[Alric]

"Très peu de choses, malheureusement... Nous avons des... connaissances, qui sont parties en Erinor, pour aller directement au quartier général de la Morag Kreshna. C'est une entreprise très périlleuse, mais nous n'avons pas d'autres pistes..."

[Blade]

N'ayant pas vraiment grand-chose à ajouter à ce qu'Alric avait dit, il décida de questionner la jeune femme, curieux.

- Comment savais-tu pour les souterrains ?

[Morrigan]

- Je vois... Je vous remercie, fit-elle en s'adressant au jeune prêtre, aveugle, avant de réaliser qu'il était vraiment aveugle. Euh merde, bref, je vis dans les souterrains en réalité, en compagnie d'une communauté de voleurs, clochards et autres criminels peu fréquentables. Quant à vous, vous étiez aux côtés du vieux quand j'ai débarquée, faisiez-vous partie de son entourage ?

[Alric]

Le jeune homme sourit en écoutant sa description du monde d'indigents dans lequel elle vivait. Après tout, lui qui était prêtre avait fait voeu d'aider les plus pauvres... Et au final, il n'avait que rarement pu accomplir ce sacrement.

"L'empereur ? Non, je ne le connaissais pas du tout. Mais mon mentor le connaissait bien. C'était un chevalier à son service il y a des années."

[Blade]

- Ah, je vois. Je ne savais pas qu'il y avait toute une communauté en dessous...

Il dirigea son regard le sol, l'air pensif.

- J'ai combattu pour lui pendant une bonne partie de ma vie. J'avais à peine la vingtaine quand il a été sacré empereur. Même en tant que mercenaire, j'aimais bien combattre aux côtés des forces Thuriniennes. Ça va me faire bizarre quand il sera remplacé.

[Kintaro]

Toujours en train d'essayer d'écouter leur conversation, il ne prêta pas attention à la jeune femme qui agita un contenant devant ses yeux, il fit simplement un non de la tête pour lui faire comprendre qu'il ne voulait pas boire. Elle dit en buvant une gorgée:

- En attendant, j'ai peut-être une piste qui pourrait t'intéresser.
- Une piste tu dis ? fit le natif de Yamato. C'est véridique ou c'est au stade de rumeur, comme la raison de ma venue ici ?

Elle buvait une nouvelle gorgée en esquissant un sourire, avant de poser son verre sur la table.

- Quelque chose de véridique, ça vient d'une personne qui était présente à ce festival et que j'ai aidé à cause des problèmes engendrés par ce dernier.
- Dans ce cas où est cette personne ?
- Elle doit venir ici normalement, enfin... si elle n'a pas oublié.
- Elle ne t'a rien dit de plus ?
- Non, elle n'a rien voulu me dire, mais elle m'a dit qu'elle dira ce qu'elle sait quand elle aura vu ta hache.

A l'entente de ces paroles Kintaro redoutait qu'il s'agisse d'un piège pour lui voler son arme, car certains ont déjà essayé cette stratégie, sans succès. Sauf que si elle arrivait dans cette taverne, elle ne pourrait pas aller loin si elle commettait un méfait. Il soupira, disant:

- Dans ce cas attendons cette personne, si elle arrive bien évidemment.

[Desmond]

Plusieurs heures après avoir fuit la ville le groupe put apercevoir le Soleil se coucher, leur permettant de profiter d'un crépuscule d'été qui marquait la fin de cette journée difficile.

"- Eh bien, la nuit va tomber. On va lever le camp ici !" S'exclama Desmond, enthousiaste.

Tenant les rênes des chevaux, le chef de Red Moon était celui qui s'occupait de conduire le chariot, tandis qu'Izumi et Arkhan se tenaient à l'arrière. Il faut dire qu'il fallait un cheval assez costaud pour porter la Main du Diable. Quelques instants plus tard, le chariot s'arrêta et le feu était installé, tandis que les aventuriers étaient désormais couvert par un ciel d'étoiles dans une nuit pénombre. Desmond était allongé, les mains derrière la tête et adossé contre un tronc tandis qu'Izumi était assise sur une couverture et Arkhan était assis en tailleur face au feu, sans faire un bruit.

"- Au fait Izumi, ce collier ?" Fit Desmond, contemplant les astres dans le ciel.
"- Ah oui, je l'ai ici..." Répondit-elle, cherchant sa sacoche.

Soudain un crie alerta Desmond et Arkhan qui furent brisés dans leur moment de tranquillité et tournèrent la tête vers la source de bruit strident. C'était la renarde qui avait poussé ce cri et elle tenait entre ses mains la sacoche qu'elle portait sur elle et... Un trou était visible dans le cuir qui servait de fond.

"- J'ai perdu le collier !" Fit Izumi, désemparée.

Sa découverte la frappa comme si le ciel lui était tombé sur sa tête et elle s'écroula sur sa couverture, les larmes lui coulant aux yeux. Malgré le dégoût qu'éprouvait la jeune princesse car elle avait perdu le trésor de diamant dans le combat contre les unités de police, Desmond et Arkhan restaient impassible, comme si cette découverte ne les surprenait pas vraiment. Ou plutôt... Ils ne semblaient pas réellement intéressés par celui-ci.

"- J'aurai du faire plus attention... !" S’apitoya le renarde.
"- Bah... Peu importe. Même si je sais que tu voulais vraiment ce collier pour ton clan. Ce n'est pas très grave. On trouvera un autre moyen pour l'argent."

Ces paroles ne rassuraient que peu Izumi qui gardait une bouille triste. Ce collier de diamant signifiait beaucoup pour elle car c'était l'objectif de leur groupe depuis longtemps. Ils prévoyaient de partager cet argent pour que chacun puisse en profiter comme ils le voulaient, mais les choses ne voulaient pas se dérouler ainsi. Intrigué, le démon se tourna vers Desmond alors qu'il était toujours allongé sur son tronc, d'une mine contrariée.

"- Quelle mouche t'as piqué, Desmond ? Tu ne penses plus aux femmes ou à l'alcool ?" Demanda Arkhan.

Expirant doucement, le métis se releva, posant ses bras sur ses genoux tandis qu'il gardait les yeux rivés dans les flammes. Son attitude semblait surprendre ses équipiers qui voyaient très bien que quelque chose le perturbait. Néanmoins, c'est la jeune femme qui prit la parole.

"- Après tout... Cette journée va marquer les esprits longtemps. La mort de l'Empereur signifie que le pays n'a plus de souverain légitime jusqu'à nouvel ordre. Les différentes maisons qui gouvernent ce pays vont s'affronter et combattre pour désigner le digne successeur du trône. Les clans vont s'arracher et le pays va être plongé dans une guerre civile qui va durer... Des mois, des années ?" Parla Izumi, d'une voix calme mais avec beaucoup de peine.
"- Peuh. Les humains... Leur cupidité et leur soif de pouvoir les perdra. C'est une aubaine pour des mercenaires, une guerre entre parties... Qui offrira le plus ? Ce pays va connaître la destruction et ils ne pourront se prévaloir que de leur propre turpitude." S'exprima Arkhan.
"- Mais on ne sait même pas qui a orchestré cet assassinat. Est-ce un thurinien qui aurait tué l'Empereur ou bien une organisation malveillante ? Et si c'était l'oeuvre de tueurs venant d'un pays voisin ?" Répliqua Izumi, plus calmement.
"- Mmh... Peut être." Fit-il d'un ton rauque.

Arkhan se remémora brièvement que lui aussi avait eu affaire à une organisation d'assassins qui se nommait "Les sept lames du désert" et qu'il avait démantelé complètement avec l'aide de Desmond pour défendre son peuple. Son attention se porta alors sur celui-ci qui paraissait bien silencieux malgré les évènements passés. Izumi était aussi surprise, lui qui était bavard dans des situations délicates. Il paraissait pensif... Il sortit d'une de ses poches un tissu qu'il déroula pour dévoiler ce qui ressemblait à des cigares. Il en prit un avant de ranger les autres et l'approcha subtilement du feu afin de l'allumer et de le positionner entre ses lèvres, crachant ensuite un épais nuage de fumée.

"- C'est clair que c'est la merde... Mais on va s'en sortir, hein. On s'en sort toujours..." Fit-il, crapotant encore.

Quelque chose interrogea le mercenaire qui demeurait les yeux plongés dans l'infinité de la nuit. Il continuait à penser à ce moment où il croisa le regard du chef de la police. Il ne pouvait s'effacer ce visage de la mémoire, comme s'il avait eu un semblant de "déjà vu". Après cette dure journée, le groupe avait besoin de trouver le repos et de réfléchir à la suite des opérations. Dans un pays en guerre, ils allaient devenir des acteurs de la scène.

[Morrigan]

La jeune nécromancienne écoutait attentivement les dires de chacun mais tiqua plus particulièrement à la réponse de l'homme-loup.

- Oh, j'ignorais que tu étais si âgé, mais ça ne m'étonne pas vraiment venant d'un Lycan, même si tu as l'air plus... euh, civilisé. La sagesse vient avec l'âge comme on dit, je suppose. rétorqua t-elle en buvant une gorgée de bière.

[Blade]

- Ma foi, je suis assez unique en mon genre, tu sais ! répondit-il, répétant ce qu'il avait dit à Alric la première fois, non sans une pointe de fierté. Après, pour ce qui est de la sagesse, je ne suis pas sûr d'être un très bon exemple. Hector en serait un meilleur que moi.

[Alric]

Au fur et à mesure de leur conversation, ils s'apercevaient que l'établissement se vidait de ses convives. L'heure des funérailles approchait.

"On devrait y aller, nous aussi. Histoire de rendre un dernier hommage."

[Blade]

- Ouais. Allons-y.

Il se leva et alla empoigner son épée, l'observant silencieusement avant de l'empoigner. D'un air sombre, il la plaça sur son dos, puis rejoignit le reste du groupe.

[Miyu]

https://www.youtube.com/watch?v=8ctITqB1rbQ&t=32s&ab_channel=ZeldaUniverse

Après avoir exploré le camp, Miyu libéra les captifs, principalement des humains marchands qui semblaient avoir été capturés par les Kossith. La plupart d'entre eux s'enfuirent en remerciant leurs sauveurs, mais un vieil elfe gras, arborant de grandes moustaches et une jambe de bois, resta un peu plus longtemps. Il fixait la samurai, un sourire presque malicieux mais sincère aux lèvres.

- Je vous suis reconnaissant, madame. Festus Pinguisax, à votre service.

- Pas de problème, Elfe. As-tu une idée de la raison de votre capture ? Y a-t-il un lien avec Psaro ?

- Le Champion ? On en a parlé, oui. Il semblerait qu'il ait commencé à libérer des esclaves, paraît-il. Il rassemble ceux qui sont au plus bas de l'échelle sociale et leur propose de s'unir pour combattre en quête de liberté, pour un monde meilleur. Il est clair qu'il a fait la même offre à ces Kossith, fatigués de leur statut dans la société.

- Tu en sais beaucoup, Festus.

Le marchand corpulent jouait avec ses moustaches tout en répondant d'un rire amusé.

- Haha, oui. Il est venu me voir il y a quelques années. Je suis banni de Tir Edessa, alors je vagabonde de ville en ville avec mes marchandises. Je suis un "paria", comme il le dit. Il m'a proposé de le rejoindre, mais pour être honnête, je trouve que la vie est belle telle qu'elle est. J'aime l'argent et cela me suffit amplement. Je suis trop vieux pour me battre pour de telles causes. Il m'a parlé de rejoindre son "Royaume sous la terre". Puis il a évoqué des choses comme "rompre le voile" et "changer le monde".

- Rompre le voile ?!

La mention de "rompre le voile" suscita une réaction immédiate de la part de Circé. Miyu lui lança un regard interrogateur, mais elle ne posa pas davantage de questions à la magicienne pour l'instant. Quant à Soma, l'idée d'un "Royaume sous la terre" le plongea dans ses pensées. Festus continua à parler.

- Une étrange affaire, en effet. Et vous, madame Samurai, je sens qu'un destin tragique vous attend. Prenez soin de vous. Je vous accorderai une réduction si nous nous revoyons !

[...]

https://www.youtube.com/watch?v=k6WBb8V3RAE&ab_channel=ScoreForge

Miyu avait établi un campement non loin de la capitale, sachant qu'ils rentreraient dès le lendemain. Soma était profondément endormi, épuisé par le rythme effréné de la journée. Asmodée avait choisi de rester avec le groupe, un homme étrange dont le visage restait constamment dissimulé par son casque représentant Tyrnal. Il était apparemment un haut gradé de l'Empire, à la tête de leur Inquisition, un ordre prestigieux désormais dans l'ombre de l'Ordre de Valengaard. Le grand Inquisiteur semblait plongé dans une méditation profonde, s'éloignant du reste du camp. Près du feu, Miyu et Circé étaient assises, ayant retiré leurs armures respectives.

- Quelle journée éprouvante...

- Toute cette action me rappelle mes jours dans la tribu.

- Noldeor ?

- L'Elfe noire hocha vivement la tête, ses grands yeux rouges scintillant comme des braises, tandis qu'un sourire mélancolique se dessinait sur ses lèvres.

- L'une des dernières tribus, Urshilaku. J'étais la seconde du Shaman, et si j'étais restée, j'aurais fini par le remplacer. Mais même là-bas, la magie du sang n'était pas bien vue. Trop risquée.

Les risques de possession démoniaque, de rupture du voile, ou même de provoquer une catastrophe étaient bien trop grands. Cette forme de magie ne valait pas la peine, et les mages du sang étaient souvent condamnés à un destin tragique.

- Ce qui me manque le plus, c'est la chasse dans le désert. L'odeur du cuir que nous tanions ensuite. J'ai ressenti une pointe de nostalgie à Tir Edessa, lorsque nous sommes passées devant un tailleur. Mais je suis heureuse de la voie que j'ai choisie.

- Pourquoi as-tu décidé de poursuivre la magie du sang ?

- Ah ! Bonne question ! Eh bien... j'aimerais découvrir les secrets du monde, les mystères oubliés du passé. Il fut un temps où le voile qui sépare notre monde de l'abysse n'existait pas. Une époque primordiale. J'aimerais explorer cette facette de l'existence, et la magie du sang est l'une des clés pour y parvenir. Pourquoi rester aveugle aux mystères de l'existence ?

- Je ne m'attendais pas à cela de ta part.

- Vraiment ?

Miyu regardait son amie elfe avec amusement et admiration, un sourire sincère illuminant son visage. Cette étrange compagne ne cessait de la surprendre. Elle porta sa gourde à ses lèvres pour savourer son contenu.

- Uh uh. Mais c'est une bonne chose, Circé.
Sur ces mots, Miyu se leva, prévoyant de s'isoler pour méditer et réfléchir à cette journée tumultueuse. Cependant, au moment où elle ferma les yeux, son sommeil fut interrompu par une silhouette spectrale qui se manifesta dans son esprit. C'était l'étrange homme de Yamato.

- Prends soin de l'Elfe, elle en a besoin.
Lorsqu'elle rouvrit les yeux, la silhouette était toujours présente, plus réelle que jamais.

... Toi encore.

- Maintenant que nous avons établi un lien, tu devrais me voir plus souvent. M'entendre plus souvent.

- Ai-je réellement été choisie ?

- Par le Destin. Mon rival, Bishamonten, menace de conquérir ton pays. Tu as été jugée digne, car le feu de la guerre brûle en toi, plus ardent que n'importe quelle flamme. La statuette que tu portais m'a permis d'établir un contact à travers la Tour Exaltée, dans cet Empire.

Miyu fronça les sourcils, curieuse.

- Comment peux-tu apparaître aussi clairement ?

- Je suis Fudo Myo-O, tout comme Uesugi Kenshin est Bishamonten. Je prends la forme du héros le plus en harmonie avec moi. D'autres avatars m'ont représenté par le passé, tu connais peut-être mon apparence sous le nom de Minamoto no Yoshitsune.

- Le héros d'il y a quelques siècles. Pourquoi choisir sa forme ?

- Fudo Myo-O n'est pas simplement une divinité, je suis influencé par ceux qui m'ont représenté, mais je les influence en retour. Lorsque tu m'as laissé prendre le contrôle, une partie de ton âme s'est connectée à la mienne. Plus tu me laisseras prendre le contrôle, plus ta personnalité s'effacera pour devenir la mienne, et plus nous nous ressemblerons. Jusqu'à ce que tu sois incarnée en Fudo Myo-O. Tu marcheras comme moi jusqu'à ce que je marche comme toi. Les âmes de nombreux héros se sont jointes à la mienne.

Cette idée instilla de la peur dans le cœur de Miyu. Cela expliquait la connexion de plus en plus claire avec ce qui n'était au départ qu'une voix étouffée. La puissance contre la perte de soi. Un échange étrange.

-Et Uesugi Kenshin ?

- Il n'y a plus de différence entre lui et Bishamonten. Il est devenu le Dieu de la Guerre, et le Dieu de la Guerre est devenu Uesugi Kenshin. Il a parcouru ce chemin, tout comme tu devras le faire. Le prix est lourd, mais la gloire t'attend. C'est le souhait de ton Seigneur, mais aussi celui des autres dieux.

Ikeda baissa légèrement la tête, se demandant dans quel guêpier elle s'était fourrée. Cette situation la dépassait et elle oscillait entre la recherche de la gloire et la préservation de son individualité.

- Nos âmes ne feront plus qu'une, à un moment donné ?

- Plus tu me laisseras prendre le contrôle, plus nos âmes fusionneront, jusqu'à atteindre un point de non-retour : tu seras incarnée en Fudo Myo-O, et tu marcheras sur ce monde pour affronter ton éternel adversaire. N'aie crainte, je t'accompagnerai tout au long du chemin.

Miyu s'allongea, fixant les étoiles de son uniqueœil. Peut-être que le destin avait effectivement prévu quelque chose pour elle, après tout. Mais elle était partagée face à cette idée.

[Miyu]

https://www.youtube.com/watch?v=jG4iUOngNXw&ab_channel=allaboutVGmusic

Au lendemain, Miyu et son groupe se rendirent à Tir Edessa. Asmodée les quitta à l'entrée de la ville, prétextant avoir ses propres affaires, mais il promit de revoir le groupe plus tard. Ils devaient se diriger vers le port, dans le quartier bas réservé aux naufragés Kossith que l'Empereur avait accordé. Cette zone ressemblait à un véritable ghetto, avec des rats grouillant partout et des habitations étroites, contrastant avec les imposants guerriers à cornes qui les occupaient.

Ce coin portuaire étrange était à la fois dépaysant et déprimant. Dans une zone protégée se trouvait un Kossith aux bras croisés, gardant une cour intérieure.

Circé prit la parole et dit ceci à Miyu.

- Je... Euh... je crois que j'ai un truc à faire, je vais vous laisser là, moi, je reviens bientôt, ok ?

- Drôle de moment pour partir, Circé.

- Je sais, je sais...! Enfin bref, à plus tard! Je dois vraiment partir. Maintenant.

Déclara l'Elfe noire en agitant la main et s'échappant rapidement de ce quartier sordide. Miyu échangea un regard surpris avec Soma et s'approcha du garde.

- J'aimerai passer. J'ai affaire avec le Stech, et avec Roméo Morosini.

- Le gnome ? Entrez, basra.

Lança le Kossith avec une pointe de mépris dans la voix.

- Ils sont charmants, ces types.

Commenta Soma avec sarcasme. Lorsqu'ils entrèrent dans la cour étrange, ils aperçurent ce qui semblait être une centaine de Kossith, tous des guerriers, armés et aux regards froids, qui les dévisageaient. Un trône vide trônait en hauteur, et le nain était à peine visible au centre de la cour.

- Ah ! Voilà mon bras droit ! Appelez le Stech, l'affaire est réglée !

S'exclama le nain, un grand sourire aux lèvres. Un Kossith se retira.

- Je savais que vous viendriez héhé. Je suis là depuis deux heures.

Puis il tourna la tête pour apercevoir un gigantesque Kossith avec d'énormes cornes, se dirigeant vers le trône en élévation. Son regard froid mêlé à ses cheveux d'argent flottant dans le vent et sa gigantesque lame lui donnaient un air particulièrement imposant.

Le leader militaire du peuple Kossith regardait le groupe sans prononcer un mot, le silence oppressant força le nain Morosini à parler. Il fit une courbette exagérée.

- Euh... Illustre Stech, je suis venu vous annoncer que le groupe de Shar-kata a été exterminé, jusqu'au dernier. Pas vrai ? Euh, oui oui oui. Donc, je suis prêt à ouvrir les négociations pour votre poudre explosive! Comme promis.

Le Stech plissa les yeux.

- ... Non.

Ikeda soupira sous le regard insistant de Roméo. Elle posa l'oeil sur le Kossith, avec un certain respect, après tout elle se battait au nom d'un potentiel dictateur militaire.

- Les Kossiths ne sont-ils pas tenus de respecter leurs engagements ? Je demande humblement une clarification de votre part, Stech.

- Vice-championne de l'Arène... Tu as décapité plusieurs de ces vers de Valengaard. Tu me dégoûtes de moins en moins, humaine. Le nain a imaginé un accord pour le Nelaras, il a inventé une tâche pour montrer sa valeur alors qu'il n'en avait aucune.

- Alors nous avons eu tort de nous mêler de vos affaires. Souhaitez-vous que j'étripe le nain ?

Demanda Miyu d'un ton calme, ce qui provoqua un petit rire de la part de Soma. Bien qu'elle soit probablement capable d'une telle action si cela lui permettait d'établir de bonnes relations avec les Kossith et de se venger du nain.

- Hein quoi ?
Fit Roméo.

- Si vous avez affronté des Shar-kata, alors il est indigne de mourir de votre main. Tout comme il est indigne de mourir de la leur. Qu'il s'en aille.

- Un instant. Il avait de beaux plans pour la recette de votre Nelaras, et a promis qu'elle serait partagée avec Yamato.

Le Kossith fronça les sourcils, son visage de pierre froid devenant absolument terrifiant.

- Nain, ton accord imaginaire a-t-il inventé des promesses en mon nom ?

- Je... Je pensais que votre sagesse serait plus lucrative.

Le Stecha baissa la tête, et certains des Kossith semblaient s'agiter, dégainant leurs lames.

- Alors tu paieras pour ma part.

Le Stech n'avait que légèrement haussé le ton, ce qui suffit à faire sursauter le nain.

- Prends ton fric, je me tire. Oublie pour l'expédition. J'espère que vous allez tous vous faire péter avec votre poudre.

Le nain lança une petite bourse d'argent à la Samurai et s'échappa rapidement. Soma semblait gêné par le tournant des événements. Le Stech observa le départ du nain et posa les yeux sur Miyu et Soma, qui restaient plantés là.

[Miyu]
https://www.youtube.com/watch?v=V4T95gQDn0k&ab_channel=IanPost-Topic

Le Stech, visiblement surpris par la présence de la Samurai et de son ami, croisa les bras et prit la parole d'un ton légèrement exaspéré. Son regard perçant témoignait de sa frustration face à la situation.

- Il n'y a pas d'argent pour vous ici, Humaine. Pas de ma part. Vos semblables sont obsédés par l'avarice et l'égoïsme, considérant cela comme normal. Cette ville, dans son ensemble, me laisse un goût amer.

Miyu soutint son regard, les bras également croisés, affichant une attitude déterminée.

- Je souhaitais vous parler, mais si vous ne le souhaitez pas, tant pis.
Le Stech sembla réfléchir un instant, puis brisa le silence qui s'était installé.

- Attendez.
Son ton était plus calme, presque intrigué. Miyu se stoppa dans sa démarche, se tournant à nouveau vers le Kossith.

- Depuis notre arrivée, je n'ai vu que de l'avarice et de la faiblesse, qu'il s'agisse des Humains ou des Elfes, ils pullulent simplement sans ordre ni objectif. Vous êtes l'une des rares que j'ai rencontrées qui soit capable, et même cela est le résultat du hasard, du pur égoïsme. Je ne peux imaginer comment une populace aussi vile peut se justifier. Vous me tournez le dos, mais tournez-vous vous-même si facilement face à tout ce chaos ?

Miyu fronça légèrement les sourcils, prise de court par le questionnement du Kossith. Elle garda son calme, prenant quelques instants pour choisir ses mots.

- Ne me blâmez pas pour cet Empire. Je suis arrivée récemment. Je viens de Yamato, un pays en guerre.
Le Stech sembla soudain plus intéressé, sa voix grave témoignant d'une certaine curiosité.

- Et cela vous dégoûte aussi ?
La Samurai hocha légèrement la tête, son regard fixé sur le Kossith.

- En partie. Mais je suppose que c'est la même chose partout.
Cette réponse ne sembla pas totalement satisfaire le Stech qui se leva, s'approchant d'un de ses soldats avec une démarche décidée.

- Les Sten sont des soldats. Le Triumvirat les a façonnés ainsi. Ils ne peuvent pas s'écarter de cette voie qui leur a été assignée. Ils ne peuvent pas être autre chose que ce pour quoi ils ont été créés. Mais ils sont libres de choisir dans ce rôle : accepter et réussir, ou rejeter et mourir. La gloire est claire, définie. Vous prétendez que la situation est la même partout, mais nous refusons cette idée avec une certitude qui ne serait pas seulement bénéfique pour vous, mais pour tout l'Empire.

Les paroles du Stech résonnèrent dans l'air, captant l'attention de Miyu qui resta silencieuse un instant, méditant sur leur signification profonde. Soma, quant à lui, écoutait attentivement, les sourcils légèrement froncés.

- Désolée, mais je suis un peu bloquée par le "rejeter et mourir".
Le Kossith resta un moment silencieux, puis reprit la parole d'une voix grave, empreinte d'une certaine solennité.

- Et pourtant vous acceptez la violence gratuite qui gangrène cette nation. Je me demande si les plus faibles des citoyens seraient si fermés à l'idée de certitude. Notre rôle pourrait changer si le Triumvirat le demande.

Le Stech reprit sa place, s'asseyant à nouveau, observant Miyu avec attention, attendant une réponse.

La Samurai prit une grande inspiration, sa voix se teintant d'une détermination froide.

- Je doute que l'Empire puisse s'en sortir sous une dictature militaire.
Le Stech ne sembla pas contrarié par cette réplique, bien au contraire. Il fit un signe de tête appréciateur.

- La Triandria n'est pas militaire. C'est la Discipline et l'Ordre.
Cette affirmation suscita la curiosité de Soma qui ne put s'empêcher de demander des éclaircissements.

- Quelle différence ?
Le Stech se tourna légèrement vers Soma, son regard pénétrant fixé sur lui.

- Pour votre esprit limité, il n'y en a pas de différence. Vous craignez que des soldats viennent vous enlever vos vices pathétiques. Mais nous ne contrôlons pas les Kossith. Le gouvernement du Triumvirat divise et règne. Chaque aspect n'est rien sans l'autre.

Les explications du Stech semblaient enveloppées d'un voile de mystère, laissant planer un sentiment d'incompréhension chez Miyu et Soma.

- Quels autres aspects ? Pouvez-vous nous éclairer sur le sujet ?
Miyu posa une question empreinte de curiosité, espérant obtenir des réponses plus claires. Le Stech secoua légèrement la tête, affichant une certaine réserve.

- Non.
La réponse brève ne satisfit pas entièrement la Samurai qui se résigna, comprenant que certaines vérités devaient rester hors de sa portée pour le moment.

- Très bien.

- Je ne suis pas mieux équipé pour vous expliquer que vous ne l'êtes pour comprendre. Stech, Baucha, Akhtirach : des piliers de la Nation, indispensables. Il n'y a qu'un seul moyen de connaître ces choses, Humaine, et je n'ai pas décidé si cela doit être fait.

La Samurai s'apprêta à tourner les talons et à quitter la cour du Stech, mais une dernière question traversa son esprit.

- Pourquoi êtes-vous venu ici alors ?
Le Stech sembla réfléchir un instant, puis répondit d'un ton posé.

- Pour répondre à une demande de la Triandria, le Triumvirat.

- Quelle est cette demande ?

Miyu espérait obtenir une réponse plus précise, mais le Kossith resta évasif.

- C'est un sujet que seuls les Kossiths peuvent comprendre. Nous resterons ici jusqu'à ce que nous ayons répondu à cette demande, ou jusqu'à ce que celle-ci change.
Comprenant qu'elle n'obtiendrait pas plus de détails, Miyu se résolut à accepter cette réponse partielle.

- Je vois. Qu'en est-il des Shark-kata ? Combien en avez-vous perdus à leur cause ?
Le Stech resta silencieux un moment, comme s'il pesait soigneusement ses mots.

- Aucun.
Miyu fut surprise par cette réponse, connaissant les affrontements violents qui avaient eu lieu avec les Shark-kata, et les divers groupes de Shar-kata s'étant séparé des Kossith.

- C'est optimiste, compte tenu du nombre que j'ai tué.
Le regard du Stech se fit plus intense, dégageant une aura d'autorité.

- Nous ne perdons rien lorsque la faiblesse abandonne la Triandria. Ce sont les Shark-kata qui se sont perdus eux-mêmes.
Miyu ne put s'empêcher de s'interroger sur la différence de perception de l'honneur entre les cultures.

- J'ai rencontré un Shark-kata honorable.

- J'en doute.

La Samurai fut quelque peu déconcertée par cette affirmation catégorique du Stech.

- Il prétendait être un mercenaire, pas un meurtrier.
Le Stech haussa légèrement un sourcil, fixant Miyu avec un regard scrutateur.

- Alors je sais qu'il n'a pas prétendu être honorable. Lorsqu'un individu se vend, il ne reste rien de lui. Il n'est même pas mort à nos yeux, mais une insulte vivante.

Ces différences de notions d'honneur entre les cultures étaient étranges pour Miyu. Une voix résonna dans son esprit, et Fudo Myo-O apparut derrière son épaule, offrant un conseil précieux.

- Essayer de le comprendre est une perte de temps. Il respecte la force, garde cela en tête.
La Samurai acquiesça silencieusement, gardant à l'esprit cette leçon de sagesse. Elle regarda une dernière fois le Stech, puis prit la décision de se retirer de la cour.

-J'ai entendu assez de choses. Je vais me retirer, honorable Stech.
Le Stech inclina légèrement la tête, reconnaissant le respect dont elle faisait preuve.

- Panahedan, Humaine.

Alors qu'elle quittait la cour, Miyu demeura silencieuse pendant un moment, réfléchissant à la tournure des événements. Elle remarqua que Soma, bien que présent, n'exprimait pas beaucoup de dégoût vis-à-vis des récentes révélations.

- Tu sembles plutôt impassible face à l'échec de notre projet d'expédition.
Soma esquissa un sourire en coin, laissant échapper un léger rire.

- Haha, mon frère est un sacré enfoiré, mais il est loin d'être stupide. Garde le projet en tête. Si nous parvenons à lui rapporter suffisamment d'argent, il finira par accepter. Et puis... il y a autre chose qui pourrait le forcer à dire oui. Nous connaissons les secrets des Cités Perdues, nous savons qu'elles existent, mais nous n'avons pas de cartes des souterrains. Pour l'instant, nous sommes aveugles. Et devine quoi ? Cet Exterminateur possède une carte.

Un éclair d'intérêt traversa les yeux de Miyu alors qu'elle écoutait attentivement les mots de Soma.

- Tu veux que nous la lui volions ?
Soma secoua la tête, affichant un sourire malicieux.

- Quel vilain mot. Nous pourrions simplement l'emprunter. Ou alors, tu pourrais le rencontrer et lui demander de nous la prêter ?

[Alric]

Lorsqu'ils quittèrent la taverne, Alric fut surpris du silence de mort qui régnait dans les rues. C'était la première fois que la capitale était silencieuse. Pour lui, cela aurait été une bénédiction, si ce n'avait pas été à cause d'un événement aussi sombre.

Ils s'avancèrent en direction du boulevard Artorius, l'immense allée qui menait jusqu'au palais des Rianon. Large de plusieurs mètres, la voie était parsemée de gardes, qui contenaient les milliers de personnes présentes sur les côtés, afin que la procession puisse se dérouler normalement au centre.

Le cortège arriva, et à son passage, les gens baissaient la tête respectueusement.

Le corps embaumé de Morwaydd Ier était placé dans un cercueil de verre transparant, placé sur un chariot tiré par de magnifiques étalons noirs. Devant, on pouvait observer les chevaliers de l'Ordre de la Vouivre ouvrir la marche : cet ordre très prestigieux et ancien n'était constitué que de guerriers de hautes lignées, aux états de service impeccables : ils avaient le privilège exceptionnel de chevaucher des wyvernes au combat, imitant en quelque sorte les Rianon et leurs dragons. Bien que peu nombreux, ils inspiraient crainte et respect dans tout l'empire, même auprès de Valengaard. Leurs heaumes à tête de dragon les rendaient immédiatement reconnaissables, de même que leur physique imposant et leurs armures rouge et argenté.

Derrière, le cortège qui suivait le corps était composé de membres de la haute noblesse de la capitale : l'Archimage Parcivius était en tête, lui qui était désormais le personnage le plus important de la capitale avec les décès de l'empereur et du chancelier, son neveu. Il y avait derrière des nobles de Cimérie, Léonie, d'Alba, de Calderia, même des Ataléens et des Elfes, représentants la reine Galatea. En revanche, pas un seul Skaelun. Ni même un seul officier de Valengaard. Enfin, les absentes principales étaient les princesses Rianon. Les prétendantes du trône manquaient les funérailles de leur père, sans doute car elles planifiaient déjà avec leurs maris respectifs la guerre à venir.

[Miyu]

Tel était donc le nouveau plan : se rendre directement chez Psaro. Miyu avait récupéré Asmodée, ainsi que Circé, qui semblait mal à l'aise, et ils se mirent en chemin vers le "manoir" de Psaro l'Exterminateur, situé à l'extérieur de la Cité de Tir Edessa. Le manoir était en réalité un véritable château fortifié, se dressant majestueusement à quelques kilomètres seulement de la ville, au-delà des arbres, sa structure défiant la gravité.

- Cet endroit, personne n'y entre à part les hérétiques soumis à Psaro.
Commenta Asmodée, l'Inquisiteur, ce qui suscita une réflexion chez Miyu.

- Comment as-tu obtenu le secret des Cités Perdues, Soma ?
L'écrivain croisa les bras, visiblement gêné, avant de répondre.

- Merde, Samurai, tu me poses une question embarrassante là. On a traqué l'un de ses protégés et on l'a fait picoler jusqu'à ce qu'il nous révèle jusqu'à la couleur de la culotte de sa sœur.

Une explication étonnamment simple... Mais Soma avait la réputation d'être un menteur, et cette explication pouvait très bien être une façade. Le groupe semblait hésitant à pénétrer dans le château, mais c'est Circé qui ouvrit les portes, sa curiosité l'emportant sur la prudence. À leur grande surprise, aucune garde ne les attendait à l'entrée, et le hall était sombre et vide, dépourvu de toute lumière.

- Je sens quelque chose. Je me suis lavée... ? Je crois. Mais c'est autre chose.
Remarqua l'Elfe Noire, tenant son bâton prêt à l'action. Ses yeux rouges sang étaient plissés, et son corps semblait tendu, comme s'il était préparé à l'impensable.

- Vous êtes observés.
Ajouta la voix dans la tête de Miyu. Tandis que le Grand Inquisiteur s'avançait, une main levée, un rayon d'énergie divine illumina brièvement la pièce, révélant dans un éclair une immense créature de chair qui disparut aussitôt dans l'obscurité. La vision avait été fugace, mais suffisante pour apercevoir la monstruosité.

https://www.youtube.com/watch?v=jZLRnQqEyt0&ab_channel=CastlevaniaSoundTeam-Topic

- Putain, c'était quoi... ?

- Un être impie.

Commenta Asmodée. Miyu dégaina son katana, et un lourd souffle se fit entendre, accompagné d'une odeur nauséabonde qui envahit ses narines. Ce n'était ni un démon ni un être humain. C'était une créature monstrueuse, un cadavre animé. Elle mesurait une dizaine de mètres, sa peau pendait, retenant le gras et la chair de son corps.

- Inquisiteur, j'espère que vous êtes prêt.

Déclara Miyu d'un calme impressionnant. Asmodée fit tournoyer un sabre dans sa main droite. La Main de Tyrnal chargeait vers le golem de chair telle une éclair, suivie de près par l'avatar des flammes, Miyu, qui chargeait de l'autre côté. Circé, de son côté, bombardait la créature à distance avec son bâton d'ébonite, projetant des projectiles bleutés vers la gueule du gardien du château.

- Soumets-toi, IMMONDE VER !

Gronda Asmodée, évitant de justesse une attaque du monstre géant. Il porta un coup au ventre de la créature, laissant s'échapper des litres de sang et d'entrailles, qui s'écrasèrent au sol, teignant son armure blanche d'un rouge sombre. La bête poussa un hurlement guttural qui fit trembler la pièce, et Miyu en profita pour agripper l'un des pics rouillés qui dépassaient d'un des moignons de la créature.

- On va s'amuser.

Lança-t-elle, un grand sourire aux lèvres, grimpant jusqu'à l'épaule de la créature agitée. Elle tenait son wakizashi entre les dents, s'accrochant aux bourrelets ignobles du monstre. Soudain, la créature effectua une roulade agile, écrasant Miyu contre le sol et écrasant également Asmodée sous son poids. Elle s'apprêtait à se diriger vers Soma et Circé, mais l'Elfe Noire, réagissant instantanément, planta son bâton dans le sol, créant un champ de force repoussant la créature.

L'abominable homme de chair se releva, de même qu'Asmodée et Miyu.

- Aaah... ! Quel BONHEUR DE ME BAIGNER DANS TON SANG CORROMPU !
S'exclama Asmodée, d'une voix empreinte de folie. Sa main gauche s'entoura d'une lumière divine dorée, prenant la forme d'une main gigantesque qui saisit le bras de la créature pour le retenir. Miyu arriva par derrière et enfonça un tanto dans le dos de la créature, utilisant l'appui pour bondir jusqu'à son crâne. Elle effectua un salto en s'accrochant aux oreilles de la créature, son œil se retrouvant juste en face du regard noir du monstre.

Avec une habileté remarquable, elle plongea son autre bras dans la gueule de la créature, qui réagit naturellement en essayant de mordre. Mais des flammes jaillirent de la main de Miyu à l'intérieur de la gorge du titan de chair, réduisant en cendres ce qui restait de ses entrailles.

Le cri de la bête se transforma alors que son estomac se liquéfiait, et elle finit par tomber sur le dos dans un grand fracas, morte. Soma, qui n'avait rien fait pendant le combat, observait, choqué, la créature qui s'était dressée devant eux. Comment une telle abomination pouvait-elle exister ?

- J'ai vu beaucoup de choses, mais ça... Merde...

- C'était un golem de chair. Les sacrifices humains sont-ils courants en Thurinian ?

Demanda Circé, insinuant que cette créature ne pouvait pas s'être créée d'elle-même.

[Brigade]

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Tandis que Gaheris était parti se coucher, Freya s'était éloigné du feu pour s'approcher du centre de la clairière. Un bassin d'eau s'y trouvait. Assise, elle y regardait son reflet d'un air perplexe, plongée dans ses pensées. Soudain, le vent se leva, agitant légèrement la flotte, et la faisant revenir à la réalité. Elle put ainsi apercevoir le visage de son ami magicien, également reflété dans l'eau.

- Tu restes pas avec Bakuya ? lui demanda-t-elle en se redressant pour arriver à son niveau.
- Nan, c'est comme si j'existais pas quand il s'entraîne. J'aurais une meilleure conversation avec ton pégase.

Sa remarque fit sourire l'ancienne chevalière, qui avait le regard porté vers les étoiles.

- Dis, Kansho. Pourquoi t'as quitté la noblesse, toi ? Je sais que tu voulais pouvoir rester avec Bakuya, et que ça aurait été compliqué autrement, mais n'y avait-il aucune autre raison ?

En dirigeant ses yeux vers le bassin, elle vit que Kansho affichait un sourire maussade.
Il s'avança au bord de l'eau, puis s'abaissa, penché vers l'avant.

- J'ai juste fui mes responsabilités. Franchement, le statut de noble, ça me gonflait. J'ai dû apprendre énormément de choses et j'avais très peu de temps pour moi. Alors, quand Bakuya a décidé de partir pour devenir mercenaire, j'y ai vu une opportunité pour fuir.

L'homme à la chevelure écarlate marqua un temps de pause avant de poursuivre. Il fixait son propre reflet.

- Les gens avaient beau bien me traiter, je sais bien qu'ils cherchaient juste les faveurs de mon père. A leurs yeux, je n'étais pas Kansho. J'étais l'héritier et futur maître de la maison Orionis. Bien sûr, la vie des citadins ordinaires est loin d'être rose, et c'est encore moins le cas pour un mercenaire. Mais je préfère expérimenter la sombre vérité du monde plutôt que de vivre dans un rêve mensonger.

Il tourna la tête vers la gauche pour regarder par dessus son épaule, posant ses yeux sur la cavalière.

- Et vous, mademoiselle Perseus ?
- Pitié, pas de ça, souffla-t-elle, une main sur le visage.

D'abord hésitante, elle finit par répondre à son tour, se disant qu'elle lui devait bien ça pour avoir été honnête avec elle sur son passé. Ses propos l'avaient touchée, en particulier ceux concernant son "identité personnelle".

- J'ai toujours adoré la chevalerie. Je ne me souviens pas d'une période où je n'étais pas d'ores et déjà rêveuse à l'idée de combattre sur le champ de bataille avec une lance sur le dos d'une monture. Toute ma vie, je me suis entraînée sans relâche, au point où j'ai été faite chevalière à seulement 16 ans.

Kansho parut impressionné. En effet, même avec une éducation martiale très poussée, c'était loin d'être à la portée de tout le monde.

- En réalité, mon père m'a juste pistonnée. Je n'aurais pas dû obtenir ce statut si jeune. Mais pour le blason de la maison, il s'est dit que ça ferait bonne figure, si sa fille y parvenait à cet âge-là. Il se moquait de tous les efforts que j'ai pu faire. Dans tous les cas, il avait prévu ça pour moi.

Elle se mit à serrer le poing, la colère grandissant en se remémorant ce mauvais souvenir. Kansho le remarqua, mais préféra ne pas réagir pour le moment.

- Comme tu peux t'en douter, j'ai abandonné mon titre aussi, peu de temps après. Le mercenariat me paraissait être le meilleur moyen de prouver ma valeur, alors c'est là que je me suis tournée.
- Au final, on voulait juste être maître de notre destin, tous les deux, finit par souffler Kansho.

Freya acquiesça, et un silence s'installa entre les deux anciens membres de la noblesse. Aucun des deux n'avait quelque chose à ajouter, et ils n'attendaient pas de commentaire de leur camarade non plus. A la place, ils se mirent à observer les étoiles, analysant leur forme et les constellations dans le calme de la nuit.

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https://www.youtube.com/watch?v=cOlgo8frvrU

Réagissant au quart de tour, Ferdiad s'était interposé juste avant que le monstre n'atteigne Siegfried. Sa hache de guerre bloqua la frappe de la créature, qu'il repoussa ensuite avec force. Grâce aux boules de lumière flottant toujours autour du duo, ils avaient pu entrevoir son apparence pendant un court instant. Elle était un animal à mi-chemin entre l'ours et la chauve souris, et à priori, avait hérité des aptitudes physiques des deux.

L'instant suivant, elle s'engouffra dans la pénombre, disparaissant. Instinctivement, les deux brigadiers se positionnèrent dos à dos, de sorte à couvrir leurs arrières.

- Qu'est-ce que c'était ?!

Le monstre réapparut en face de Siegfried. D'un vif coup de lance, il para sa griffe, répondant ensuite alors que la chauve-souris géante replongea dans l'obscurité.

- Un Gila-Kora. Ils vivent dans les forêts denses et attaquent la nuit, mais c'est devenu rare d'en croiser. Une campagne avait été mené pour les exterminer. On a pas de chance.

La créature fusa à nouveau, prenant cette fois le guerrier à la peau sombre pour cible. La hache de guerre en avant, il bloqua la frappe avec difficulté, avant de repousser le monstre une fois de plus. Mais avant que le monstre n'ait le temps de s'extirper, Siegfried pivota sur son pied d'appui, tournant sur 180 degrés pour riposter avec un coup d'estoc.

Malgré sa réaction quasi-instantanée, le Gila-Kora esquiva la lame de justesse, et se dissimula à nouveau dans les ténèbres de la forêt.

- Il est dans son élément. A ce rythme, il va finir par nous avoir.

Agacé, Siegfried n'appréciait pas la situation et le rythme du combat. Il préférait les affrontements frontaux, les épreuves de force. Ici, il ne s'agissait même pas d'un combat. Le Gila-Kora tournait autour d'eux comme un prédateur autour de ses proies.

Une idée lui vint soudainement à l'esprit, lui faisant esquisser un sourire sournois.

- Je vais créer une ouverture. Dès qu'il sera vulnérable, déchaîne ta hache sur son crâne.

Le mercenaire hocha de la tête. Il avait beau se demander ce que Siegfried avait derrière la tête, il lui faisait pleinement confiance et suivrait ses ordres. Ce dernier affichait une expression menaçante, prêt à mettre son plan à exécution dès que le monstre se montrerait à nouveau.

Tu n'es pas le premier de ton espèce que j'ai massacré, et tu ne seras pas le dernier.

Comme répondant à son appel, le Gila-Kora surgit de l'obscurité, juste en face du lion de saphir. Il fondit sur lui pour planter ses crocs dans sa chair. Mais au lieu d'esquiver, Siegfried lâcha son arme, laissant la chauve-souris géante l'atteindre directement.

Il attrapa ensuite sa mâchoire avec brutalité, se servant de sa force physique pour le maîtriser temporairement. Le visage du monstre était exposé grâce à la lumière qui enveloppait le combattant.

- MAINTENANT !

Au signal de son chef, le brigadier se jeta le plus rapidement qu'il le put sur le monstre. Il leva son arme au-dessus de lui, avant de la faire s'abattre dans un bruit fracassant, pulvérisant le crâne de l'animal et le tuant sur le coup, net.

Comprenant qu'il ne tenait désormais plus qu'un cadavre, Siegfried lâcha ensuite le corps du Gila-Kora, qu'il regarda avec dédain avant de ramasser sa lance, sous le regard inquiet de Ferdiad face à la violence de son leader.

[Viktor]

Le Soleil s'était levé sur la capitale meurtrie, débutant ce jour sacré où l'Empereur allait être enterré dans son caniveau. Dans quelques temps, le défilé pour emmener le cercueil allait démarrer pour l'emmener jusqu'au palais, lui aussi marqué par les tragiques évènements. Les éclats de lumières reflétaient sur la fenêtre le visage du chef de la police qui regardait par la fenêtre, seulement habillé de sa lavallière bleu marine. Il se tenait dans une pièce qui ressemblait à un bureau décoré, assez prestigieux qui correspondait parfaitement à un haut placé de l'ordre publique. Derrière lui, son bras droit, Héléna, était assise sur un canapé rouge confortable, elle aussi perdue dans ses pensées. Un long silence pesait dans la pièce, au point où n'importe quel bruit à l'extérieur était audible. Soudain, quelqu'un frappa à la porte avant d'entrer.

La personne qui entre dans la pièce était blonde avec une tresse, de yeux d'or et portait une longue veste rouge qui lui donnait une apparence très singulière, comme celle d'un mage ou d'un scientifique. Il était étonnement petit, ayant l'apparence d'un adolescent.

"- Oh ? Mais qui voila... ?" Demanda Héléna, sous le ton de l'humour.

Viktor se retourna afin d'accueillir son invité, ne changeant guère son expression d'homme infaillible. Toutefois, un certain respect était perceptible à travers son regard qui signifiait qu'il éprouvait un intérêt particulier pour ce visiteur.

"- Docteur Neumann... Vous avez fait bon voyage ?" Questionna le chef de la police.
"- Très bien, commissaire, je vous en remercie... Je suis rentré dès que je pouvais à Tir Edessa quand j'ai appris pour l'Empereur... Ce qui s'est passé est vraiment abominable." Répondit le jeune professeur.
"- T'es toujours aussi blanc, Johan, tu devrais sortir plus souvent." Envoya Héléna, moqueuse.

La réflexion de la jeune femme qui interpella le jeune professeur qui l'a regarda d'un air agacé tandis qu'elle affichait un sourire malicieux.

"- Toi alors... Même mes élèves paraissaient plus matures ! Je te rappelle que j'étais en voyage à Snowfield, une ville au nord où le Soleil ne se lève que quelques heures en hiver pour enseigner à des étudiants l'alchimie." Fit le blondinet, croisant les bras.
"- Tu les as emmené en classe des neiges, j'espère."
"- Mais de quoi je me mêle ?!"
"- Vous aviez un accompagnateur ? C'est difficile de te dissocier des enfants de 5ème année."
"- Ça suffit !"

Viktor souffla, exaspéré, face à cette scène dont il avait perdu l'habitude de voir. Johan Neumann était un docteur, scientifique et professeur reconnut à travers le continent comme un des savants de ce siècle qui a permit de mondialiser l'utilisation de l'alchimie, bien que la science reposait encore sur beaucoup de prototypage dont il était l'inventeur. Sa présence ici était du à son affiliation avec la police car Viktor jugeait ses compétences utiles pour son unité. Malgré que les deux personnes se chamaillaient, le professionnalisme du jeune homme le força à poser les yeux sur la prothèse de Héléna.

"- J'espère que tu prend le temps de réviser ton bras pendant mon absence au moins !" Répliqua Johan.
"- Ouais, ça va. Je fais comme tu m'as montré..." Répondit-elle, sortant un tournevis d'une de ses poches.

Les deux personnes prirent le temps de discuter à propos de leurs prothèses respectives car Johan en possédait une aussi. En fait, il était même le premier homme à en avoir eu une. Portant aussi la casquette d'un médecin militaire, il profita de ses compétences en alchimie et en mécanique pour se pencher sur la question du transhumanisme. Et Héléna fut son premier patient. Viktor s'approcha de son porte manteau pour récupérer sa veste et l'enfiler. Il jeta un coup d'oeil à sa montre à gousset avant de la ranger et de se diriger vers ses partenaires.

"- Bien... Nous devrions nous mettre en route, si nous ne voulons pas être en retard."

Acquiesçant ses paroles, les deux acolytes le suivirent afin de sortir de l'établissement et de rejoindre le lieu où allait se dérouler le défilé.

[Miyu]

https://www.youtube.com/watch?v=fHxQ4Nk9tpo&ab_channel=JeremySoule-Topic

Le château de Psaro était vide, mais il semblait étrangement habité. Une douce mélodie imprégnait l'air, un chant chaotique à peine audible. Le groupe traversait des salles complètement vides, et chaque étage qu'ils montaient semblait identique au précédent. Jusqu'à ce qu'ils arrivent devant une grande bibliothèque sombre, où se tenait un être étrange à la peau pâle comme la neige et aux cheveux argentés. Un masque doré recouvrait son visage androgyne, dissimulant ses deux yeux aveugles qui brillaient en dessous. Des serpents blancs lui servaient jambes, dissimulées par une longue robe blanche.

Miyu s'approcha, sa main posée sur son daisho.

- Qui...

- Dis-moi, Dieu des Flammes. Toi qui dors dans le second sommeil, penses-tu pouvoir empêcher l'Adversaire de marcher sur ce monde ?

Demanda l'éphèbe, posant une question incompréhensible pour Miyu, mais qui semblait trouver écho chez quelqu'un d'autre.

- L'Adversaire est mort.
Commenta le fantôme, apparaissant dans la vision de Miyu. L'aveugle tourna la tête vers la vision divine, comme s'il pouvait la voir, contrairement au groupe de Miyu.

- L'Adversaire et Psaro ne font qu'un ; onze, un nombre disgracieux. Mais lequel de ces deux uns est le plus important ? S'ils échangent leurs places, qui le remarquera ?

- En est-il vraiment capable ?

- Des légions grouillent sous terre, parmi les cités perdues. Au-delà de la peste primordiale, de la brume dévorante. Ils n'ont qu'un seul nom à la bouche. Celui du libérateur. Celui de l'Adversaire. Celui de Psaro. Il ne renversera pas seulement l'Empire du Dragon, mais le monde entier. Il déchirera le voile.

Fudo Myo-O resta perplexe, plongé dans ses pensées. Qui était cet étrange individu ? Il n'était pas lié à Psaro, et pourtant...

- Psaro veut devenir un dieu ?
Demanda Miyu, tout aussi perplexe.

- Psaro utilise le Chaos, dont les Idées existent au sein du Palais. L'Abysse se tient devant lui. Il marchera comme l'Adversaire, car tel est son nom. Nous sommes au bord du précipice du changement. Le monde redoute la chute inévitable vers l'Abysse. Attends ce moment, et lorsque viendra l'heure, n'hésite pas à sauter. Ce n'est qu'en tombant que l'on apprend à voler.

L'être pâle sembla se dissiper en particules dorées et bleutées, s'envolant à travers l'une des larges fenêtres de la pièce. Miyu échangea un regard avec Circé, qui semblait avoir compris l'ensemble du discours sibyllin du serpentaire éphèbe.

- Il semble que le plan de Psaro nous dépasse.
Déclara l'Elfe Noire. Mais soudainement, des pas se firent entendre, des pas légers et incertains, et rapidement, une silhouette apparut, révélant une Elfe vêtue d'une robe ornée. Une brune aux yeux hésitants. Dame Sélène, la bien-aimée de Psaro l'Exterminateur.

- Qui êtes-vous... ?
Demanda-t-elle innocemment, avant de reconnaître la vice-championne de l'arène et la Main de Tyrnal.

- Êtes-vous là pour Psaro ? Suivez-moi.
Elle se retourna et commença à marcher.

- Ses plans, sont-ils vrais ?
Demanda Miyu sans ménagement.

- Que savez-vous ?

- ... Il souhaite changer la nature de la réalité en déchirant le voile. En devenant l'Adversaire.

- Il est ce que les gens ont fait de lui. Son cœur est assombri, mais il reste en lui une lueur de lumière.

La jeune fille s'arrêta.

- Je vous en prie. Ne faites pas de mal à Psaro. Il y a beaucoup de bien en lui... Je crains que son ami Eldwyn ne l'entraîne vers le bas. Mais avec toutes ces personnes derrière lui, il pourrait créer un monde meilleur. Sans avoir à tout détruire.

- Hé, poupée, que se passerait-il s'il déchirait le voile ?

- Demanda Soma à Circé.

- Cela ne s'est jamais produit auparavant. L'Adversaire a érigé le voile pour séparer le Paradis du Monde. Puis le Paradis a été corrompu et est devenu l'Abysse. Pour être honnête, je n'en ai aucune idée.

Répondit l'Elfe Noire, suscitant une réaction de la part de Sélène.

- Détruire le voile, est-ce seulement possible ? Psaro m'a dit que oui, mais même moi, j'ai du mal à y croire. Il mène ses expériences sous terre. Il a découvert quelque chose à Havrempire. C'est à partir de là que les choses ont... dégénéré. Eldwyn le harcèle avec le Chaos. Ils ont rassemblé des gens de tous horizons. Certains que vous n'imagineriez même pas. J'aimerais que quelqu'un d'autre que moi réussisse à lui montrer qu'il reste du beau dans ce monde. Que le Chaos ne résoudra rien.

Ikeda semblait perplexe face à cette explication. Elle s'arrêta, et Sélène s'immobilisa également.

- Je ne peux pas promettre de ne pas lui faire de mal, Dame Sélène. Je suis désolée.

Cette histoire d'expédition dépassait désormais l'idée de l'argent. Une flamme divine brûlait dans le cœur de Miyu, l'incitant à agir face aux manigances de Psaro l'Exterminateur. Sélène semblait garder un regard empreint de mélancolie.

- Si tu le souhaites, je le rencontrerai seule.

Ajouta la Samurai, cherchant à apaiser les éventuelles tensions. Elle s'approcha de Soma et lui murmura de fouiller le château à la recherche de la carte, pendant ce temps. Le groupe s'éloigna, laissant Miyu et la jeune elfe seules.

[Desmond]

Une douce brise chaude caressa le visage du métis démon qui ouvrit brièvement les yeux. Le ciel était éclaircit et s'ouvrait à un temps fabuleux. Il était allongé sur une couverture qu'il avait préalablement posé pour s'endormir près du feu que lui et son groupe avaient allumé hier soir et était maintenant éteint. Il se redressa alors doucement et pouvait apercevoir sa compagne renarde déjà réveillée aussi avec un carnet et un crayon dans la main. Comme à son habitude, la jeune femme aimait prendre de son temps pour écrire.

"- T'es encore en train d'écrire des poèmes ?" Demanda-t-il.

Sa voix surprit Izumi qui n'avait pas entendu que celui-ci s'était réveillé car elle était plongée dans son carnet, dressant les oreilles sur sa tête et hérissant brièvement les poils de sa queue.

"- Tu pourrais dire bonjour, avant, non ?" Répondit-t-elle simplement, plaçant le crayon entre ses lèvres.

Avant qu'il put poursuivre son intervention, Desmond entendit son ventre gargouiller. Il faut dire qu'ils n'avaient rien manger depuis la veille et cela commençait à se ressentir. Soudain, il entendit des bruis de pas lourd s'approcher d'eux et il tourna la tête pour apercevoir le colosse débarquer au camp avec ce qui semblait être un sanglier sur les épaules. Ils avaient décidé de camper près d'une forêt qui était un bon terrain de chasse pour les désireux.

"- Arkhan, tu tombes à pic ! La chasse a été bonne on dirait." Dit le semi démon à son acolyte.
"- Ça devrait suffire pour le déjeuner."

Posant sa proie sur le sol et attrapant une branche, il commença les préparatifs pour en confectionner une broche. De son côté, Desmond claqua des doigts pour faire apparaître une vive flamme et démarrer de nouveau un feu pour faire cuire leur repas. Izumi posa ses yeux sur le géant pendant qu'il était en train de dépecer la bête avec ses griffes.

"- Eh, Arkhan. Tu peux me dire ce que tu penses à propos du poème que j'ai écris ?" Demanda-t-elle, enthousiaste.

N'entends pas de réponse de sa part, elle prit les devants pour commencer à lire ce qu'elle venait décrire.

"- Dans un jardin d'émeraude, épanouie avec grâce,
Une fleur mystérieuse, un enchantement qui passe.
Étincelante et délicate, elle danse sous la brise,
Un joyau de la nature, une oeuvre qui s'impro..."
"- Ça ne m’intéresse pas." Fit-il d'un ton sec.

Son intervention lui coupa aussitôt la parole, sans même lui lancer un regard. La renarde se sentit vexer et gonfla les joues.

"- Mmf... Rude." Rétorqua-t-elle simplement.

La remarque fit rire Desmond.

"- T'inquiète, un jour tu y arriveras."

En même temps, le sanglier commençait à cuire dans ce feu de bois, ce qui laissait échapper une douce odeur qui fit ravir les deux semi démons. Plusieurs minutes plus tard, ils commencèrent déjà à découper la viande. Desmond s’empara d'une cuisse directement afin de croquer dedans à pleines dents.

"- Et bon appétit !"

Voyant le dit "Flambloyant" arracher la cuisse du corps du sanglier dans un fracas d'os et de tissus musculaires qui se déchiraient, la renarde afficha un air dégoutée à lui couper l’appétit. Arkhan découpa un morceau de chair pour la tendre à la jeune femme.

"- Mange."
"- Je suis encore une princesse, tu sais ?" Fit-elle, l'air un peu désinvolte.
"- Une princesse bien loin de chez elle... Ne fais pas ta difficile."

Hésitant quelques secondes et expirant, la renarde finit par attraper le bout de viande et la renifla. Finalement l'odeur lui fit dresser ses oreilles sur la tête et elle rougit quelques instants, gênée, avant de finalement croquer dans la viande. Elle en finit même par s'empiffrer comme un félin.

"- Mmh... Ché bon" Dit-elle, en mâchant la bouche pleine.
"- Eh, de belles manières..."
"- Tu chais faire de l'humour auchi ?"

Réagissant à peine à sa remarque, Arkhan finit par prendre la carcasse toute entière pour la dévorer sans retenue. La vue amusa Desmond qui était impressionné par l’appétit de son compagnon, comme à son habitude. De son côté, Izumi finit entièrement sa ration et se lécha les lèvres, regardant ensuite le kossith d'un air intrigué.

"- Mais d'ailleurs... Toi aussi tu es bien loin de chez toi. Ta maison ne te manque pas ?" Demanda-t-elle.

Sa question arracha un raclement de gorge au démon qui dirigea ses yeux rouges brillants vers elle, ce qui l'intimida automatiquement.

"- Je n'ai pas de maison."

Sa réaction interpella Desmond qui décida de prendre par à la conversation.

"- Laisse le, Izumi... Aussi longtemps qu'on se connait, le remémorer de son passé l'a toujours foutu de mauvais poil." S'exclama le trentenaire, tournoyant un os entre ses doigts.

La renarde se sentit gênée d'avoir posé une question peut être osée. Au fond, elle voulait faire preuve de bonne intention, elle qui finalement ne connaissait pas si bien le kossith que ça. Arkhan, qui ne semblait avoir l'air rancunier continua sa dégustation.

"- Moi, elle me manque..." Conclu-t-elle, baissant légèrement la tête.

Cette remarque interpella les deux hommes qui regardaient la renarde qui affichait un air triste, recroquevillée entre ses jambes. Elle se rappela de ce que la perte de ce collier signifiait pour elle. Cela allait retarder la date où elle allait pouvoir rentrer retrouver son clan. Desmond se releva ensuite, jetant l'os qu'il tenait dans l'herbe avant de se tourner vers la jeune femme.

"- Tu les reverras bien assez tôt, j'en suis sur. En attendant...Si une guerre se prépare, alors on doit se tenir prêt. Peut être même qu'on pourrait offrir nos services à un prétendant au trône ? Ils pourraient nous payer très cher..." Fit le métis démon, un sourire en coin.
"- Je pense qu'il y a des types qui seraient payés très cher pour nous éliminer aussi." Rétorqua Izumi.
"- Eh... Pas faux."