Le reste de la journée s’écoula sans événement particulier. J’eu au total trois cours. Celui de 8h30 était un cours d’Histoire de la Littérature Française. Celui de 10h nous entrainait à la composition littéraire. S’ensuivit la pause du déjeuner, où je mangeais avec Emilie et deux de ses amies à la cantine universitaire. Emilie me donna son numéro de téléphone car je ne la reverrais pas de la journée. L’après-midi du mardi était en effet dédiée aux options des étudiants. Ainsi on pouvait être mélangé avec des élèves des sections Scientifiques ou Economiques… tout dépendait de l’option choisie.

J’avais pris Astronomie, sans trop savoir pourquoi. Je ne m’attendais donc pas à tomber sur mes camarades des Lettres mais je fus plutôt mauvaise langue ; j’aperçus certaines têtes que j’avais vues le matin, dont la petite teigneuse aux couettes.

A la fin de ce dernier cours, alors que je quittais la salle, je m’aperçus que j’avais oublié mon écharpe en classe. Au moment de re-rentrer dans la salle, une surprise… de taille m’attendais.
Louise (la petite qui m’avait jeté un regard le matin) sortait au même moment avec une pile de bouquins dans les bras. On s’est alors rentré dedans violemment.

- Ah ! Abrutie, tu pouvais pas faire attention ? me dit-elle.

- Excuse-moi, j’ai pas fait exprès… euh Louise c’est bien ça ?

Je l’aidais à ramasser ses livres mais elle semblait très en colère contre moi.

- Qui t’as dit mon prénom ? répondit-elle d’un air dédaigneux.

- Emilie.

- Hmm… Tâche de te tenir correctement à l’avenir.

Puis elle disparut.

Non mais franchement, une gamine qui me parle de haut, on aura tout vu

Après avoir récupérer mon écharpe, je téléphonais à Emilie pour qu’elle m’indique son appartement. C’était dans le bâtiment situé juste au-dessus de la bibliothèque universitaire. Je quittais donc le département L et je repassais par la grande cour. Il y avait moins de monde que ce matin, mais le décor était toujours aussi impressionnant. J’empruntais un petit chemin coupant à travers une roseraie très colorée. Une fois entrée dans le bâtiment où se trouvait la bibliothèque, je devais prendre l’ascenseur pour aller au quatrième étage. A 16 heures, j’étais devant la porte de la chambre d’Emilie. Pile à temps. Je frappais et j’entendis une petite voix venant de derrière :

- Ouiiii ! J’arriiiiive ~ !

Emilie m’ouvrit la porte et m’offrit un large sourire.

- Nina ! Tu as tenu parole ! C’est super je suis trop contente !

- Bah… je n’habite pas très loin et de toute façon je te l’ai dit : ça me fait plaisir.

Elle m’invita à entrer chez elle. L’appartement contenait une simple chambre où se trouvaient un lit, des armoires, des étagères, un bureau pour travailler et quelques chaises disposées autour d’une petite table. Il était tout de même plus spacieux que ce à quoi je m’attendais. Il y avait une porte, directement à l’entrée, qui menait aux toilettes et à la salle de bain qui eux, étaient plutôt petits.

Sur le mur d’en face, il y avait une grande baie vitrée donnant sur un balcon. En arrière-plan, on pouvait contempler la cour intérieure et ses nombreux jardins. Les chambres de cette université étaient vraiment classes mais elles coûtaient trop cher pour mes parents (c’est pourquoi on avait finalement opté pour une collocation en dehors de l’établissement.)

Emilie avait décoré la pièce à sa manière. Des posters de ses groupes favoris remplissaient le mur au-dessus de son lit, des livres étaient rangés sur les étagères et divers objets de décoration étaient entreposés sur le bureau.

- C’est très mignon chez toi, vraiment ! Lui dis-je sincèrement.

- Merci merci ! Par contre désolée de ne pas avoir ranger…

Effectivement du linge était éparpillé un peu partout près du lit et des restes de repas traînaient sur la table.

- Non mais t’en fait pas… ça ne me gêne pas hein

En réalité j’étais vraiment contente d’être ici. On était le premier jour de la rentrée et déjà une fille m’invitait chez elle

Après m’être débarrassé de mon manteau, Emilie fit infuser du thé et on se mit rapidement à discuter de tout et de rien. On s’assit autour de la table afin de grignoter quelques biscuits tout en dégustant ce très bon Earl Gray bien chaud.

- Alors… me dit-elle, tu as de la famille en Angleterre ? Raconte un peu !

(Merde… va falloir la jouer finement )

- Justes des oncles et des cousins éloignés dans le Somerset, mentis-je. Je ne les vois pas souvent donc bon...

- N’empêche tu dois avoir un sacré bon accent en anglais

- Ha ha Non je suis vraiment nulle en anglais, j’te dis… c’est pas parce que j’ai des origines anglaises que je suis pour autant bilingue

- Ouais ouais… c’est ça… D’ailleurs pourquoi t’as pas pris option Théâtre ? Avec un nom pareil t’aurais fait un carton

- …

- Rooooh c’est bon je déconne ha ha !

Emilie se mit à rire de sa vieille blague… aussi son rire était tellement contagieux que je ne pus m’empêcher de sourire à mon tour. Cette fille est vraiment spéciale, il aurait fallu l’inventer ! Petit à petit je me sentis à l’aise avec elle, la conversation se fluidifiait au fur et à mesure puis ont appris à mieux se connaître. Emilie est –selon elle- parisienne depuis plus de vingt générations. Elle avait été dans un collège et un lycée parisien, avant de venir étudier ici, aux Hauts Jardins. Vivant avec ses parents dans le 16ème arrondissement, elle avait choisi cette université pour sa réputation et sa discrétion. Ça, c’était le motif officiel… mais elle m’apprit qu’elle avait opté pour un établissement loin de chez elle, car elle ne s’entendait plus trop avec ses parents. C’est d’ailleurs pour ça qu’elle résidait ici la semaine… « Plutôt vivre en internat qu’avec mes vieux » disait-elle.

Je me sentais vraiment bien.

Je veux dire… là, en cet instant. J’étais assis à une table, en face d’une magnifique fille, dans une université parisienne prestigieuse. Derrière elle, la baie vitrée me laissait voir un fabuleux paysage. Le soleil, baissant graduellement à l’horizon, teintait la chevelure d’Emilie de belles couleurs dorées. C’était si paisible… si agréable…

Il n’était pas loin de 18h. Nous avions beaucoup discuté…

Le visage d’Emilie s’assombrit de plus en plus. Un blanc s’était installé. Elle regardait ses mains, posées sur la table, mais ne disait plus rien.

Long silence.

- Au… au fait…

Sans que je sache pourquoi, elle semblait avoir du mal à assembler ses mots. Elle enchaîna :

- Au fait… Nina…

Mais pourquoi donc prendre un air aussi sérieux ? Elle allait finir par me faire flipper… Voyons Emilie, que t’arrives-t-il ? Je décidais de ne pas l’interrompre.

- Tu… tu as un petit copain ?

Un copain ? Pourquoi me demandait-elle ça ?

- Euh… non… je n’en ai pas. Et toi ? Tu dois sûrement en avoir un, ça ne me surprendrais pas ha ha…

Elle regardait par la fenêtre, un bras sur le dos de la chaise. Bien qu’elle ne me regarde plus en face, je pouvais voir qu’elle souriait un peu. C’était comme… un sourire triste, mélancolique. Je trouvais ça étrange. Vraiment étrange. En quelques minutes, elle avait changé du tout au tout.

- Merci du compliment mais… non je n’en ai pas non plus.

Son visage avait pris une expression grave. Elle se leva lentement, me passa devant sans même me regarder et alla s’allonger sur le lit. Elle me faisait dos, on aurait dit qu’elle dormait.
Vraiment… quel étrange comportement. On s’amusait pourtant bien. Ai-je dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? Soudain, j’entendis comme un petit larmoiement. On aurait dit qu’elle pleurait. Je ne comprenais décidément plus rien.

- En fait je n’en ai jamais eu, sanglota-t-elle.

Ah… c’était donc ça ? Je n’aurais jamais cru qu’une fille aussi boute-en-train puisse être aussi sensible. Alors que nous discutions gaiement il y a quelques minutes, mon amie avait craqué sans raison apparente. Je me sentais, du coup, un peu plus mal à l’aise.

Elle qui était si joyeuse, je n’avais pas envie de la voir pleurer pour si peu. J’allai m’asseoir sur son lit, tout près d’elle. Je voulais tellement la réconforter.

- Tu sais… les copains ça va, ça vient… tu ne devrais pas te mettre dans des états pareil pour ça, ce n’est pas si grave…

Elle me faisait toujours dos, les jambes pliées, le visage enfouit dans son oreiller.

- Ce… ce n’est pas vraiment ça qui me fait pleurer… dit-elle, la voix légèrement étouffée par l’oreiller.

- Ah bon ? Et bien… qu’est-ce donc alors ? Tu peux tout me dire tu sais… soufflais-je doucement.

Elle sorti lentement la tête de l’oreiller.

- Nina…

- Ou... Oui

- Je suis vraiment contente que tu sois là, avec moi.

- …

- Tu sais pourquoi je n’aurais probablement jamais de copain… ?

Allons donc, qu’allait-elle me sortir maintenant ? Je commençais vraiment à stresser… qu’est-ce qui pouvait bien lui passer par la tête ? Je me demande si…

Elle se releva d’un seul coup, se retourna, et m’embrassa.

Un petit cri de surprise m’échappa. Je m’étais fait avoir par surprise. C’était donc ça…

Elle m’avait pris délicatement les mains, et m’embrassa de plus belle. Ses lèvres étaient si chaudes, si douces… cette sensation si agréable… que je me laissai totalement faire. Je fermais doucement mes paupières et mis ma langue au contact de la sienne. Elle frissonna. Moi aussi.

Emilie passa ses mains autour de ma taille, j’en fis de même. Nos langues s’enroulaient désormais l’une autour de l’autre. Je ne contrôlais plus mes gestes, j’étais comme envoûtée par Emilie. Nous nous sommes alors écroulés sur le matelas, toujours enlacées et connectées de par nos lèvres.

J’entrepris alors de lui caresser ses jolis cheveux. Mes mains passèrent instinctivement derrière sa nuque, ce qui ne manqua pas de la faire trembler un peu plus. Ses cheveux glissaient entre mes doigts, ils étaient si soyeux… j’adorais ça. Elle prit mon visage entre ses mains et, enfin, décrocha ses délicieuses lèvres des miennes. Elle était dessus, moi dessous. Sa respiration était saccadée, bruyante… tout comme la mienne.
On se regardait dans les yeux, sans savoir trop quoi faire. Son regard était hypnotisant. Il semblait me transpercer et sonder le fond de mon âme. J’étais allongée sur le dos et elle était au-dessus, me caressant la joue d’une main…

- Nina…

Elle se pencha en avant, m’embrassa tendrement le front puis se redressa de nouveau. D’un geste lent, elle ôta son t-shirt, toujours en me regardant. Je lui fis comprendre d’un signe de tête que j’étais d’accord… Le t-shirt bloqua au niveau de sa poitrine. De mes mains, je l’aidai à le faire passer par-dessus, dévoilant ainsi une très jolie paire de seins, retenue par un soutien-gorge noir.

Emilie pris mes deux mains dans les siennes, et les pressa sur ses seins. Le soutien-gorge était très fin et très doux, très certainement du satin. Je me relevais alors légèrement afin de mieux les agripper. Mes mains bougeaient automatiquement, je ne savais plus ce que je faisais. Je les malaxais tendrement, et je sentais qu’Emilie adorait ça. En effet, elle se mordillait la lèvre inférieure et semblait luter pour ne pas gémir. Elle mit ses mains derrière son dos, puis j’entendis un léger déclic.

Le vétuste bout de tissu qui séparait mes petites mains du de la douce peau de ses mamelles me tomba dans les mains. Je voyais enfin ses tétons, tous roses, qui pointaient vers moi. Emilie était torse nue au-dessus de moi. Il y eu de nouveau un blanc. Ensuite… tout s’enchaina rapidement.

Emilie se décala, me laissant enfin libre de mouvement. Je me débarrassais vite de mon haut et le jeta au pied du lit. Par derrière, elle m’aida à détacher mon soutien-gorge, et s’empressa de me peloter les seins. Je lâchai un cri de surprise.

- Hmm… Tes seins sont magnifiques ma petite Nina… je ne me lasserais pas de les caresser :cœur:

Je me retournais pour être face à elle. Son visage se pencha vers ma poitrine et elle se mit à me lécher un téton. Cela me fit sursauter, et Emilie lâcha un petit rire. Sa langue me titillait, la sensation était vraiment exquise

A mon tour, je lui embrassai les seins et jetai mon dévolu sur son mamelon gauche. Sa poitrine avait durcit par rapport à tout à l’heure… Emilie était vraiment excitée.

Ensuite, nous ôtâmes nos pantalons… il ne nous restait plus que notre petit culotte : dernier rempart vers les jardins les plus défendus qu’il puisse y avoir.

Cette fois, c’est Emilie qui s’allongea sur le dos… à mon tour de la dominer.

A cheval au-dessus d’elle, je pouvais contempler son magnifique visage, ainsi que sa délicieuse poitrine. Je n’avais qu’une envie : croquer dedans

Sans plus attendre, je me penchai et lécha avec encore plus de vigueur ses magnifiques tétons. Je sentis la main d’Emilie me passer sous le menton ; elle me releva la tête.

- Nina… pourrais-tu… poser tes lèvres sur les miennes ? Me souffla-t-elle tout en se mordillant un doigt.

J’avais vraiment envie de l’embrasser à nouveau, je ne la fis donc pas attendre plus longtemps.
Au moment où mon visage arriva à quelques centimètres du sien, elle sortit son doigt de la bouche et me le posa doucement sur la mienne, me stoppant dans mon élan. Voulait-elle arrêter ?

C’est alors qu’elle approcha sa bouche de mon oreille et me chuchota :

- Non… je voulais dire… mon autre paire de lèvres…

Cette seule phrase fit frémir mon corps entier. Emilie voulait que… je… Y penser me donnait chaud… très chaud… Je sentais également que le cœur d’Emilie battait de plus en plus fort.

Je me reculai donc un peu, et lui embrassa le ventre. Petit à petit je descendais vers son nombril. Plus je descendais, plus mes bisous étaient nombreux. Sa respiration devenait de plus en plus rapide et je sentais que je transpirais moi aussi de plus en plus. J’étais comme dans un petit nuage de brume, un nuage chaud et humide, mais qui rendait l’atmosphère si torride… que le temps semblait se distordre en même temps que mon esprit. Je ne pouvais plus savoir si une minute, une heure ou un jour s’était écoulé depuis ce début de soirée.

Arrivée au niveau du bassin, je me retrouvais enfin face à ce dernier obstacle fatidique. Mon nez pointait à quelques centimètres d’une petite culotte blanche en coton. Néanmoins, cela représentait pour moi une muraille infranchissable, ou plutôt… un gouffre sans fond. Je venais pourtant de retirer, de mes mains, cet ultime obstacle.

Je me tenais debout, sur le bord d’une dangereuse falaise. Plus j’attendais, et plus la faille s’élargissait, au point que si je tardais trop, le bord d’en face deviendrais inaccessible. Je devais sauter, pour mon salut. Malgré mon envie irrépressible de sauter de l’autre côté, mes jambes se changèrent en roche, se refusant à tout mouvement. Avec l’énergie du désespoir, j’en déplaçais une, puis l’autre… petit à petit. Fournissant toute mon énergie vitale dans ce décisif mouvement, je m’élançais pour de bon.

Je venais de sauter, sans élan… et chutant ainsi au fond de ce gouffre inconnu.

Ma langue venait de rentrer dans la douce chatte d’Emilie. Aussitôt je m’exécutais. Tel un félin s’abreuvant à une source en plein désert, je lapais de plus en plus rapidement la petite Emilie, lui arrachant à chaque coup de langue un hurlement de plaisir.

J’étais en elle, et elle aimait ça. Du bout des doigts elle me caressa le haut du crâne, m’incitant ainsi à continuer ma délicate manœuvre. Ses jambes se croisèrent derrière mon dos, me plaquant à elle.
Et à chaque fois que je mordillais son petit clito, elle criait quelque chose du genre :

- Haaaaa ! Ouiiiii… Ninaaaaaa !

Je prenais de plus en plus de plaisir à la lécher, enfonçant toujours plus loin ma langue en elle. Emilie criait, et moi je goûtais au fruit défendu. Comme je vous l’ai dit, je ne savais pas combien de temps cela avait duré, seul comptait l’instant présent

...

Emilie et moi étions allongées l’une à côté de l’autre. Perdue dans mes pensées, je ne remarquai que beaucoup plus tard qu’elle s’était endormie. Une petite horloge de chevet m’indiqua qu’il était 19h05. Il ne faisait donc pas encore nuit, heureusement.

Je me rhabillais en vitesse, pris mon sac et reparti de chez Emilie sans faire de bruit. C’est avec le plus grand soin que je refermais la porte derrière moi.

Une petite voix au fond de moi s’écriait « Bravo ! Tu l’as fait ! ». Mais je n’éprouvais nul besoin de sauter de joie, trop exténuée que j’étais. Je n’arrivais pas à penser à quelqu’un d’autre qu’Emilie, ou du moins… à quelque chose d’autre que ce qui venait de se passer. Peut-être réaliserais-je seulement le lendemain.

En quittant l’université, je refis exactement le même chemin qu’à l’allée en sens inverse. Je ne pensais qu’à une chose : prendre une bonne douche. Juste avant de rentrer, je jetai un coup d’œil à mon reflet dans une vitre de voiture. Ma silhouette apparaissait très distinctement. Une splendide chevelure de feu, des yeux de nymphe à en faire pâlir de jalousie les plus illustres déesses grecques, et un visage qui me paraissait être… le perfection même. En m’observant quelques instants dans ce miroir improvisé, mes réflexions de la veille devinrent des certitudes.

Nina Shakespeare ira loin, très loin.