Neloth fut forcé de froncer les sourcils face à l'assurance avec laquelle le lézard avait proféré ces quelques mots comme s'il avait s'agit d'une vérité absolue.
- Tu ne l'as jamais vu à l'œuvre auparavant, concéda l'argonien. Rien d'étonnant à ce que tu ne saisisses pas où je veux en venir. À vrai dire, je suis même persuadé qu'il a deviné que tu n'étais pas le fils de Thélas à l'instant où il a posé son regard sur toi.
- Ca n'a pas de sens ! s'exclama le jeune voyageur en secouant la tête, faisant ainsi glisser un rayon de lune presque aveuglant sur sa chevelure pâle. Il n'aurait eût aucun intérêt à me garder en vie s'il avait su cela.
- C'est là que tu te trompes, justement, rétorqua le Compagnon avec un air sombre. Sirius n'agit pas comme les autres hommes. Ce n'est pas un soldat, ni un bandit, ni même un tueur-né, mais un agglomérat de tout ce que ce monde s'est acharné à faire disparaitre. Il est en apparence l'exemple parfait de la décadence des hommes : rage, dépit, avidité, impulsivité, cruauté et égoïsme. Mais tout ceci n'est qu'une vaste accumulation d'apparences dans lesquels il se complait depuis plus longtemps que nous ne pouvons l'imaginer. Si tu me demandais mon avis à son propos, je te répondrait que pouvoir devait autrefois lui importer plus que tout le reste. Mais il a peu à peu renié les occasions qui se sont présentées à lui, parce qu'il est terriblement curieux.
- Curieux ? s'interrogea Neloth avec le sentiment déplaisant qu'il allait finir par passer pour un parfait demeuré.
- La curiosité est la plus belle des qualités, mais aussi le plus grave des torts, reprit Zede-Tei. Tout ce que fait Sirius, il le fait pour une raison. Si tu as pensé que votre présence était nécessaire, je dois admettre que tu n'es pas complètement dans l'erreur. Mais il ne vous a pas gardé enfermés pendant des jours pour vous tirer les vers du nez comme vous l'avez tous pensé. À ses yeux, vous n'étiez qu'un produit, qu'un carburant destiné à être consumé.
L'argonien serra le silex dans le creux de sa paume, et une lueur glaciale parcouru la jointure de ses phalanges. La pierre retomba au sol avec un bruit cassant, à moitié congelée. Neloth dissimula un mouvement de recul : dans ses yeux de son interlocuteur brillait une clarté sinistre, la même que celle qu'il avait pu apercevoir à plusieurs occasions dans le regard de Dakin lorsque ce dernier tentait de contenir sa colère.
- Il avait prévu de vous tuer dès le départ, articula le Hist. Mais il voulait voir comment réagirait Renji. Il voulait pouvoir lire le désespoir et la rage de l'impuissance sur ses yeux. Parce qu'il était simplement curieux de voir ce qu'il se passerait. Pour lui, tout ceci n'était qu'une espèce immonde expérience. Et il a obtenu exactement ce qu'il voulait.
- Il espérait que Renji perde le contrôle, réalisa le Dunmer avec effroi. Il voulait que nous tissions des liens pour les détruire aussitôt. Mais pourquoi ? Quel intérêt peut-il bien en tirer ?
L'elfe noir se leva, et vint s'installer près du khajiit. Son pelage brun tacheté de noir oscillait faiblement sous l'effet des courants d'air qui circulaient le long de la paroi rocheuse, lui donnant un air presque juvénile. Rien en commun avec l'être incompréhensible qu'il avant vu à l'œuvre au début de la journée. Visualiser la scène suffit à faire naitre un tremblement nerveux au bout de sa main, qu'il fit taire dès qu'il en prit conscience, néanmoins trop tard pour échapper au regard vif de l'argonien.
- Ne t'en fait pas, le rassura celui-ci. Tu ne reverra pas cet homme. Plus jamais.
- Il a préféré se donner la mort plutôt que de nous affronter, souffla Neloth en serrant les poings, torturé par le regret. J'aurais dû agir plus tôt, avant que...
- Tu n'aurais même pas réussi à le gêner, crois-moi, coupa l'argonien. Ce que tu as vu était un jeu. Il aurait pu me tuer s'il avait agi sérieusement dès le premier instant. Mais il voulait voire Renji à l'œuvre... C'est lui qu'il a fui, et pas nous.
- Et il en est mort, déglutit l'elfe.
- En sommes-nous bien sûr ? objecta le Compagnon avec un air sombre. Même privé de sa magie, il reste un adversaire de taille. Et je doute qu'il ait accepté de jouer sa vie juste pour voir un Sang de Lune.
- Vous avez parlé de ca tout à l'heure avec votre frère, mais je ne savait pas comment aborder le sujet, enchaina Neloth. Qu'est-ce que vous savez à propos de Renji ? Quel est-ce pouvoir ? Je n'avais jamais rien vu de semblable, et je n'ai jamais entendu parler d'êtres pouvant se mouvoir et se régénérer de la sorte.
- Cette demande nous emmène sur un terrain obscur, sur lequel je préfère éviter de m'embourber ce soir, refusa le lézard. C'est une conversation que nous aurons avec lui à son réveil, si tu es encore des nôtres d'ici là. Dors, maintenant. Nous repartons à l'aube, et Oka risque de passer la nuit à râler si il te voit éveillé à son retour. Évitons de lui fournir une raison de se plaindre jusqu'au petit matin, veux-tu ?
Sans plus insister, Neloth acquiesça et se coucha dans un coin du renfoncement rocheux. Le silence retomba, et les sifflements du vent s'insinuèrent dans son esprit pour y accompagner le cours dérivant de ses pensées. Il s'endormit en pleine réflexion, sans même s'en rendre compte.
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Sirius s'extirpa du torrent d'un pas rapide, projetant de grandes gerbes d'eau à sa suite. Une fois que l'écume furieuse du courant lui fut arrivée aux hanches, ce fut au tour de la silhouette tressaillant de son prisonnier de jaillir hors des flots en se débattant. Agité de spasmes virulents, Thélas se démenait pour se libérer du bréton l'ayant saisit par la jambe, mais ce dernier l'entraîna jusque sur la rive sans prêter attention à ses convulsions. L'elfe noir n'était plus en état de se battre ou de résister. Lorsque le Libérateur sentit ses bottes pleines de gravillons se poser sur la terre ferme, il poursuivit sur quelques mètres jusqu'à atteindre un petit sentier de terre longeant la rivière, et y traîna brusquement le Dunmer, qui s'effondra en crachant une quantité impressionnante d'eau sur le sol.
- Si l'on m'avait annoncé que tu te serait révélé aussi borné, j'aurais fait en sorte de pousser du bon côté de cette tour, souligna l'Astre en observant tranquillement le Dunmer se vider les poumons en poussant des gémissements de douleur entrecoupés de halètements.
Ce dernier voulut répondre mais fut saisit d'une quinte de toux bruyante qui lui ôta la force de parler. Suffocant, il demeura allongé contre le sol, à peine capable de bouger.
- La miséricorde que je t'ai accordée est-elle passée au dessus de ta tête ? Je ne t'ai pas évité de t'écraser misérablement au sol pour que tu reviennes me faire perdre mon temps. Que comptait-tu donc faire tout seul face à moi ?
Thélas ne répondit pas. Après que son tortionnaire l'ait précipité du haut de l'édifice, il s'était écrasé à la surface de l'eau, rendue presque solide par la vitesse de sa chute de plusieurs dizaines de mètres. Il ne devait son salut qu'à sa vigueur exceptionnelle, sans laquelle il aurait fini noyé sous la surface des rapides. Il avait dérivé le long du torrent pendant plusieurs heures, luttant pour garder la tête hors de l'eau jusqu'à trouver une prise lui permettant de regagner les bords du ravin. Lorsqu'il avait pu rejoindre la terre ferme, des kilomètres en aval de son point de départ, le soleil commençait déjà à décroître dans les cieux. Sans se soucier de la fatigue, il avait s'était précipité dans l'autre direction pour retrouver son fils et lui venir en aide, mais la route était longue, et sa blessure à la cuisse l'avait grandement handicapé. Il n'avait croisé personne durant son trajet, et la nuit avait finit par tomber sans qu'il n'aperçoive l'ombre d'une construction.
Mais, une dizaine de minutes auparavant, il avait surpris une lueur au bord de l'eau. Avec un mélange d'horreur et de stupéfaction, il avait reconnu l'Astre, trempé de la tête aux pieds, dépeçant tranquillement une carcasse de lapin au coin du feu. Méfiant mais conscient qu'un otage pareil lui assurerait la libération de son fils, il avait attendu que le bréton aille se laver les mains au bord de la rivière, et s'était rué sur lui, persuadé que le grondement impétueux du torrent couvrirait ses pas. Les choses ne s'étaient pas passées comme prévu.
- Tu veux faire un autre tour dans l'eau, où l'envie t'es passée ? ricana Sirius en le saisissant par les cheveux. Tu as une sacrée apnée, il faut le reconnaître. J'étais presque sûr de t'avoir noyé pour de bon, mais il faut croire que tu t'accroches à la vie avec plus d'insistance que les autres.
Thélas saisit le bras du bréton et se mit sur un pied, se préparant à bondir sur son adversaire.
Guère surpris de constater que l'elfe noir tentait une fois de plus de s'en prendre à lui, Sirius lui adressa un puissant coup de genou dans les côtes, sans s'émouvoir du cri sinistre de son captif. Gémissant, le Compagnon sentit avec désarroi ses forces le quitter, et sa main retomba faiblement le long de son flanc.
- Allons, range-moi donc cette fougue dans un coin de ton crâne et reste assis bien gentillement, ordonna l'Astre en le poussant au bord du chemin.
- Que l'Oblivion t'emporte, raclure ! geignit ce dernier avec un regard noir en essayant tant bien que mal de se relever.
- Voilà qui est fort impoli. Est-ce la perspective de revoir votre fils pendu au bout d'une corde qui vous met dans un état pareil ?
- Si vous avez... touché à un seul de... ses cheveux... alors je vous tuerai de mes propres mains... cracha Thélas en rampant vers lui.
- Je t'ai demandé de rester à ta place.
La botte du hors-la-loi s'éleva à une vitesse surhumaine et s'abattit sur l'omoplate de l'elfe noir, qui émit un craquement sonore. Étourdi mais momentanément épargné par la douleur, le blessé tenta de saisir la cheville de l'Astre, mais celui-ci écarta sa main d'un coup de tibia, avant de l'écraser violemment sous sa semelle de cuir, le faisant gémir de douleur. Avant qu'il ne puisse se mouvoir, le bréton se repositionna au-dessus de lui en lui saisissant la nuque tout en l'empêchant de se redresser en lui bloquant les bras avec ses propres jambes.
- Tu sembles pressé de mourir, fit remarquer Sirius en se penchant près de son oreille. C'est fort dommage, je m'était donné tant de mal pour te séparer pacifiquement des autres...
- Où sont-ils !? grogna le Dunmer avec hargne en se démenant comme un forcené pour échapper à la force qui le clouait au sol.
- Le khajiit et l'autre peau-grise s'en sont sortis, si tu veux savoir, lâcha sèchement l'Astre. Ils ont reçu la visite de quelques-uns de vos amis, et connaissant comme moi l'incapacité de mes hommes, tu te doutes qu'ils n'ont eût aucun mal à se frayer un chemin jusqu'à moi. J'ai considéré qu'il ne valait mieux pas risquer ma peau pour eux. Je pourrais toujours les éliminer plus tard si l'envie m'en prend.
- Na... Nadril... Qu'est-ce qui est arrivé à mon fils ?
- Ah, mon ami Thélas ! s'écria Sirius avec un air théâtral. J'aurais aimé pouvoir vous faire confiance ! J'aurais aimé que vous me disiez la vérité et que vous m'avouiez que votre fils nous avait échappé, tout comme j'aurais apprécié que vous nous remettiez la dague que vous possédiez au lieu de tenter de l'utiliser contre moi ! Mais vous, les Dunmer, vous pensez que le monde vous doit tout, et que vos fautes resteront impunies parce le peuple nordique est trop fier pour vous en tenir rigueur ! Je vous avais fait comprendre que vous deviez garder votre langue acérée dans votre bouche, mais vous avez tenté de me déshonorer devant mes subordonnés. Je vous avait demandé la vérité sur le khajiit, et vous avez attendu que la vie de votre enfant soit en danger pour daigner me répondre. Et puisque votre garnement s'est comporté comme son père, il a écopé du même traitement. Ce qu'il s'est passé ne relève que de votre bêtise, j'en ait bien peur.
- Qu'est-ce que vous voulez-dire par-là ?! rugit le Dunmer en levant vers le bréton une face aux traits déformés par la rage.
- J'ai bien peur que votre fils se soit jeté dans le vide. Avec un peu d'aide, je dois l'admettre, mais c'était un acte de grâce que de l'achever, au vu de ce que mes hommes avaient fait de lui. Heureusement pour lui, il a eut la chance de tomber du bon côté de la tour.
- Que dites-vous ? murmura Thélas, soudain blême comme la lune.
- J'ai dit : il est tombé du bon côté de cette satanée tour, articula Sirius en insistant sur chaque syllabe avec exagération. Et je préfère préciser que par là, j'entend que ton gosse s'est écrasé contre le sol et s'y est répandu comme un œuf tombé des mains d'un fermier aviné. Les dieux du Tribunal se montrent diaboliquement peu cléments envers leurs fidèles, tu ne penses pas ?
Les exclamations de l'elfe noir se changèrent en vociférations lorsqu'il réalisa que le visage du bréton était fendu d'un large sourire.
Dans un accès de colère, Compagnon poussa sur ses jambes de toutes les forces qui lui restaient, et se releva en hurlant, faisant chuter son adversaire. Mais à peine à terre, l'Astre balaya le sol d'un mouvement circulaire, et brisa les appuis de l'elfe noir. Ce dernier voulut de nouveau se ruer sur lui, mais Sirius était rapide, trop rapide. D'une série de gestes complexes, il détourna l'attention du Compagnon vers sa jambe en feignant un assaut sur la gauche, entama un mouvement suffisant pour faire réagir le combattant, mais le suspendit aussitôt, et vint défoncer sa mâchoire d'une frappe du plat de la main, si puissante qu'elle le projeta au sol.
Les gémissements du Dunmer furent noyées par ses pleurs après seulement quelques secondes. Se retenant d'éclater de rire devant cette vision pathétique, Sirius se retourna pour contempler le ciel, laissant son ennemi prostré au sol, accablé d'une peine incommensurable.
- Et oui, scanda le bréton en faisant quelques pas vers la rive. Malheureux sont les imbéciles qui se jettent sur moi une arme à la main. Pour ta gouverne, j'avais une épée sur moi quand tu m'as attaqué, mais avec toute cette agitation, je crois bien que je l'ai perdue. Si tu veux rejoindre ton gamin dans je-ne-sais quel panthéon Daedrique minable, tu peux toujours aller la récupérer, elle doit trainer quelque part près d'ici. Ah, et j'ai aussi laissé le corps sur place, au cas où tu sois assez décidé pour l'enterrer avant de te trancher la gorge. Sur ce, bonne nuit. Je n'ai plus de temps à perdre avec un homme incapable de protéger sa famille.
Le Dunmer se retourna sur le ventre dans un sursaut de hargne, pour le pointer d'un doigt accusateur et rempli de haine.
- Ne me parlez pas de famille ! rugit-il en sanglotant. Vous avez massacré votre père et votre mère, comme un chien ! Et maintenant, vous essayez d'en faire de même avec votre propre frère !
- Je n'essaye pas, le corrigea l'Astre en scrutant le Compagnon de ses pupilles d'acier. Je vais détruire Rigel. Cela prendra du temps, mais le moment viendra, un beau jour. Ainsi va le cours des choses.
Une odeur étrange attira l'attention du bréton, qui huma l'air environnant de son nez tranché pour mieux l'identifier.
- Oh, on dirait que quelqu'un arrive par ici, annonça-t-il calmement. Enfin, peu m'importe, j'ai assez éliminé d'êtres vivants pour aujourd'hui. Les habitants de Morrowind sont terriblement lassants à tuer, je te déconseille d'essayer, à moins de t'ennuyer terriblement. Je te laisse, j'ai d'autres chats à fouetter. Je te conseille de faire vite, tu ne pourra mettre fin à ta misérable existence si tu t'y met maintenant. Sinon, les voyageurs pourraient te prendre en pitié et t'en empêcher. Enfin, je ne suis même pas sûr qu'ils soient en mesure de remarquer un Dunmer affalé au bord du chemin, par une nuit si noire. Alors si tu désires vivre, tâches de bien ouvrir les yeux et de pleurnicher de façon audible. Autrement, ils pourraient passer près de toi sans même remarquer ta présence.
D'un pas tranquille, l'Astre s'éloigna en direction de l'Ouest en suivant le cours d'eau. Il croisa la charrette dont il avait détecté la présence au bout de quelques dizaines de mètres. Celle-ci transportait deux voyageurs encapuchonnés tirés par une mule, auxquels il adressa un signe de main amical, avant de poursuivre son chemin, un air radieux sur le visage.
Tout compte fait, cette journée avait été fructueuse. Certes, il avait perdu une vingtaine d'hommes et l'intégralité de ses prisonniers, mais il s'était bien amusé, et il était persuadé qu'il valait mieux être diverti mais seul plutôt que de se complaire dans la banalité et l'ennui du groupe.
Plus encore, il avait pu voir ses efforts couronnés de succès. Le khajiit était bel et bien un Sang de Lune. Jubilant à la simple idée de pouvoir annoncer à la Régence que ses soupçons étaient fondés, il pressa le pas en dépit de son ventre vide. Cet idiot de Dunmer lui en avait fait oublier le lapin qu'il avait soigneusement écorché et vidé. Trop tard pour revenir sur ses pas. Il n'avait plus d'argent, mais il trouverait bien un moyen de soutirer la somme dont il avait besoin pour faire bonne chère de la bourse du prochain être humain qu'il rencontrerait.
L'obscurité était maintenant presque totale. Sans prévenir, le lit du cours d'eau s'était engouffré dans une caverne, probablement reliée à un lac souterrain, et la route cheminait désormais en bordure d'une foret d'arbres aux branches lourdes de neige. Les lunes déclinaient rapidement, et n'éclairaient plus qu'une partie de son champ de vision, l'autre étant plongée dans un noir quasi-total par l'ombre démesurée de la montagne qui se dressait sur sa gauche.
Cheminant avec amusement entre la clarté et les ténèbres nocturnes, l'Astre se décala de quelques pouces sur sa route afin de se retrouver découpé en deux parts égales, l'une soulignée par les reflets pourpres de Lorkhan, l'autre plongée dans une flaque de noirceur. Devinant l'obscurité dévorer inégalement son visage en raison des fentes de ses sinus, il se prit à imaginer dans quelles circonstances il reverrait sa proie. Car c'est ainsi qu'il considérait maintenant le khajiit : une prise militaire, un trophée qu'il se devait de ramener à Elazar pour retrouver son influence parmi les membres du Conseil. La route jusqu'à Markarth était encore conséquente, et il devrait rester prudent s'il voulait ne pas attirer l'attention de la garde, désormais bien au courant que les Libérateurs sévissaient dans la région.
- Ri'Drassa, mon cher enfant, plaisanta-t-il d'une voix sinistre en s'engouffrant dans la forêt. Bientôt, ton pouvoir sera nôtre. Et la supercherie des Lunes sera révélée...
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La guerre n'avait en rien altéré la superbe grande-salle du Palais des Rois. Constitués d'un assemblage minutieux de blocs de pierre aussi lourds et solides que les êtres mythiques qui les avaient érigés, les murs du bâtiment étaient d'une épaisseur presque intimidante, et les gravures qui les parcouraient de long en large avaient traversé les millénaires sans que le temps n'ait de prise sur la précision inégalable de leur tracé. Et cette nuit, ce colosse de pierre érigé à la sueur des premiers hommes faisait, comme chaque soir, un glorieux honneur à sa réputation : l'atmosphère qui régnait dans le hall était aussi festive qu'à l'accoutumée, les chaises, plus occupées que jamais, et les portes d'entrée ouvertes faisaient parvenir à la moitié de la ville les acclamations de ses occupants.
Sous les banderoles de l'Empire, d'un pourpre déjà terni par les deux années qui s'étaient écoulées depuis leur installation, une bonne cinquantaine d'hommes festoyaient grassement, et l'air était parcouru d'une succession d'éclats de rire et de chants à mesure que les tables de banquet vibraient sous le poids des choppes qui s'y écrasaient sans interruption. Les bancs étaient encombrés d'ivrognes de tous les âges et de toutes les statures, et le buffet, composé d'un florilège de viandes, de boissons, de coupes débordantes et de plats à moitié vides, semblait ne pas désemplir malgré l'équipée affamée qui y avait prit place presque trois heures auparavant.
Malgré l'heure avancée, le niveau sonore était loin d'avoir décru. Aux murs, les torches éclairaient d'une lumière chaleureuse les visages des hommes adossés aux parois de la salle, discutant de toutes les affaires qui pouvaient possiblement se tenir en ville comme dans le reste du pays. Politique, guerre, ragots, contrats : tout ce qui pouvait être dit en une soirée l'avait été, et serait probablement répété le lendemain.
Mais rien parmi ces distractions ne pouvait perdre le regard d'un homme qui aurait franchi les portes du hall à cet instant précis. Car chaque pierre, chaque meuble et chaque reflet de lumière habitant ce lieu sacral convergeait inévitablement vers l'unique élément qui donnait son nom au Palais des Rois.
Passé les gardes, les fêtards, les personnalités que leur réputation précédait en toute circonstance, les serveurs, les bardes, les observateurs, les hommes de main, les envoyés de la délégation impériale et les saoulards réduits à l'état d'épaves par la quantité déraisonnable d'alcool qu'ils avaient ingurgité, le trône occupé de celui qui présidait chacune de ces réunions se dressait avec une majestuosité intemporelle. À l'extrémité des interminables draperies d'un bleu uni quadrillé de lignes immaculées couvrant le sol, dos aux vitraux s'illuminant d'éclats d'argent le jour pour reprendre leur teinte profonde et suave le soir venu, surmonté des lames de verre et du blason rugissant de son prédécesseur Ulfric Sombrage, et encadré des pierres que ses ancêtres avaient posé ici des dizaines de générations auparavant, le Jarl Svaelnar contemplait l'assemblée avec un curieux mélange d'intérêt et de détachement.
D'une quarantaine d'année et de carrure moyenne, le nordique était vêtu comme sa fonction et ses titres pouvaient le laisser supposer : veste de fourrure ample et surmontée d'un col de poils d'ours blancs, pantalon de toile noire cirée, bottes aux reflets impeccables, gantelets de tissu cerclés de fer noir aux poignets, et couronne de bronze sertie d'un rubis au rouge pénétrant.
Ses yeux, deux petites billes vertes à l'agilité surprenante, parcouraient la salle sans s'interrompre autrement que pour ponctuer son teint hâlé d'un haussement de sourcil lorsqu'un visage familier croisait son regard.
Passant la main dans sa large barbe noire -habitude qu'il avait prise des années plus tôt lorsque sa chevelure de charbon avait commencé à lui faire défaut-, le maître des lieux sourit, dessinant de ses larges lèvres un arc de cercle rosé qui s'évanouit de son visage tanné aussi subitement qu'il y était apparu.
- Nous avons droit à de nouvelles têtes, ce soir, fit-il pour lui-même en sirotant son hydromel dans une splendide coupelle en os.
- Absolument, mon Seigneur, s'empressa de répondre Daryn, son chambellan, qui était demeuré prostré à droite du trône depuis plusieurs minutes sans laisser échapper un son.
- Qui est cette femme, là-bas ? fit il en pointant du bout de l'auriculaire une vieille impériale richement vêtue discutant avec les soldats gardant la porte.
- Il me semble qu'il s'agit de Dame Fryda, nièce de la Comtesse d'Anvil, récita le vieux Dunmer en adoptant un ton cérémonieux.
- Vous parlez de la Comtesse Arménia d'Arcelius ? Je pensais pourtant que cette vieille peau avait passé l'arme à gauche il y a des années...
- C'est le cas, mon Seigneur, annonça l'elfe noir d'un air gêné. Dame Arménia s'est éteinte il y a trois lunes de cela, et certain de ses proches nous ont fait l'honneur de leur présence avant de rejoindre Solitude, où Dame Fryda doit être nommée nouvelle Duchesse de la région.
- Oh... fit le nordique d'un haussement d'épaules indifférent. Merci du renseignement, en tout cas. Puisque nous parlons de succession, une idée me trotte dans la tête : pourriez-vous allez voir du côté des cuisines ? Je ne voudrais pas que Dengar prenne le mauvais exemple de son frère et commence à s'acoquiner avec toutes les servantes du palais avant d'avoir fait ses preuves sur un champ de bataille.
- Votre jeune fils est monté à l'étage en compagnie du mage de la cour, Messire. Soyez sans crainte.
- Ce bon vieux Fjord est là pour le surveiller ? Parfait, dans ce cas acquiesça Svaelnar en hochant sereinement la tête. Je ne vais pas tarder à dissoudre l'assemblée. Vous pouvez disposer pour ce soir, Daryn. À demain.
D'une courbette révérencieuse, le Dunmer s'exécuta, avant de disparaître rapidement parmi les convives.
Le Jarl retint un soupir, et reprit une gorgée d'hydromel.
L'hiver était arrivé. Le froid avait gelé les routes, ralenti le commerce, et limité la quantité d'invités de marque qu'ils étaient censés recevoir au palais. Pourtant, l'assemblée était aussi fournie qu'à l'accoutumée, car, en plus de savoir gérer une ville, il savait organiser le peuple comme il le souhaitait : admiré de ceux dont il avait besoin des services, seulement méprisé par ceux desquels l'avis ne lui faisait ni chaud ni froid, Svaelnar s'était imposé rapidement comme le seul Seigneur à même de remplacer un homme dont les plans avaient été de bouter une légion entière hors du pays. La châtellerie était encore pleine de partisans Sombrages à son arrivée à la fonction de Jarl de Vendeaume. Mais là où Ulfric n'avait laissé derrière lui qu'une poignée de résistants et les cendres froides d'une révolution avortée, lui comptait bien marquer de son empreinte les neiges de Bordeciel. Les échanges commerciaux avec l'Empire avaient explosés. Les communications avec Solstheim avaient triplé, laissant quotidiennement des dizaines de navires partir et revenir de l'île chargées de tissus où de minerais. Personne d'autre avant lui n'avait réellement songé à faire de la contrée des guerriers une plateforme marchande. Et pourtant, c'était bien là que résidait son plus grand atout : les cultures fertiles de Cyrodiil aboutissaient dans les cales de ses bateaux, et partaient pour les côtes Dunmer avant d'en revenir chargées de vins et de métaux rares avec lesquels il pouvait faire vivre la construction et la production militaire de sa région. Et lorsque les équipements confectionnés par les meilleurs artisans de la province partaient renflouer les réserves vides de l'Empire, c'était au tour de l'or de montrer le bout de son nez et de faire taire ceux qui s'étaient opposés à ce qu'ils estimaient être l'exploitation de leur peuple.
Car non seulement Vendeaume hissé au rang de seconde ville la plus riche de Bordeciel après Solitude, mais elle s'était également imposée en force militaire majeure. Bénéficiait désormais d'un apport de vivres conséquents et d'une situation économique fleurissante, la construction de deux quartiers supplémentaires autour des murailles avait permit à chacun de dormir sous son propre toit le soir venu. Bien sûr, les tensions continuaient de menacer l'équilibre entre certaines communautés, mais le fait de s'endormir le ventre plein avait la faculté de calmer les esprits mieux que les discours vaseux et pleins de faux-semblants. Et puisque les fermiers impériaux cultivaient maintenant la terre de Cyrodiil pour eux, les paysans de l'ancienne capitale nordique s'étaient pour beaucoup reconvertis en soldats. Quatre-vingt mille hommes de métier, prêt à se mobiliser en une demi-heure pour répondre à n'importe quelle attaque, et au moins le double parmi les civils entraînés et la garde de la ville. Rien en cette terre ne pouvait soutenir un siège mené par ses troupes. Et comme tout le monde en était conscient, il n'avait pas besoin de les mobiliser pour maintenir les apparences.
Dans chaque regard, Svaelnar pouvait lire la gratitude, la méfiance ou le respect. Et ces trois émotions étaient, il le savait bien, les trois règles d'or qui faisaient d'un dirigeant un grand seigneur pour lequel chacun était prêt à prendre les armes.
Les rangées de soldats gardant la grande porte s'écartèrent pour laisser passer de nouveaux arrivants. Le Jarl haussa un sourcil. Il était rare que des hommes s'invitent aussi tardivement à ses banquets. Deux hommes venaient de rentrer, un orque à la carrure bestiale accompagnant un bréton à la peau pâle. Tous deux étaient armés, et leur visage ne lui disaient rien. D'un signe de main discret, il ordonna à ses hommes de faire le nécessaire.
Avec calme, les gardes vinrent se placer près d'eux pour leur demander leurs armes, comme c'était le cas chaque fois que leur Jarl en faisait connaître la nécessité.
L'Orsimer s'exécuta sans broncher et remis entre les mains du soldat un espadon à la lame aussi épaisse qu'un fourreau, mais l'autre homme continua d'avancer, hache à la ceinture, sans accorder un regard aux autres convives.
Il ne regardait que lui.
- Halte, arrêtez-vous ! Lança un garde en se mettant face au bréton alors que celui-ci avait parcouru la moitié de la distance le séparant du Seigneur de la châtellerie. Veuillez me donner la lame que vous portez par simple précaution. Vous pourrez la récupérer à votre départ.
- Hors de mon chemin, grogna le concerné en le repoussant d'un coup d'épaule mesuré.
Puis l'ambiance changea.
Un premier homme attablé au banquet fit volte-face et faillit s'étouffer en apercevant l'inconnu. Un second se leva du banc, et le suivit du regard avec une mine stupéfaite, bientôt imité par deux de ses camarades. Une rumeur traversa l'assemblée en quelques secondes. Le garde rattrapa le bréton par la manche, mais un vieillard nordique le retint par le bras et lui chuchota quelque chose à l'oreille, suite à quoi le soldat s'immobilisa complètement, comme changé en pierre.
À cinq mètres de là où trônait Svaelnar, l'homme s'était arrêté.
Ses traits étaient fins, et ses cheveux d'un brun clair encadraient son visage fermé. Il semblait avoir environ trente ans, peut-être un peu plus, et sa posture était sans conteste celle d'un combattant aguerri. À l'instar de l'Orsimer, déjà attablé avec les autres convives, le bréton était vêtu de plusieurs couches de fourrure, et venait de dégainer sa hache sans un mot.
Parmi les fêtards, la moitié s'était tournée avec une fascination mystique vers le nouvel arrivant, tandis que les membres restants échangeait fébrilement pour tenter de comprendre la réaction de leurs voisins.
- À qui ais-je l'honneur ? lança le Jarl, faisant immédiatement tomber un silence profond sur la salle.
- Avant de me présenter, rétorqua l'homme d'un air froid, laissez-moi clarifier la raison de ma visite.
Le bréton bougea trop vite pour que le Svaelnar comprenne. En une demi-seconde, la hache d'acier que l'intrus tenait à bout de bras traversa les airs avec un sifflement vorace, et vint se ficher juste au-dessus de la tête de Svaelnar. Ce dernier leva précipitamment les yeux.
Le tranchant de la lame était planté en plein milieu du bouclier à tête d'ours surmontant le trône.
Le silence était déjà tombé; il s'épaissit encore d'avantage. Désormais, plus un son ne filtrait, et les respirations elles-mêmes étaient suspendues dans l'attente d'un mouvement décisif.
La hache du bréton avait été directement destinée au Jarl de Vendeaume, et chaque homme présent dans le palais savait ce que cela signifiait.
Si le Seigneur de la région avait été déstabilisé par le message pour le moins explicite de cet individu étrange, il n'en laissa rien paraître. Son visage ne bougea pas d'un centimètre, et ses pupilles d'émeraude s'étaient fixées silencieusement sur le jeune Manmer, sans que le moindre mot ne soit proféré.
- Un défi ? déclara finalement le Jarl, avec un calme effrayant. Et bien, je dois avouer que cette demande est aussi soudaine qu'inattendue. Peu d'hommes ont le cran de pénétrer dans la demeure d'un Seigneur pour exiger de croiser le fer avec celui-ci alors même que la salle est trop étroite pour éviter que ses partisans ne se marchent sur les pieds. Avant de vous donner ma réponse, puis-je savoir à qui je vais avoir l'honneur de me mesurer ?
L'une des portes latérales de la salle s'ouvrit à la volée, laissant un jeune nordique et un homme en robe d'érudit faire irruption. Après quelques instants de flottement, le premier s'avança.
- Père ? hésita Dengar, un garçon bien bâti portant une tenue de fourrure luxueuse et un collier d'or autour du cou. Que signifie ceci ?
- Comme tu le constates par le manche de bois fiché au-dessus de moi, mon fils, cet homme désire me défier.
- Qui pensez-vous être pour vous comporter de la sorte envers votre seigneur ? fit le nordique en se tournant vers le bréton pour le considérer avec mépris. Sortez d'ici avant que la garde ne vous traîne hors de ville par les entrailles.
- Vraiment ? rétorqua l'homme en se retournant vers les soldats qui s'étaient instinctivement rapprochés de lui, un sourire sur les lèvres. Qu'ils essayent.
- Et bien, vous aurez eût le mérite d'avoir été poli jusqu'à la fin, conclut le fils du Jarl. Allez, faites-moi décamper ce...
- Messire, pardonnez-moi...
Dengar se tourna vers l'érudit qui l'accompagnait, connu en ville comme Fjord Blancheterre, le dernier mage de guerre en date.
- Quoi donc, vieillard ? Vous le défendez ?
- Avec tout votre respect, cet homme est...
- Jarl Svaenlar ! le coupa le bréton en s'avançant jusque devant le trône. Pour être honnête, je ne pensais pas vous voir un jour, mais le moment est venu. Je n'ai pas de temps à perdre avec les formules alambiquées que vos bannerets impériaux se plaisent à employer : je vous défie en combat singulier. Ici, et maintenant, à Vendeaume, capitale des fils du Nord, je revendique mon droit à gouverner cette terre à l'issue d'un duel à mort !
L'air devint lourd, pesant et moite. Plus personne ne pouvait détourner les yeux de cette scène tout bonnement irréelle. Les mots de l'inconnu avaient résonné entre les parois millénaires de l'édifice comme dans un songe. Pourtant, ils étaient bel et bien sortis de sa gorge. Cet homme, que certains avaient déjà reconnu sans y croire, venait de réclamer le trône de Vendeaume, devant des dizaines de témoins venant de tout le continent.
Le Jarl se leva, avec une lenteur extrême. Il saisit la hache plantée au-dessus de lui, la retira d'un geste ferme, et la laissa tomber au sol dans un cliquetis fatidique. Puis il descendit les marches de son siège seigneurial, une à une. L'écho de ses pas résonna longtemps entre les parois de pierre du Palais des Rois, sans paraître vouloir s'éteindre, comme si les ancêtres fondateurs de la cité étaient sortis de leur sommeil profond pour contempler indéfiniment ce moment incompréhensible.
Le Seigneur de Vendeaume s'arrêta à quelques centimètres du bréton, et les deux hommes se fixèrent pendant très, très longtemps. La tension venait de franchir un seuil critique. Les gardes avaient tous porté la main à leur fourreau, mais n'osaient pas avancer tant que l'ordre ne leur en avait pas été donné. Dengar demeurait sur place, figé de stupeur, tandis que Fjord secouait continuellement la tête en signe de négation, la bouche grande ouverte.
La respiration des deux hommes emplit l'espace. Plus rien n'existait entre les murailles de la cité, mis à part ces deux individus se toisant d'un air mortellement sérieux, sans esquisser le moindre mouvement ni proférer la moindre parole. Deux minutes passèrent ainsi, sans que personne ne puisse se résoudre à bouger.
Svaelnar fut finalement celui qui rompit le silence :
- À qui ais-je affaire ? dit-il en levant la tête d'un air calme.
Avec un sourire confiant, le bréton se tourna vers les membres attablés au buffet.
- Votre Jarl me demande qui je suis ! hurla t-il d'une voix surpuissante qui tonna dans la salle avec tant de force que la surface des boissons dans les verres se mit à trembler. Mais je vois à vos regards que certains me reconnaissent. Je suis le sang de cette terre et des hommes qui l'habitent ! Je suis la voix qui guide l'orage, l'écho qui traverse la tempête, le bouclier qui se dresse devant le sang de vos pères et de vos enfants ! Et je suis ici pour réclamer justice, pour réclamer Vendeaume !
Lorsque l'homme se retourna vers Saelvar, ses yeux brûlaient d'un feu impétueux, et cette fois, la surprise faillit ébranler l'expression sereine du Jarl.
Le bréton n'eût besoin que de deux phrases pour la faire voler en éclats.
- Je suis Rigel Sombrage, fils d'Ulfric Sombrage ! Et je viens réclamer mon dû.
That plot twist !
Et oui
Ils dorment tous ou alors ils sont trop abasourdis pour réagir ?
Je sais pas, dans le doute je vais encore up pour compenser ces mois de silence
Estime de Rigel. + 1000
Sinon, ca te dérangerait de faire un récap des derniers événemets passés auprès des persos que tu compte employer durant tes chapitres aux débuts de ceux ci stp ? Ca aiderai pas mal ^^'
Sinon, best chapitre.
Pas mal, ca valait la peine d'attendre
Le 27 septembre 2017 à 02:46:45 EsZanN a écrit :
Estime de Rigel. + 1000Sinon, ca te dérangerait de faire un récap des derniers événemets passés auprès des persos que tu compte employer durant tes chapitres aux débuts de ceux ci stp ? Ca aiderai pas mal ^^'
Sinon, best chapitre.
Je peux faire des fiches des personnages si besoin est effectivement
Si ca vous intéresse je peux m'en charger et le mettre là avant le prochain chapitre (ou sur une conv MP avec les lecteurs) et la mettre à jour au besoin
Dites-moi si vous êtes intéressé du coup
Ma mémoire de poisson rouge victime d’Alzheimer est pour
Très bien, je vais faire le nécessaire
Sweet?
Ou, plus vite !
Up
Un jour
à quand la suite ?
Up au passage.
La semaine prochaine malheureusement
Mais je devrais pouvoir compenser avec les vacances.
D'acc no soucy, prends ton temps, mais pas trop quand même.