Maintenant que les premiers chapitres visant à poser le décor initial ont été posés, je peux garantir qu'il y aura très bientôt beaucoup plus d'action
HYYYYPE !
Le 27 mai 2017 à 22:22:31 RamPaige a écrit :
Maintenant que les premiers chapitres visant à poser le décor initial ont été posés, je peux garantir qu'il y aura très bientôt beaucoup plus d'action
Oh oui Tellement hâte de voir que la réputation de Léon n'est pas usurpée
J'ai pas fini de lire, je viens juste dire que c'est bouc émissaire et pas bouquet-misère, même si ça colle bien aussi x)
(Désolée pour le double post, je peux plus éditer)
Owi, on fait des trucs illégaux
je viens juste dire que c'est bouc émissaire et pas bouquet-misère, même si ça colle bien aussi x)
Pour être honnête, je me demande moi-même comment j'ai pu faire une telle faute Mais merci de l'avoir relevée
CHAPITRE 17
Seth demeura un moment de marbre, comme statufié. Malgré son expérience à la police criminelle, rien ne pouvait le préparer bien réagir lorsqu’il sentit le canon d’une arme se braquer sur sa nuque. Comprenant qu’il était désormais pris, il n’eut d’autre choix que de lever lentement ses mains. Il tenta de tourner son regard afin de distinguer à qui il avait affaire, mais la personne derrière lui plaqua son pistolet contre sa peau, comme pour lui faire comprendre qu’elle ne plaisantait pas.
- « Qui que vous soyez, baissez votre arme, nous pouvons parler, d’accord ? Je garde mes mains sur ma tête et je ne me retourne pas, » tenta de négocier Seth.
Pas de réponse. Et ce fichu canon qui demeurait collé à sa nuque, menaçant de lui exploser la tête en une seule pression sur la gâchette.
- « Je suis de la police, d’accord ? poursuivit-il d’une voix claire et articulée. Si vous me tuez, mes hommes qui sont en bas ne vous rateront pas. »
Bien entendu, il n’était pas là pour une perquisition officielle et n’avait donc aucun renfort, à part Léon. Mais l’intrus ne pouvait pas le savoir et il tenta donc un coup de bluff, en dévoilant son badge d’inspecteur. Il sentit alors la main de l’inconnu lui prendre son revolver, ainsi que ses Pokéballs, afin de le désarmer.
- « Ne te fiche pas de moi. Il n’y a personne pour venir sauver tes fesses ! »
Les yeux de Seth s’écarquillèrent de stupeur pure. Ce n’était pas la voix d’un homme, mais celle d’une femme, qu’il pouvait reconnaître ! Tout en gardant ses mains sur la tête, il se retourna lentement…
- « Linde ? »
Jamais Seth n’aurait songé se retrouver dans une telle position alors qu’il découvrit une toute autre facette de la criminologue. Un petit sourire au coin étirait la bouche de Linde, alors qu’elle lui braqua son arme en pleine tête. L’inspecteur ignora s’il devait être rassuré de savoir qu’elle était cette intruse, ou bien au contraire s’en inquiéter sérieusement.
- « On fait des heures supplémentaires, Seth ? sourit-elle.
- Qu’est-ce que tu fais là ? Et d’abord… braque ton flingue ailleurs que sur moi. »
Une requête à laquelle la criminologue ne répondit pas. Elle se contenta de le dévisager avec une lueur déplaisante dans le regard, aussi froid qu’un bloc de glace. L’espace d’un instant, Seth eut le déplaisant honneur de découvrir le véritable visage de Linde, derrière sa gueule d’ange trompeuse et sa beauté extérieure, et il n’était franchement pas joli à voir.
- « Je me demandais si tu avais reçu mon texto, hier, concernant la bagnole beige…
- Oui, je l’ai reçu, et j’avais même commencé les recherches. Mais je ne l’aurais sûrement pas fait si j’avais su que ce serait avec ton flingue que tu me remercierais…
- Trop aimable… Pour tout te dire, je voulais juste savoir si cette fichue Team Rocket était dans le coup, histoire de savoir dans quoi je m’embarquais. »
Devant le canon de ce pistolet braqué sur lui, dire que Seth ne se sentit pas du tout à l’aise ne fut qu’un euphémisme. Il chercha à établir le contact visuel direct avec l’ancienne âme damnée des stups, histoire de s’assurer qu’aucune lubie meurtrière ne lui traverse l’esprit.
- « Que fais-tu là et que veux-tu, Linde ? répéta-t-il.
- Moi ? Je ne fais que brosser le champ des possibilités qui s’offrent à moi, répondit-elle, sans cesser de le braquer. Vois-tu, mon cher, à l’heure où nous parlons, j’ai trois coups d’avance sur vous tous.
- Quoi ? Mais de quoi tu parles ? Qu’est-ce que… »
Linde posa son index sur ses lèvres, comme pour lui dire de se taire. Elle s’approcha de lui, tout en le tenant en joue avec son arme, avant de faire passer sa main derrière le col du blouson du jeune inspecteur, pour y arracher un micro. Les yeux de Seth s’écarquillèrent quand il comprit qu’elle avait tout entendu, depuis cette fameuse soirée où il avait passé un pacte avec Beladonis et avec Léon.
- « Je répète ma question, vois-tu, Seth ? Qui est en position de force, désormais ?
- Attends, Linde… Tu…
- Non, tu vas gentiment attendre que je termine, avant de prendre la parole, coupa la criminologue. Il y a un truc que j’ai bien retenu, pendant mon passage aux stups. Toujours avoir des yeux et des oreilles partout. Plus les gens sont proches de toi, plus tu dois t’en méfier… Tu sais ce qu’on dit ? On est trahi que par ses alliés. »
Que pouvait faire Seth ? Elle les tenait… Si par malheur, elle venait à les balancer à la hiérarchie, c’en serait fini pour eux. Son cœur battait fort et ses mains tremblaient, même s’il essaya de rester brave et de ne pas lui accorder ce plaisir de le voir à ce point, à sa merci. Mais que savait-elle exactement ? Si elle savait tout, alors c’était cuit pour lui, finito. Lui, comme Beladonis ou Léon, pouvaient dire adieu à leur carrière et même à leur travail, voire même pire pour l’inspecteur principal qui risquerait la prison pour être l’instigateur de cette rébellion, si les supérieurs jugeaient que ses fautes étaient dignes d’un ripou.
Et le plus horrible dans tout cela, ce fut que ce serait les pires des corrompus qui allaient les condamner pour insubordination, alors que Beladonis, Léon et lui-même n’avaient cherché que la vérité dans cette horrible histoire. Non, il ne pouvait pas croire que Linde serait assez démoniaque pour faire une chose pareille. Même cette fille égoïste devait avoir un semblant de conscience, tout de même.
- « Linde, tu sais ce que je suis venu chercher… Si tu fais ça, tu condamnes les derniers espoirs de la justice…
- C’est tout ? ricana-t-elle. Voilà tout ce que tu as à me dire, pour te défendre ? Puisque cela n’a pas l’air d’aller fort, je vais éclairer un peu ta lanterne. Comme je te l’ai dit, je suis en train de brosser les deux choix qui s’offrent à moi. Soit je continue de suivre les directives de l’autorité. Dans ce cas, je vous fais enfermer tous les trois, pour non-obéissance à un ordre direct et je ramasse le pactole pour avoir mis sous les verrous trois ripoux…
- Soit ? se risqua Seth.
- Soit je me range de votre côté et je trahis tous nos supérieurs mais en retour, j’exigerai la part du lion… Note bien que dans les deux cas, je suis gagnante.
- Comment ça ? Que veux-tu dire ? »
Du Linde tout craché, soupira Seth intérieurement. Cette nana ne pouvait pas agir sans penser à son propre intérêt personnel.
- « Mais regardez-vous, espèces de bras cassés, sourit la criminologue. Que ce soit Beladonis, Léon ou toi, est-ce que l’un d’entre vous connait quoi que ce soit en médecine légale ? En expertise des indices scientifiques ? Non. Autrement dit, sans moi, vous pourrez passer trois siècles sans rien trouver. »
Elle marquait un point. L’orgueil de Seth en prit un coup mais il devait bien admettre qu’elle avait raison. Vu qu’ils agissaient désormais cachés et non plus dans la légalité, ils ne pourraient pas demander l’appui du bureau des médecins légistes, ou de l’équipe de la police scientifique qui était aux ordres du superintendant, pour analyser et interpréter d’éventuels indices microscopiques, biologiques ou médico-légales.
- « D’accord, dans ce cas, pourquoi hésites-tu ? Qu’as-tu à gagner en restant du côté de l’autorité ? Ils vont te donner quoi à part juste une prime ? demanda Seth en prenant soin d’utiliser des mots qui pourraient l’interpeler.
- Il faut que je te refasse toute l’histoire, pas vrai ? Tu te souviens, le couteau retrouvé dans la boîte à gants d’Angus ? Eh bien, c’est moi qui l’ai déposé là… »
Le jeune inspecteur manqua de s’étouffer, devant les mots de sa collègue alors que ses yeux s’écarquillèrent de stupeur pure.
- « J’ai demandé à Jack, un lascar de Safrania de me fabriquer cette fausse preuve. Angus avait déjà ses empruntes répertoriées dans la banque de données, pour ses anciens délits. Comme il ne fait pas partie de la Team Rocket, personne ne les a effacées. Il m’a donc été facile de transposer son pouce sur la lame du couteau, et de le planter dans le corps retrouvé avant-hier… Les morts ne saignent pas, mais une seule incision suffit à contaminer une lame d’un ADN…
- Mais… Mais pourquoi t’as fait ça ? s’étrangla Seth qui se retenait presque de s’arracher les cheveux.
- Je l’ai fait pour me couvrir. Tant que le superintendant aura un os à ronger, il me foutra la paix. Et corrompu comme il est, je ne te dis pas la liasse de billets et le poste qu’il risque de me donner pour l’avoir aidé à faire porter le chapeau à cet Angus. Tu vois, Seth ? Pour le moment, je suis bien du côté de l’autorité… tu comprends donc que je n’ai pas, pour l’instant, de bonnes raisons de changer de camp ! »
Seth était loin d’être stupide, et connaissait assez bien Linde pour lire entre les lignes avec elle. Elle ne l’avait pas explicitement annoncé, mais ce fut comme tout comme : s’il parvenait à lui proposer un deal plus intéressant pour elle que de rester chez l’autorité, alors il se pourrait fortement qu’elle trahisse la confiance que lui avait accordé les hautes sphères de la police, pour joindre leur cause. Et même s’il n’appréciait pas le personnage, force est de constater que sans elle et ses connaissances en criminologie, ils allaient se heurter à un mur.
- « Qu’est-ce que tu voudrais, alors ? Tu sais très bien que nous agissons en douce, aux dépends des ordres officiels. Beladonis est incapable de te payer de sa poche.
- Je ne te parle pas d’argent, idiot, mais de perspectives. Supposons que toi et ta bande de petits justiciers, vous parvenez à faire éclater la vérité, que va-t-il se passer, d’après toi ? Tu crois que le sénateur Winslow va gentiment te remettre une médaille d’honneur ?
- Sois plus claire, Linde. Je ne comprends pas où tu veux en venir.
- Je veux dire que j’ai besoin de garanties. Je ne fais jamais les choses à moitié, Seth. Si tu veux que je t’aide, il va falloir en payer le prix… Et ce prix, c’est la tête des sénateurs. »
Le jeune inspecteur la dévisagea un moment d’un air incrédule, ignorant si elle était tombée sur la tête ou non.
- « Si je vous rejoins, ce n’est pas pour s’occuper d’une affaire dont tout le monde s’en fiche, à part le gamin qui a fait sa déposition la veille. C’est trop de risques, pour trop peu de récompense… Ce que je veux, c’est retourner complètement les fondations de cette société.
- Tu t’entends parler, Linde ? Je suis là pour résoudre un crime, et pour retrouver la fille disparue de cet appartement, pas pour plonger dans tes combines douteuses !
- Je n’ai pas été assez claire, il me semble ? Je me fiche complètement de savoir qui a tué le cadavre que nous avons repêché. Tout comme je me moque de savoir si cette Lilie est encore vivante ou non, si on la retrouvera ou pas. »
La criminologue réactiva le cran de sécurité de son pistolet, et cessa de le pointer en direction de la tête de Seth, à son grand soulagement.
- « En revanche, si tu me dis qu’avec cela, nous pourrons exposer au grand-jour les manigances des sénateurs et des grands patrons de la police de Kanto, là, ça m’intéresse.
- Je suppose que tu brigues la place du divisionnaire depuis que t’es entrée dans la criminelle ? grogna Seth. Pff… Tu ne recules devant aucun stratagème abject, petite arriviste.
- Ce que je brigue ne te regarde pas, Seth. Mais tu manques clairement d’ambitions, crois-moi.
- Il y a une différence entre nourrir des ambitions et vendre son âme, rétorqua l’intéressé. Inutile de tourner en rond, nous savons tous les deux que, toi et moi, nous ne serons jamais sur la même longueur d’ondes sur ce point. Mais j’ai besoin de toi pour cette affaire. »
Et, malgré la réticence qu’il avait à devoir prononcer de tels mots, comme s’il marchandait des fruits sur un étalage alors qu’il s’agissait de la vie d’un être humain, il prit sur lui-même afin d’employer des termes susceptibles de capter l’intérêt de l’âme maudite de la brigade des stups.
- « Et toi, tu auras besoin de moi, si tu veux faire tomber le divisionnaire pour prendre sa place et sa fortune. »
Je peux pas décrire Linde en restant poli.
Super chapitres !
Linde, c'est l'enfant du démon, c'est pas possible autrement
Le 28 mai 2017 à 23:03:02 Ranaven a écrit :
Linde, c'est l'enfant du démon, c'est pas possible autrement
Dès le début j'ai pas pu piffer ce perso
Si Linde se fait détester, c'est qu'elle a parfaitement rempli son rôle
C'est le perso qui représente tout ce qu'on doit détester mais qui est excellente dans ce rôle
En écrivant son perso au fil des chapitres, elle est tellement abjecte qu'au final, elle devient magnifique dans le vice
Perso j'adore Linde, elle fait tout pour son propre intérêt, toujours des coups d'avance, et elle a totalement raison.
Excellent chapitres ! (Je me suis tout tapé d'un coup, j'avais plein de chapitres de retard )
Nan mais Saubohne à côté c'est un bisounours.
Le 29 mai 2017 à 17:30:21 Raidvn a écrit :
Nan mais Saubohne à côté c'est un bisounours.
Pour ça, tous les persos de la fic précédente passent pour des bisounours à côté de ceux de celle-ci
Les deux prochains chapitres arrivent dans les prochaines minutes, juste le temps de faire la mise en page
J'ai remarqué que tu utilises un monde Pokémon où les animaux sont présents, pourquoi ?
Sinon y a pas de "s" pour les noms de Pokémon au pluriel, c'est considéré comme des noms propres, comme on peut le voir dans l'animé. ^^
Beladonis à la porte du suicide quand il va voir arriver Linde.
Super chapitres !
Pour moi, j'ai toujours considéré que les animaux "normaux" existent dans le monde Pokémon (je vois mal Sacha manger des steaks de Ecrémeuh ou de Tauros, du bacon de Gruikui ou des filets de Poissirène sauce citron ), c'est juste qu'on ne les vois pas puisqu'ils n'ont pas grande importance comparés aux Pokémon
Seth, ça se sent qu'il a envie de se pendre quand il a compris qu'il allait devoir se manger le démon
Hate de voir comment ça va fonctionner l'équipe maintenant qu'il y a Linde dedans
Et hate aussi de voir la team rocket en action
CHAPITRE 20
Assis à son poste, dans la grande salle principale du commissariat central de Céladopole, Seth attendait que le briefing matinal commence et tua le temps en nourrissant son fidèle Luxray avec des croquettes, allongé à ses pieds. La caféine le tenait toutefois éveillé, tandis qu’il s’efforçait de ne pas montrer de signes de fatigue, de garder l’esprit relativement clair et de cloisonner les priorités.
Il n’avait pas fermé l’œil de toute la nuit et commença à ressentir les effets de l’endormissement, alors qu’il avait du mal à garder ses paupières ouvertes. Étant donné qu’ils avaient terminé leur brainstorming vers six heures du matin, aux premières lueurs de l’aube, Seth avait compris qu’il serait parfaitement inutile de rentrer chez lui et de dormir une petite demi-heure. Ils avaient alors, tous les trois, terminé leur nuit dans un vieux café malfamé de Carmin-sur-Mer, où Léon avait ses habitudes, à s’enfiler des expressos corsés et à sniffer des rails de coke, afin de se tenir éveillés.
Entretemps, une voiture venait de se garer dans le parking du commissariat, avant que Beladonis n’en sorte, l’air visiblement très affairé et sombre. L’inspecteur principal semblait extrêmement concentré sur la lourde tâche de retrouver l’identité du cadavre repêché et de coincer son meurtrier. Il ouvrit la double porte principale tout en promenant son regard dans la salle, mais son entrée fut masquée par celle, plus imposante, du superintendant avec son costume de luxe parfaitement repassé.
- « Linde, les gars du labo, ils veulent te parler au téléphone, » annonça-t-il sans le moindre préambule.
Malgré son état de fatigue, Seth observa attentivement la façon dont Linde allait réagir à l’ordre du superintendant. Ce dernier devait encore être persuadé qu’elle allait rester de son côté, et tout le laissait croire puisque celui-ci semblait plutôt confiant, pour la laisser s’occuper de la navette entre les légistes et le commissariat. Mais pour Seth, il ne pouvait pas encore être sûr de ce que ferait la criminologue. Car, pour l’instant, rien ne l’empêchait de le trahir et de lui faire croire qu’elle allait le rejoindre, pour finalement rester du côté de l’autorité. Comme elle le lui avait dit la veille, elle avait l’embarras du choix.
- « Merci à tous d’être venu tôt, dit Beladonis en se plaçant devant son auditoire. J’apprécie votre ponctualité. Nous allons commencer… Monsieur le superintendant a donc quelque chose à nous faire part. »
L’inspecteur en chef tenta d’arborer un visage neutre et professionnel quand son supérieur hiérarchique le rejoignit sur l’estrade.
- « Comme vous le savez, nous avons placé le suspect numéro un, Angus, en détention provisoire, annonça-t-il. Nous l’avons inculpé pour l’assassinat sur sa femme. Votre compte rendu, Woody ? »
Un sergent, assis au fond de la salle, se leva.
- « Il n’a aucun alibi pour la soirée du meurtre. Il prétend s’être arrêté à un pub, après sa journée de travail, pour boire un verre mais ne se souvient pas du nom de l’établissement. Nous avons fait une enquête de porte-à-porte dans les bars près des docks de Carmin-sur-Mer, et personne ne semble l’avoir vu, ni ne peut confirmer ses dires.
- Le couteau retrouvé dans sa voiture avec des traces de sang de la victime, pas d’alibi solide… Donc on tient notre homme, reste à le faire craquer, » fit le superintendant, plus que prêt à brûler les étapes.
Beladonis mourrait d’envie de lui dire d’attendre au moins la confirmation des résultats d’autres tests ADN, mais le superintendant n’était pas du tout partial et semblait avoir un intérêt certain à ce que l’on fasse condamner Angus, et que l’on boucle rapidement cette affaire. Mais l’inspecteur principal savait que ce serait inutile puisque même les médecins légistes étaient à la botte du sénateur et du divisionnaire principal, et n’hésiteraient pas à falsifier d’éventuels résultats compromettants. Une lueur brilla dans le regard de chasseur du superintendant, prêt à conclure.
- « Alors, ils ont trouvé quelque chose au labo, à partir du couteau retrouvé ? » s’enquit-il en voyant Linde revenir.
Cette dernière ne répondit pas immédiatement, parcourant la salle d’un regard neutre. Seth avait les yeux braqués sur elle, guettant sa réponse et sa réaction, tout ce qui pourrait indiquer de quel côté elle comptait réellement se pencher.
- « Oui, finit-elle par répondre. Oui, c’est bien lui. Ils ont retrouvé deux ADN sur le couteau. Le sang nettoyé appartenait bien au corps repêché, et l’emprunte partielle de son pouce est également retrouvée sur le manche… »
Seth demeura un moment figé, tandis que la criminologue ne le regarda même pas. Linde savait qu’Angus était innocent, qu’elle avait elle-même placé cette fausse preuve pour le piéger. Et pourtant, elle n’avait eu aucun mal à le livrer en pâture au superintendant qui n’attendait que cela et qui levait déjà ses bras triomphalement dans les airs.
- « Eh bien, voilà ce qu’on appelle du travail vite fait, bien fait ! Avec de telles preuves, plus besoin d’aveu. Reste plus qu’à le mettre en examen pour assassinat et boucler cette affaire ! »
Mis à part Beladonis et Seth, qui semblaient avoir reçu le ciel tout entier sur la tête, tous les autres officiers semblaient ravis de ce dénouement. D’une part car ils venaient de se débarrasser d’une enquête ardue, et d’autre part parce qu’il valait mieux se trouver du côté du superintendant pour avoir ses faveurs. Celui-ci fut si confiant et si impudent qu’il ne chercha même pas à cacher son âme corrompue, lorsqu’il tendit à Linde une enveloppe marron qui devait contenir un gros paquet de billets. Sans aucun doute pour la remercier de son faux témoignage et sa falsification de preuves officielles.
- « Le sénateur sera content de nous pour du bon boulot, on aura tous une belle prime en fin d’année, sûr ! Hauts les cœurs, les gars ! » ajouta-t-il.
Comme si, par ces mots et par ce geste, le superintendant indiquait ouvertement à toute la brigade que s’ils voulaient survivre dans ce monde, avoir de l’avancement et la fortune, ils feraient mieux de faire exactement comme lui. Ne rien voir, ne rien entendre et obéir aveuglément aux ordres du sénateur et du divisionnaire principal. Et que celui ou celle qui tenait à sa situation ne devrait pas discuter les ordres officiels, peu importe si ceux-ci sont légaux, moraux, ou non.
Dans un brouhaha, tous se levèrent et se dirigèrent vers la porte, prêts à se replonger dans leurs travaux respectifs ou changer de dossier, celui-ci étant officiellement bâclé et bouclé par le superintendant. Seth vit Beladonis rester en retrait, comme s’il attendait le départ des autres pour lui parler. L’inspecteur principal avait le masque de l’incompréhension et de la défaite sur le visage, presque résigné, sans la moindre carte supplémentaire à jouer pour tenter de faire triompher la justice dans ce monde corrompu jusqu’à la moelle.
Mais Seth vit également Linde qui arborait un rictus indescriptible aux lèvres. Soit elle était fière de son coup de poignard dans le dos et souhaitait qu’il puisse constater par lui-même à quel point elle l’avait berné, par pure méchanceté. Soit elle était ravie d’avoir roulé le superintendant dans la farine et de lui avoir soutiré une somme importante d’argent, en prime. La criminologue eut un petit haussement d’épaules en guise d’excuse quand elle croisa son regard, et sortit de la salle de réunion. N’en pouvant plus d’attendre plus longtemps pour exiger des explications, Seth se leva et la suivit immédiatement.
- « Il t’a payée combien, pour que tu lui vendes ton âme ? »
Seth eut du mal à masquer toute sa frustration quand il rejoignit Linde à l’extérieur du bâtiment. Mais il s’efforça de serrer les dents et de parler à voix basse, pour ne pas se faire entendre par d’éventuelles oreilles extérieures.
- « Une somme assez suffisante pour me convaincre de tuer mon père, s’il était encore en vie.
- Merde, Linde ! Je croyais qu’on s’était mis d’accord, hier soir ! Et là, tu nous plantes comme ça, directement dès la première heure et la première occasion ?
- Moi, je t’ai planté ? Je ne crois pas, Seth… Si je l’avais fait, toi et tes copains, vous serez déjà mis en examen pour mutinerie et complot contre l’autorité ! Et je ne le ferai pas, sauf si quelqu’un me donne une bonne raison de le faire… »
La colère de Seth s’estompa légèrement. S’il avait eu le choix, il aurait préféré se tenir à des milliers de kilomètres de cette fille pour qui tout se monnayait, y compris les vies humaines. Mais étant donné qu’elle était la seule à pouvoir lier les indices entre eux, il n’avait guère d’alternative et devait requérir sa présence. Levant les mains devant lui comme s’il se rendait, il fit preuve de sang-froid pour se calmer et reprendre.
- « Bon, d’accord… C’était quoi, ton plan, au juste ? Donner toutes les cartes en main au superintendant pour qu’il classe officiellement l’affaire ? Tu crois réellement que c’est ce qu’il y avait de mieux à faire ?
- Eh bien, oui. Ça t’arrive de réfléchir un peu ? Plus vite il classera l’affaire, plus vite le gros lard de sénateur sera satisfait et nous lâchera les bottes. En lui offrant Angus sur un plateau d’argent, j’ai gagné sa confiance… il ne lui viendra même pas à l’idée que je puisse changer de camp désormais. »
Seth demeura un moment muet et se contenta de se griller une cigarette mentholée. Il ne fumait pas beaucoup, contrairement à Léon, mais il en éprouva le besoin urgent d’apaiser ses nerfs à vif et à réfléchir de ce que venait de lui dire cette manipulatrice.
- « Dis comme ça, ça fait sens… » concéda-t-il.
Quand il s’agit de comploter, de manipuler, de mentir ou de trahir, difficile de faire mieux que Linde. Ce n’était pas forcément la qualité qu’il respectait le plus chez une personne, loin de là, mais Seth devait bien admettre qu’il était encore un peu trop tendre et naïf, comparé à cette fille qui baignait dans les magouilles, les chantages et les trafics illégaux depuis son adolescence.
- « Oui, bon… T’as peut-être raison, on aura plus de liberté sans le superintendant sur le dos, finit-il par soupirer. Mais le pauvre Angus, il va se faire lourdement condamner pour un crime qu’il n’a pas commis…
- C’est tout à fait regrettable, sourit Linde. Mais dans ce cas, c’est ce qu’on pourrait appeler des dommages collatéraux. »
Avant que Seth ne puisse lui répondre, elle lui arracha la cigarette du bec, tira une longue bouffée dessus au point de la consumer entièrement, avant de l’écraser sous le talon.
- « Bon, alors ? Tu vas rester là à pleurer sur le sort d’Angus, ou bien on se met enfin au boulot ? » lança-t-elle.
Linde qui fait péter le convoi.
La guerre est déclarée.
Super chapitres !
Ah oui, elle y va carrément à la grenade
RIP Red On sent bien que la team rocket fait vraiment gangster, c'est pas du tout la même chose que celle des jeux ou de l'animé qui se contente de voler Pikachu