourtant, c’est bien Microsoft qui est à l’origine de ce Xbox Wireless Headset, dont l’inspiration se retrouve aussi du côté du Surface Headphones 2, notamment pour ce qui est du fonctionnement des oreillettes rotatives, la bonne idée d'ores et déjà emblématique de ce casque.
Spécifications | |
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Compatibilité | Xbox One, Xbox Series, Windows, MacOs, smartphones et tablettes |
Transducteurs | 2x40 mm |
Réponse en fréquence | 20 Hz – 20 kHz- |
Impédance | 32 Ohms |
Sensibilité | N.C |
Type microphone | 1 x Omnidirectionnel |
Atténuation bruit micro | Non |
Zones éclairées | Non |
Rendu 7.1 / 3D | Non |
Poids | 312 grammes sans câble |
Connexions disponibles | Sans fil propriétaire Xbox, Bluetooth 4.2 |
Pratique, mais avec quelques ratés
En effet, ce qui ressort de nos premières heures avec le casque, c’est son côté pratique et sa simplicité d’utilisation une fois sur la tête. Là où bien d’autres modèles s’efforcent de donner une certaine ergonomie à un ensemble de boutons, le casque de Microsoft base principalement son fonctionnement autour de deux grandes molettes, positionnées chacune sur la partie extérieure des oreillettes, l’une gérant le volume du casque et l’autre la balance entre la source Bluetooth et le sans-fil propriétaire. Rien de plus facile à prendre en main, le réglage se faisant très naturellement dès les premières minutes d’utilisation et ces deux molettes offrant une grande précision de par leur diamètre comme par leur résistance. Nous apprécions aussi leur rapidité pour aller aux valeurs maximales ou minimales si nécessaire. Ajoutons que côté balance, un petit cran physique nous informe du point d’équilibre entre les deux sources. Dans l’ensemble c’est donc rudement efficace.
Deux autres contrôles s’ajoutent au casque sous la forme de boutons : sur la tige du micro un bouton plat de 8 millimètres de long permet de muter le son de la voix, et derrière cette tige un bouton haut et fin assure l’allumage du casque et la gestion des connexions. Là encore, nous félicitons Microsoft pour la différenciation des interrupteurs par leur forme et par leur positionnement, évitant ainsi tout risque de déclenchement de la mauvaise fonction. En clair, on s’y retrouve très vite et les commandes du casque se montrent parfaitement efficaces et simples d'utilisation pour tous, même dans le cas d’une connexion double.
Car oui, le Wireless Headset peut se connecter simultanément à deux sources, l’une en Bluetooth et l’autre directement à votre console. Dans les deux cas, c’est le Bluetooth 4.2 qui est utilisé, mais avec deux protocoles de communication différents, l’un en standard et l’autre avec une technologie propre à la Xbox Series ou la Xbox One. Cette double connexion est intéressante pour utiliser simultanément sa console et un smartphone par exemple, et ainsi rester en contact téléphonique comme en audio/visio conférence via d’autres applications que celles de la Xbox. Par contre, elle pose actuellement quelques problèmes si vous voulez simplement écouter de la musique au casque en Bluetooth, sans utiliser la console, l’allumage du casque déclenchant automatiquement celui de la console pour peu qu’elle soit à portée.
Ensuite, nous regrettons que le Bluetooth 5.0 ne soit pas de la partie, la portée du casque se limitant à 7-8 mètres et la latence entre l’image et le son étant mesurable à près de 200 millisecondes. Ce n’est pas énorme et injouable, mais ça se ressent dans certaines situations. Nous notons aussi ce qui pourrait s’apparenter à un bug de jeunesse, à savoir le fait que l’utilisation du casque ne coupe pas la sortie son HDMI automatiquement, et qu’il faut donc passer par les réglages de la console ou couper manuellement le son de la télévision à chaque utilisation. Enfin, il faudra bien penser à charger le casque en fin de journée, son autonomie atteignant difficilement les 15 heures promises, sachant qu’aucun fonctionnement en passif n’est prévu, le Wireless Headset étant dépourvu de prise mini-jack ou d’adaptateur compatible sur son port USB-C. C’est donc une somme de petits détails qui, mis bout à bout, ternissent un peu l’excellente première impression que nous avions. Il n’empêche qu’au global et pour un utilisateur principalement Xbox (et donc pile dans la cible du casque), l’ergonomie reste très bonne et l’utilisation au quotidien très agréable.
Finition et confort au rendez-vous
Le Xbox Wireless Headset est dessiné autour d’un arceau métallique rigide simple, doublé d’une mousse assez épaisse avec finition similicuir, et caréné en plastique sur le dessus. Les tiges d’oreillettes glissent (un peu difficilement) à l’intérieur de l’arceau pour faire varier la taille du casque, lequel s’adapte très volontiers aux grandes têtes, mais un peu moins aux plus petites. Pour ces derniers, c’est principalement la différence de hauteur entre les oreillettes et l’arceau qui se montre toujours trop grande, laissant trop d’appui sur les oreilles et trop peu sur le haut du crâne. Pour les autres, l’équilibre est très réussi, avec un casque qui se laisse facilement oublier malgré un poids légèrement au-dessus de 300 grammes.
Les porteurs de lunettes apprécieront l’épaisseur des mousses d’oreillettes, de plus d’un centimètre, qui procurent une bonne sensation de confort et compensent parfaitement la tenue ferme du casque. Le Xbox Wireless Headset tient bien en place, serre suffisamment pour offrir une bonne stabilité même lorsqu’on est en mouvement, mais reste très agréable à porter, avec tout de même un bémol pour le manque d’aération. Il sera forcément difficile de porter le casque en été, et Microsoft ne semble pas avoir prévu de finition tissu pour ses oreillettes pour le moment. Le bon côté de ce design fermé, c’est qu’il assure bien son rôle en isolation des bruits extérieurs, sans même avoir besoin d’utiliser le moindre support logiciel.
La finition du casque est excellente, avec un plastique mat qualitatif qui ne se laisse pas facilement salir par des empreintes digitales. Microsoft a réduit les vis apparentes à leur strict minimum : 2 par glissière d’oreillette. Les différents matériaux utilisés semblent de bonne facture et le casque ne souffre ni de grincements, ni de craquements lors de manipulations. Même écarté à l’extrême, le ressort de l’arceau revient bien place, sans avoir montré la moindre faiblesse. C’est très encourageant pour la durée de vie de l’accessoire. Attention tout de même aux molettes des oreillettes qui, sans véritablement montrer de faiblesse, risquent de devenir le point à risque du casque si vous tirez dessus sans y faire attention.
Le royaume des bas médiums
A l’écoute, le casque de Microsoft est malheureusement loin d’être parfait. Beaucoup de bas-médiums, une impression de graves très présents mais mal définis, des haut-médiums brouillons et en retrait, et des aigus qui peinent à s’exprimer avec clarté. L’égalisation par défaut est donc franchement décevante, manquant de véritables graves sous les 80 Hz, avec une bosse sur les médiums et un grand creux autour de 6kHz. Ca reste acceptable en jeu, où les vrombissements de moteurs, les explosions, pourront s’exprimer avec force et créer une ambiance assez cloisonnée, alors que les voix resteront parfaitement audibles, mais l’ensemble manque de précision dès que l’on monte le volume et devient désagréable à la longue.
L’écoute musicale est encore moins satisfaisante. Les percussions sont étouffées, les voix peuvent se montrer un peu agressives et tout semble étouffant. Au final, le manque d’air, de précision, de distinction entre les fréquences est évident, et le casque devient fatiguant dès que l’on atteint les trois quarts du volume nominal. Surtout que le Xbox Wireless Headset sait fournir un volume très (trop) élevé, au point que des vibrations se ressentent physiquement au niveau des oreillettes, et donc des lobes d’oreilles. Un peu inquiétant pour les tympans.
L’application Accessoires Xbox propose un égaliseur qui permet de rattraper un peu cette bosse des médiums et de réduire l’impression basseuse. Par contre, ne vous attendez pas à obtenir un son aussi précis que désiré, même après avoir vraiment creusé certaines fréquences, les bandes de l’égaliseur annonçant un peu pompeusement un -12dB par bande que l’on ne ressent pas à l’écoute. Et difficile de compter sur les presets d’égalisation Jeu (plat), Film, Graves, Musique, Parole, proposés par la console et qui nous semblent plutôt caricaturaux. Ajoutez aussi une certaine incohérence au niveau des bandes de l’égaliseur, au nombre de 5, de 125Hz à 8kHz, plus une option “Amplification des basses” qui semble évoluer autour des 80-100 Hz. Pas de quoi être vraiment précis, ni même de travailler sur les aigus, au-delà de 12kHz.
Malheureusement, la promesse du son 3D dépend aussi beaucoup de la capacité du casque à jouer sur ces fréquences élevées. Ainsi, le Windows Sonic pour casque, à activer dans les paramètres de la console, ne fait que brouiller encore le signal audio avec une perte supplémentaire de précision dans les aigus et des fréquences basses qui deviennent un peu floues. Quant aux Dolby Atmos et DTS Headphone:X, ils ne sont accessibles que via l’ajout d’une application, avec paiement à la charge du joueur une fois passé l’essai gratuit, sans que le résultat ne soit particulièrement réussi avec ce casque. Bref, passez votre chemin sur le surround, le mode stéréo étant celui qui vous apportera le meilleur rendu.
Un micro perfectible mais correct
Le micro est sur une tige flexible de 4 centimètres, suivie d’une partie fixe contenant la cellule du micro. Au bout de cet élément, un simple trou d’un millimètre donne accès à la membrane du microphone, à une dizaine de centimètres du centre de la bouche. La partie flexible est suffisamment souple pour que, en cas de non-utilisation du micro, vous puissiez placer la tige directement contre l’oreillette. Une alternative intéressante aux micros rotatifs, rétractables ou amovibles. Notez enfin que le micro ajoute une petite lumière blanche lorsqu’il est activée, avec une intensité réglable dans l’interface et même la possibilité de l’éteindre.
Après avoir placé le trou dans l’axe de la bouche pour éviter d’avoir une sonorité trop étouffée, on obtient une sonorité correcte pour la voix, un peu caverneuse, avec une captation assez élevée des bruits ambiants puisque nous sommes en présence d’un modèle omnidirectionnel. D’ailleurs, le micro est sensible et semble être couplé avec un compresseur. En effet, les variations de volume de la voix sont lissées de telle sorte qu’une parole normale sera entendue au même volume qu’un phrasé plus fort. L’intérêt c’est que l’on peut changer de ton sans risquer de saturation ou des nuances trop élevées, avec pour défaut que la voix semble un peu plus monotone qu’à l’accoutumée. Encore une fois, malgré cet effet la qualité reste moyenne, avec même un peu de souffle pour briser les moments de silence, ce qui ne conviendra pas vraiment à la pratique du streaming. Mais pour du chat vocal, ça suffit amplement.
Microsoft ajoute aussi quelques outils pour parfaire la retransmission de la voix avec notamment un gate réglable à 4 niveaux (désactivé, faible, moyen et fort) pour couper les sons extérieurs quand vous ne parlez pas , et un retour direct de la voix dans le casque pour bien s’entendre. Petit souci du premier, assez habituel avec les gate : il faut bien démarrer ses phrases avec volume pour ne pas les voir coupées par l’effet, le niveau de seuil et le temps de réponse étant particulièrement piégeux. Quant au retour de voix, il aurait mérité un niveau de volume un peu plus prononcé pour donner un effet plus naturel. Notez enfin que l’application qui gère tout cela souffre à l’heure de ce test de quelques soucis de traduction. L’explication du fonctionnement du gate est pour le moment incompréhensible, alors que plusieurs erreurs de texte plombent les explications des autres fonctions.
= Un micro-casque en demi-teinte
Finalement, le Casque Sans-Fil Xbox déçoit plus qu’il ne nous ravit. Dans l’ensemble, son design est réussi avec des molettes de gestion du volume très agréables à utiliser, alors que son système d’arceau le place de façon très agréable sur le crâne. On apprécie aussi sa double connexion qui, malgré quelques soucis de fonctionnement que l'on espère corrigés dans le futur, réussit à proposer une utilisation simultanée de la console et d’un smartphone. Par contre, le casque échoue à proposer une sonorité agréable, équilibrée, ses aigus étant étouffés par des médiums et des graves trop présents et trop brouillons, que l’égalisation de son application ne suffit pas à corriger. Son design fermé joue en plus en sa défaveur en cloisonnant trop les oreilles et en ne laissant pas assez passer d’air pour l’aération. Microsoft progresse par rapport à la génération précédente, avec de bonnes idées de design, mais sa réalisation se rate principalement sur l’essentiel : la qualité sonore. Un conseil : même si le prix se montre particulièrement compétitif au regard des fonctions du casque, mieux vaut privilégier un modèle filaire ou dénué de double connexion, mais avec une sonorité moins agressive. Vos oreilles vous remercieront.
Conclusion
Points forts
- Un casque sobre, élégant, bien fabriqué
- Les molettes de réglage sont très pratiques
- Les boutons sont bien différenciés
- Une tige de micro innovante
- La double connexion Bluetooth + propriétaire
Points faibles
- Trop de médiums et de graves, des aigus mal définis
- Pas d’entrée/sortie analogique
- Vibrations avec certaines fréquences graves
- Le casque tient chaud
- Une connexion Bluetooth en 4.2, avec de la latence et quelques ratés
- Le casque allume obligatoirement la console quand on l‘allume, et inversement
- Une interface logicielle peu convaincante, sur Xbox comme sur PC
Note de la rédaction
On attendait évidemment que le casque officiel se place en référence de la console, il n’en est rien. Sa sonorité n’est pas au niveau de ce que l’on doit attendre d’un casque, même avec un tarif contenu, et d’autres petits défauts à tous les niveaux ternissent l’expérience utilisateur. Tout n’est pas à jeter cependant, et Microsoft ne manque pas d’idées pour ce qui est de l’ergonomie ou du confort d’utilisation. Mais ça ne suffit pas dans un marché où la concurrence est particulièrement forte, en filaire comme en sans-fil.