L’aventure ne faisait que commencer, et tout allait déjà mal : pas de carte, pas d’indice, un ennemi qui maitrise le voyage dans l’astral, et des hémorroïdes. « Bon ben tant pis, on rentre ? » demanda Merrino, visiblement blasé. Mais pas le temps de se retourner pour rentrer à la maison que Zozowok fit agrandir son sexe de 2 bon mètres et l’enfourcha comme un Nimbus 2000. « Allez, grimpe sur mon dos et accroche toi, ça va secouer ! » cria Zozowok. « De préférence non, tu risques de causer une inondation avec un machin pareil. Mais je veux bien faire un tour. » Et les deux chevaliers s’envolèrent comme deux fées majestueuses perchées sur une bite de 2,25 mètres. « Où allons-nous ? » demanda Merrino, « au septentrion ! » lui fut répondu. ( https://www.youtube.com/watch?v=TJWHDdhq1CI )
Deux longues heures de vol plus tard, Merrino aperçu quelque chose au fin fond des bois. Un homme en toge, avec un animal, effectuant une sorte de rituel au pied d’un arbre. « Arrête toi ici Zozo, c’est peut-être l’homme que nous cherchons ! ». A l’atterrissage, le brave clochard en question s’approcha doucement pour leur demander ce qu’il lui valait une visite inattendue de ce genre. Ce fut cependant Merrino qui engagea la conversation :
« Yo, t’es qui toi ?
-Je suis le maitre de ces contrées, le représentant des dieux. Roi tu peux m’appeler, car roi, je le suis. Je suis à l’image de l’animal qui m’a recueilli : l’ours à fourrure noire et blanche. Tu peux donc m’appeler RoiOursNoiretBlanc. Je suis venu apporter quelques offrandes, en cette journée ensoleillée, au pied de cet arbre que vous voyez derrière moi… Hé mais QU’EST-CE QU’IL FAIT LUI ?
-Merri regarde, des oranges, elles sont vachement bonnes en plus.
-LAISSE CA MALHEUREUX, NE SAIS-TU DONC POINT CE QUE TU FAIS ?
-Ok alors de 1 t’arrêtes de plagier mon pote, et de 2 : Zozo, tu veux des lardons avec ton omelette ?
-Nan merci ça va.
-Ouais ben t’en auras quand même.
-L’ŒUF DE L’OFFRANDE ! ARRETEZ, ARRETEZ PAUVRES FOUS, VOUS N’AVEZ DONC PAS DE DIEUX ??
-Le B0ss ? Il est ici ?
-MAIS NON, ODIN LE TERRIBLE, THOR LE FOUDROYEUR, WONDERWOMAN, BAAL !
-Ohla calme toi bro’, tiens prends une bouchée.
-Oh merci bien, JE VEUX DIRE NON, SUBISSEZ LE COURROUX DE- *huh**stomp*
-…Ben quoi, il fait des crises de narcolepsie lui ?... Et mais… Il est mort !
-Bordel de merde Sieur Merri t’as mis quoi dans ton omelette ?
-Un bout de champi qui trainait par là, il avait l’air bon.
-Il est bleu ! Et il brille !
-… Oh ben merde. VITE, FAUT QU’ON S’CASSE ! »
Et c’est ainsi que les preux chevaliers s’envolèrent à nouveau, laissant là le cadavre de feu RoiOursNoiretBlanc. «Putain on est dans la merde Zozo, faut qu’on le trouve ce prophète avant que les flics nous choppent ! »

PeaceBeUponYou entra dans la salle où se trouvaient Panarabisme, wsl, et RoiPanda. Ils ne remarquèrent pas de suite son arrivée, car plongés en pleine discussion et s'échangeant de précieuses informations sur l'organisation de cette Résistance musulmane, de ses liens avec les chrétiens pacifiques luttant contre les "Soldats du Kriss" et autres "Jn 14:6", et de leur décision commune d'aller demander de l'aide aux païens. Tous s'accordèrent à dire que cette alliance de circonstance était une nécessité.

Au bout de quelques secondes d'observation d'une scène lui étant plaisante - une discussion pacifique entre des personnes de différentes religions - PeaceBeUponYou fit remarquer sa présence en saluant l'assemblée. RoiPanda et wsl furent heureux de retrouver ce nouvel ami.

"Nous sommes venus vous apporter notre aide", déclara wsl. "Nous avons été attaqués par ces extrémistes, nous avons su résister, mais notre ami MotorcycleMan a été tué durant la bataille... Ce n'est pas la vengeance qui nous motive, seulement un simple désir de pouvoir vivre librement. Nous ne pouvons nous permettre de les laisser se renforcer de jour en jour. Deux de nos amis sont allés aux côtés des chrétiens pacifiques. Seule une grande alliance de nos trois camps pourra sauver ce qui peut encore l'être."

PeaceBeUponYou fut peiné d'apprendre que l'un des païens fut tué, et d'autant plus touché de constater que sa visite avait permis d'espérer un retournement de situation. L'arrivée des païens était une aide non négligeable, et leur réputation de guerriers intrépides n'était plus à prouver.

"Macha'Allah, vous êtes les bienvenus chez nous" répondit Panarabisme, heureux d'avoir envoyé PeaceBeUponYou au village des païens, son principal lieutenant et homme de terrain. "Reposez vous" ajouta le leader du mouvement résistant. "Nous entrons en guerre bientôt".

Panarabisme et PeaceBeUponYou continuèrent à discuter quelques instants des actions à mener et des tactiques à appliquer pour la prochaine bataille à venir. Lorsqu'ils allèrent se coucher, leur décision était prise. PeaceBeUponYou retrouverait chacun des membres connus de la Résistance et les enverrait discrètement prendre les armes sous le commandement de Panarabisme, qui se chargerait de coordonner l'attaque.

Janus Pater et Harri Ebur arrivèrent à un premier poste avancé des terres chrétiennes. Le paysage semblait déjà dévasté, des ruines encore fumantes pouvaient être vues au loin. Deux villages simplement séparés par une rivière, emjambée par un pont détruit, présentaient deux drapeaux distincts.

A mesure qu'ils approchèrent du premier village, les deux voyageurs virent de nombreux bâtiments présentant des stigmates de conflits armés, certains semblaient abandonnés. Une petite chapelle était même noircie par un début d'incendie, témoignant de la violence des combats. Le premier homme qu'ils rencontrèrent était un jeune homme arborant une arme en bandoulière sans uniforme particulier, les dévisageant rapidement avant détourner le regard en poursuivant sa route.

Cette tenue vestimentaire confirma la première impression des deux païens : une guerre civile avait lieu dans ce pays.

"Retrouver Jean Amassou ou bien merrino sera très compliqué, comment peut-on savoir à qui faire confiance ici ? Nous ne connaissons rien de ces lieux" dit Janus Pater, avec une certaine angoisse palpable dans sa voix.

Harri Ebur, qui ne répondit pas, observait autour de lui les rues tandis qu'ils s'enfonçaient dans le village, ce qui lui donnait la désagréable impression de s'enfoncer dans un piège. Son regard croisa celui d'une dame âgée, qui sortait d'une maison. Celle-ci baissa les yeux et remarqua le Mjollnir, fièrement porté. Ses yeux s'écarquillèrent et elle se mit à hurler "Des païens !! Des païens" avant de rentrer s'enfermer chez elle.

La situation se crispa immédiatement autour des deux compagnons qui se virent être encerclés en quelques secondes par plusieurs hommes.

"Que faites vous ici ? Retournez d'où vous venez !" éructa un chrétien. Il était absolument impossible de savoir à quel obédience appartenaient ces hommes. Rien n'indiquait s'ils étaient catholiques ou bien protestants, leurs tenues étant tout à fait neutres.

Janus Pater prit quelques secondes de réflexion et déclara à l'assemblée le plus calmement possible : "Nous sommes venus pour vous aider. Un de vos chefs nous a fait convoquer dans le plus grand secret afin de cesser ce conflit qui n'a que trop duré, l'un de vous est venu chez nous". Il espéra que sa prestance lui donne assez d'importance aux yeux de ces hommes pour qu'ils soient guidés au responsable du village, et pas mis en pièces en quelques secondes...

Les deux jeunes hommes étaient menés dans une maison légèrement en retrait des autres. Ils entrèrent ainsi dans un salon aux murs vieillis, peu meublé, et aux volets pour la plupart fermés. L'une des personnes les ayant conduit jusque là se retira dans une pièce, dans laquelle il discuta brièvement avec un homme dont la voix paraissait faible. Les deux païens furent invités à rentrer dans cette pièce. Ils y virent un homme gravement blessé les observant avec une certaine bienveillance.

"Je vais être bref" déclare l'individu. "Je me nomme Caporal Onche. Je suis le responsable local de l'Alliance, un groupe de résistance contre ces fanatiques de Biblik qui vise à unir les catholiques et protestants ne souhaitant pas prendre les armes... Ceux qui prendront l'épée périront par l'épée, est-il écrit pourtant. J'ai fait envoyé un représentant de chaque communauté, catholique et protestant, auprès des vôtres, il nous faut joindre toutes nos forces, avec les musulmans également, et vous y avez aussi intérêt. Il semblerait que j'ai échoué..."

"Que s'est t-il passé ici ? Qui a attaqué ?" s'impatienta Harri Ebur.

Le jeune homme s'étant entretenu peu avant avec Caporal Onche lui expliqua que les tensions internes entre catholiques et protestants étaient bien trop vives, et que tous ne voyaient pas d'un bon oeil une alliance multi confessionnelle. Il ajouta que l'influence des Biblik était grandissante, et que de nombreuses personnes à travers le pays étaient tentées de les rejoindre, car eux seuls souhaitaient la paix avec l'Etat islamique et régner sur un monde divisé à jamais, dans un pays où les soldats du Kriss seraient les maîtres.

"Nous souhaitons retrouver Jean Amassou ou bien merrino, pourriez vous nous aider ?" demanda Janus Pater.

"Jean Amassou est notre seul agent infiltré des petits bras, il ne s'est pas attardé ici. Comme vous le comprenez, nous faisons tout notre possible pour propager notre idée de village en village, tout en restant dans la plus grande discrétion. Quant à merrino, il aurait dû être présent pour vous accueillir. Il a disparu depuis hier soir, lorsque nous avons été attaqué par un groupe de protestant venant de prêter allégeance aux Biblik. Ils ont frappé aveuglément." répondit l'homme, qui ne cherchait pas à masquer son inquiétude.

Les deux païens se retrouvaient donc en terre inconnu, sur laquelle ils n'étaient pas les bienvenus pour tous. L’affrontement entre les deux clans s'approchait à grands pas...