[Siegfried]
Le lendemain de la bataille, la Brigade des étoiles quitta le groupe à son tour, reprenant leur périple. Néanmoins, il semblait évident aux yeux de Siegfried qu'ils étaient amenés à se retrouver plus tard, ne serait-ce que pour venger l'empereur. Ce n'était donc qu'une séparation temporaire. Chacun avait à faire, après tout.
Le groupe marchait depuis plusieurs heures, leur chef en tête de marche. Il était suivi de près par Ferdiad, tandis que Bakuya et Kansho étaient un peu plus en retrait, discutant. Freya, quant à elle, volait dans le ciel qui s'assombrissait. Sur le dos de son pégase, elle cherchait un endroit où passer la nuit.
Depuis le dernier affrontement, le leader de la Brigade affichait un air pensif, soucieux. Le magicien s'approcha de son ami épéiste, parlant avec une main par dessus la bouche.
- Tu crois qu'il va rester comme ça encore longtemps ? prononça discrètement Kansho. Je sais que l'empereur est mort, mais c'est pas comme si on faisait dans la politique de toute façon.
- Plus que sa mort, je pense que ce sont les assassins qui le préoccupent. Préparer un tel assaut sur la capitale impériale, c'est pas à la portée de n'importe qui.
- Ouais, t'as pas tort. Sans compter les combattants d'élite qui se sont joints à la fête.
En y réfléchissant, l'ancien noble ne se souvenait pas avoir déjà vu Siegfried rencontrer une telle difficulté lors d'un combat. D'autant plus qu'il n'y avait pas que lui : le chef de la police de Tir Edessa et le commandant de la garde Varunna avaient eux aussi été mis en difficulté contre leurs adversaires respectifs. Si même des guerriers comme eux étaient incapable de briser les remparts que représentaient ces hommes de main - qui, possiblement et dans le pire des cas, s'avéraient être légion - alors cette faction représentait un réel danger pour Eos.
Il fut subitement tiré de ses pensées lorsque Freya atterrit bruyamment devant lui, sautant depuis le dos de son pégase encore bien cinq mètres au-dessus du sol. Siegfried se retourna pour écouter ce qu'elle avait dire.
- Si on suit encore un peu le chemin, on finira par tomber sur une auberge. On pourrait s'arrêter là.
- Parfait. Dépêchons-nous dans ce cas. Il fera nuit dans une heure.
Ils acquiescèrent et poursuivirent leur route, jusqu'à arriver en face de leur destination. Ce n'était pas un palace, mais elle ferait largement l'affaire pour une nuit. L'intérieur ressemblait pas mal à une taverne. Pendant que Siegfried discutait avec l'aubergiste, payant pour la nuit, les autres membres de la Brigade s'assirent à une table. Ce soir, ils avaient l'air d'être les seuls clients. Cela s'expliquait probablement par le fait qu'il n'y avait rien aux alentours.
Affamé, ils attendirent pour commander quelque chose à se mettre sous la dent. Mais au lieu d'un serveur, un jeune garçon encapuchonné s'approcha d'eux. Il était vêtu d'une tenue de voyageur qui paraissait trop ample pour lui. Ses yeux rouges fixaient du regard les brigadiers, qui ne savaient comment réagir.
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Freya finit par se dévouer, elle qui était naturellement douée avec les enfants.
- ... Bonsoir ? Tu cherches quelque chose, ou quelqu'un ? Comment tu t'appelles ?
Un instant hésitant, il finit par se lancer, retirant sa capuche et haussant le ton avec assurance. Ses cheveux blonds disposaient de mèches écarlates, tout comme sa cape de voyageur. Il portait une armure de chevalier argentée avec des motifs dorés.
- Mon nom est Gaheris le second, au Coeur d'Or, digne héritier de la maison Athréa ! Je peux déceler les liens unissant un groupe de personnages rien qu'en les observant. C'est un don qui m'a été octroyé à la naissance par la grande déesse Ethena. Et dans votre cas, je peux affirmer, sans hésitation, avoir poser mon regard sur un lien aussi solide que du diamant !
Il marqua un temps de pause, posant un pied sur la table, puis reprit son discours en parlant encore plus fort.
- Ô voyageurs, si je viens à votre rencontre, c'est pour vous faire part d'une requête : Accepteriez-vous de me rejoindre dans la reconquête de mon humble demeure, et de l'héritage qui me revient de droit ?
[Morrigan]
Quelques heures s'étaient écoulées depuis la terrible tragédie qui avait eu lieu dans la grotte située sous la capitale. Morrigan s'était retirée des lieux peu après que la guilde des assassins disparut, elle était retournée en ville pour constater les dégâts. Elle marchait actuellement à travers les rues désertes, c'était désormais le soir et le ciel était couvert, une pluie battante menaçait de s'abattre. Plusieurs tas de cadavres regroupés ensembles jonchaient près des allées, il y avait de tout, des citoyens, des gardes mais également des elfes noirs, ces assassins qui avaient lancés l'assaut sur la ville. Les forces de l'ordre avaient regroupé les morts ensemble pour s'en occuper plus tard, l'urgence était d'évacuer les survivants et de sécuriser les lieux.
Parmi les victimes de l'attentat, Morrigan vit un enfant, un petit garçon qui devait avoir 5 ans pas plus. A la vue de ce dernier, son cœur fit un bond et sa gorge se noua un instant, elle baissa la tête, cela semblait lui rappeler de terribles souvenirs. Elle tourna la tête pour continuer sa route à travers la ville déserte.
Au loin, elle aperçut plusieurs individus en train de piller les cadavres des victimes, ces dernières portaient des bijoux de grandes valeurs et possédaient des pièces de monnaie dans leurs poches mais également des dents en or pour certaines d'entre elles, pas de doute, il s'agissait de cadavres de nobles.
La jeune femme rousse s'approcha encore un peu plus et reconnut un visage parmi les voleurs, une femme d'une quarantaine d'années, les cheveux grisâtres, la peau balafrée, une dentition faisant peine à voir et vêtue de vêtements rapiécés. Il s'agissait de Tessa, une amie. Celle-ci s'approcha de la nécromancienne et agrippa son bras.
"Morrigan, te revoilà, regarde moi ça! Toutes ces mines d'or, c'est notre jour de chance! s'exclama la vieille Tessa en riant bêtement. "
La rouquine, toujours impassible comme à son habitude, observait les corps des défunts avant de violemment retirer son bras des mains de la voleuse.
"Que vas-tu faire avec cet argent, te bourrer la gueule encore ? demanda la nécromancienne, agacée.
- Ne sois pas si dure avec moi et viens profiter voyons !
- L'Empereur est mort, Tessa, c'est la fin.
- De quelle fin tu parles ? Cela veut dire que la ville est à nous!
- Tu ne comprends donc pas... Je ne l'avais pas encore réalisé tout à l'heure, peut être avais-je la tête ailleurs mais maintenant c'est plutôt clair. L'Empereur était celui qui maintenait l'ordre, tout le monde était à sa botte, les familles de nobles les plus vicieuses n'osaient pas, encore, aller à s'encontre... Mais tout ça c'est fini désormais, ils vont tous se battre pour récupérer le trône et c'est nous, le peuple, qui en pâtira. En somme, le chaos.
- Tu te prends trop la tête ma petite, et donc quoi, toi aussi tu veux prendre part à leur petite guerre inutile de pouvoir ? Hahaha, jamais ils n'écouteront une pouilleuse, va!
- Je... Je veux simplement le bien des miens, mais non, je ne ferai pas de politique. Je ne veux plus que cela se reproduise à nouveau, toutes ces victimes... Pour l'instant, je dois davantage me renseigner sur la Morag Kreshna.
- Ouais ouais allez, va t-en, j'ai pas besoin de toi!
Morrigan souffla, agacée par la bêtise de celle qu'elle considérait comme amie, et lui tourna le dos, prête à repartir. Les nuages gris recouvraient dorénavant toute la capitale et il se mit à pleuvoir, elle sentait des gouttes d'eau tomber sur elle alors qu'elle observait le ciel.
"Tu devrais rentrer Tessa."
Cependant la voleuse âgée n'écoutait, elle marmonnait toute seule dans son coin, bien trop occupée à piller un cadavre, cependant une dernière phrase retint pleinement l'attention de la jeune femme qui s'arrêta immédiatement dans sa marche. Soudain, le tonnerre gronda au loin, une tempête se préparait.
"Depuis la mort du petit tu as changé de toute façon, d'abord ces conneries de nécromancie, maintenant ça... Je ne te reconnais plus, la chose la plus amusante reste que tu parles d'avenir alors que tu n'as même pas été foutue d'en donner un à ton propre fils, ha!"
Le visage de Morrigan n'affichait aucune émotion mais au fond d'elle, elle bouillonnait de colère mêlée à une profonde tristesse, une larme coulait le long de sa joue pendant qu'un os en forme de pieu poussait lentement à partir de la paume de sa main droite, signe qu'elle faisait usage de sa magie.
Elle se retourna instantanément et porta un puissant coup de pied au visage de la vieille folle qui atterrit sur le dos. Morrigan ne s'arrêta pas là, elle bondit sur Tessa puis la planta à plusieurs reprises en pleine poitrine à l'aide de son pieu fait d'os. Elle serrait les dents de colère, il était rare de la voir dans un tel état, son impassibilité habituelle n'était plus.
- Je t'interdis de parler de mon fils vieille sorcière! hurla t-elle.
Tessa était en train d'agoniser, elle vivait ses derniers instants, elle ne pouvait plus parler, elle approcha sa main du visage de la nécromancienne mais ses forces finirent définitivement par la quitter.
Au loin, Morrigan, entendit soudainement deux voix d'homme l'interpeller, il s'agissait de deux policiers qui se rapprochaient de sa direction en courant. C'est alors que la jeune femme décida de mettre ses talents de comédienne à l'œuvre et finit par éclater en sanglots.
- Aidez moi! Messieurs, l'assassin, je l'ai vu, il s'est échappé par les toits, il a tué mon amie!
- Merde, j'y vais, il est peut être encore temps de l'attraper! s'exclama le premier policier en se précipitant vers une échelle non loin d'ici.
- Madame, je suis désolé mais je dois vous évacuer d'urgence, ce sont les ordres, nous enterrons votre amie plus tard. Venez avec moi. dit le deuxième policier, pressé.
- Oui, oui, merci... répondit Morrigan, en séchant ses larmes.
C'est ainsi que la jeune nécromancienne finit sa soirée dans un refuge avec un lit chaud et un repas offert, bien loin de son chez-soi dans les égouts avec les autres clochards de la capitale.
[Desmond]
Peu de temps après les évènements tragiques qui ont amené la mort de l'Empereur et la poignée de main entre les deux vassaux de celui-ci, il restait l'escouade des mercenaires de Red Moon qui étaient toujours dans la ville agitée. Desmond et Izumi avaient poursuivit leur course sur les toits avant de rejoindre une rue qui les précédait jusqu'à une sortie. Les gardes qui avaient pour habitude de surveiller les entrées n'étaient pas présent dû à l'agitation et était probablement rassemblés vers l'entrée principale où était réunis le plus de monde. Le duo descendirent alors du toit pour rejoindre la grande rue de pavé, leur ouvrant la voie vers l'extérieur.
"- Et Arkhan, où est-il ?" Demanda la renarde.
"- Il doit certainement être déjà dehors. Dépêchons nous de filer tant que la voie est libre !" Répondit Desmond, pressé.
Entamant sa course, un sifflement vint retentir dans ses oreilles qui l'alerta immédiatement de s'arrêter, alors qu'une flèche ne passait qu'à quelques centimètres de son visage.
"- Halte la !"
Desmond et Izumi s'arrêtèrent alors brutalement puis se retournèrent suite à l’interpellation d'une personne qui se tenait derrière eux. Visiblement, la police avait déjà débarqué, puisque c'est face à une représentante de la loi dont ils avaient affaire. Celle-ci avait une apparence qui ne trompait pas puisqu'elle portait un cache-oeil sur son visage mais surtout, elle possédait une étrange prothèse métallique à la place d'un bras. Cette description ne collait qu'à Héléna Silverclaw, la seconde en chef de Viktor.
https://youtu.be/mUr0pvBZXMg
"- Un type habillé en rouge accompagnée d'une fille avec neuf queues. Si je m'attendais à attraper Red Moon ici." S'exclama-t-elle, les bras croisés.
Au même moment, Desmond tourna les yeux et remarquait que des policiers se rassemblaient autour d'eux. Tout cela était bien l'oeuvre d'une embuscade et la flèche qui avait manqué de le toucher ne l'avait pas trompé, puisque des sentinelles étaient postés sur des balcons.
"- Vous avez eu vent de notre visite ?" Demanda Desmond, avec un sourire amusé.
"- Quand j'ai entendu qu'un incident avait eu lieu dans le palais, j'ai directement réunit une unité pour coincer les responsables qui tenteraient de fuir." Répliqua l'officière, d'un ton sérieux.
"- On a rien à voir avec l'explosion du palais. La ville a été attaqué par une autre organisation." Fit cette fois Izumi.
"- Sacré coïncidence, pas vrai ?" Rajouta le métis démon, sous le ton de l'humour.
"- Quoiqu'il en soit, je vous arrête ici. Rendez les armes"
"- Et si on refuse ?"
Les mots du criminel sonnèrent comme un défi dans les oreilles du lieutenant de police qui fronça les sourcils. Son regard était plongé dans celui du chef de Red Moon, cherchant à déceler la volonté de son opposant. Un officier s'approcha d'elle pour l'avertir.
"- Madame... Permission de nous en occuper ?"
"- Refusée. Lui, il est pour moi..."
Frappant son poing contre la paume de sa main, le choc traversa toutes les articulations de la prothèse, refoulant des jets d'air pas différents pores. Intriguée par ce bras de métal, Desmond avança d'un pas vaillant, faisant aussi craquer ses phalanges, dans l'optique de l'affronter dans un combat à main nue. Il était enthousiaste à l'idée de découvrir de quoi elle était capable.
"- La, tu m’intéresses." Fit Desmond, esquissant un sourire combatif.
Le mécanisme du bras de Héléna se déclencha, créant des arcs électriques qui se propageaient à travers la structure et semblaient l'imprégner d'une force accrue. Élançant son bras rapidement vers l'arrière, elle l'envoya brutalement devant elle, transperçant l'air dans un vacarme sonore.
"- AAAAAH !" Hurla-t-elle, envoyant un maximum de force.
La vitesse d'exécution de la frappe surprit Desmond qui eut l'idée d'esquiver, mais son arrogance le força à tenter de bloquer la frappe en plaçant ses bras en opposition. La puissance du coup fut telle que le choc repoussa le démon brutalement, le dégageant sur plusieurs dizaines de mètres pour ensuite trainer sur le sol sur une distance équivalente. Ayant à peine eut le temps de percuter ce qui venait de se passer, Izumi se tourna vivement, surprise de voir son partenaire se faire repousser avec une telle violence.
"- De... Desmond ?!"
"- Neutralisez la !"
Son ordre interpella la renarde qui comprit rapidement qu'elle était en joue des archers embusqués. Lorsque les flèches furent décochées, elle effectua un salto arrière, posant ensuite ses mains au sol pour en enchaîner plusieurs derrière. Les flèches étaient précises et manquaient de la perforer de peu, rasant même ses vêtements et surtout sa sacoche. Cela devenait rapidement une situation critique pour Izumi qui n'avait d'autres choix que d'esquiver les assauts. Les gardes se mirent à l'encercler rapidement, tandis que la lieutenant s'approcha vivement, cherchant à en découdre avec le duo. Seulement, alors qu'elle s'avança, elle aperçu une ombre apparaitre et s'agrandir dangereusement sur le sol. Son instinct lui hurla alors de se reculer rapidement, sous peine d'être écraser par quelque chose.
"- Qu'est-ce que... ?!"
Un colosse atterrit brutalement au sol, arrivé de nul part et se positionna entre Izumi et les gardes. Il portait toujours une grande cape autour de lui qui le recouvrait complètement. La renarde paraissait surprise mais aussi rassurée de voir déambuler cet étrange arrivant.
"- Arkhan !" S'écria-t-elle.
"- Le troisième ?!" Se questionna Héléna, subjuguée.
Les gardes se ruèrent alors sur le colosse sans se poser de question, mais ils venaient de faire la plus grosse erreur de leur vie d'affronter la Main du Diable. D'un revers de la main, il en repoussa deux qui s'écroulèrent au sol subitement et en attrapa un autre pour l'envoyer sur ses alliés et les percuter.
"- Reculez !" Ordonna Héléna, voyant que la situation n'était pas à leur avantage.
Attrapant sa cape, le démon la retira complètement, dévoilant son apparence monstrueuse et inquiétante. Sa peau était sombre et une armature recouvrait tout son corps. Des cornes étaient disposées sur sa tête ainsi que des défenses qui se dégageaient de l'armature qui le protégeait. Son regard était d'un rouge vif, instaurant la crainte dans les yeux de ses adversaires.
"- Approchez." Parla-t-il, de sa voix résonnante.
Serrant les dents en voyant que son unité venait de se faire évincer en seulement quelques mouvements, Héléna décida de se précipiter et de tenter le tout pour le tout, au point où ils en étaient, envoyant son poing de fer devant elle pour tenter de frapper le colosse, criant de toutes ses forces.
"- MERDE !"
Plaçant sa main en opposition, Arkhan parvint à arrêter son offensive, bien qu'il sentit un choc électrique parcourir les muscles de son bras jusqu'à l'épaule. Héléna fut étonnée de voir que son coup avait été complètement arrêté par le démon qui restait de marbre malgré cette attaque surpuissante.
"- Pas mal, pour une humaine."
Saisissant ensuite son bras, Arkhan fit décoller son adversaire du sol, l'envoyant alors brutalement s'écraser contre les pavés de pierre à plusieurs mètres d'eux. Izumi en profita pour rejoindre Desmond qui était à quelques mètres derrière eux pour l'aider à se relever.
"- Tu vas bien ?" Demanda la renarde.
"- Ouais, ça va. Même pas une égratignure !"
Les archers s'empressèrent de tirer sur le démon, mais la peau de celui-ci était dure comme de la roche. La pointe des flèches se brisèrent à l'impact. Posant alors la main sur le manche de son épée, Arkhan la dégaina pour embraser sa lame et envoyer une frappe de feu pour éliminer les archers sur les balcons qui brulèrent instantanément et hurlèrent sous la douleur avant de succomber. Prévoyant ensuite de poursuivre ce combat et de passer aux choses sérieuses, il se tourna vers la policière. Seulement, une voix vint l'interpeller, le coupant dans son élan.
"- On a plus le temps, on doit y aller !" S'écria Izumi.
Expirant d'un souffle agacé, le kossith corrompu comprit qu'il n'était peut être pas raisonnable de continuer le combat, bien que le coeur de son épée en brûlait d'envie. Il lança un dernier regard à Héléna qui se relevait à son tour et croisa le sien. Bien qu'elle avait aussi envie d'en découdre, elle était suffisamment intelligente pour comprendre que son adversaire était surpuissant, ne pouvant pas se permettre de l'affronter dans ces conditions, d'autant qu'elle était seule aux trois membres de Red Moon. Arkhan se retourna alors définitivement et rejoignit son groupe. Ils purent continuer leur progression et enfin espérer quitter la capitale, empruntant la voie qui les emmenait directement à l'extérieur.
https://youtu.be/BPJrb0X35uY?t=12
Cela l'agaçait de ne pas pouvoir les arrêter, mais elle savait qu'elle ne pouvait rien faire en cet état. Tout ce qu'elle pouvait faire était de les regarder s'enfuir, impuissante. Seulement, quelque chose attira son attention. Son unique oeil se tourna vers un objet qui brillait sur le sol... C'était un collier. Celui-ci était orné de multiples diamants, plus qu'elle n'en avait jamais vu. Dans la précipitation, l'un des figurants avaient probablement perdu ce bijou à la valeur incroyable. Mais d'où venait-il ? Cela ressemblait à un trésor de guerre qu'ils avaient probablement volé.
"- D'où tu viens, toi ?"
Alors qu'elle analysait ce collier avec curiosité, elle entendit une personne arriver derrière elle. Elle le cacha alors aussitôt dans une de ses poches intérieur, préférant camoufler sa trouvaille pour le moment.
"- Héléna."
Se tournant alors, elle put reconnaître la personne qui venait de la rejoindre. C'était le chef de la police, qui affichait une mine sur son visage démontrant la gravité de la situation. Ce n'était pas dans ses habitudes d'avoir une émotion pareille dessinée sur son visage et elle le connaissant suffisamment pour être capable de lire la détresse dans son regard. Quelque chose de grave était arrivé, dépassant ce qu'elle pouvait s'imaginer de pire.
"- Viktor. Ne me dis pas que... ?"
[Miyu]
https://www.youtube.com/watch?v=-lIjDTdokCQ&ab_channel=GamingAmbience
Le grand manoir s'ouvrait sur une imposante salle d'assemblée, dominée par un trône richement décoré à son extrémité. Un long tapis pourpre serpentait jusqu'au siège vide, tandis que les murmures et les disputes animaient la foule qui remplissait l'espace. Des voix s'élevaient depuis les balcons intérieurs, tandis que deux figures se faisaient face dans un combat de mots intense.
À droite, se dressait Sire Léonard d'Armagnac, un chevalier aux cheveux grisonnants et à la moustache épaisse. Son armure arborait fièrement le blason de l'Ordre de Valengaard, témoignant de sa loyauté envers cet illustre ordre.
Et à gauche, se tenait Sire Arcann d'Armagnac, un jeune homme vigoureux aux cheveveux cramoisis et aux muscles sculptés. Malgré sa jeunesse, il était capable de rivaliser avec les plus anciens en matière de débat.
Au centre de cette confrontation, se tenait Sire Jean d'Armagnac, un homme imposant dans la force de l'âge. Vêtu d'une armure en acier noirci ornée de dorures, il jouait le rôle de médiateur entre les deux factions.
Ces trois hommes étaient les cousins du défunt Léon d'Armagnac, seigneur de cette maison, et tous trois avaient combattu en tant que héros lors de la dernière guerre contre les Elfes Noirs. Les deux prétendants principaux, Arcann et Léonard, se disputaient âprement avant d'être interrompus par l'intervention abrupte de Jean.
- Assez ! Nous avons des invités.
S'écria-t-il, forçant les deux protagonistes à se calmer. Les regards de la foule se tournèrent alors vers Miyu et Circé, scrutant les deux nouvelles arrivantes. Miyu tenait fermement le parchemin dans sa main, mais avant même qu'elle puisse prononcer un mot, Sire Léonard lui coupa la parole.
- N'est-ce pas la criminelle, vice-championne d'Arène ? Accompagnée de l'une de ces souillures d'Elfes Noires ? Que font-elles ici ? Pourquoi viennent-elles interrompre notre assemblée ?
Lâcha-t-il avec mépris.
- Souillure... ?, s'interrogea Circé, curieuse de comprendre le sens du terme.
- Vous le savez bien, cousin.
Rétorqua Arcann d'un ton sec, adressant cette réponse à Léonard.
Miyu prit la parole pour confirmer sa raison de présence :
- Je suis venue m'assurer du respect de la promesse faite par votre famille envers mon seigneur il y a cinq ans.
D'un geste sûr, elle brandit haut l'accord signé par Léon d'Armagnac. Des murmures et des chuchotements s'élevèrent parmi la foule, témoignant du malaise généré par cette situation. Bien qu'elle ne soit pas la bienvenue, personne ne pouvait remettre en question la légitimité du document.
Un échange de regards entre les deux cousins précéda l'intervention de Jean, qui prit la parole à leur place.
- Pardonnez-moi, Dame, mais je crains que nous ne soyons pas en mesure de tenir notre promesse. Sans personne pour guider notre Maison, nous ne pouvons vous fournir nos chevaliers.
Expliqua-t-il avec une pointe de regret dans la voix.
- N'êtes-vous pas censés organiser un vote ?
Insista Miyu.
- Le résultat risquerait de déplaire à votre seigneur.
Répondit Jean, en jetant un regard appuyé vers Léonard, le forçant ainsi à prendre la parole.
- Je tiens à vous informer, Madame, que si je deviens le chef de la famille, j'annulerai ce maudit traité. Peu m'importe d'offenser un seigneur lointain. Nous sommes au bord d'une guerre civile et je souhaite protéger notre Maison. De plus, je refuse de soutenir des... criminels tels que vous.
Lança le vieux Léonard avec arrogance.
Arcann, prenant la défense de Miyu, s'adressa à son cousin : « Cher cousin, n'est-il pas de notre devoir de respecter nos promesses pour l'honneur de la famille ? N'avez-vous aucun respect pour Léon ? », provoquant ainsi un mouvement d'agitation dans la foule.
- Aurait-il accepté s'il avait connu les conséquences ?
Répliqua Léonard avec un regard d'exaspération échangé avec la Générale. Cette politique de noblesse risquait de compromettre son alliance et de réduire toute l'affaire à un simple jeu de hasard.
- Pour qui prenez-vous notre défunt cousin ? Il souhaitait étendre l'influence de l'Empire jusqu'aux confins du monde, il était conscient des risques. Plutôt que lui inventer de fausses paroles, allez donc trouver son testament qu'on en finisse.
- Et si c'était un piège ? Une fois que nous envoyons nos Chevaliers là-bas ? Se battre pour une nation qui n'est pas la leur, se sacrifier sans but ? Et si ces étrangers souhaitaient juste affaiblir l'Empire ? Qu'est-ce que cette... Sauvage connaît de notre culture, quel intérêt a t-elle à faire une alliance superficielle ?
Arcann s'apprêtait à répondre sous le bruit de la foule acclamant son cousin Léonard sur ces mots, mais il fut coupé par Miyu.
- Permettez-moi d'être concise. Je me fiche éperdument de vos misérables querelles. Ma place est sur le champ de bataille, et je commence à préférer les horreurs de la guerre à vos discours politiques vains. Quant à vous, sire Léonard d'Armagnac, c'est à une Générale que vous vous adressez, je vous prierai de faire preuve de respect. J'ai versé mon sang pour votre Empereur, mais je n'attend qu'une chose : retourner sur le champ de bataille. Si vous avez un moyen de mettre rapidement fin à vos votes tout en assurant le soutien de votre Maison, qui, je l'espère, sait tenir ses promesses, faites-le moi savoir maintenant, avant que je ne provoque un nouvel incident diplomatique.
Déclara-t-elle d'une voix froide et déterminée.
La réponse de Miyu provoqua un rire amusé chez Jean, tandis que les regards gênés d'Arcann et Léonard se croisèrent. Malgré leur nature de guerriers, ils semblaient plus enclins à parler qu'à se battre. C'est finalement Arcann, hésitant, qui prit la parole en premier.
- Eh bien... Il y a une possibilité. Le Seigneur Léon d'Armagnac a rédigé un testament, mais il l'a emporté avec lui à Havrempire. Si quelqu'un pouvait le retrouver...
Commença-t-il avant d'être interrompu par Miyu.
- Havrempire ?
- Autant la mettre à mort maintenant. Cela sera plus rapide que de l'envoyer là-bas et de lui donner de l'espoir.
Répliqua Léonard, d'un ton agacé.
- Il y a cinq ans, l'île a été frappée par une catastrophe apocalyptique. Une brume épaisse l'a engloutie, transformant les gens en... abominations. La Peste Écarlate s'est répandue, parmi d'autres fléaux. Peu de survivants sont revenus de cet endroit, et pour être honnête, nous ne savons même pas si l'île existe encore. C'est un véritable enfer sur terre. La Brume tue, elle consume tout sur son passage.
Expliqua Arcann d'un ton grave.
- Très bien, je m'y rendrai.
Répondit-elle froidement, réfléchissant déjà aux moyens de se procurer un navire pour cette périlleuse expédition.
- Si vous revenez en vie, nous pourrons enfin découvrir qui est le véritable héritier de la Maison. Je vous assure de mon soutien, Dame Ikeda... Mais je crains que nous ne puissions vous fournir un navire. Aucun n'en est revenu, et c'est un risque bien trop grand. Vous devrez trouver un moyen d'obtenir le vôtre.
Expliqua Arcann d'un ton sérieux.
Miyu fit volte-face, s'arrêta un instant, puis hocha simplement la tête. Jean sembla la suivre quelques instants, la guidant vers la sortie.
- Que les Dieux vous protègent, et que Serosh vous guide. J'aimerais voir ce testament clouer le bec de mes deux cousins.
Ajouta Jean d'une voix empreinte de sincérité.
[Siegfried]
- ... hein ?
C'est tout ce que Bakuya avait trouvé à dire face au discours du dénommé Gaheris. Celui-ci, remarquant l'expression perplexe de ces interlocuteurs, s'apprêtait à se répéter. Il pensait mieux se faire comprendre, de cette façon.
- Comme je vous l'ai dit, je suis à la recherche d'un groupe d'aventurier pour m'aider à atteindre mon objectif. A savoir, le trône de ma maison !
- On a compris ça, mais pourquoi t'aurais besoin d'aide pour retourner chez toi ? En plus, t'es qu'un gamin.
Un sourire se forma sur le visage du blondinet, visiblement satisfait de la remarque de Bakuya.
- C'est là tout précisément l'objet de ma quête ! Voilà ce qui est arrivé-
Avant de pouvoir poursuivre, Siegfried posa sa main sur son épaule, arrivant derrière lui. Le garçon parlait tellement fort qu'il avait tout entendu depuis la réception.
- Du calme, on va y réfléchir plus tard. Pour l'heure, nous devons manger. Souhaites-tu te joindre à nous ?
- Je vous remercie, mais je vais devoir refuser votre grandeur d'âme. Je ne peux pas perdre de temps pour un plaisir personnel. Le sort de la maison Athréa en dépend !
Après qu'il se soit écrié, un énorme bruit de gargouillement résonna du côté de Gaheris. Silencieux quelques instants, il toussa, puis s'assit à côté de Siegfried, acceptant malgré lui son offre.
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- Sérieux ? T'as 24 ans ? fit Kansho, au milieu d'une gorgée. Pourtant, tu dois en faire la moitié.
- Ça veut dire que t'es plus âgé que moi ! s'écria Freya, qui peinait à cacher son étonnement. Comment c'est possible ?
L'air sérieux, Gaheris répondit en hochant de la tête, prêt à apporter clarification quant à ce qui lui était arrivé.
- Il y a un mois, mon oncle a organisé une partie de chasse, comme il le fait chaque mois. Tout se déroulait comme à son habitude, jusqu'à ce qu'un déluge de flèche atteigne mon destrier. Je n'ai pas été atteint, mais nous étions situé au bord d'une falaise, alors lorsque mon cheval perdit son équilibre et paniqua, je suis tombé dedans.
Tous écoutaient la narration de Gaheris, certains plus attentivement que d'autres. Freya en particulier était absorbée par son récit. Kansho et Bakuya restaient abasourdi par la situation, tandis que Siegfried et Ferdiad affichaient un visage neutre, mais attentif. Pour la première fois depuis le début, Ferdiad prit la parole pour faire un commentaire.
- La chute ne t'a donc pas été fatale, fit-il, impressionné.
- J'ai été extrêmement chanceux. Sans le buisson qui se trouvait au fond du ravin, je n'aurais pas réussi à me réceptionner. Après cela, j'ai longuement marché à la recherche d'un moyen de remonter. Et avant que cela n'arrive...
Il marqua un temps de pause, inspirant. Lui qui était d'origine si confiant perdit subitement en assurance. Lorsqu'il se reprit, il s'efforça de récupérer son air sérieux et indéfectible.
- Un démon s'attaqua à moi, dans une grotte. J'imagine qu'il s'agissait peut-être de son antre. Il avait un corps sombre, très étrange et difforme. Je me suis battu de toutes mes forces. En toute honnêteté, je pense que j'aurais pu remporter la victoire. Mais c'est sans doute cette éventualité qui le fit choisir de me maudire au lieu de me tuer. A la fin de notre combat, il se mit à réciter une étrange incantation, puis prit la fuite. Le lendemain... J'étais comme vous me voyez désormais.
Le noble serra le poing, affligé par sa condition actuelle. Les bras croisés, le chef de la Brigade restait muet, réfléchissant.
- Pour cette raison, je vous le demande une fois de plus : accepterez-vous de me prêter votre force ?! s'écria le noble devenu enfant, déterminé. Bien sûr, dès que j'aurai récupéré mon statut, vous serez grassement payés !
Siegfried passa sa main sur sa nuque, comme pour vérifier quelque chose. Un petit tatouage atypique y était gravé. Mais comme il s'en doutait, celui-ci ne brillait pas. Il était toujours inactif.
Freya et Kansho s'approchèrent de lui, lui chuchotant à l'oreille.
- Qu'est-ce que tu en penses ? Même si la marque ne te dit rien pour le moment, ça changera peut-être plus tard. Il va bien nous payer, en plus !
- Et puis, je suis curieux d'en apprendre plus sur ce démon. Un maléfice pareil, ce n'est pas à la portée de tout le monde.
Le regard de Siegfried se tourna vers Ferdiad et Bakuya. Le premier hocha simplement de la tête, tandis que le second haussa les épaules, l'air neutre.
- Très bien. Dans ce cas, Gaheris, héritier de la maison Athréa. La Brigade des étoiles te soutiendra personnellement dans la récupération du trône qui t'appartient.
Un sourire se dessina sur le visage de l'Athréen, qui tendit la main vers le chef de la Brigade. Ses yeux bleus entrèrent en contact avec les rouges de Gaheris, puis il donna son bras à son tour, lui serrant la main pour signer ce pacte.
[Miyu]
https://www.youtube.com/watch?v=V6lWntKl588
En sortant du manoir, Miyu plongea dans les rues animées de Tir Edessa, où la population était particulièrement agitée par la mort de leur empereur. La samurai était plongée dans ses pensées, cherchant des moyens de se procurer un navire pour atteindre leur destination.
- Ah. Merde... Comment est-ce qu'on pourrait chopper un navire pour aller jusque là-bas ?
- On pourrait monter une pièce de comédie ? Ou... Ou bien alors euh... Mendier ? Je suis sûre que je pourrai invoquer un Démon et lui demander une astuce, un instant...!
Suggéra Circé, avant de sortir une dague et de la porter à son poignet, prête à se faire une entaille en public pour invoquer un démon. Miyu arrêta rapidement le geste de l'elfe.
- Je crois qu'ils aiment pas trop les mages du sang ici. Ou les Elfes Noirs. Tout le monde te regarde bizarrement de base rien qu'avec ta tenue.
- Tu es sûre que je n'ai pas juste un truc coincé entre les dents ? Ou peut-être un bouton sur le front... Un truc me grattait ici l'autre jour.
La réponse naïve de Circé fit sourire Miyu. Les deux jeunes femmes marchaient dans les rues pavées de la capitale, observant les grandes foules qui se pressaient sur les larges chemins. Miyu était impressionnée par l'architecture de la ville, levant parfois les yeux vers une haute tour. Mais son attention fut rapidement détournée lorsqu'un jeune elfe la bouscula, précipitant sa cadence de marche. Miyu remarqua immédiatement que l'elfe avait perdu sa sacoche, celle qui contenait l'argent qu'elle avait emporté.
- Hé reviens là !
Cria t-elle vers l'homme en train de s'enfuir, mais elle fut surprise lorsqu'un grand homme vêtu d'un long manteau de cuir, abattit une flèche d'arbalète qui cloua l'elfe contre le mur par le col de sa chemise. Il abaissa son arbalète, arborant un sourire satisfait sur son visage. Il avait les cheveux foncés et une grande cicatrice sur le visage. Son assurance et sa démarche confiante ne passaient pas inaperçues.
- J'ai déjà rencontré un type qui pouvait te délester de ton argent en un sourire. Mais toi ? Tu n'as pas le style pour ça, que ce soit ici ou même dans les bas quartiers. Tu ferais mieux de changer de vocation, gamin
Déclara-t-il d'un ton moqueur en s'approchant du jeune elfe qui se débattait, coincé par la flèche d'arbalète.
Il décrocha l'elfe du mur, lui assena une mandale galactique qui fit voler une de ses dents, puis lui lança un ultimatum :
- Allez, du balai.
L'elfe s'enfuit en courant, tandis que Soma s'approcha des deux jeunes femmes, faisant tournoyer une flèche d'arbalète entre ses doigts et lançant la bourse d'argent à Miyu, qui l'attrapa habilement.
- Salutations. Soma Morosini, à votre service. Je vois que vous avez du mal à concrétiser vos traités. Les nobles ne reconnaîtraient pas une opportunité même si elle leur lattait les couilles.
- ... Mais toi, si ?
Répliqua Miyu d'un ton sceptique, scrutant Soma de haut en bas pour tenter de percer son jeu.
- Bien sûr. Figure-toi que mon frère organise une expédition extrêmement dangereuse, mais qui pourrait rapporter gros.
Expliqua Soma, approchant son visage de ceux des deux jeunes femmes. Intriguée, Circé se rapprocha également, ses yeux rouges reflétant sa curiosité.
- Il existe des ruines souterraines impossibles à dater. Jusqu'à présent, elles n'étaient que des légendes, mais nous avons obtenu des informations grâce au Champion de l'Arène. Peu de gens, en dehors de certaines élites, sont au courant de leur existence. Ces ruines sont extrêmement dangereuses, au point qu'on ne revient pas vivant. On dit que certaines d'entre elles sont de véritables cités perdues sous la terre. Mon frère et moi avons découvert une entrée menant à l'une de ces ruines, et nous montons un groupe de chasseurs de trésors. Il y a potentiellement énormément de fric à la clé.
- Qu'est-ce qui te rend si sûr que nous pourrions t'aider ? Tu ne sais rien de nous.
Rétorqua Miyu à l'homme, émettant des doutes sur les intentions de Soma qui eut un petit ricanement en réponse.
- Au contraire, en quelques jours, tu es devenue assez célèbre. Nous t'avons vue dans l'arène. Tes combats n'étaient pas passés inaperçus. Et cette histoire de protection de l'empereur ? Ton nom est sur beaucoup de lèvres, plus que tu ne l'imagines, Ikeda.
- Alors tu as peut-être aussi entendu parler de Circé ?
- Pas vraiment... A part cette histoire de sorcière de la forêt ? Mais vos secrets sont bien tenus avec moi.
Circé approcha sa bouche de l'oreille de Miyu, lui murmurant ces mots :
- Essaie de voir ce qu'il offre, cette expédition est peut-être la clé pour chopper un bateau.
Miyu croisa les bras, réfléchissant quelques instants avant de reprendre le sujet.
- Dis-moi, Soma. Tu sembles faire beaucoup d'efforts pour trouver simplement deux gardes du corps supplémentaires.
Répondit-elle, sceptique, ce à quoi Morosini leva lentement le doigt, répondant les yeux fermés.
- Je ne cherche pas seulement des gardes du corps. Je cherche des partenaires. La vérité, c'est que mon enfoiré de frère, Roméo, a du mal à financer cette expédition. Je ne suis pas convaincu qu'il y parviendra. Nous avons besoin d'un investisseur. Et je préfère tenter ma chance avec toi plutôt qu'avec ces connards d'ici
Expliqua t-il. Circé prit la parole, parlant elle aussi à Miyu.
- Je pense que ça vaut le coup. C'est une meilleure idée que le spectacle de comédie.
- Comment je suis sensée accumuler l'argent pour financer votre expédition ?
- On travaille un peu ensemble, et on aura le capital nécessaire plus rapidement que ce que tu imagines, Samurai. Je connais tous ceux qui sont intéressants à connaître dans cette ville.
Répondit Soma, gardant son sourire constant.
- Qu'est-ce qui me prouve qu'il y a vraiment ces trucs sous la terre ?
Demanda-t-elle, émettant des doutes quant à la véracité des propos de Soma.
- C'est confidentiel. Mais nous ne nous basons pas sur du vent. L'information nous vient du Champion, Psaro. Je ne peux pas en dire plus.
- Tu me demandes d'avoir beaucoup de foi, Soma.
Répondit Miyu, les bras croisés.
- Je sais, je sais. Écoute, le pays est au bord des chiottes, et je sais que vous deux, vous avez des ennuis avec l'Ordre de Valengaard. Est-ce que ça ne serait pas si dramatique d'être absentes de la ville pendant un certain temps ? Et puis, si cela fonctionne, vous serez toutes les deux suffisamment riches pour que l'Ordre ne puisse plus vous toucher. Vous avez besoin d'argent, et moi j'ai besoin d'aide. Nous avons besoin les uns des autres, je ne peux pas le formuler plus clairement
- Eh bien... D'accord. Dit comme ça.
- Parfait ! Tir Edessa grouille d'argent à se faire. On économise un peu et on aura de quoi partir en un rien de temps. Venez, je vais vous présenter mon connard de frère. Il a une fixette sur les Kossith et s'est mis dans un plan de merde, surtout ne l'écoutez pas. Je travaille rarement avec lui, mais cette expédition, c'est un gros potentiel.
[Hector]
Après la mort de l'empereur, Hector avait offert une opportunité à Hjalmar : il l'aiderait à retrouver les assassins de l'empereur. Non pas la Morag Kreshna, qui avait effectué l'assassinat. Mais au-delà d'eux, les commanditaires.
La Morag Kreshna était avant tout une guilde, que n'importe qui dans le monde pouvait contacter, moyennant un lourd paiement. Au vu de l'envergure de l'opération qui avait été déclenchée pour tuer l'empereur, le commanditaire devait être une personne, ou un groupe, extrêmement fortunés.
Ils devaient, pour cela, se rendre dans la terre des elfes noirs, Erinor, et voyager jusqu'à la ville sainte de Korneka, où se situait le quartier général de la Morag Kreshna. Bien sûr, s'y rendre en tant que voyageurs étrangers, et plus particulièrement en tant que thuriniens, relevait de la mission périlleuse. Mais en plus, se rendre dans le repaire de la guilde d'assassins la plus puissante au monde pour leur extorquer des informations relevait presque de la mission suicide.
Pour cette raison, Hector avait lourdement insisté auprès d'Alric pour que celui-ci retourne à son temple, à Dacia, arguant sur les innombrables dangers qui les attendaient durant leur périple. Mais Blade avait généreusement proposé de veiller sur lui, ce qu'Hector avait accepté. Scyathus, lui, avait proposé de se joindre à Hjalmar et lui, arguant qu'il entretenait des relations cordiales avec certains Archontes Noldeor, pouvant leur faciliter leur voyage. Un argument difficilement réfutable.
Quoi qu'il en soit, le jour suivant, dès l'aube, Hector, Hjalmar et Scyathus s'étaient mis en route, en direction d'Erinor, à l'est. Hector avait récupéré des chevaux autours des lieux du tournoi, au moment où la ville était encore en phase d'évacuation.
Chevauchant leurs montures, les trois compères, qui ne se connaissaient guère plus que cela, avançaient silencieusement, encore très chamboulés par les événements de la veille. Ils chevauchèrent ainsi toute la journée, et atteignirent le soir une auberge, où ils décidèrent de s'arrêter pour reposer les montures et passer la nuit.
Hjalmar avait commandé une chope de bière pour lui et pour Hector, tandis que Scyathus s'était retiré dans sa chambre, qu'il tenait à ne partager avec personne. Peut-être cachait-il de sacrées surprises, sous son masque. Mais ainsi étaient les magiciens, insaisissables et peu sociables, pensait Hector en buvant sa bière.
"Dis, Hector... l'interrogea subitement Hjalmar. Tu as bien connu l'empereur, à ton époque à la cour ?
- À partir du moment où j'ai été fait chevalier, j'ai passé beaucoup de temps à Tir Edessa, alors... On peut dire que oui.
- C'est lui qui t'a adoubé ?
- Oui.
- Ca devait être un sacré souvenir. C'est pas tous les chevaliers qui ont droit à cet honneur.
- Tu l'as dit... Je m'en souviens encore. C'était après la bataille de Sodden, contre les Sarjuk.
- Ces saletés de chats... Attends, c'est la bataille dans laquelle l'empereur a débarqué sur son dragon et a brûlé toutes les lignes arrière ennemies ?
- Oui, celle-là même. C'était la dernière fois qu'on a vu l'empereur comme ça. Energique, confiant... Conquérant. Après ça, son dragon est mort dans une embuscade... Et l'empereur n'a plus été que l'ombre de lui-même.
- Ouais, ça correspond plus à l'homme que j'ai connu... J'avais beaucoup de respect pour Morwaydd, mais je l'ai jamais vu comme un conquérant.
- Dans tous les cas... Il a fait de son mieux.
- Buvons à sa mémoire."
Le Skaelun leva sa chope, avant qu'Hector ne fasse de même, et ils touchèrent mutuellement la chope de l'autre avant de boire silencieusement.
Derrière eux, un groupe de voyageurs parlaient juste derrière eux, et de sujets fort intéressants. Ils ramenaient des nouvelles supplémentaires de la capitale.
"T'as vu comme ça a été le bordel quand même ? Y'a eu tout plein de morts. C'est les assassins qui ont fait ça ?
- Nan, même pas. Tous les morts c'est à cause des émeutes, c'était la folie. Tout le monde courait et écrasait tout le monde. Les assassins ils ont tué que des gardes... Et l'empereur bien sûr.
- Et le chancelier aussi !
- Ah oui, je l'avais oublié aussi ! Ouais, le chancelier aussi. D'ailleurs, c'était pas lui qui devait gérer le temps de trouver un successeur ?
- Si, ben c'est raté du coup. Ca va être un sacré bordel cette affaire de succession.
- Tu m'étonnes... Je m'approcherai pas de la capitale avant un long moment, je pense..."
Hector pensa immédiatement aux conséquences supplémentaires qu'entraînait la mort du chancelier Ambrosius Turiano. Un homme sage et pondéré comme lui aurait grandement aidé l'empire en temps de crise... Il n'y avait désormais plus de commandement à la tête de Thurinian... Le pouvoir appartiendrait désormais à celui qui s'en emparerait. Hector se pencha vers Hjalmar, lui demandant doucement :
"Ton frère, le roi Olaf... Tu sais ce qu'il va faire, d'ailleurs ?
- Aucune idée, ça fait un bail que je l'ai pas vu, ce vieux phoque. J'imagine qu'il va pousser pour que sa femme soit couronnée... Ca serait pas mal, tiens. Ma belle-sœur impératrice. Mais Valengaard aura aussi son mot à dire.
- La princesse Andraste... C'est une femme de caractère, c'est sûr, mais elle chercherait sûrement à entrer en guerre avec les Noldeor.
- Et alors ? Tu crois qu'après ce qu'on a vécu, j'ai pas envie de massacrer de la peau grise à la chaîne ?
- Tout doux... N'oublie pas notre mission.
- J'oublie pas, Hector, justement. Je n'oublie rien. Raaah... Une autre bière !"
Hjalmar était parti pour noyer son chagrin dans la bière toute la soirée. L'ennui était que, pour un gaillard comme lui, il fallait près d'une dizaine de pintes pour l'envoyer au tapis. Hector partit se coucher bien avant cela, pensant déjà au dur trajet qu'ils devraient emprunter. Le royaume elfique de Faernion, puis les marches de Valdarin... Tout cela ferait un long et périlleux voyage.
[Brigade]
https://www.youtube.com/watch?v=iqkQRgGdAPo
imagine ne pas utiliser secunda au moins une fois dans un rp
Après ce bon repas et cette conversation pour le moins faramineuse, les membres de la Brigade étaient parti se coucher dans leur chambre respective, tout comme Gaheris. Désormais, l'obscurité régnait sur la plaine surplombant l'auberge, et seuls la lune et son ciel étoilé apportaient une très faible lumière.
Ne trouvant pas sommeil, Bakuya quitta sa chambre sans faire de bruit. Il descendit les marches des escaliers tout aussi discrètement. En arrivant au rez-de-chaussée, il aperçut Siegfried assis à une table en train de lire un livre. Lorsque ce dernier le remarqua, il se mit à esquisser un léger sourire.
- Dur de dormir après tout ça, hein ?
Ça, Bakuya ne pouvait pas le nier. Il n'était en revanche pas très surpris de voir son chef encore éveillé à cette heure-là. Il avait l'habitude de dormir peu. En tout cas, moins que le reste de la Brigade.
- Je vais bouger un peu dehors, j'irai pas très loin.
- Aucun souci. Tâche juste d'être en forme demain. Une longue route nous attend.
L'épéiste fit un très léger hochement de tête, puis quitta l'auberge sans emporter de lanterne avec lui. Muni de son épée à la place, à peine avait-il quitté la maison que sa silhouette avait disparue dans les ténèbres de la nuit.
Siegfried essaya de retourner à sa lecture, mais il soupira et posa le livre après seulement quelques secondes, arborant un air pensif. Il se remémorait ce duel qu'il avait mené dans les souterrains de la capitale. Le visage de l'assassin blanc revenait sans cesse dans son esprit. Il lui semblait... différent, unique. Pas seulement par rapport à ses capacités de combat hors normes, mais plutôt pour sa nature elle-même. Siegfried avait beau chercher, il ne trouvait aucune espèce correspondant, et aucun monstre lui ressemblant. Ses circuits magiques lui avaient aussi paru étranges. Il avait pu les ressentir lorsqu'il entra physiquement en contact avec son attaque durant leur combat.
- Uriel...
Le lion se leva subitement, décidant d'aller se coucher. Peut-être la nuit lui porterait-elle sommeil ? C'est avec cet état d'esprit qu'il éteignit sa lumière, rangea son livre et retourna dans sa chambre, essayant de trouver le sommeil.
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Cela faisait plusieurs dizaines de minutes que l'épée de Bakuya s'agitait dans le vide. Il avait pris cette habitude avant même de commencer à voyager avec Kansho. Lorsque son esprit était embrumé ou que quelque chose le tracassait, l'entraînement agissait sur lui comme un remède miracle.
Soudain, il entendit un bruit de pas provenant de derrière lui. Sur ses gardes, il adopta une posture de combat instantanément, tenant son arme à deux mains. Il était prêt à frapper à la vitesse de l'éclair.
- N'ayez crainte, sire, ce n'est que moi.
En apercevant qu'il s'agissait simplement de Gaheris, il abaissa sa lame et reprit sa posture ordinaire. Son aura menaçante disparut en même temps.
- Pardonnez mon intrusion, je n'ai pas pu empêcher mon envie de vous voir à l'oeuvre de près, après vous avoir observé depuis l'auberge. J'espère que cela ne vous dérange pas.
- Observé depuis l'auberge ? Dans le noir complet ?
Le sourire qu'arborait le noble s'élargit à la remarque de l'épéiste, qui semblait dubitatif.
- Je n'ai pas menti, quand j'ai dit que mes yeux étaient un don de la divine Ethena.
Lorsqu'il termina sa phrase, le brigadier eut l'impression que ses yeux rouges s'illuminèrent dans l'obscurité.
- Vous semblez être une fine lame comme on a rarement l'occasion d'en croiser, sire Bakuya.
- Je n'ai toujours pratiqué que ça depuis que je suis petit. Ce serait plutôt triste si je ne me débrouillais pas un minimum.
- Quelle formidable passion ! J'avais un ami comme ça aussi, auparavant. Il était en quelque sorte mon partenaire d'entraînement de prédilection.
Le garçon marqua un temps de pause, les yeux dirigés vers le ciel parsemé d'étoiles. Lorsqu'il poursuivit, sa voix laissait transparaître de la mélancolie.
- Hélas, il est mort il y a quelques années, à sa dixième bataille. Je suis sûr qu'il aurait adoré croiser le fer avec vous, ne serait-ce que pour un combat amical.
Bakuya restait silencieux. Il n'avait jamais été bon pour ce genre de conversation. Remarquant cela, Gaheris décida de changer de sujet, employant un ton plus enjoué.
- Quoiqu'il en soit, vous aviez l'air plutôt douteux de ma bénédiction, je me trompe ?
- Mmh...
Un temps pensif, Bakuya sortit ensuite un couteau de lancer d'une de ses poches. Il le jeta ensuite dans la pénombre, avant de tourner son regard vers son interlocuteur.
- Tu saurais le trouver, là, comme ça ?
- Bien sûr.
L'héritier de la maison Athréa prononça une rapide incantation. Il plaça ensuite ses doigts vers l'avant. Une boule de lumière magique fit son apparition et, d'un geste du poignet, il la propulsa un peu plus loin pour la faire atterrir juste à côté du couteau de Bakuya.
- Pas mal, souffla-t-il avec un léger sourire, les bras croisés.
[Miyu]
Soma les guida à travers les quartiers sombres et malfamés de la Capitale, principalement peuplés d'Elfes. Les rats pullulaient dans ces ruelles malodorantes, et l'Humain jetait fréquemment des regards inquiets par-dessus son épaule, craignant que Circé ne se perde dans cet environnement dangereux, sa naïveté pouvant la mettre en danger.
- On est arrivé. Ils servent la meilleure pisse du coin, ici. Tant que tu fermes les yeux et qu'on t'arrache la langue.
Déclara Soma en désignant un bar délabré baptisé "Le Pendu".
https://www.youtube.com/watch?v=i2p3fb0G2Ok&ab_channel=Arth
- Une raison pour le nom ?
Demanda Miyu, l'oeil levé vers le panneau du bar.
- Ouaip', auparavant, c'était un truc de torture. Les mecs de l'Empire pendaient les gens par les pieds. Maintenant c'est un bar crasseux. Mais c'est mon préféré.
- Charmant.
Répliqua Miyu avec un soupçon de sarcasme. Ils pénétrèrent dans le bar, plongeant immédiatement dans une atmosphère suffocante mêlant l'odeur de l'alcool et de l'urine. La salle était bondée de monde. Miyu se sentit étrangement à l'aise dans cet endroit sordide, réalisant qu'elle n'avait pas bu une seule goutte depuis des heures et commençant à ressentir les symptômes du manque.
Soma les conduisit à une table où était assis un homme de petite stature, un nain. Il arborait également une cicatrice sur le visage et une barbe fournie.
- Ah, Soma. Et tu es avec la Samurai que je cherchais ?! Quelle veine.
S'exclama le nabot, alors que Soma s'assied à table à ses côtés.
- Ta gueule.
Répondit-il.
- Drôle de nom...
Chuchota Circé à Miyu, amusée.
- Toi et ta politesse, si t'étais pas mon petit frère...
Commença le nain.
- Heh, dit-il. Enfin, j'ai parlé à ces deux jeunes filles de notre petite expédition dans les...
- LES CITÉS PERDUES ?! TU LEUR AS PARLÉ DES CITÉS PERDUES ?!
S'emporta le nain, abandonnant toute nonchalance et frappant la table du poing, attirant l'attention des clients qui se turent et le fixèrent avec confusion. Roméo Morosini recula dans son fauteuil.
- Merde, Soma. C'était censé rester secret... Et puis, nous avons déjà quasiment une équipe au complet. Qu'est-ce qu'elles ont à faire de jouer les gardes du corps dans une telle entreprise ?
- Tu disais pourtant vouloir me chercher, petit homme, explique.
Répondit Miyu avec une pointe d'exaspération.
- Mes manières...! Roméo Morosini, investisseur et marchand, je cherche un stratège pour courtiser les Kossiths.
Un rire moqueur échappa à Soma.
- Hah! "Courtiser les Kossiths" ? Par Aenelion, pense donc aux gosses!
- Pff. Quoi qu'il en soit, ces têtes de taureaux retranchées dans le port possèdent une poudre explosive. Mais ce n'est pas de la simple poudre à canon... C'est autre chose, quelque chose qui ressemble à de la magie mais qui n'en est pas. Une petite quantité peut faire exploser un bâtiment entier d'un coup. Ils l'utilisent pour charger les canons de leurs navires... sans magie et sans démons.
Expliqua le nain, suscitant l'intrigue de Circé.
- Sans démons ? Curieux...
Répondit Circé, la voix pleine d'intérêt.
- Ce... Stech, je suis allé le voir et il m'a dit que je n'étais pas digne. Que les seuls aussi bas sont ces parias... Les euh... Shar-Kata, leurs exilés. Des Kossith qui ont déserté après leur naufrage pour fuir et se tourner vers le crime. J'ai dit "Super alors, je vais aller leur parler." Ce qui s'est très mal passé. Mais ça m'a fait penser... Peut-être qu'il marchandera si je me débarrasse de quelque chose qui l'emmerde plus que moi.
- Les Shar-Kata.
- Les Shar-Kata, oui. T'es prête pour couper des têtes ? Je paierai bien, et on pourrait faire beaucoup de bénéfices avec cette poudre.
Miyu cilla et croisa les bras, regardant Soma qui avait l'air exaspéré par le plan de son frère.
- La poudre à canon existe, les mages existent. Quel intérêt ?
- Certains peuvent avoir la magie, mais pas le citoyen moyen. Comment va-t-il aplanir ses terres ou détruire des fortifications ennemies sans avoir à transporter des tonnes de matériel ? La poudre à canon est rare ici, et la magie est difficile à vendre. Mais cette poudre explosive ? On peut en glisser suffisamment dans une simple bourse en cuir pour faire sauter une maison entière. Même pour toi, tu cherchais quelque chose d'intéressant à rapporter à ton pays en guerre, n'est-ce pas ?
- Intéressant, oui. Mais on dirait que tu as fait une promesse que tu ne peux pas tenir.
- Pff... Plus aucun visionnaire de nos jours, bien, d'accord, je vais aller pomper un géant gris. Ugh. Je déteste arriver au niveau de la queue de ces taureaux des mes deux. Penses-y, Ikeda. Ils ont un camp monté à quelques kilomètres de la capitale, sur la côte. Les forces de l'ordre ont pas réussi à les déloger et ce sont des criminels. Et puis, peut-être que j'accepterai le plan de mon frère.
- Connard.
Répondit Soma au nain. Il se leva, suivi par Miyu et l'elfe noire. Ils sortirent du bar, Miyu semblait un peu pensive quant au prochain objectif, et Soma, de son côté, ressentait une certaine déception face à la tournure des événements.
- J'avais jamais vu un nain avant...
Commenta Circé.
- C'est parce-que tu passes trop de temps à gambader dans les bois, Poupée, les nains gambadent pas.
- Les Elfes Noirs ne gambadent pas vraiment. Pas dans les bois, en tout cas.
- Vous avez des zones spéciales pour gambader... ?
- Non. Juste pas dans les bois, les arbres sont jaloux.
- Mais tu gambades.
- Bien sûr ! Je ne serait pas une Elfe sinon.
- Vous parlez de quoi, vous deux ?
Commenta Miyu avec une touche d'exaspération, en sirotant de l'alcool de sa gourde. Ils allaient se diriger vers la côte.
[Miyu]
https://www.youtube.com/watch?v=fbIpLGFi1CE&ab_channel=KoleAudioSolutions-Topic
Le soir même, Miyu et ses deux alliés arrivaient à proximité du campement des Kossith renégats. Leur objectif était de massacrer le camp et de passer la nuit à la belle étoile afin de rentrer à Tir Edessa frais et en forme dès le matin. Soma semblait impressionné par le rythme de vie effréné de Miyu et Circé. Miyu, grâce à son sang corrompu, disposait d'une énergie impressionnante et ne semblait pas se fatiguer autant, tandis que Circé, l'humain ne savait même pas si elle avait besoin de dormir. Le soleil se couchait maintenant, et le groupe continuait d'avancer sur les dunes de sable de la plage, écoutant le doux murmure des vagues.
Soudain, Miyu sembla entendre un bruit. Elle s'arrêta net, ce qui surprit ses deux compagnons. Quelques instants plus tard, un Kossith surgit de nulle part, avançant lentement. Miyu dégaina sa lame. L'homme devait mesurer plus de deux mètres de haut, avec des cheveux argentés, de grandes cornes, et des yeux clairs contrastant avec sa sclère noire. Il était peu vêtu, portant les armures traditionnelles des Kossith. Son corps était marqué de cicatrices et de peintures, et sa barbe ardente lui conférait une allure intimidante. Miyu avait déjà rencontré un Kossith par le passé, un samurai combattant pour le clan Takeda, et elle avait été impressionnée par la prestance de ces hommes cornus. Une lueur d'admiration brillait à nouveau dans son regard.
- Pas un pas de plus, humains. Cette zone est contrôlée par les Shar-Kata.
Déclara le Kossith d'une voix calme, en pointant du doigt vers la gauche. Miyu fronça les sourcils, évaluant le Kossith.
- Les embuscades sont censées être plus discrètes, Kossith.
Répliqua-t-elle d'un ton acerbe.
- Je ne cherchais pas à vous tendre une embuscade. Je voulais prévenir une caravane de marchands, mais je vois que vous n'êtes pas incapables. Le chemin devant vous est infesté des miens, et si vous êtes aussi forts que vous en avez l'air, ce serait bien que vous les tuiez
Miyu plissa l'oeil, analysant l'étrange personnage devant elle.
- ... Et je suis supposé te faire confiance ?
- Je n'ai jamais trahi votre peuple par le passé, humaine... Seulement le mien. Je n'aimais pas le rôle qui m'était assigné, alors j'ai quitté les Kossith. Je ne souhaite ni être un meurtrier ni un voleur, c'est pourquoi j'ai abandonné les Shar-Kata pour prévenir leurs victimes. Vous n'êtes pas des victimes, alors je vais m'en aller.
L'explication du Kossith semblait créer de la confusion auprès du petit groupe.
- S'ils t'ont fait tant de mal, viens avec moi pour les combattre.
- Mais je suis pire qu'eux. Ils ne veulent pas lever leur lame pour de l'argent, alors ils tuent et pillent. Ils s'accrochent à l'honneur qu'ils avaient sous le Triumvirat. Ma lame n'a plus aucune signification pour moi, je la vendrai et me vendrai moi-même en tant que mercenaire. Les Kossith diraient que je suis pire que les Shar-Kata.
- Si tu es un Mercenaire, alors je te paierai.
- Non.
Répondit catégoriquement le Kossith.
- Tu sais ce que veux dire Mercenaire ?
- Accepter d'être payé pour affronter des Shar-Kata serait considéré comme une vente de ce qui reste de ma dignité. Pashaara, je sais qui je suis, et je ne souhaite pas m'abaisser à ça. Je vous souhaite bonne chance
Le Kossith se retira dans le plus grand des calmes.
- Ils me foutent les jetons, ces mecs.
Commenta Soma, perplexe.
Miyu décida de poursuivre vers ce qui semblait être un vaste campement de Kossith, abritant une trentaine d'individus. Elle l'observait de loin, anticipant leur approche avec méfiance.
[Hjalmar]
Ils avaient chevauché trois jours avant de pénétrer dans le royaume de Faernion, province impériale dévolue aux Elfes. Les Sindarin et les Asurian y étaient légion, trouvant refuge dans leur ancien royaume alors que le reste de l'empire n'était pas aussi accueillant envers eux.
Plutôt que de continuer vers la route royale, qui menait à la capitale de la province, la sublime Anor, le trio de cavaliers dévia en direction du sud, à travers une route plus petite, qui s'enfonçait profondément dans la forêt. Ces bois demeuraient toujours sauvages et peu traversés, ils pouvaient donc s'attendre à tomber sur n'importe quoi.
"Dommage qu'on passe pas par Anor... Ils ont un vin du tonnerre, absolument délicieux.
- Tu y as été plusieurs fois ? demanda Hector.
- Une seule. J'accompagnais l'empereur pour le festival de Sanaëlle, y'a quelques années. On a rencontré la reine Galatea. Ah, sacré bout de femme, celle-là...
- Oui, Galatea est une grande monarque.
- C'est pas de ça que je parlais.
- Quoi qu'il en soit, j'ai entendu dire qu'elle ne s'impliquerait pas dans l'histoire de la succession. C'est dommage, sa voix aurait été écoutée avec attention...
- Et qu'aurait-elle à y gagner ?"
La voix de Scyathus s'était soudainement élevée. Le taciturne mage des étoiles avait la parole rare, mais très pertinente.
"Ni les Skaelun, ni Valengaard ne sont de grands amis des elfes. Choisir l'un ou l'autre serait un risque inconsidéré pour elle et l'entièreté des elfes de l'empire.
- C'est sans doute vrai..." concéda Hector.
Hjalmar n'aimait pas tant que cela parler de politique. Il n'avait jamais apprécié la chose, laissant ce domaine à son grand frère quand lui avait les armes et les poings pour s'exprimer. Il ne le savait pas encore, mais il allait bientôt pouvoir les manier.
Alors qu'ils s'enfonçaient dans la forêt, les chevaux semblaient de plus en plus nerveux. Hector le remarqua immédiatement, lui qui passait la moitié de sa vie sur une selle.
"On devrait poursuivre à pied. Il y a quelque chose dans ces bois qui pourrait nous surprendre si on reste à cheval."
Scyathus et Hjalmar posèrent le pied à terre suite à la recommandation du chevalier. Ils sentaient une odeur peu ragoûtante, petit à petit. L'air s'humidifiait considérablement, beaucoup d'insectes voletaient à côté d'eux. Ils entraient dans une zone plus marécageuse.
Soudain, un buisson se mit à trembler, et une créature bondit de derrière l'arbuste pour attaquer Hector. Rapidement, le comte de Lothian dégaina son épée et sectionna la créature d'un coup sec.
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Ils purent observer le corps coupé en deux, et voir de quoi il s'agissait. Un Nekker. Sorte de petit humanoïde primitif, aux yeux rouges, au menton pendant et aux oreilles surmontées de petites cornes, ces créatures étaient faibles, mais très agressives et organisées en communautés assez nombreuses.
Dès lors, une vingtaine de Nekkers jaillit de derrière les fourrés, depuis toutes les directions, pour sauter vers les trois aventuriers et leurs chevaux. Hjalmar accueillit le premier d'un puissant revers de bouclier qui l'envoya valdinguer, tandis qu'il explosait le crâne du suivant en abattant sa hache.
Hector dansait gracieusement entre les ennemis bondissants, tranchant avec fluidité et légèreté dans la chair des Nekker, qui n'était pas particulièrement épaisse. Scyathus, lui, faisait s'abattre avec sa main une pluie de projectiles magiques bleutés vers ceux qui s'approchaient de lui, les carbonisant à l'impact.
Rapidement, la horde de Nekker était décimée, mais l'un d'entre eux avait eu le temps de mordre Hector à l'épaule avant d'être coupé en deux par Hjalmar. Le chevalier grimaça, posant sa main sur sa blessure, et constata qu'une bave visqueuse recouvrait sa plaie : la bave des Nekker pouvait accélérer la pourriture des tissus, et créer une nécrose. Il lui fallait des soins, au plus vite. Si Alric avait été là, il aurait été la personne idéale.
"Pourriture..." fit Hjalmar, crachant sur le cadavre du dernier Nekker.
"Ces petites bêtes sont pas plus dangereuses qu'un gobelin, mais tu devrais quand même traiter ça au plus vite avant que ça empire." fit-il à Hector.
Un cri terrifiant se fit alors entendre, un rugissement bestial et infernal, provenant de la même direction que les Nekker. À l'entendre, c'était une créature d'une toute autre envergure.
Le sol se mit à trembler, sous les pas de la bête. Un arbre fut déraciné, et jeté en direction de Hjalmar avec une force terrible. Heureusement, Scyathus avait placé une barrière à temps, mais celle-ci avait volé en éclat devant la force de l'impact.
Le monstre se dévoila. Une créature de l'Abysse. Un énorme Taurus, de plus de quatre mètres de haut, aux griffes et aux dents acérées.
La bête rugit lorsqu'elle se dévoila, tandis que Hjalmar et Hector adoptaient une position plus défensive, et que Scyathus utilisait son sortilège d'épées liées au dessus de sa tête.
La créature fonça sur Hjalmar en premier, tentant de l'embrocher avec ses griffes. Le Skaelun tint bon en plaçant son bouclier, même s'il recula de deux mètres devant la force prodigieuse du Taurus. Au même moment, Hector plantait son épée son autre bras, ne lui arrachant qu'un grognement de déplaisir. Il recula rapidement, manquant de se faire aplatir par le puissant bras du monstre.
Les épées spectrales de Scyathus volèrent, s'enfonçant dans le ventre du Taurus. Celui-ci hurla de douleur, avant de foncer vers le magicien masqué. Au moment où il fendait l'air avec sa main griffue, Scyathus avait disparu, réapparaissant quelques mètres plus loin sur le côté.
"Il n'est pas très intelligent, quand même.
- Reste prudent, Scyathus !"
Le colosse fit alors trembler le sol en tapant fort avec ses pieds, déstabilisant ses ennemis. Il en profita ensuite pour envoyer valser Hjalmar d'un revers. Le grand Skaelun heurta un arbre dans sa chute, et voyait le Taurus foncer vers lui pour l'achever.
C'est alors qu'un jet de flammes ardentes se propulsa sur le Taurus, lui calcinant le ventre. Hjalmar en profita pour se relever, et lui enfoncer sa hache dans une jambe, tandis qu'Hector sectionnait l'autre avec son épée.
Déséquilibré, le Taurus tomba sur ses genoux, mais parvint à attraper le vieux chevalier dans sa main. Il commença à exercer une pression démentielle, voulant le broyer sur place, mais Hector résistait, et en un éclair, une figure voilée tomba depuis un arbre jusqu'aux épaules du Taurus, et lui enfonça une épée dans l'oeil, sous son heaume protecteur osseux.
Le Taurus hurla, lâchant Hector, tandis que l'étranger enfonçait profondément son épée jusqu'à la garde. L'épée transperça alors le cerveau, rendant l'immense corps du démon totalement inerte. Celui-ci finit de chuter avec fracas, laissant les combattants respirer et observer ce nouvel arrivant.
Encapuchonné, son visage était dissimulé par un heaume, et son épée brillante comme un clair de lune était faite d'argent, matériau redoutable contre les créatures des Abysses. Il était d'une grande stature, au moins autant que Hjalmar, et une large cape noire recouvrait ses épaules et son armure, assemblage de cuir et d'acier, à la manière d'un mercenaire. Il avait également une deuxième épée attachée dans son dos.
Hjalmar s'avança le premier vers lui.
"Joli coup, l'inconnu. T'as l'air d'avoir fait ça toute ta vie.
- Merci à toi, Hjalmar Ysmerin. répondait l'individu masqué, d'une voix calme et étonnamment suave.
- Oh, tu me connais ? Je ne peux pas en dire autant, désolé.
- Ta réputation te précède. Les rumeurs voyagent vite, et tu ne passes pas inaperçu. De même pour tes camarades..."
"Je le reconnais. coupa soudainement Hector. C'est le Zélote. Un chasseur de démons de premier ordre. Tu devais traquer celui-là depuis un moment.
-... C'est juste. J'avais remonté sa piste depuis des jours. Un Taurus qui rôde trop près d'Anor, c'est une aberration et un danger.
- Eh bien, merci à toi. Juste avant, nous avons rencontré un groupe de Nekker. Les forêts de Faernion sont agitées, ces temps-ci."
Le Zélote acquiesça, avant de remarquer la blessure à l'épaule d'Hector. Sans dire un mot, il fouilla dans une sacoche un petit flacon, qu'il lança en sa direction.
"Applique ça sur un tissu, et pose-le sur ton épaule. Ca empêchera la nécrose.
- Eh bien, merci... Encore une fois.
- Ces bois ne sont pas sûrs en ce moment. Vous devriez les traverser au plus vite.
- On aimerait bien, c'est sûr... Mais on a un long trajet à faire. fit Hjalmar.
- Nous devons nous rendre en Erinor. ajouta Hector.
Le Zélote marqua un temps de pause, avant de répondre.
"Erinor, vraiment ? Pour quelles affaires ?
- Au cas où tu vivrais dans une grotte depuis quelques jours, l'empereur est mort.
- J'ai entendu ça.
- Et nous allons en Erinor pour interroger la Morag Kreshna. Ses assassins ont été à l'oeuvre, mais nous devons trouver le commanditaire.
- Interroger la Morag Kreshna ? Vraiment ?"
Cette ambition prêtait effectivement à sourire, tant elle semblait impossible. Mais Hector lui répondit le plus sérieusement du monde :
"Nous avons échoué à protéger l'empereur. Alors nous nous sommes promis de le venger. Si jamais notre but te semble ridicule, alors libre à toi de te moquer, mais ne questionne pas notre résolution."
Impressionné par ces mots, le Zélote hocha la tête avant de répondre, à la surprise générale :
"Laissez-moi vous accompagner, dans ce cas.
- Eh bien, t'as vite changé d'opinion. Mais tant mieux, t'as l'air de savoir te débrouiller avec une lame. Tu pourras bien nous aider, fit Hjalmar avec enthousiasme.
- On devrait partir sur le champ. Les cadavres vont attirer d'autres bêtes, et ça n'en finira jamais.
- Alors on y va."
[Miyu]
La stratégie d'assaut serait simple : Miyu allait aller au contact avec Circé pendant que Soma les soutiendraient à distance. Elle avait compté une trentaine de Kossith, tous des hommes. Des cages se trouvaient au fond du camp, elle pouvait y discerner des gens attachés comme des animaux dedans. Des otages.
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Le vent marin s'engouffrait entre les dunes de sable, faisant danser les cheveux de Miyu tandis qu'elle s'approchait du campement des Kossith renégats. Les ombres des guerriers cornus se profilèrent, leur nombre estimé à quelques dizaines. Miyu sentit l'adrénaline monter en elle, consciente que ce combat serait loin d'être facile.
Les Kossith, alertés par l'approche de Miyu et Circé, se préparèrent au combat. Leurs armes étincelaient à la lueur des étoiles, et leur férocité était palpable dans l'air. Miyu serra la poignée de son katana, se préparant mentalement à l'affrontement qui s'annonçait, voyant de son seul oeil vicié les monstres à cornes qui s'approchaient, arme à la main.
Les lames s'entrechoquèrent, remplissant l'air de bruits métalliques. Miyu esquivait habilement les attaques adverses, sa lame tranchante fendait l'air en réponse. Elle dansait entre les guerriers cornus, trouvant les failles dans leur défense et les frappant avec précision.
Mais malgré son agilité et son habileté, Miyu se retrouva rapidement submergée par le nombre d'ennemis, commençant à dépasser ses estimations, car certains surgissaient d'autres part que du camp. Les êtres à cornes se battaient avec haches et épées, et envoyaient des javelots incessants. Les Kossith étaient nombreux et puissants, et ils ne montraient aucune pitié. Miyu reçut plusieurs coups violents, sentant la douleur brûler dans son corps. Sa vision se brouilla momentanément, mais elle s'accrocha à sa détermination.
Aux côtés de la samurai, Circé resserra sa prise sur son bâton de sorcière. Elle ferma les yeux et murmura des incantations ancienne.
- Luhn en silvar nesi ohm margha.
Du sang coula de la gorge de l'Elfe, elle se l'était tranchée rapidement, et le sang rouge se transformait en une épaisse brume noire, la brume sombre s'éleva autour d'elle, se condensant peu à peu pour révéler une silhouette imposante et terrifiante, vaguement féminine. Le démon déploya ses ailes membraneuses et grinça des crocs acérés.
Les guerriers cornus furent pris de court par cette intervention inattendue, ce qui donna un bref répit à la samurai.
Le démon volant harcelait les Kossith en les attaquant de haut, ainsi qu'en évitant leurs projectiles. Cela permettait à Miyu de profiter de nouvelles ouvertures pour trancher à travers chair et os.
Après quelques instants de plus, une nouvelle silhouette apparut, plus grand que les autres encore, un Kossith en armure lourde, ornée d'un symbole clairement inhabituel pour les Kossith. Certains guerriers se reculaient, laissant le titan passer, et prononçant ce qui devait être un nom ou bien un titre.
- Arvaarad... !
- Tu ne massacreras pas ces hommes libres, Samurai.
Prononça t-il d'une voix grave, empoignant fermement un marteau de guerre. Il était encore épaulé par les autres Shar-Kata, et Circé, avec l'aide de son Démon et du soutien de Soma, semblaient essayer de divertir l'attention afin de permettre à Miyu de réspirer.
Un coup de marteau s'abattit sur la Samurai, créant un choc dans tout son corps, elle l'avait volontairement encaissé afin de s'approcher et planter sa lame dans le biceps du Kossith, laissant dégager un grondement bovin de douleur. Ce cri provoqua les autres Kossith à s'éloigner pour fondre directement sur Circé, cette fois, l'Elfe était encerclée de guerriers, elle tentait d'utiliser sa puissante magie pour faire s'ouvrir le sol sous les pieds de certains, mais les coups commençaient à fuser. Le coeur de Miyu battait à cents à l'heure. Ce n'était pas comme avec les Noldeor, ici, ces Kossith mêlaient le nombre à la force.
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Miyu détourna la tête vers Arvaarad et réalisa qu'un coup de marteau allait fondre droit sur son visage. Puis le temps sembla s'arrêter. Une lueur humanoïde se forma derrière le puissant Kossith, un regard ardent, et le grand homme de l'Orient lui montra son visage. Il évoquait les estampes d'autrefois, son corps était marqué de symboles enflammés, et il tenait un Odachi doré. Étrangement, il avait même une queue animale. Miyu remarqua alors que son amie était également dans une situation critique. Circé était sur le point de perdre un bras, assaillie par une hache provenant de derrière.
- Que se passe t-il ?
Demanda calmement Miyu.
- Une opportunité. Tu es débordée. C'est plus qu'évident pour tes amis.
Le surhomme s'approcha de Miyu, la fixant droit dans les yeux à travers son masque, son regard sévère dégageant une aura surnaturelle. Miyu sentait quelque chose en lui, et sa voix lui rappelait celle qu'elle avait entendue dans l'arène et auprès de l'Empereur.
- Qui es-tu ?
- Le Feu de la Guerre. Tes actes t'ont honorée, j'ai décidé d'intervenir.
Pour l'une des rares fois, Miyu montrait de la véritable confusion, son coeur manqua un battement. Etais-ce vraiment possible ?
- Fu... Fudo Myo-O...
- Tu auras des explications en temps et en heure. Maintenant est l'heure du combat. Ton amie. Je peux la sauver; je ne requiers juste que le plus bref des moments de contrôle sur ton corps.
Ikeda était incertaine, elle se sentait comme une enfant par rapport à la figure.
- Accepte mon aide ou regarde-la mourir. Choisis.
- D'accord.
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Sans répondre, la figure disparut et le sol se mit à trembler alors que le temps reprenait lentement son cours. En un instant, la nuit fut embrasée par les flammes de l'enfer, jaillissant du sol vers les cieux. Cette nuit-là, le Soleil n'eut pas besoin de se lever, car les colonnes infernales illuminèrent le monde. Miyu ne contrôlait plus son corps, se sentant comme une spectatrice des événements qui se déroulaient devant elle. Sa lame était guidée par Fudo Myo-O lui-même, et quant à ceux qui attaquaient Circé, ils furent réduits en cendres par les colonnes de flammes tourbillonnantes. Arvaarad asséna un coup au visage de la samouraï, qui releva immédiatement la tête ensanglantée pour attraper le bras du Kossith et lui tirer une balle dans le buste. Il s'effondra tandis que d'autres Shar-Kata bondirent sur Ikeda, qui reprenait lentement le contrôle de son corps maintenant que la situation était sous contrôle. Puis le dernier groupe de Kossith fut frappé par une fureur dorée. Un nouvel arrivant. Deux guerriers tombèrent morts sur le sol.
- Êtres abjects... Vous insultez cette TERRE SAINTE par votre IMMONDE présence !
Un homme en armure blanche et dorée, combattant de l'arène et haut placé de l'Empire... Le Grand Inquisiteur lui-même. Miyu regardait la scène avec surprise.
- Maléfiques créatures, vous insultez la création divine...! Je vais vous DÉCHIRER et étaler vos entrailles IMPIES à TRAVERS LES ÉTOILES ! Je vous anéantirai jusqu'à ce que les ÉTOILES pleurent, et maintenant, ma MAIN va vous FINIR ! ICI ! ET ! MAINTENANT !
Le guerrier se précipita sur les derniers Kossith encore en vie, les tranchant en deux avec sa lame divine. Sa vitesse était impressionnante, tout comme sa force. L'ancien Champion de l'Arène n'avait été vaincu que par Psaro, et il était désormais facile de comprendre pourquoi. En quelques instants seulement, les derniers Shar-Kata étaient morts. Arvaarad toussa un peu de sang et Miyu s'approcha de lui. Il émit un petit rire en la regardant.
- Ha... Haha... Nous mourrons libre. Il a brisé nos chaînes... Psaro l'Exterminateur. Roi des Parias. Roi des Monstres.
- Psaro ?
Demanda calmement Miyu, coupée par le Grand Inquisiteur Asmodée.
- PARLE, misérable ver!
- Il vous amènera... La vraie lumière.
Finit le Kossith, dans un dernier souffle.
Miyu fronça les sourcils et soupira. Ce combat avait été particulièrement intense, même pour elle. Quant à Circé et Soma, ils regardaient Miyu, assez craintifs vis à vis du spectacle qu'elle avait donné. Ils n'avaient pas vu l'esprit qui communiait avec elle, uniquement l'enfer sur terre pendant quelques instants.
- Qu'est-ce qui amène le Grand Inquisiteur ici... ?
Demanda t-elle à l'homme en armure.
- La Justice. Mon éternel rival, Psaro, compte se servir du Chaos actuel pour changer la face du monde. Tyrnal a guidé mes pas jusqu'ici pour suivre cette piste, mais me voilà maintenant vain.
Commenta Asmodée, d'une voix remarquablement plus calme que pendant le combat.
- Eh ben, on dirait que le Champion est lié à plus de merde que ce qu'on imagine. Je regrette un peu qu'on lui ait volé des informations aussi confidentielles, maintenant.
Soma exprima son opinion d'une voix graveleuse, soulignant l'ampleur de la situation.
[Brigade]
https://www.youtube.com/watch?v=rsrXKX8TLCE
Le lendemain, les aventuriers reprirent la route, avec le domaine d'Athréa comme destination. D'après Gaheris, l'antre du monstre n'en était pas très éloigné, et le voyage ne devrait pas être trop long. Selon ses estimations, il leur faudrait deux jours pour rendre une petite visite au démon, et un jour supplémentaire pour retourner chez lui.
Pour ce faire, il leur fallait se servir d'un raccourci. Ils traverseraient la forêt des arbres géants. Elle était réputée pour sa faune au niveau de dangerosité au-dessus de la moyenne. Les créatures y vivant étaient imposantes, féroces. Parfaitement adaptées à la flore qui semblait démesurée rien qu'à l'entrée de la forêt. Tandis que Freya descendit de son pégase, Siegfried prit la parole, s'approchant de Gaheris.
- Tu es sûr de vouloir emprunter ce chemin ? Ça pourrait s'avérer dangereux pour toi. Il n'est pas trop tard pour la contourner.
- Ne vous inquiétez pas pour moi. Je ne suis peut-être plus à mon apogée, mais je devrais m'en sortir. L'important est de nous dépêcher, pour l'avenir d'Athréa. Et puis, je ne me fais pas trop de souci en votre compagnie.
Le noble pénétra alors dans le bois sinistre, invitant ses compagnons à le suivre. La dimension des arbres était d'une envergure telle que la lumière du soleil avait du mal à passer leur feuillage, laissant l'obscurité régner dans la forêt. Si Gaheris ne gardait pas une boule de lumière magique autour de lui, sa silhouette disparaîtrait tout bonnement.
Siegfried fut le premier à le suivre, d'un pas assuré. Bakuya parut plus hésitant, mais finit par se lancer à son tour. Derrière lui, un Kansho souriant marchait avec insouciance. Une sphère lumineuse flottait également autour de lui, après qu'il eut imité la technique de Gaheris.
Freya caressa la crinière de son destrier, comme pour le rassurer, puis entra à son tour dans la forêt à l'allure macabre. Après avoir jeté quelques regards prudents aux alentours, Ferdiad passa également, fermant la marche.
Le groupe se déplaça sous les arbres géants pendant des heures. Bien que leurs yeux s'y soient adaptés à un certain degré, la luminosité restait toujours aussi faible. Seul Gaheris semblait parfaitement dans son élément, prévenant le groupe à chaque fois qu'ils croisaient un obstacle susceptible d'en faire trébucher un.
- Tu es déjà venu ici ? demanda Freya, curieuse.
- Oui. Plusieurs fois. J'apprécie l'atmosphère de cette forêt. Je l'ai toujours trouvée apaisante.
- Ouais, pour quelqu'un capable de voir dans le noir, pourquoi pas, commenta Kansho, peu convaincu.
- C'est un bon endroit pour méditer, fit Ferdiad, qui observait la flore depuis leur arrivée.
- Ou pour s'entraîner, ajouta Bakuya. Se battre contre la faune du coin, sans pouvoir compter sur ses yeux. Ou courir sans trébucher, pour travailler son agilité. Y'a de quoi faire, ici.
- Tu penses vraiment qu'à ça, hein ?
A la tombée de la nuit - selon Gaheris - ils s'arrêtèrent au niveau d'une clairière où ils purent profiter de la lumière émise par la lune et les étoiles. Sortant quelques provisions, ils allumèrent un feu de camp. La tâche était relativement aisée, puisque Kansho n'avait qu'à se servir de la magie pour y parvenir. Ils s'installèrent en cercle autour du brasier. La fatigue couplée aux flammes crépitant hypnotisaient les voyageurs.
Brisant le silence qui s'était installé, Gaheris se tourna vers la chevalière.
- Dites-moi, Dame Freya. Faites-vous partie de la noblesse, vous aussi ? Avoir un pégase comme destrier, ce n'est pas commun. J'ai ouï dire qu'il était de coutume d'en avoir un, pour... la maison Perseus, il me semble.
Elle resta muette quelques secondes, ne répondant pas immédiatement. Une expression mélancolique, presque déçue, s'était figée sur son visage.
- J'en étais l'héritière, il y a quelques années. Mais c'est du passé, désormais. Mon nouveau foyer est ici, au sein de la Brigade des étoiles.
- Et pour rien au monde je ne vous remettrais en question là-dessus ! Pardonnez mon intrusion, j'ai laissé ma curiosité guider ma langue.
La réaction du garçon fit échapper un léger rire à la jeune femme, qui semblait plus à l'aise.
- T'inquiète pas. Certaines personnes ne sont simplement pas faites pour appartenir à la noblesse, j'imagine.
En même temps, alors que Bakuya s'entraînait un peu plus loin, Kansho gardait l'oreille tendue, écoutant discrètement leur conversation. Lui qui esquissait toujours un sourire en coin affichait un visage plus neutre, pensif.
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De leur côté, Siegfried et Ferdiad faisaient une ballade nocturne, profitant du calme ambiant. Ils avaient demandé à Gaheris de les envelopper de sphères magiques le temps de leur promenade.
- Vous avez l'air particulièrement soucieux, depuis le festival. Plus que d'habitude.
- Ça se voit tant que ça ?
L'homme à la peau sombre acquiesça, le regard tourné vers son chef.
- C'est vrai que ces récents événements... jouent fortement en ma défaveur, pour faire simple. J'ai déjà mes propres problèmes. Une menace de plus, et d'une telle envergure, c'est... très, très inquiétant.
- Je n'en doute pas. Néanmoins, n'oubliez pas une chose : vous n'êtes pas seuls. Ma lame sera toujours à vos côtés, tout comme celles de tous les membres de la Brigade. Et, concernant ce nouvel ennemi... Eos toute entière sera prête à lutter.
Le lion soupira de soulagement, esquissant un demi-sourire. Les mots emplis de sagesse de son ami avaient le mérite de faire effet.
- Tu as raison. J'ai été stupide d'oublier ça. Retournons auprès des autres, maintenant.
Lorsqu'il termina sa phrase, il sentit le vent tourner. Une ombre apparut subitement autour de sa silhouette. En se retournant, il vit une créature monstrueuse planer jusqu'à lui, fonçant vers lui à toute vitesse pour planter ses crocs acérés.
[Alric]
Alors que son mentor avait quitté la capitale depuis plusieurs jours maintenant, Alric était resté en compagnie de Blade, de Neyrelle et de Nacho à Tir Edessa. La ville avait retrouvé son calme depuis la folie du festival du Lion. Un événement qui serait désormais éternellement entaché par le souvenir de la mort de Morwaydd Ier.
Désormais, l'incertitude planait. La ville était toujours sous contrôle, mais la situation politique était incertaine. La guerre pouvait frapper à tout moment.
Aujourd'hui devaient se tenir les funérailles de l'empereur. Son corps devait parcourir une immense allée, à la vue du peuple, avant d'être amené au palais pour être enterré dans la nécropole dynastique. La procession avait lieu dans quelques heures, et Alric était dans une taverne avec ses compères.
"Vous pensez qu'on risque de connaître de nouvelles attaques ?" demande le prêtre aux autres.
[Blade]
L'homme loup se tenait à la table, l'air sérieux. Son épée était appuyée contre le mur à côté de lui.
- Dur à dire. Je vois pas trop ce qu'il leur reste à attaquer, maintenant que l'empereur est mort. Après, si quelqu'un veut frapper, c'est sûrement le meilleur moment.
Au fond, il espérait presque que cela se produise pour prendre sa revanche sur les assassins, même si ce scénario leur était évidemment très défavorable en l'état actuel des choses.
[Morrigan]
Morrigan avait entamé ses recherches sur la Morag Kreshna et leurs commanditaires et voulait récolter des informations auprès de survivants, c'est alors qu'elle entra dans une taverne et s'assit au comptoir. Le barman s'approcha pour lui demander ce qu'elle souhaitait commander.
"Un demi s'il vous plait, spécialité elfique." demanda t-elle, n'affichant aucune expression comme à son habitude.
Le gérant lui servit alors de la bière elfique et semblait amusé par la situation en analysant la jeune femme rousse.
"Et vous comptez payer comment ma petite dame? Où est votre mari?."
Morrigan ne répondit pas et se contenta de plonger sa main dans sa sacoche, qu'elle avait ramassé sur le cadavre de Tessa, et sortit une pièce d'or sur le comptoir.
Cela ne semblait pas suffisant pour le barman qui regardait la nécromancienne du coin de l'oeil avant de froncer les sourcils.
"Mais je vous reconnais, vous êtes l'autre charlatane qui avait escroqué un client l'autre soir ! s'exclama le responsable des lieux à haute voix. "
Morrigan demeurait impassible et souffla, agacée, elle ressortit alors une deuxième pièce d'or de sa sacoche.
"Vous comptez acheter mon silence en plus?! Pour qui vous-"
Il n'eut pas le temps de finir sa phrase, cette fois, elle sortit deux autres pièces et son interlocuteur se tût immédiatement, se contentant de ramasser l'argent posé sur le comptoir.
"Hum, j'ai dû vous confondre avec quelqu'un d'autre, bonne journée mademoiselle."
Cette dernière esquissa un léger sourire puis but une gorgée de bière avant de se diriger vers la table, choppe à la main, où se trouvait l'homme loup et le prêtre aveugle pour leur adresser la parole.
"Dîtes, vous étiez sur les lieux lors du drame il y a quelques jours non ? Je crois vaguement vous reconnaître."
[Alric]
Cette présence lugubre, cette voix désinvolte... Alric sentait que son interlocutrice pratiquait des magies bien sombres, bien qu'il en ignorait la nature exacte.
"C'est exact. Je suis Alric de Dacia. Et tu es ...?"
[Blade]
- Blade, fit-il à son tour, bref.
Le semi loup n'était pas le genre de personne socialement difficile à vivre. Il pouvait s'entendre avec à peu près tout le monde... ou presque. Il avait juste du mal avec les nécromanciens. Malgré lui, ils leur rappelaient les mages noirs qui étaient à l'origine de sa transformation en bête.
[Kintaro]
Le natif de Yamato était à une autre table de la taverne, perplexe par rapport aux derniers événements, mais il restait toujours dans le flou vis-à-vis de ses recherches, se demandant où est-ce qu'il irait après. Il voyait certaines des personnes qui étaient sur le lieu du drame, essayant d'écouter leur conversation, il s'apprêtait à les rejoindre quand il entendit un bruit à proximité de lui, voyant une femme aux cheveux gris s'asseoir en face de lui avec une bouteille en main. C'est vrai que maintenant qu'il y repense il ne l'avait plus vu depuis son départ pour le Tournoi. Rien qu'à voir sa tête elle pouvait en déduire:
- Tu ne sais rien de plus c'est ça ?
Il ne prit pas la peine de lui répondre, regardant simplement ce qu'il y avait derrière elle. Elle jeta un rapide coup d'oeil avant de fixer le guerrier droit dans les yeux, lui disant:
- Après je comprends, ce n'est pas forcément le moment pour ça, après le drame en question.
[Morrigan]
La jeune femme ressentit la froideur dans les réponses de ses interlocuteurs mais cela ne l'empêcha pas de continuer la conversation.
- Je suis Morrigan. A vrai dire, je mène ma petite enquête personnelle sur la Morag Kreshna et leurs commanditaires, je me renseigne comme je le peux, notamment aux près des survivants de l'attaque, savez-vous quelque chose en particulier?