Défenseur des valeurs de la France pour certains, résurrection du fascisme pour d'autres, Martin Tyler/Bonapartiste/Légitimistes ne laissent pas indifférent sur le Fopo. Nous allons donc nous intéresser à l'émanation de la bête immonde pour certain
1) Pourrais-tu te présenter?
Question difficile, sachant que la plupart des habitués me connaissent et ont déjà leur opinion, et comme je pense qu’il est difficile de changer d’avis les hommes, il me semble assez inutile de me présenter.
Mais s’il faut vraiment en dire un peu sur moi, je suis donc anciennement MartinTyler/Skysports, et récemment Bonapartism/Légitimiste à cause de quelques dérapages incontrôlés, mais surtout des modérateurs zélés du forum Actu. J’habite en Ile de France, j’ai la vingtaine et je me cherche encore tant sur le plan professionnel que politique.
2) Comment et pourquoi en es tu venu à défendre les idées que tu actuellement?
Contrairement à ce qu’on peut croire, et même à ce que je peux affirmer pour me définir, je ne me considère pas moi-même comme étant porteur d’une idéologie bien précise, à laquelle je pourrais m’y rattacher. Je trouve mon inspiration dans beaucoup de courants, parfois contradictoires d’ailleurs. Et plus le temps passe, plus j’ai du mal à me définir sur l’échiquier politique et idéologique. Mais comme il faut que l’on vous range dans une case, autant s’y ranger soi-même, ça reste plus précis. Il est tout à fait humain que de coller des mots, des étiquettes à une réalité, une perception du monde, mais également à des hommes et des idées. Ce que feront d’autres pour moi.
Le mot qui pourrait le mieux me définir est pour le moment celui de réactionnaire. Attention, ce mot est à prendre dans le premier sens du terme, à savoir celui d’un homme en réaction face au monde et qui rejette l’évolution qu’il constate, le sens que prend le monde moderne. C’est ce rejet des idéologies qui me définit sans doute, au-delà même du bagage réactionnaire (dans le sens du retour au passé) que je découvrirais après. Je me définis moi-même par les idéologies que je rejette, non par celles que j’embrasse. Je pourrais également me définir comme Gaulliste, c’est-à-dire attaché à la souveraineté de la France et à une certaine vision de celle-ci.
C’est également ma perception et l’expérience personnelle plus que la découverte d’un auteur, d’un dogme, d’une idéologie qui m’ont amené à défendre les positions qui sont les miennes aujourd’hui. L’idéologie, la lecture, et le débat politique ne seront que la théorisation et le vernis me permettant de mieux exprimer cette perception du monde.
Je vais tenter ci-dessous d’expliquer chronologiquement (et brièvement) ce qui m’a amené ici aujourd’hui. Bien évidemment, comme tout regard sur le passé, ces explications seront biaisées puisque je donne une certaine cohérence à des évolutions qui ne l’étaient pas au moment même où elles intervenaient dans ma vie.
Sur le plan chronologique, je suis passé par la gauche dans ma jeunesse, dû à des origines familiales d’une part, et à un « formatage » au sein de l’Education Nationale d’autre part. Mais déjà à l’époque, lorsque je comparais ma scolarité dans mon pays d’origine, et ma scolarité en France, je constatais des choses qui me paraissaient ubuesques, comme par exemple l’absence d’autorité et de discipline de la part des professeurs en France, un laxisme envers les élèves, des classes avec des élèves tous issus de culture complétement différentes. Je n’oublierais jamais les cours de français en Seconde où les élèves d’une certaine origine se moquaient complètement de l’enseignement de leur langue. Bien évidemment, maintenant avec le recul et ma manière de percevoir le monde, tout cela fait sens, mais à l’époque, j’assistais à un choc culturel que je ne pouvais théoriser entre une éducation stricte, disciplinée et rigoureuse (qui avait aussi ses lacunes en terme de pédagogie et de moyens, mais qui avait au moins les bases nécessaires pour assurer la transmission), et une éducation où l’élève devient le maître de son propre enseignement. Après avoir découvert la querelle entre « pédagogistes » et « républicains » au sein de l’Education Nationale, je comprenais mieux ce qui se passait, et les batailles idéologiques en cours.
Mes premiers engagements furent à ce moment-là, avec les manifestations contre la loi Fillon et la réforme du baccalauréat, que je ne regrette pas. Durant ces manifestations j’ai également pu rencontrer les casseurs de banlieue, source aujourd’hui de nombreux fantasmes d’extrême-droite (ndlr) mais dont les coups et blessures étaient bien réels. Par la suite j’ai également participé aux manifestations contre le CPE l’année d’après, chose que je regrette pour le coup. D’ailleurs j’ai constaté, d’une part que notre professeur d’histoire nous avait follement encouragés à manifester, et que d’autre part, les élèves d’origine musulmane ne participaient pas du tout aux manifestations. Avec le regard que j’ai de la société aujourd’hui, cela me parait là aussi tout à fait logique.
L’autre choc vint plus tard, avec mes fréquentations, entre un cercle d’amis majoritairement musulman et conservateur, et l’arrivée à l’université et la découverte de Paris et des étudiants bobos. J’ai tout de suite senti une fracture entre ces deux camps, et je fus tiraillé entre le plaisir que je prenais à discuter sans être jugé négativement sur des sujets de société avec mes amis musulmans (Avortement, mariage, traditions), et de l’autre l’envie de découvrir la vie parisienne, ses sorties, ses femmes et ses plaisirs.
Mais je voyais que la fracture devenait de plus en plus grande, et que sur le plan des valeurs, je devenais de plus en plus proche de mes amis musulmans. Je dois dire aussi que je suis bien plus fasciné par des hommes déterminés, cohérents et ayant une certaine droiture comme c’était leur cas face au progressisme ambiant, et que je vois la tolérance comme une faiblesse à vouloir imposer sa vision du monde. La tolérance ne fait pas une société, puisque comme dirait Saint-Augustin : « A force de tout voir on finit par tout supporter. A force de tout supporter on finit par tout tolérer. A force de tout tolérer on finit par tout accepter. A force de tout accepter on finit par tout approuver ! ». Aujourd’hui sous couvert de tolérance certains acceptent des changements qu’ils ne devraient pas accepter, et je suis persuadé que si la France était glorieuse, jamais ils ne l’auraient accepté. Tout cela traduit une grande faiblesse et une grande insécurité identitaire et idéologique de la part des « bobos ».
Pour revenir à mon cas, je découvre en parallèle Alain Soral et de ses thèses qui à l’époque ont marqué de manière sous-jacente cette période. A l’époque la réconciliation n’avait rien de farfelue à mes yeux. Mais très vite, la découverte d’Éric Zemmour lors de ses passages télévisés va me faire comprendre tout d’abord que la France ne se résumait pas à Paris, et que mon choix ne se limitait pas entre le conservatisme musulman ou le progressisme bobo. Stupide comme j’étais je croyais que tous les français étaient progressistes. C’est d’ailleurs la première impression que l’on a lorsqu’on voit la France de loin. Je passe sur les autres personnalités de l’époque qui m’ont permis d’ouvrir les yeux, et je cite Zemmour car pour le coup il a très bien théorisé ce que je sentais, notamment sur l’école et le conflit idéologique (ce dont je parlais plus haut) que je ne soupçonnais pas. Grace à lui j’ai découvert l’importance de la politique au sens Gramscien du terme.
J’ai pu alors peu à peu découvrir une autre France, attaché à sa culture et ses traditions, et qui n’a pas attendu l’Islam pour les conserver. J’ai même pu comprendre qu’au final le bobo progressiste et le conservateur musulman se sont donné la main contre le français du terroir, ce que Christophe Guilluy expliquera plus tard. Et en regardant l’histoire, j’ai compris à quel point le progressisme est en fait minoritaire, que ce soit en Occident ou ailleurs. Les gens aiment avant tout leurs racines, leurs traditions et leurs coutumes, quel qu’elles soient. Par la suite le combat contre le Mariage gay aura définitivement scellé mon sort et brisé mes accointances avec la gôgoche.
Pour en conclure sur cette présentation rapide (j’aurais pu plus détailler des points qui avec le recul me semblent passionnants, mais je pense que vous avez compris la logique), je pense sincèrement que mes prises de positions viennent surtout de mes origines et de mon passé. Quand on a connu un pays avec un patriotisme exacerbé, une fierté nationale, avec une cohésion religieuse forte, on se demande comment est-ce qu’un pays qui fait tout l’inverse peut-il tenir debout ? Or, je ne suis pas persuadé qu’il tienne encore réellement debout malheureusement. Selon moi, une civilisation ne peut tenir sans spiritualité ou religion, et une nation ne peut rien sans état. L’écroulement de la légitimité des deux institutions est pour moi un drame dont nous mesurerons les dégâts dans quelques décennies.
Bref, lorsque je regarde dans le rétroviseur, je suis très fier que d’avoir pu trouver une autre source de traditions et de valeurs que ce qui m’était prédestiné au regard de ma situation géographique, à savoir l’Islam. J’ai compris qu’il y a une autre France, qui mérite toute mon attention et mon amour. Entre nous, je suis même persuadé que les musulmans méprisent bien plus la France « boboisé » que la France fière de ce qu’elle est. On admire toujours plus un ennemi valeureux qu’un allié soumis. Mais leurs intérêts leur fait faire alliance temporaire avec eux pour le moment.
3) Comment es-tu arrivé sur le FoPo ?
A vrai dire, rien ne me prédestinait à venir ici régulièrement.
J’ai commencé comme simple lecteur du site, puis des forums, notamment des blablas au départ. Puis, lorsque j’ai découvert les autres forums, je me suis souvent rendu sur celui consacré au football, avant de m’inscrire enfin en 2010 et participer aux débats. C’est lors des présidentielles de 2012 que je me suis intéressé à la politique, et je me suis naturellement rendu sur le forum dédié à ce sujet.
4) Que penses-tu de l'ambiance et la communauté ?
Je me souviens que ma première arrivée fut un choc. Je pensais découvrir une zone de débat sur l’actualité politique entre gens de droite et de gauche, mais je suis tombé sur des personnes postant des pavés sur des sujets qui n’avaient rien à voir avec de la politique concrète, mais uniquement de l’idéologie et de la philosophie politique. Même si l’exercice semblait intéressant et les personnes cultivés, je ne voyais pas de lien concret avec la réalité que je vivais, et je n’y voyais pas grand intérêt. De plus, je voyais un paquet d’anarchistes, de libéraux et de libertaires, je ne comprenais pas comment des gens pouvaient affirmer tranquillement qu’on serait mieux sans état ou autre institution de ce genre. Ma première tentative d’intégrer le forum fut un échec, je me suis plus orienté vers le forum actu.
J’ai par la suite retenté l’aventure avec un succès relatif, puisque j’ai vu que l’intelligentsia du forum était toujours capté par les mêmes, qui s’étaient accaparés du blabla, et qui maintenaient leur domination. Cela peut paraitre trivial et accessoire, mais j’ai vite fait un parallèle avec la réalité, puisque dans la réalité également une bonne partie des français ne sont pas représentés par leurs élites. Je me suis dit qu’il fallait tenter de faire quelque chose pour inverser la tendance sur le FoPo en attendant de pouvoir le faire dans la vie réelle comme on dit (puisqu’Internet est le reflet de la réalité, les mêmes qui détiennent l’intelligentsia ici sont les mêmes qui la détiennent ailleurs).
Sur la communauté, je la juge assez hypocrite, croyant être assez avant-gardiste et éclairé, alors qu’elle n’est tout simplement pas suivie par les gens, et le forum se veut élitiste alors qu’il ne représente personne. D’ailleurs je ne suis pas le seul à le penser, bon nombre de conservateurs avec qui j’ai discuté se demandent pourquoi sont-ils si minoritaires sur le forum.
5) Quelles personnes apprécies tu/ détestes tu particulièrement ?
Il n’y a vraiment aucun intérêt à donner des noms ici. J’apprécie les gens honnêtes et cultivés qui savent m’apprendre des choses sur le monde.
6) Tu t'es présenté et tu nous as expliqué tes idées politiques mais pourrais tu présenter ta vision de la France si tu étais propulsé à la tête du pays (politique intérieure)
La première chose à faire, c’est de faire en sorte que la politique puisse retrouver son rang, et l’état également. Il faut donc pour cela sortir de l’Union Européenne et de l’Euro, afin de pouvoir être souverain et pouvoir mener la politique que nous souhaitons.
Ensuite, il y a le pratico-pratique, c’est-à-dire ce que nous devons faire immédiatement afin d’assurer la pérennité du pays. L’une des premières choses, c’est l’arrêt de l’immigration afin d’arrêter de diviser le pays sur ce sujet ô combien clivant et maintenant menaçant puisqu’il est utilisé par nos ennemis, notamment Daesh. La deuxième chose, c’est l’investissement dans notre armée afin de pouvoir maintenir notre rang et notre influence partout dans le monde.
Également, il faut réformer l’Éducation Nationale, virer les propagandistes actuels et revenir aux fondamentaux qui sont l’autorité du maitre, la volonté de transmettre et la soif de connaissance. Enfin, mettre la famille au cœur de notre civilisation, avec des réformes dédiées.
Sur le plus long terme, il faut réfléchir sur plusieurs questions : La place de la religion dans nos vies, et donc le débat sur la viabilité de la laïcité au XXIe siècle, le débat sur le concept de République, qui s’est imposé à nous mais qui porte en elle des germes parfois néfastes, surtout quand elle devient un prétexte pour s’en prendre à la France et à son identité. Ou encore la confiance que l’on peut encore avoir en nos élites, qui semblent avoir rompu avec la France depuis 1815, date à laquelle nous sommes devenus des dominés et non des dominants.
Pour plus de détails j’ai déjà posté un programme radical sur la France ici : https://www.jeuxvideo.com/jyme/forums/message/711758639
7) Même question mais pour la politique extérieure
La France doit retrouver sa singularité sur le plan international, n’en déplaise aux occidentalistes, aux atlantistes et aux autres germanophiles. Il faut que nous puissions décider souverainement avec qui nous nous allions, en signant des traités bilatéraux, et non des alliances qui semblent irréversibles. Il faut donc se débarrasser de tous les concepts fumeux que sont « le couple Franco-Allemand » ou encore « la communauté internationale » et son corollaire à savoir le droit. Tout cela en réalité n’existe pas, et le « droit international » reste un moyen pour les plus forts d’imposer leur domination sur les plus faibles. Ce n’est pas étonnant de voir les Etats-Unis comme le gendarme du monde tentant de faire respecter ce droit ainsi que la « démocratie » partout dans le monde, puisqu’il y va de ses intérêts bien sentis. Nous voyons qu’à chaque fois que l’on parle de « démocratie », il y a la main américaine derrière (Ukraine, Irak, etc. …).
C’est le même problème avec les ONG soutenues par les oligarques comme Soros qui sont en fait des agents de destruction des nations au profit de l’Empire américain, tout cela sous couvert de bons sentiments. On se souvient des tentatives de piraterie de Greenpeace en Russie ou les financements de la révolution Orange par Soros. Le jour où Greenpeace sabotera quelque chose aux Etats-Unis, vous m’appelez. Ces gens-là sont forts avec les faibles et faibles avec les forts, ça en dit long sur ce qu’ils sont.
Également, nous devons arrêter de suivre les américains dans leurs croisades au Moyen-Orient, tout cela n’a aucun intérêt. Les américains ont déstabilisés toute une région, ce qui a nourri le wahhabisme et son expansion. Je n’en ai rien à cirer de savoir comment veulent vivre les musulmans en Irak. S’ils veulent vivre sous la Charia, grand bien leur fasse, laissons-les se faire la guerre. Après tout, la guerre n’est juste qu’un moyen comme un autre de faire de la politique, et d’ailleurs nous européens nous nous sommes faits la guerre pendant 1500 ans pour dessiner nos frontières, les africains ou les orientaux peuvent très bien en faire de même.
Le but est donc de revenir à une conception westphalienne des relations entre états, basé sur la souveraineté des nations, et l’égal traitement entre états.
8) Actualité : La Grèce vient de voter non au référendum sur le plan d'aide mais Tsipras a cependant contre la volonté du peuple ratifié un plan d'aide l'obligeant à se réformer. Dans le même temps, la guerre fait toujours rage au Moyen Orient et la rivalité entre l'Occident et la Russie s'accentuer sans oublier l'émergence de l'impérialisme chinois. Quelles sont tes positions sur ces sujets d'actualité
Grèce :
Que Tsipras se couche n’a rien d’étonnant, tout cela rappelle le traité de 2005 que nous avons refusé et qui nous a été refourgué par le vote des parlementaires, ou encore les volontés de François Hollande de renégocier les traités européens juste après son élection. En réalité, ces gens-là, entre l’idéal européen et la réalité qu’elle génère, préféreront toujours l’idéal, ce sont des dogmatiques religieux voyant l’Euro et l’Union comme un Saint-Graal intouchable. C’est toute la génération des Jacques Delors et compagnie, rien ne doit arrêter la construction européenne, même la réalité ne peut rien. Toujours plus d’Europe.
D’ailleurs, quelle a été la solution proposée par François Hollande pour corriger le tir suite à la crise grecque ? Un parlement de la Zone Euro. Toujours plus, comme d’habitude. C’est la stratégie de l’engrenage de Jean Monnet, créer d’abord des problèmes pour ensuite proposer des solutions qui vont toujours dans le sens de l’intégration vers l’Union. L’Euro a été mal créée pour cette raison, provoquer des crises pour pousser l’intégration au maximum. Il devient alors évident que pour gérer une monnaie unique, il faut une fiscalité et une gestion unique, et à terme une économie unique, ce qui est de l’ordre de l’utopie.
Pour revenir sur Tsipras, il faut bien voir qu’il a commencé sa carrière dans les jeunesses trotskistes, c’est donc de base un manipulateur et un spécialiste de l’entrisme, on peut donc supposer qu’il tente de récupèrera de l’argent en promettant des réformes qu’il ne mènera pas, par manque de moyens administratifs, mais aussi parce qu’il n’a pas la majorité au sein du peuple pour les mener. Cela n’aura donc que reporté la crise à plus tard, au lieu d’apporter la solution que tout le monde attendait, à savoir un Grexit.
On peut aussi voir que le souverainisme de gauche est une farce en réalité, puisque la gauche a vraiment du mal avec le concept de Nation. Elle a adopté dans sa psyché le principe qui affirme que « la nation c’est la guerre », notion qui fût également partagée par Jean Monnet et ses semblables. Cette gauche préférera ainsi rester dans l’Union et tenter de la faire réformer ou de la faire imploser pour la reconstruire, plutôt que d’en sortir et revenir à la Nation. Ils sont intrinsèquement des internationalistes patentés.
Moyen-Orient :
Au-delà de l’ingérence occidentale dont je parlais plus haut et qui n’a aucune légitimité, il s’agit ici d’un nouveau chapitre de la guerre qui fait rage depuis 1200 ans entre sunnites et chiites, et à travers eux, entre la Turquie et l’Arabie Saoudite d’une part, l’Iran d’autre part, qui sont les trois principales forces de la région. On voit d’ailleurs que les Turcs sont très déterminés à combattre les kurdes, peuple iranien, et les Saouds virulents contre les Houthis chiites au Yémen. Par contre ils sont plus frileux lorsqu’il s’agit d’entrer en conflit direct contre Daesh, même si la Turquie a lancé récemment des raids aériens. En réalité la Turquie et l’Arabie Saoudite s’arrangent avec Daesh tant que celui-ci ne menace pas leurs intérêts, alors que l’Iran ne peut supporter une puissance sunnite à ses frontières et sur son terrain de jeu irakien. Surtout une puissance auto-proclamée califat, avec le pouvoir d’attraction qui en découle sur les musulmans du monde entier.
Le souci pour la Turquie et pour l’Arabie Saoudite, c’est qu’à terme, Daesh leur posera un gros problème s’il arrive à prendre le leadership de la représentation musulmane à travers le monde, chose que l’Arabie Saoudite, tenant du wahhabisme et de la lecture littérale du Coran, ainsi que gardien des lieux saints de l’Islam, et la Turquie, héritier du dernier Empire musulman et dont le chef d’état rêve de reconstituer l’influence, réclament chacun de leur côté. Daesh, qui a l’avantage, contrairement à la Turquie d’être de culture arabe, et contrairement aux Saouds d’être résolument anti-Occidental peut menacer ces deux pays. On pourrait alors voir émerger des ennemis de l’intérieur dans ces deux pays, ennemis qui faciliteraient la chute des frontières et la réunification des territoires islamiques.
Dernier point, qui nous amène à étudier l’histoire à long terme, c’est la victoire des forces religieuses et islamistes ainsi que leur lecture du monde contre les forces laïques, nationales et pro-occidentales au Moyen-Orient islamique. Depuis la chute de l’Empire Ottoman, il y a toujours eu une volonté de rayer de la carte les pays crées de toute pièce par les Français et les Anglais, notamment la Syrie et l’Irak. C’était le but non-avoué des Frères Musulmans et de leur idéologie panislamiste. Il faut avouer que moins de 100 ans plus tard, ils sont arrivés à leur but, même si le résultat n’est pas glorieux. Au moins ils ont réussi à imposer l’Islam comme clé de voute de toute politique dans cette région.
Cette victoire des forces religieuses se traduit également sur le plan idéologique par un basculement majeur. Nous sommes loin du temps des Ataturk, Reza Shah, Nasser et autres Bourghiba. La Révolution Islamique iranienne a remis le spirituel au cœur de la vie politique. On voit clairement qu’aujourd’hui le monde Islamique est à la recherche de ses origines, et il souffle un vent réactionnaire (dans le sens du retour au passé) dans ces pays, chacun tente de redéfinir ce qu’il est réellement. La Turquie remet en cause l’héritage kémaliste avec Erdogan, la Tunisie vote massivement pour Ennhadha, L’Egypte pour les Frères Musulmans. Quant à la Lybie, l’Irak ou la Syrie, le processus est encore plus violent. Nous sommes loin du temps de Nasser qui à la télévision se moquait de ceux qui souhaitaient remettre le voile sur les étudiantes du Caire, ou de Bourghiba qui buvait un jus d’orange durant le Ramadan en demandant au peuple tunisien de travailler durant ce mois pendant qu’il s’arrangeait avec Dieu sur le sujet.
Il faut donc prendre en compte cette Réaction Islamique face au monde moderne, et agir en conséquence, mais arrêter de bombarder ces populations qui choisissent librement leur destinée.
Russie
La fumisterie atlantiste consiste à nous faire croire que Poutine est le nouveau Staline (ou Hitler dans le cas d’Hilarante Clinton) et qu’il menace d’envahir l’Europe pour recréer l’URSS. En réalité tout cela ne tient pas debout. Poutine cherche lui aussi à revenir à ce qui a fait la grandeur russe, et à faire renaitre une certaine vision Tsariste de la Russie, tout en maintenant son influence dans les zones russophones ou proches de son pays. Tout cela est tout à fait logique et normal de son point de vue. Par contre, quand on promet à la chute du mur que jamais l’OTAN ou l’UE n’aurait de frontières avec la Russie, on tient ses promesses au lieu d’aller faire un coup d’état en Ukraine, si vous voyez ce que je veux dire.
En réalité cette rivalité ne nous concerne en rien, nous avons tout intérêt à nous rapprocher de la Russie pour contrer l’hégémonie américaine.
Impérialisme chinois
Tout comme les russes et les islamistes, les chinois tentent de revenir aux sources, de redéfinir ce qu’ils sont, et donc de remettre au gout du jour le confucianisme. Ces sales réacs qui reviennent aux sources, heureusement que nous Occidentaux sommes les phares de la modernité (ndlr).
Plus sérieusement, la Chine tente également de restaurer son rang comme la Russie, mais comme « nous », enfin surtout la puissance américaine est sur le déclin, elle est d’un coup plus intéressé aux puissances qui montent et qui menacent à terme ses intérêts, et commence à critiquer l’impérialisme infâme, qui n’est que le miroir du sien en réalité.
Et on voit très bien que l’Europe, censée rivaliser avec les Américains, ne pose aucun problème aux maitres du monde.
En plus, l’avantage de la Chine et de la Russie, c’est que contrairement aux américains, leurs idéaux ne sont pas universalistes, mais se cantonnent à leur sphère d’influence. Je vois mal la Chine tenter d’imposer le confucianisme à coup de bombes partout dans le monde.
D’ailleurs Lilian, tes questions sont bien révélatrices de ce que tu es quand tu parles d’impérialisme Chinois ou Russe. Ces deux impérialismes (ajoutons même l’Islamisme si tu veux) ne sont que des réponses à l’impérialisme occidental, et surtout américain. Mais tu ne poses absolument pas de questions à ce sujet, preuve que ta psyché a bien intégré le fait qu’il est tout à fait normal pour nous d’imposer nos mœurs et nos valeurs partout dans le monde. Si nous pouvons le faire, eux peuvent bien prétendre le faire après tout. Dans le cas chinois ils ne le feront pas car ils n’ont ni monothéisme ni idéologie universaliste comme les Lumières.
9) 2017 approches, Hollande restera-t-il au pouvoir, sera-t-il remplacé par Valls ? La guerre des chefs entre Sarkozy/Jupée/Fillon/Bertrand/Le Maire etc. permettra-t-il a créé une dynamique de victoire pour les républicains ? Mélenchon arrivera-t-il à monter grâce au mécontentement contre les politiques d'austérité ? Le Pen sera-t-elle notre prochaine présidente ?
Je suis désolé, mais je ne vois pas vraiment que répondre à cette question, sachant que l’échéance est dans 1 an et demi, et qu’à notre plus grand malheur les élections ne servent plus à rien aujourd’hui, sachant que les personnes élus ne changent rien au sort de notre pays. Le propre de la politique et de l’état, c’est de changer quelque chose au sort de la Nation et de son peuple. On peut reprocher ce qu’on veut à certains monarques et présidents mais ils ont réellement fait la France ou l’on façonné. Nous sommes aujourd’hui dépossédés de notre souveraineté et donc de notre destin, le vote ne sert plus à rien.
Le seul intérêt de 2017 réside dans le score du Front National, parti le moins politiquement correct de la bande, mais il a y a de grandes chances que le vainqueur de la primaire de l’UMP soit le vainqueur de la présidentielle.
10) Que penses-tu des deux élections de 2017 ? Quels sont tes souhaits, tes atteintes ou le bilan que tu pourrais en faire.
Pour le moment je n'en pense rien puisqu’elles n’ont pas eu lieu.
Les seuls points qui m’intéressent sont les cartes des votes, avec une France coupée en 2, entre les métropoles mondialisés et leurs banlieues, qui produisent la grosse partie de notre PIB et qui sont dans ce qu’on appelle « la mondialisation heureuse ». C’est cette France qui votera sans doute Hollande ou Juppé en 2017. Et en face la France des petites et moyennes villes, anciennement industrielles, qui ont perdu de leur superbe et de leur population, et qui se réfugient derrière le vote FN ou l’abstention. C’est ce combat, bien expliqué par Christophe Guilluy dans son livre « La France Périphérique » qui est au cœur de la vie politique et qui déterminera le sort de la France dans les années à venir.
L’autre point sera, comme le dit justement le président normal, la place du débat identitaire durant la campagne. Nul doute qu’elle occupera une place très importante.
11) Depuis plusieurs années, la cinquième République est critiquée. Serais-tu favorable au maintien de la Vème ou à un passage à une VIème ? Si oui, quelle serait ta vision de la VIème République
La VIe République est une blague parlementariste que nous ressortent les amateurs de la IIIe et de la IVe République. Personne n’en veut en réalité. Le parlementarisme est une grande tare et empêche toute prise de décision claire, elle empêche également le fait d’avoir une vision à long terme, s’empressant d’effectuer la gestion des affaires courantes de l’état.
Les partisans de la VIe République partent du principe que le président de la République a trop de pouvoirs en théorie (ce qui est vrai, mais c’est plus un bien pour un mal quand on voir la finalité des régimes parlementaires qui ont donné Vichy et la Guerre d’Algérie), et qu’il ne sert à rien (ce qui est maintenant une réalité, mais qui n’a rien à voir avec les institutions de la République. Cela a plus à voir avec la décentralisation, l’Europe ou le quinquennat cher aux modernistes en tout genre).
Or, je suis persuadé que ces gens n’ont jamais accepté le suffrage universel et ses conséquences. On se souvient de Mitterrand et de son opposition farouche à la Ve République, ou encore de la peur des Républicains face à la menace d’un nouveau Coup d’Etat de 1852. Leur but est de passer outre le suffrage universel. Ils n’y sont pas arrivés par le biais des institutions, alors ils ont mis à nu notre président en créant des institutions supranationales pour déconnecter le peuple des centres de décisions. D’ailleurs, ce n’est pas étonnant de voir la gauche de la gauche, associé à des éditocrates dénoncer le présidentialisme. Les mêmes qui s’opposaient à De Gaulle la plupart du temps. Ces gens là, on les entendait moins sous De Gaulle et Pompidou, et plus sous Hollande et Sarkozy. Évidemment, quand on a réduit le mandat du président et qu'on l'a vidé de sa substance, il est facile de dire qu'il ne sert à rien.
La Ve République est moins mauvais régime dont dispose la France depuis la Révolution Française. Il est une sorte de synthèse entre la démocratie, la république d’un côté, et l’aspect monarchique qu’a toujours en lui ce pays, et qui est palpable lorsque les français attendent un état fort ou un homme providentiel. Il y a des médecins comme les parlementaristes qui vous proposent de changer de corps, il y a des médecins comme le Général de Gaulle qui apportent les bons remèdes au bon moment. On peut aussi faire un parallèle avec Napoléon qui représentait une synthèse entre la monarchie et sa légitimité d’un côté, les avancés révolutionnaires de l’autre.
12) Décentralisation ou Centralisation ?
Centralisation. Ou déconcentration, avec départements, préfets, sur le modèle napoléonien.
La décentralisation, c’est le féodalisme du Moyen-Age. La plupart des gens qui soutiennent la décentralisation sont des gens de la classe aisée, petits-bourgeois et individualistes. En général ils promeuvent à côté la démocratie directe, qui en fait ne signifie rien d’autre que la gestion du rien et l’anarchie.
13) État, Nation, Religions, Justice, Armée, Force de l'ordre etc., quel sont tes relations et la confiance que tu leur accordes
État :
Minimum vital pour toute nation avec une souveraineté, afin de pouvoir assurer la sécurité du territoire et sa défense dans un premier temps, puis de pacifier le territoire en mettant à l’écart les nuisibles. Aussi, grand symbole de la victoire de la liberté sur la féodalité, puisque je rappelle que l’établissement de l’état central a provoqué la chute des seigneurs locaux et des féodaux en tout genre. Il est donc tout à fait normal que des grandes entreprises (au hasard la grande distribution), mais aussi les grands médias ou les régionalistes voient d’un mauvais œil cet état qui les empêche d’exploiter tranquillement la population. Au même titre que les racailles qui ont repris ce qu’on appelle les « territoires perdus de la République » qui sont en fait des zones de non-droit repris par les féodaux en jogging Armani.
Nation :
Critère essentiel de distinction et de différenciation entre les hommes, trop souvent négligé par nos élites et nos modernistes, qui croient au monde d’après, où tout le monde se tiendra la main. Comment est-ce que quelque chose qui n’a pas existé par le passé va miraculeusement arriver aujourd’hui ? J’aimerais savoir.
Ce que les opposants en papier mâché à la Nation et à l’état devraient voir, c’est que plus la mondialisation gagne du terrain, plus le nombre de nations, le kilomètre de frontières et de murs augmente chaque année. Je crois que le nombre de nations a quadruplé sur le siècle dernier (53 en 1914 à 197 en 2012). C’est bien la preuve que chaque peuple essaye de se doter d’institutions et de frontières afin de se distinguer des autres et de vivre pleinement sa souveraineté de manière indépendante. C’est aussi la preuve que les gens se séparent de plus en plus à force que s’accélère les échanges, qu’ils soient économiques et culturels, mais aussi humains, avec l’immigration, qui n’est qu’une autre forme de colonisation moderne. A l’heure où tous les peuples combattent pour leur destinée, pour protéger leur territoire, nous serions les seuls à prôner l’union mondiale de tous les hommes ? Tout cela n’est qu’utopie.
Religions
La spiritualité est un aspect essentiel de la vie humaine, tout comme la croyance. Cependant, ce qui caractérise toute civilisation, c'est son désir de transcendance, et à travers elle de religion.
Au delà même de l'idée de foi, qui est en fait à mes yeux annexe à une religion, celle-ci organise la vie de la cité et le rapport à l'autre, et permet de créer des liens particuliers avec sa communauté. C'est le tissu social majeur au sein d'un groupe humain, et aussi source de tensions entre les différentes croyances.
Sur le plan pratique, je ne suis pas, contrairement à ce qu'on peut croire, pour un régime théocratique qui encadre la vie et la spiritualité des citoyens, mais j'estime que la laïcité nie l'importance de la religion. Il faut un régime qui permette de prendre en compte son importance, tout en laissant les gens libres de leur vie religieuse. Le Concordat ou encore la reconnaissance de l'importance de la chrétienté dans l'identité française me paraissent des solutions intéressantes à étudier.
Justice
Il faut toujours distinguer l’idéal de Justice avec l’institution judiciaire qui distribue les peines. J’ai l’impression que bon nombre de personnes, très légalistes, qui pensent que parce que l’institution judiciaire a donné telle peine, alors cette peine est juste. Il y a alors confusion entre cet idéal et l’institution, qui peut s’égarer. En l’occurrence, je n’ai aucunement confiance en l’institution judiciaire française. Comme dirait Camus, entre la justice et ma mère, je choisis ma mère.
Armée
Nécessité absolue pour défendre le territoire, l’armée et la possibilité de prendre les armes est ce qui à mes yeux définit au mieux l’égalité des hommes dans la réalité. D’ailleurs, à partir du moment où est apparu le concept du citoyen suite à la Révolution française, son corollaire, à savoir la levée en masse a également vu le jour. Sous la démocratie athénienne, la défense du territoire était uniquement garanti par le citoyen, tandis ce que certains groupes de populations refusent l’effort de défense de la part d’autres catégories, faisant de ces gens des sous-citoyens. L’exemple des dhimmis, sous-citoyens dans un pays musulman me vient en tête.
Citons également l’exemple du tiers-état, très rarement impliqué dans la défense du territoire, qui était le rôle du seigneur, mais qui lui garantissait un statut privilégié. Statut envié auxquels purent gouter les citoyens français à la chute de l’Ancien Régime et durant l’Empire.
Sur le plan pratique il faut arrêter d’envoyer nos soldats défendre les intérêts américains, et doubler le budget de cette institution.
Forces de l'ordre
Nécessité absolue, confiance assez élevée malgré tout. La question est de savoir quel ordre ils défendent et si celui-ci est légitime. Mais la sécurité est la première des libertés.
14) Tradition issue des interviews de Coco, Quel candidat américain choisirais-tu en 2016 entre Clinton et les prétendants du camp Républicains au choix ? Pourquoi ?
Je n’ai jamais compris l’intérêt que l’on porte en France aux élections américaines et anglaises. C’est une caractéristique des libéraux que de s’y intéresser de ce que je vois.
Leurs intérêts ne sont pas les nôtres, je me fous de leurs élections. A la limite sur le plan personnel je préfère un républicain sur le plan des valeurs, mais quand je vois les dégâts qu’ils font avec leurs « croisades » et leur stupidité congénitale je me demande si c’est vraiment mieux. Après ils ont de la chance, face à eux ils auront une candidate stupide et peu douée politiquement en la personne d'Hilarante Clinton.
Le vrai drame des États-Unis, qu’on hérite de plus en plus en Europe, c’est qu’aujourd’hui les élus ne servent pas à grand-chose. Je ne pense pas que les américains voient de différence entre Obama et Bush dans la finalité. Le pire, c’est que le Sénat est maintenant rempli de millionnaires à la solde des lobbys et des grandes multinationales, et qui ne représentent plus rien du tout. Je ne dis pas que l’argent fait la loi, puisque cette rhétorique vaseuse est reprise par l’extrême gauche de manière très niaise et idéaliste, l’argent a toujours été un levier dans les hautes sphères du pouvoir et le sera toujours. La question tient plus de l’ordre de la légitimité des élus et de ce qu’ils représentent, à savoir des carriéristes businessman plutôt que des tribuns.
C’est beau la démocratie, mais uniquement sur le papier.
15) Comme à tes cointerviewés je vais reprendre une habitude de ryu à savoir te soumettre quelques questions tirés du questionnaire de Proust
Ta vertu préférée?
L’honnêteté.
La qualité que tu préfère chez les hommes?
La loyauté.
La qualité que tu préfère chez les femmes?
Le dévouement.
Où aimerais-tu vivre ?
Dans un petit village français, près d’un clocher avec tout ce qu’il faut pour subvenir à mes besoins à moins de 10km.
Tes poètes préférés?
Charles Baudelaire.
Tes héros/heroines dans la fiction?
D'Artagnan, Eugène de Rastignac (pour son arrivisme), Javert (pour son intransigeance et sa rigueur).
Tes héros/héroïnes dans la vie réelle?
Les pompiers, les policiers, les soldats de l’armée française
Tes héros/héroïnes dans l’histoire?
Napoléon, Cardinal de Richelieu, Chevalier Bayard, Mustapha Kemal, Général de Gaulle, Auguste
Ce que tu déteste par-dessus tout?
Les sociologues pour leurs crimes contre la pensée et leur idéologie.
Les déconstructeurs soixante-huitards qui nous refourguent leur soupe sous couvert de travaux universitaires et de recherche sérieuse.
Les anarchistes, car leur passion pour des tribus sous des tipis ou dans des grottes n’a d’égal que leur haine de notre civilisation. Ils ont du mal à voir que toute civilisation qui s’est agrandi s’est peu ou prou organisé avec une hiérarchie.
Les modernistes, postmodernistes ou les providentialistes modernes, qui voient dans chaque évolution sociale et sociétale un progrès qui mérite le qualificatif de « liberté fondamentale », « d’avancée », ou encore allant dans « le sens de l’histoire ».
L’art contemporain, qui nous fait oublier chaque jour l’importance du bien, du beau et du vrai, et qui en plus a comme défenseur zélé des antifa traitant tous ceux qui n’aiment pas cet art de salauds et de réacs.
Tes artistes préférés?
Les danseurs, les écrivains (pas les écrivains post-modernes).
Le personnage historique que tu n’aimes pas?
Léon Trotski, Jean Monnet, Robert Schuman, Marcel Déat, Jacques Doriot, Genghis Khan, Woodrow Wilson, les personnes de nature optimiste
Les faits historiques que tu méprises le plus?
Si c’est mépriser dans le sens haïr, je dirais Mai 68. Par contre mépriser dans le sens n’y trouver aucun intérêt je ne vois pas, à part les exemples des tribus donnés par les anarchistes.
Le fait militaire que tu estimes le plus?
La bataille d’Austerlitz.
La réforme que tu estimes le plus?
Le cylindre de Cyrus, le Hatt-i Humayun, le Concordat sous Napoléon.
Le don de la nature que tu voudrais avoir?
Voyager dans le temps.
Comment tu aimerais mourir?
En étant sûr que la pérennité de ma lignée et de mon pays soient assurés.
16) Pour presque finir pose toi une question à toi même celle que tu veux et réponds y!
Pourquoi es-tu si méchant ? Je suis juste simplement un peu rustre et trop franc, j’ai appris sur le tard que l’ambigüité est une qualité en politique.
17) Ta devise
Ostramus m’en a trouvé une : oderint, dum metuant, devise de Caligula, qui signifie « Qu'ils me haïssent, pourvu qu'ils me craignent ! ».
Je prends la version de Tibère : Oderint, dum probent, « Qu'ils me haïssent pourvu qu'ils m'approuvent »
18) Chaque interviewer s'est vu rajouter un terme le qualifiant, quel serait le tien .
Intransigeant
19) Que penses tu de Ostramus, l'autre interviewer ?
Erreur, c’était le dernier interviewé
20) Que penses-tu des Soral, Chouard, Asselineau et autres "youtuber politiques" ?
Soral
Mon premier éveil politique. C’est une personne qui m’a permis de remettre en question ce qu’on avait tacitement inculqué depuis ma tendre enfance, et à mieux appréhender la France dans laquelle nous vivons. Egalement, son site et son association mettent souvent en valeur des gens que je ne connais pas et que je n’aurais jamais eu la chance de connaitre si j’étais resté uniquement devant TF1. En cela il a eu le mérite d’éveiller une bonne partie de notre génération à la vie politique et de nous faire voir autre chose que la doxa dominante.
Je partage également toutes ses critiques de la féminisation de la société, du lobby gay et autres billevesées progressistes, ou encore sa vision « Clouscardienne » du monde. Il a également le mérite de s’investir personnellement dans son association, quitte à prendre des coups et y laisser des plumes, voire même remplir son casier judiciaire, ce qui est une hérésie dans le pays des Charlie. Enfin, je trouve qu’il a une capacité assez impressionnante à s’exprimer et à capter l’attention de son public, ce qui fait que je me sens parfois obligé de revoir ses vidéos, notamment ses clashs télévisées qui datent maintenant d’il y a 15 ans, à l’époque où l’on invitait autre chose que des cruches de la télé-réalité.
Maintenant, ce qui pose fondamentalement problème avec lui, c’est ses solutions, notamment l’alliance entre les musulmans et les français chrétiens, ce qui donnera de facto une soumission totale du français, puisque l’Islam par essence ne s’assimile pas mais assimile les autres cultures à son dogme. Il représente en fait la quintessence du soumis dans le livre de Houellebecq. A sa décharge ce n’est pas le seul, et je pense qu’il aurait préféré se passer de cette immigration, ce qui change du collaborateur de gauche qui fait venir sciemment ces gens. Il est plus dans l’optique de l’alliance par tactique politique que par conviction. Mais le résultat est le même.
Autre problème avec ce personnage, c’est son analyse du monde, basé systématiquement sur le sionisme, qui à mon sens n’est qu’une idéologie annexe chez tous les dominants qu’il critique. Le sionisme n’est pas la matrice des gens de gauche ou de droite, et n’est pas l’idéologie dominante actuellement en France. L’argument du sionisme est plus utilisé pour récupérer le sentiment anti-juif des musulmans. Enfin, sa capacité à comprendre les rapports de force au Moyen-Orient depuis l’apparition de Daesh font qu’il a zéro crédibilité sur ces sujets.
Etienne Chouard
Je le trouve naïf et idéaliste, mais également trop faible et trop frileux pour espérer faire quelque chose. La manière dont il s’est fait tapé sur les doigts par maitre Attali à la télévision m’a attristé pour lui, mais a en même temps été révélateur de son caractère effacé, ce qui en politique ne pardonne pas.
Je ne m’intéresse pas trop à lui, n’étant pas fan du tirage au sort et des solutions proposés, mais au moins il a le mérite de poser des questions intéressantes, notamment sur l’Union Européenne. Il faut dire aussi qu’il a osé (à la manière d’un Michel Onfray avec Alain de Benoist) franchir le Rubicon dressé par les antifas et ne pas dire du mal, voire même débattre avec des personnes de l’autre rive. Il nous montre que les clivages gauche/droite ne sont plus vraiment valides mais qu’ils sont en train de se redessiner entre les tenants de l’Empire européen, et ses opposants.
Rien que pour avoir été traité de fasciste et d’hitlérien, il a bien évidemment mon soutien. Je me sens solidaire de tous ceux qui sont injustement traités ainsi. C’est les mêmes qui croient être crédibles en me traitant de nazi. Quand on traite quelqu’un comme Chouard de facho, c’est qu’on est définitivement con.
Asselineau
Très bon conférencier avec une grande culture générale, il m’impressionne de plus en plus. Par contre pour le charisme et le talent politique on repassera.
Son parti n’a qu’une seule idée, et n’a pas vraiment compris que les français attendent autre chose que la simple critique de l’UE, qui, même si elle est essentielle, n’est pas le seul point sur lequel il faut se concentrer.
J’ai l’impression également que d’une part, il n’assume pas son passé à droite (rappelons qu’il fut proche de Pasqua et de De Villiers en 1999), et qu’il veut se présenter comme étant transcourant, ce que personne n’est et ne pourra être. Il faudrait qu’il assume ce qu’il est.
D’autre part, il passe son temps à vouloir se dissocier de la bête immonde et de l’hydre fasciste, sans comprendre que ces chantages faits par le camp de la gauche ne sont que des moyens de pression destinés à le rendre inoffensif et soumis à la doxa. Un vrai chef d’état se doit de s’asseoir sur ces accusations et envoyer balader ces chiens qui aboient au fascisme, qui nous ont déjà fait le coup avec De Gaulle, Chirac, et même Sarkozy. L’accusation de fascisme est un moyen de pression d’un camp bien précis, toujours en service d’un intérêt qui est le maintien de leur puissance idéologique qui nous maintient dans la soumission la plus totale.
Personnellement, étant pour l’union des souverainistes de Chevènement à Le Pen, je ne vois pas l’intérêt de son micro-parti.
Pierre-Yves Rougeyron
Découverte récente que j’apprécie grandement, doté d’une bonne culture sur le plan économique et politique, et qui visiblement a des connaissances et des réseaux. S’il arrive à faire fructifier ce qu’il a dans la tête en action politique, cela donnerait quelque chose d’intéressant. Mais il a plus la carrure d’un conseiller d’état que d’un homme élu par le peuple.
Adrien Abauzit
Autre découverte un peu moins récente, ce jeune personnage, monarchiste catholique déterminé, dont j’apprécie son inventivité en ce qui concerne les termes et les expressions utilisés pour désigner les tenants de la doxa dominante. Il a également l’avantage d’être clivant, ce qui pour moi est une qualité, surtout quand je vois les youtubeurs cités plus hauts qui se la jouent rassembleurs.
Enfin, son principal trait caractéristique, c’est qu’il vient de la « société civile », c’est-à-dire qu’il s’est intéressé sur le tard à la politique, et il s’y est intéressé avec ses études dans le domaine du Droit Européen, et c’est en étudiant ce domaine qu’il en est arrivé à défendre de tels opinions, à mes yeux cela est très révélateur.
21) Pour terminer, conseille nous des livres, films, auteurs que tu estimes importants pour te comprendre ou pour comprendre ton idéologie .
Je ne donnerais qu’une petite liste non-exhaustive d’auteurs et de penseurs en tout genre que j’ai lu ou que je prévois de lire sous peu, ou encore qui m’influencent de près ou de loin :
Jacques Bainville
Joseph de Maistre
René Guénon
Louis-Ferdinand Céline
Alexis de Tocqueville
Jean Tulard
Eric Zemmour
Christophe Guilluy
Julius Evola
Philippe Muray
Jean-Claude Michéa
Michel Clouscard
Christopher Lasch
Jean Sevillia
Emil Cioran
Mircea Eliade
Thomas Hobbes
Confucius
Oswald Spengler
Max Weber
Samuel Huntington
Fernand Braudel
Charles Maurras
Simone Weil
Questions Personnels
Quand je te lis on a l'impression qu'on a une alliance entre deux blocs bien définis qui sont le bloc progressiste et le bloc racaille de banlieue. Cette alliance est concertée ou bien n'est pas de circonstance ?
La question est très caricaturale. Il ne s'agit pas d'une alliance entre les progressistes et les racailles, mais d'une France divisée en deux, entre des territoires qui profitent de la mondialisation, qui produisent des richesses qui en général sont déversés dans les régions voisines ou vont vers l'étranger, et d'autres territoires qui sont les perdants de cette mondialisation, qui ont vu une baisse de leur population, de leur productivité, et donc de leur richesse. Je fais référence ici aux travaux de Christophe Guilluy.
Contrairement à la propagande classique, les territoires qui sont frappés par une grande misère ne sont pas celles des banlieues, qui sont en fait des endroits dynamiques en terme d'économie, d'emplois, de transports ou encore d'infrastructures, mais les territoires du périurbain, qui sont les territoires où le vote FN prospère un maximum.
Il y a tout simplement une logique économique et d'intérêts qui font cette alliance. Les bobos profitent d'une immigration peu qualifiée, peu revendicatrice, peu chère et sans conscience de classe pour avoir de la main d’œuvre pas chère (Restauration, BTP, services à domicile, etc. ...) tout comme le grand patronat, et les immigrés profitent de leur mansuétude pour venir ici, s'installer et travailler en France, ramener leur famille et imposer peu à peu leur communauté sur le territoire. Ce sont des logiques d'intérêt à très court terme, que l'on perçoit dans la mansuétude des bobos vis à vis des immigrés, leur xénophilie (sans pour autant vivre avec ces gens évidemment), intérêt que l'on perçoit également dans le vote des immigrés pour la gauche, malgré des différences sur le plan des valeurs.
Cette alliance a d'ailleurs failli craquer (ou a craqué, l'histoire nous le dira) lors de l'attentat de Charlie Hebdo, les immigrés s'en prenant à l'idéologie des bobos.
Bref, tout cela pour dire que c'est des alliances politiques de circonstance, amenés sans doute à bouger dans les années à venir selon les évènements.
L'actualité sur la Grèce nous avons dépassé. La démission de Tsipras confirme tes analyses ou non, te surprend . Pourquoi ?
Je ne suis pas vraiment surpris sachant qu'il n'a plus de majorité pour gouverner. C'est le lot des démocraties parlementaires que de ne pas avoir de stabilité. Et comme Tsipras a vraiment fait le contraire de ce qui était prévu, c'est normal qu'il remette son mandat en jeu, c'est tout à son honneur.
De toute façon vu les sondages il pourrait redevenir premier ministre, la question est de savoir avec quelle majorité. Je suis aussi curieux de voir le score de Aube Dorée, s'il progressera ou pas. Après tout ce serait logique vu que la gauche souverainiste a montré son vrai visage.
Tu conchies l'UE et valorise l'action de Vladimir Poutine sur la Russie, mais que penses-tu de l'Union eurasiatique que la Russie est en train de mettre en place ? N'est-ce pas un moyen dissimuler de satelliser ces États sous l'influence de la Russie comme les États Européens le sont par les USA ? Pour faire simple, tu es plutôt d'accord avec Pierre Hillard sur le fait que Poutine participe à l'idéologie mondialiste ou bien tu rejettes ces thèses et tu te places sur le même avis que les autres "dissidents" ?
Cette question n'a pas vraiment de sens. Déjà je ne valorise pas forcément l'action de Poutine au sein de la Russie, je ne connais pas assez le pays, et seuls les russes peuvent nous dire si son action est de bonne qualité où pas. En revanche, sur le plan international, je considère effectivement que Vladimir Poutine est le chef d'état de ce début du siècle, il a compris beaucoup de choses.
Ensuite, tous les chefs d'états participent à l'idéologie "mondialiste". Même moi en allant manger un big mac j'en participe
Plus sérieusement, je pense que tu sous-entends par idéologie "mondialiste" les relations internationales en posant cette question. Pour moi le "mondialisme" ce n'est pas simplement des unions supranationales, c'est bien plus que ça (Promotion de l'immigration et du multiculturalisme pour déstabiliser les états, promotion des minorités contre la majorité, libéralisme-libértaire, etc. ...).
Moi ce qui m'intéresse, c'est de voir qu'un chef d'état autre qu'américain, essaye, en prenant en compte de la mondialisation, de tirer son épingle du jeu et travailler pour les intérêts de son pays. C'est juste pas l'impression que l'on a en voyant le travail de François Hollande, qui place sa politique extérieure sur le pas des néoconservateurs américains. Après que Poutine essaye d'imposer sa vision du monde, c'est à mes yeux tout à fait normal, le monde est composé de civilisations et de nations en concurrence pour influencer les autres, que la Russie essaye de retrouver son rang et son rayonnement, c'est normal. Ce qui m'attriste, c'est que la France ne fasse pas de même de son côté, par atlantisme et pro-européisme béat.
Maintenant sur l'union eurasiatique je n'y crois pas une seconde, et quoi qu'il arrive la France n'est pas vraiment concerné par ce projet.
Me suis tapé de bonnes barres à certains moments
Ce gars vis dans un autre monde.
Tu n'as pas de religion mais tu veux en quelle que sorte un retour du fait religieux sous une forme diverse en Europe . Pour toi, nous allons assister à un retour du fait religieux sous ses formes actuelles ou sous de nouvelles formes ou bien à une disparition progressives des religions ?
Je ne suis pas pour un retour du religieux par amour de la religion. Déjà retour de la religion implique n'importe quelle religion. Il est évidement que je ne mets pas les religions sur le même plan quant à leur importance dans notre histoire. J'ai toujours, contrairement à ce qu'on croit, défendu l'esprit originel de la laïcité que j'ai compris, qui consiste à écarte Dieu de la cité, et donc d'éviter les guerres de religion. Je trouve cette idée brillante et cohérente, et c'est pour ça que je défends la laïcité face à cette nouvelle vague de critique issus de la part des musulmans, des soraliens et parfois même des adeptes d'autres religions qui font une distinction entre laïcité et "laïcisme" qui en réalité n'ont pas lieu d'être. Ce n'est pas parce qu'on a une conception différente de la laïcité que les anglo-saxons qu'elle est moins légitime. Notre conception de la laïcité est basée sur l'opposition avec la religion et son clergé. Les protestants n'ont pas eu ce problème avec le clergé.
Et d'ailleurs je tiens à dire que je fais passer l'intérêt de l’État avant celui de l’Église et de son clergé, et j'ai toujours vu d'un mauvais œil le fait de voir la religion se mêler de politique, parce qu'en général le résultat n'est pas brillant. Exemple récent des démocrates chrétiens et de leur Europe post-guerre mondiale.
Cependant, après ce préambule, il y a deux choses à noter. D'une part je pense que la laïcité a perdu sur le plan historique, et j'essaye de prendre en compte cette défaite en proposant effectivement que l'on reconsidère sa place dans la société. L'attentat de Charlie Hebdo est d'ailleurs le symbole de ce retour de la religion dans le fait politique en France avec la fin du blasphème. On ne peut tout simplement pas effacer la religion sur le plan politique, il faut composer avec. De plus la religion est un fondement de chaque civilisation, aucune civilisation ne s'est faite sans religion. C'est pour ça que la laïcité est voué à l'échec, surtout face à la réaction de la religion.
D'autre part, je pense que notre époque manque de spiritualité et surtout de transcendance. Dans cette société devenue individualiste et anomique, aucune idée ne transcende l'individu de sa condition : Religion, Nation, Patrie, Famille, Cité. Toutes ces notions ont perdu de leur superbe et ne répondent plus à cette attente. Il ne reste que le marché qui remplit ce rôle. D'où l'importante de notions telles que le pouvoir d'achat pour les apôtres de la sociologie officielle de l'état. C'est cette idée de dépassement qu'il faut retrouver, et la religion est un moyen d'effectuer ceci, afin que notre vie ne soit pas simplement résumé à l'idée de consommer.
Mais cela ne signifie pas la Charia ou la Bible comme idéologie officielle de l'état, surtout en France vu notre histoire avec les religions. De plus je sais que la gauche a subverti l'humanisme chrétien pour nous vendre l'immigration et le multiculturalisme à travers le concept de la joue qu'il faut tendre, une belle manipulation. Je suis donc méfiant de la chrétienté devenue folle et dévoyée (Cf les propos de Chesterton) quand elle n'est pas associé à une idéologie plus "virile" et "agressive", comme le nationalisme par exemple. Le christianisme porte en lui des germes de féminisation et de soumission.
C'est d'ailleurs entre parenthèses pour ça aussi que je défends pas forcément le mariage d'amour mais la vision traditionnelle de l'amour masculin (séparation de l'amour envers sa femme et le désir envers les courtisanes/maitresses).
Tu constates un déclin et une chute prochaine de la France mais que prônes pour empêcher ce déclin et participer au relèvement du pays . Ce changement passera pas un homme providentiel comme de Gaulle qui émergera de la population ? des "cieux" comme Jeanne d'Arc ? du vote ? ou bien de la société civile ?
Je pense que l'homme providentiel est un produit de la société, et je doute que cette société post-moderne puisse produire un De Gaulle. Notre société est trop féminisé, et notre éducation de trop mauvaise qualité pour avoir un homme providentiel de sa dimension. Nous pouvons avoir des sous-hommes ou des gens limités, mais pas plus malheureusement, la décadence touche toutes les sphères de la société. C'est d'ailleurs pour ça que l'analyse bébête des anarchistes qui consiste à dire que chacun créera sa petite société dans son coin et que chacun pourra vivre selon sa morale (dans la rue gauche les progressistes, dans la rue droite les réacs) ne tient pas. Quand il y a une idéologie dominante les gens se soumettent, quand il y a un déclin et une décadence tout le monde est touché de près ou de loin. On ne peut pas échapper à la réalité.
Des cieux non plus je n'y crois pas, le salut en France est en réalité toujours venu de l'épée et du bouclier, et je pense qu'on sera amené à reproduire l'histoire. Marx disait que la violence est la sage-femme de l'histoire, il avait raison. La violence (sous des formes différentes, révolution, guerre et autres massacres) permet le passage d'un ordre dominant à un autre, d'une société à une autre. La révolution française a marqué la fin de la féodalité et l'avènement d'une classe bourgeoise en politique, la révolution iranienne a marqué le retour de l'Islam dans le monde politique pour la première fois depuis la chute de l'Empire Ottoman ainsi qu'une alliance entre l'esprit révolutionnaire traditionnellement à gauche, et l'idéologie islamique, pas vraiment "de gauche" (je mets de gauche entre guillemets car l'Islam ne connait pas le concept de droite et de gauche, l'Islam est l'état). C'est d'ailleurs la révolution iranienne qui marque l'émergence de la compassion des gauchistes et assimilés vis-à-vis de l'Islam, vu aujourd'hui comme étant la religion du prolétaire mondial, et donc intouchable à leurs yeux.
Bref, la violence sera une nécessité je le crains, mais elle ne viendra qu'une fois la gestation de l'ordre nouveau terminé.
Il est évident que le vote ne changera rien, mais pourrait amener une étincelle. Par contre il n'est pas sur que la France s'en remette cette fois-ci. Nous avons échappé à la correctionnelle grâce à De Gaulle qui nous a offert 50 ans de vie supplémentaire, je ne sais pas si nous aurons cette chance la prochaine fois.
Tu es optimiste ou pessimiste pour la France ?
Un réalisateur américain a dit un jour :
"Il y avait en 1933 deux types de juifs allemands, les optimistes et les pessimistes. Les pessimistes ont fini à Hollywood, les optimistes à Auschwitz".
Cela résume bien ce que je pense des optimistes, et par conséquent répond à la question.
Qu'a tu penser de l'interview ? Tu aurais rajouter d'autres questions ou bien aborder d'autres points ?
La principale qualité de tes interviews est d'aborder la politique par le pratico-pratique et non par l'aspect idéologique, donc c'est plus parlant pour tout le monde. Mais peut-être devrais-tu aborder plus de questions sur le plan idéologique, ça pourrait aider les lecteurs à mieux repérer les interviewés sur l'échiquier politique.
De plus, certaines questions sont vagues ou trop ouvertes. Notons aussi que nous n'avons pas forcément un avis clair ou intéressant sur des sujets qui nous concernent moins comme la politique au-delà de nos frontières, ce qui donne au final une interview assez inégale si je puis dire.
Mais merci pour l'effort en tout cas !
D’ailleurs Lilian, tes questions sont bien révélatrices de ce que tu es quand tu parles d’impérialisme Chinois ou Russe. Ces deux impérialismes (ajoutons même l’Islamisme si tu veux) ne sont que des réponses à l’impérialisme occidental, et surtout américain. Mais tu ne poses absolument pas de questions à ce sujet, preuve que ta psyché a bien intégré le fait qu’il est tout à fait normal pour nous d’imposer nos mœurs et nos valeurs partout dans le monde. Si nous pouvons le faire, eux peuvent bien prétendre le faire après tout. Dans le cas chinois ils ne le feront pas car ils n’ont ni monothéisme ni idéologie universaliste comme les Lumières.
Je parle d'impérialisme que pour la Chine. Je n'en parle pas pour l'Islam car il n'a pas une puissance capable de mener une politique impérialiste, juste une idéologie religieuse et encore. Pour la Russie, je parle de rivalité avec l'Occident mais on pourrait tout simplement remplacer occident par États-Unis. j'exclus la Russie de toute volonté impérialiste car elle ne possède ni les moyens démographiques, ni économique, ni culturelle pour l'imposer.
Pour la Chine, cette question est dénuée de connotation politique mais résume juste une question qui devient de plus en plus d'actualité. La Chine représente 85% des importations en Afrique, finance racheté pas le biais étatique ou par des particuliers de nombreuses entreprises, bien en Europe (Serbie, Portugal, Grèce...) voire plus récemment en France. La Chine se développe sur le plan militaire au point de commencer à gener sérieusement ses voisins comme le Japon, la Corée ou le Vietnam. Ensuite, la Chine occupe illégalement des territoires Indiens, Vietnamien ou Taïwanais, l'exemple le plus connu étant les îles Paracels. On peut également citer le cas des îles Spratley ou la Chine est en conflit de reconnaissance territoriale avec de nombreux autres États au point que les experts en géopolitique parlent de la mer de Chine comme de la future zone de conflit dans le monde. J'aurais pu parler des États-Unis mais dans ton cas précis on connais déjà ton opinion, ce qui n'est pas trs intéressant pour les autres. A la rigueur, ça pourrais être une question intéressante pour Néocons . Après c'est aussi pour varier de l'eternel question Israel/Palestine
J'ai même pas encore lu mais le fait de voir 14 novembre rager me fait déjà saliver
Pour terminer, les interview fonctionne par duo de membres. J'interroge deux personnes à la fois sur un questionnaire précis. J'ai pris note de la critique de ce questionnaire sur l'interview d'Ostramus, même si j'aurais aimé avoir également des solutions pour l'améliorer
j'envisage quelques changement de toute façon pour les prochaines interviews après je suis preneur d'idées. Je vais essayer de rajouter quelques questions plus idéologique pour la suite
Le 24 août 2015 à 18:44:35 Courage_BountyD a écrit :
J'ai même pas encore lu mais le fait de voir 14 novembre rager me fait déjà saliver
Au moins il confirme mon introduction
Après il a le droit à avoir son interview comme tout membres du Fopo, si 14-Novembre est intéressé ?
T'en penses quoi de sa vision du religieux ?
Depuis le temps qu'on l'attendait celle là!
Le 24 août 2015 à 18:37:41 14-Novembre a écrit :
Me suis tapé de bonnes barres à certains momentsCe gars vis dans un autre monde.
Dixit.
La plupart des gens qui soutiennent la décentralisation sont des gens de la classe aisée, petits-bourgeois et individualistes.
raté
Sinon qui est le prochain sur la liste ? Je ne savais pas que c'était toi qui avait repris les interviews , bien ma grotte ?
Ça m'a l'air très intéressant.
En parallèle, je trouverai sympa de réinterroger des personnes déjà interviewer mais d'une autre façon pour éviter la redondance. Mais bon, y en a déjà pas mal qui attendent leur premier entretien.