Bon la suite avance, je peux rien promettre mais d'ici la fin de la semaine elle devrait être finie.
Enfin.
Ça fait combien de pages en tout ?
On tourne sur 500-600 pages Word à peu de choses près
Sweet?
Ca devrait pas tarder, ce week-end je pense
Cool.
Sweet? J'ai dejà plus le temps de jouer au jeux video a cause de ma deuxieme année de BTS tu vas pas non plus m’enlevai le peu de lecture qu'il me reste?
Le week end prochain ?
Ou alors tu le finalises.
S'il sort ce soir, ce sera un premier pas vers un meilleur rythme de parution.
Si je charbonne c'est possible ce soir, sinon demain
Pourquoi es tu si cruel?
À 15 minutes près j'étais dans les temps. J'ai droit à un avocat ?
Chapitre 70
https://m.youtube.com/watch?v=_66FCoKMNSI (jusqu'à la fin du premier post du chapitre)
L'aube se levait. Au sommet de la tour, Renji cligna deux fois des yeux pour s'assurer que la lueur filtrant de la cime des arbres en haut des montagnes était bien celle du soleil. Le froid lui agressait les mains, et s'infiltrait entre ses vêtements plus rapidement qu'il ne réajustait ces derniers pour s'en protéger. Toute la nuit, il lui avait semblé pouvoir entendre le vent hurler dans sa tête, mais il savait pertinemment que cette illusion n'avait de place que dans son esprit : la veille, les bourrasques avaient accompagné l'astre méridional par-delà la région, la plongeant dans le silence nocturne. Pas d'insectes à cette hauteur, pas un souffle de vie, hormis celui de ses trois compagnons captifs.
Après le vent étaient venues les voix. Celles d'hommes et de femmes qu'il ne connaissait pas, mais qui avaient pourtant bien fait les frais de ses actes. Plusieurs heures durant, elles l'avaient harcelé, l'empêchant de trouver le sommeil. Devenait-il déjà fou ? Peut-être bien. Tous les meurtriers devaient abriter une once de folie, quelque part. Mais cela n'avait aucune importance, pas plus que de savoir le temps qu'il ferait le lendemain. La seule chose qui continuait de le tarauder était de s'imaginer toutes les personnes auxquelles il avait fait du mal.
Avant le coucher du soleil, il avait découvert de longues traces ensanglantées sur ses mains et ses griffes. Et si l'odeur sépulcrale qui l'entourait à son réveil avait fini par se dissiper, le goût du sang avait persisté, comme ancré à la surface de son palais, peu importe combien de fois il avait tenté de s'en débarrasser.
Un tueur, voilà ce qu'il était devenu. Et comme tous les tueurs, comme tous les brigands qu'il avait chassé au cours des mois passés, il devait être puni. Mais il refusait de retourner à Blancherive, pour y faire face au jugement de ceux qu'il avait blessé, pour y voir ceux qui avaient crû en lui, et pour ne pas y voir ceux qu'il avait perdu. Le mal qu'il avait causé seul devait être corrigé par sa propre main. Il mourrait, prochainement. Il tomberait de cette tour en affrontant Sirius, ou bien touché par une flèche une fois hors de la tour. S'il survivait assez longtemps pour semer ses poursuivants, peut-être qu'un ours ou un smilodon passerait par hasard sur sa route, et se permettrait de mettre fin à son existence. Et, si même le destin le lui refusait, il s'assurerait lui-même de disparaître. Tel devait être le cours des choses.
La toux de Thélas dans son dos le poussa à se retourner. Avec crainte, le khajiit s'approcha, mais fut rapidement soulagé : la poitrine du Dunmer quarantenaire s'animait avec autant de régularité que celle de son plus jeune fils, qui dormait encore paisiblement à ses côtés. Heureusement, ils se trouvaient dans une région plus tempérée que le reste du pays, et les rares flocons de neige qui étaient tombés durant le règne des étoiles commençaient déjà à fondre. Si le froid avait été plus intense, peut-être qu'un jeune khajiit comme lui aurait été emporté en silence entre deux battements de cœur, sans douleur et sans inquiétudes...
- Bien dormi ? glissa Neloth.
Renji se tourna vers son camarade, et le découvrit assit contre le parapet de briques grisâtres, contemplant le ciel. Il n'avait fait aucun bruit en s'y glissant, et le félin n'avait même pas remarqué son réveil, trop absorbé à ses sombres considérations.
- Ne t'en fais pas pour eux, ajouta le Dunmer en désignant du menton leurs deux compagnons assoupis. Ils vivent en Bordeciel depuis des années, et dorment dehors avec moi depuid une semaine. Le froid n'aura pas raison d'eux.
- Je l'espère, soupira le khajiit. Et toi, ca va ?
Tout en s'étirant les bras contre le muret, le jeune Dunmer hocha la tête, faisant chuter quelques flocons scintillants de sa chevelure claire.
- Je déteste la neige, mais je suppose que je ne suis pas en position de faire le difficile, plaisanta l'elfe non sans une pointe d'ironie.
- C'est ton premier hiver dans la région ?
- Tout juste. En fait, c'est la première fois que je quitte Martelfell et ses étendues désertiques.
- Je vois, répondit solennellement le khajiit. Et alors ?
- Je m'attendait à cela, plus ou moins, expliqua Neloth. Enfin, pas à être capturé et ligoté en haut d'une tour, bien sûr. Mais le paysage correspond à ce que j'avais supposé. J'ai grandi avec mon cousin dans un palais à Sentinelle, alors j'ai découvert le monde à travers les ouvrages qui étaient à ma disposition.
Renji parut surpris, et détourna un instant les yeux de l'horizon.
- Un palais ? s'étonna-t-il. Tu appartiens à une grande famille ?
Le Dunmer hésita un peu avant de répondre. Avant même qu'il ne parle, le khajiit devina sans mal que son jeune camarade n'avait nulle envie de s'étendre sur le sujet.
- Non, dit ce dernier en détournant les yeux. C'est... compliqué.
Le félin opina silencieusement du chef.
- Mais dis-moi plutôt, reprit l'elfe noir. D'où viens-tu ? Pardonne-moi si la question peut sembler déplacée, mais tu n'a pas l'air d'un khajiit. Je veux dire, physiquement, si, mais ton comportement et ta façon de parler sont très... humaines.
- Je n'ai pas été élevé par mes parents, avoua Renji en reportant ses yeux sur l'horizon, métamorphosée en une ligne de flammes par l'éclat solaire reflété sur les pics glaciaux. Ma mère a quitté le foyer très tôt, et mon père travaillait pour l'Empire en Cyrodiil près de la frontière avec Val-Boisé. Il gérait l'exploitation d'une vieille mine, alors je passais mes journées avec les enfants et la famille des travailleurs. Ca doit être pour ca que je me suis toujours comporté ainsi, comme un homme plutôt que comme un chat. Mon père aussi était dans ce cas-là. Comme s'il cherchait à cacher qui nous étions aux autres.
- Pardon, s'empressa de s'excuser Neloth. Je ne voulais pas faire remonter de mauvais souvenirs...
- Non, ne t'en fais pas, fit le khajiit d'un air absent. Ce furent au contraire les années les plus paisibles de ma vie. Un soir, en rentrant de la forêt, j'ai retrouvé mon père mort sur son lit, sûrement assassiné par quelqu'un qui souhaitait reprendre ses affaires. Je n'ai prévenu personne, et j'ai fuis vers le Sud, vers Val-Boisé.
Renji suspendit brièvement son récit. Pourquoi racontait-il tout cela ? Le Dunmer aurait probablement tout oublié la semaine suivante, alors à quoi bon se confier ?
Au fond, il était pleinement conscient de la réponse. Puisqu'il ne serait bientôt plus de ce monde, il fallait que quelqu'un sache qui il avait été. Ce maigre héritage serait la seule trace qui resterait de son passage, et le seul témoignage de sa vie d'innocent pour s'opposer à ceux de ses victimes. Et même si sa mémoire était vouée à s'éteindre peu après lui, il souhaitait de tout cœur la prolonger, ne serait-ce que de quelques instants, pour se persuader que tout ne prendrait pas fin sitôt que sa poitrine aurait cessé de se soulever.
- Je ne sais pas combien de temps je suis resté chez les elfes des bois, reprit le khajiit, mais je ne m'y plaisait pas. Les forêts étaient magnifiques, et la culture Bosmer me fascinaient, mais je n'arrivais pas à me sentir à ma place là-bas. Je savais que me diriger vers Elsweyr aurait été tout aussi inutile : je ne partageait avec mon peuple que mes origines. Alors je suis rentré en Cyrodiil, mais en seulement deux ans, la mine avait fermé, et la région avait été désertée. J'ai erré pendant cinq, peut-être six étés. Puis je suis arrivé ici, il y a quelques mois, vaguement attiré par l'idée de me couvrir d'or et de gloire chez les Compagnons.
Un courant d'air glacial balaya les hauteurs, faisant frisonner la recrue.
- Désolé de ne pas pouvoir te faire part de ma grandeur d'âme, plaisanta amèrement le khajiit. Je n'ai rien de noble, vraiment.
- Le simple fait que tu reconnaisses cela suffit à montrer que tu vaux bien mieux qu'un simple mercenaire, affirma le jeune Dunmer. Tout le monde n'a pas la chance de rêver de vertuosité à longueur de journée. Et je sais de quoi je parle.
- Moi aussi, c'est mon premier hiver ici, reprit le félin. Et je sais déjà que c'est loin d'être la période de l'année que je préfère. Tu as toujours ta dague ?
- Pourquoi, tu va essayer de faire des étincelles avec pour te réchauffer ? plaisanta le Dunmer. Bien sûr que je l'ai.
Renji, rassuré, se dirigea vers les escaliers plongeant dans le donjon de pierre. Il jeta un regard vers l'ouverture béante et plissa les yeux. Pas un son.
- Tu es bien certain de toi ?
- Oui, affirma l'elfe noir. Thélas s'en servira bien mieux que moi. Il a plus d'expérience.
- Non, rectifia le khajiit. Je veux dire, à propos de tout cela. Tu es sûr que nous devons agir maintenant ?
- Tu as bien entendu ce que ce Sirius a dit. Il compte se débarrasser de nous aujourd'hui si nous ne parlons pas. Et si je ne me trompe pas, aucun de nous ne sait ce qu'il pense que nous savons. À part peut-être toi.
- Je ne suis pas sûr, fit le félin. Il pourrait juste me demander ce qu'il veut savoir si tel était le cas. Mais il a prit la peine de vous faire prisonniers tous les trois... Pourquoi ?
- Peut-être qu'il pense que tu détiens des informations importantes, proposa le jeune Dunmer. Il est possible qu'il souhaite nous utiliser comme otages en pensant que tu nous connais et que faire peser notre vie sur la balance t'incitera a parler.
- Alors il se trompe. Je ne me souviens de rien... Et si j'en crois ce que Thélas a dit, cela devait faire presque un mois que j'étais inconscient.
- Un mois ? Comment se pourrait-il que tu sois encore en vie, après trente jours ? objecta le Dunmer. Que je sache, les khajiits n'hibernent pas.
- Je n'en sais rien, fit Renji plus pour lui-même que pour son jeune camarade. Mais faut que je sache quelque chose...
Avec un grand sérieux, la recrue leva les yeux vers Neloth.
- Je dois demander à Sirius dans quel état il m'a trouvé. C'est important, je dois le savoir, avant que...
- Avant que quoi ? demanda l'elfe noir, intrigué.
- Cela n'a pas d'importance, conclut le jeune Compagnon en évitant la question. Promet-moi juste qu'avant de mettre notre plan à exécution, vous me laisserez lui parler.
- Très bien. Si le fait qu'il réponde ou pas à tes attentes peut détourner sa vigilance d'une quelconque manière, alors je pense que c'est aussi bénéfique pour notre fuite que pour toi.
- Merci, le remercia le khajiit avec gratitude. Réveillons donc Thélas, et préparons nous.
Neloth serra nerveusement les poings. Il avait vu Dakin et Aris se battre, et après un mois d'entraînement pratique avec le second, il avait apprit à déceler le degré de maitrise de son arme qu'avait un combattant. Et le geste de Sirius avait été parfaitement calculé. Une chose était certaine : à moins de vraiment le prendre par surpride, il serait extrêmement fastidieux de mettre cet homme hors de combat.
Pendant ce temps, Thélas continuait de fixer son agresseur sans ciller, une lueur méprisante dans le regard. Au bout de quelques secondes, le sang coulant de la plaie l'aveugla cependant, et le força à fermer les yeux.
- Bien, fit le bréton à voix basse, satisfait. À ton tour, maintenant.
Leur tortionnaire venait de se tourner vers Neloth. Un coutelas acérée plaqué sous le menton, le jeune Dunmer déglutit.
- Dis-moi... Vous semblez vous connaitre un peu. Je ne prétend pas qu'il va tomber amoureux de toi, mais je suppose que vous avez déja discuté un peu... Alors, comment s'appelle t-il ?
- Je...
- T'ais-je demandé de me répondre ou de bégayer lamentablement ?! gronda le bréton alors que la dague de son gardien se resserrait sur la trachée de son interlocuteur, faisait perler quelques goutes de sang à la surface de sa gorge.
- Il... il s'appelle Ri'Drassa, souffla celui-ci, à moitié étouffé par la morsure de l'acier.
- Et quand il est revenu à Blancherive, que s'est-il passé ?
Horrifié, Renji tourna la tête vers son camarade. N'étant pas le fils de Thélas, le jeune Dunmer n'avait aucune idée des événements qui avaient eût lieu. Et si Sirius de rendait compte qu'il ne savait rien, il n'hésiterait pad à s'en débarasser.
Cherchant du soutien, Neloth jeta un regard désespéré en direction du khajiit, mais Sirius s'interposa.
- Et bien ? grogna l'Astre en saisissant le couteau que son subordonné tenait. Tu as perdu ta langue ? Si tu n'en a plus l'utilité, tu me permettra donc de...
- Il ne s'est rien passé, lança Thélas. Maintenant, laissez-le en paix.
Amusé, le bréton se retourna.
- Rien passé ? ricana t-il d'un air condescendant. Enfin, un peu d'honnêteté, noud savons tous deux que vous en savez plus que vous ne voulez l'admettre. Mais, voyez-vous, je suis prêt à tous vous tuer pour obtenir ce que je veux. Bien sûr, je ne doute pas que vous soyez également disposés à agir à notre encontre. Nous sommes entre meurtriers, après tout.
- Je n'ai rien en commun avec un déchet comme vous, soyez-en sûr ! cracha l'elfe noir avec hargne.
La dague de Sirius effectua un moulinet étincelant dans les airs, puis se planta dans la cuisse de Thélas dans un son écoeurant. Après une demi-seconde de flottement, le Compagnon poussa un hurlement déchirant qui résonna à travers le ravin durant plusieurs secondes. Nadril gémit alors que les larmes innondaient ses joues, mais le soldat face à lui l'empêchait d'agir.
- Un déchet, vraiment ? articula le bréton en empruntant le même ton que celui de sa victime, désormais pliée en deux par la douleur. Vous avez tué des hommes, et vous avez appris à vos fils à faire la même chose. Vous avez demandé à vôtre progéniture de vous suivre parce que vous avez eût la prétention de croire que cela les protégerait. Pourquoi donc ? Auriez-vous peur de ne pas pouvoir le faire seul ?
- Ne me donnez pas de leçon, souffla le blessé en rouvrant les yeux. Je connaît plus de choses sur vous que vous n'en saurez jamais à mon propos. Vous n'êtes qu'un enfant égoïste et délaissé par son père, et vous êtes rempli de rancoeur envers le monde parce que vous pensez qu'il vous doit quelque chose en retour mais que rien ne de produit. Mes enfants se battent parce qu'ils le veulent. Vos hommes n'ont foi qu'en la cause de votre géniteur, mais ils se détourneront de vous dès qu'ils perdront intérêt à vous suivre.
Animé par un élan colérique, Sirius se rua vers Nadril, le saisit par le vêtement, et le suspendit brusquement au-dessus du vide. Thélas faillit se jeter en avant, mais remarqua que son fils tenait toujours ses mains repliées dans le dos, et que les deux autres captifs faisaient de même. S'il cédait maintenant à la tentation de tuer cet homme, il risquait bien de tous les condamner.
- Un mot de trop, un seul mot de trop, et ton gosse part rejoindre tes ancêtres. Je t'ai posé une question. Que s'est-il passé à Blancherive ?
L'elfe noir se figea, mais céda rapidement face à la menace qui pesait sur la vie de son fils.
- Le combat a continué pendant presque vingt minutes sans que rien ne se produise, concéda-t-il. Noud perdions du terrain, et rapidement. Puis il y a eût deux détonations. Une dans la ville, et l'autre sur le champ de bataille. J'ai été projeté en arrière, et quand je me suis relevé, il était là, en train de flotter au-dessus du sol.
Renji écarquilla les yeux. Il n'avait pas informé Thélas et son fils de la teneur des questions qu'il comptait poser à l'Astre, et le fait que l'elfe noir ait participé à la bataille lui avait complètement échappé. Peut-être que celui-ci détenait plus d'information qu'il ne l'aurait pensé... Et si tel était le cas, alors celles-ci étaient probablement bien plus éclairantes que les affirmations discutables que lui tiendrait l'Astre.
Mais cette idée céda la place à une autre, plus sombre : Thélas savait. Et maintenant, il se tenait à côté de lui, en haut du même bâtiment, probablement condamné au même sort, alors qu'il avait bien faillit mourir de sa main quelques semaines plud tôt.
- Il y avait du brouillard partout, alors je n'ai pas bien distingué ce qu'il est arrivé ensuite, poursuivit le Dunmer. J'ai vu des langues de fumée noire s'élever dans le ciel et balayer des hommes par dizaines, alliés comme ennemis. Mon épée a explosé entre mes mains, et il edt arrivé la même chose à tous led autres. C'est pourtant cela qui nous a donné les moyens de retourner le combat en notre faveur : vos brigands n'avaient aucune organisation comparé à nous : lorsque le khajiit a disparu aussi subitement qu'il était apparut, ils se sont éparpillés. Ils n'avaient pas d'archers, maid nous, si. Privés de leur seul avantage qui était celui du nombre, ils n'ont pas fait long feu.
- C'est ironique, ne pensez-vous pas ? ricana Sirius. Vous vous trouvez à côté de celui qui a tué vos camarades, et c'est moi que vous dévisagez avec ce regard noir ? Allons...
- Je sais ce qu'il a fait, et je mentirai si je vous disait que je lui ait pardonné, rétorqua le Dunmer. Mais je ne suis pas aveugle au point de penser que nous aurions gagné sans son intervention. D'autres seraient morts. Je préfère les imaginer en Sovngarde, là où ils étaient destinés à finir, plutôt que de compter sur mes doigts le nombre de personnes que je dois tuer pour les venger. Je pense que c'était le destin. Ils sont partis, et c'est ainsi.
- Votre niaiserie me donne mal au coeur, fit le meneur des Libérateurs en laissant négligemment Nadril retomber par terre. Mais soit. Revenons-en à notre question du jour, la seule qui m'importe : d'où vient le khajiit ?
Le Dunmer ne répondit pas.
- Pourquoi un tel silence ? dit le bréton d'un air faussement étonné. Vous êtes trop pressé que votre fils fasse la rencontre du sol en bas de cette tour pour daigner me répondre ?
- Je ne sais pas, fit simplement Thélas. Je n'ai jamais su, et si quelqu'un peut y répondre, vous savez qui.
Les regards du comité se tournèrent vers Renji. Lorsque les yeux froids de son tortionnaire se posèrent sur lui, la recrue comprit qu'il savait déjà tout.
- Désolé de vous avoir dérangé, alors ! s'exclama Sirius d'un air ravit. Je pensais que vous saviez et que vous pourriez m'aider à comprendre certaines choses, mais de toute évidence, vous ne m'êtes en fin de compte d'aucune utilité. On dirait bien que j'ai fait une erreur de jugement ! Enfin, ce sont des choses qui arrivent.
La botte de l'Astre se leva à toute vitesse, et vint percuter Thélas au torse. Fauché par la puissance de l'impact, l'elfe noir se coucha sur le ventre, révélant ses poings déliés.
Un sourire malveillant illumina les traits de Sirius, qui fit un pas de côté pour éviter d'être saisit à la cheville par son prisonnier. Avant que quiconque n'ait le réflexe d'agir, il saisit le Dunmer par les épaules, le leva de force, et le poussa en arrière. Le Compagnon tituba en hoquetant, buta contre le parapet de la tour, et bascula dans le vide dans un silence glaçant.
Nadril hurla et se précipita vers le rebord, trahissant sa liberté. Renji voulut se lever, mais l'homme s'étant interposé l'instant précédent entre lui et le l'Astre s'était rapproché, et tenait une lame pointée vers son visage.
Dans le même état de choc que lui, Neloth se retrouvait également solidement tenu en respect, une pointe d'épée contre la gorge.
Nadril fit volte-face en rugissant, et saisit la dague posée là où son père se tenait l'instant plus tôt. Les deux derniers soldats se mirent face à lui et le premier tenta de le désarmer d'un revers de masse, mais le petit Dunmer le contourna agilement et lui planta sa lame dans le dos. L'homme gémit et pivota en balayant les airs de son fléau, mais le jeune Compagnon avait déjà contorné le second d'une feinte, et se tenait à présent face à Sirius.
La main du bréton fusa avec précision vers le visage de l'elfe noir, qui sauta de côté puis plongea en avant vers son flanc ouvert. Mais, emporté par la rage, le jeune garçon en avait oublié qu'il affrontait un adulte bien plus grand et expérimenté que lui.
Le pied de l'Astre percuta la poitrine du Dunmer, qui fut repoussé en arrière, mais ce dernier se jeta de nouveau sur son adversaire en saisissant son coutelas comme un poignard. Sa première attaque manqua sa cible, tout comme la seconde et celles qui vinrent après. Chaque tentative de Nadril était réduite à néant par l'allonge et la rapidité du bréton, qui semblait s'amuser de voir son opposant juvénile charger vers lui en hurlant, le visage couvert de larmes.
Toujours immobilisé, Neloth découvrît avec horreur que les soldats qui les menaçaient ne faisaient rien pour empêcher les assauts répétés de l'elfe noir à l'encontre de leur dirigeant. Ce dernier jouait avec lui.
Finalement lassé de ce combat à sens unique, Sirius attrapa la main du petit Dunmer d'un geste agile, et lui tordit brusquement, le forçant à lâcher son arme.
- Pas trop mal, pour un orphelin...
La jambe de Nadril remonta brusquement en direction du visage du bréton, mais ce dernier creusa le ventre et se pencha en avant, laissant le pied de son prisonnier le frapper au torse sans causer de dégâts. Avec un sourire moqueur, l'Astre fit un petit signe de tête à ses hommes.
Le Libérateur que le jeune elfe avait blessé sous les côtes s'avança en grognant, et asséna un grand coup de masse au Dunmer entre les omoplates. Lorsque le craquement des os lui parvint, Renji ferma les yeux, incapable de soutenir cette vision, tandis que Neloth laissait échapper une exclamation de colère qui fut noyée par les hurlements du petit Dunmer. Les cris se poursuivirent pendant plusieurs secondes, renouvelés par deux fois sous l'effet d'un nouveau coup, et se figèrent dans l'esprit des deux derniers captifs en état d'agir. Avec un rictus contenté, Sirius hissa le fils de Thélas en l'air comme un trophée de chasse, puis le secoua de gauche à droite comme un pantin désarticulé, révélant la large tâche rouge qui se répandait en descendant le long de sa colonne vertébrale. Nadril semblait à peine conscient, et seuls ses faibles gémissements répondirent aux appels horrifiés de Neloth.
- Je n'ai pas l'habitude de tuer les jeunes miséreux qui se mettent sur mon chemin, déclara le bréton en marchant tranquillement vers le précipice. Mais je suppose qu'il y a un début à tout...
Puis, sans une once d'hésitation, il jeta l'elfe noir par-dessus le muret.
Neloth se leva brusquement, mais son gardien le contraint d'un puissant coup de genoux au menton qui l'étourdit et le fit chuter au sol. De son côté, Renji contemplait ses mains tremblantes sans parvenir à encaisser ce à quoi il venait d'assister. Doucement, une rage sourde commenca à enfler en lui.
À cet instant, un premier cri leur parvint, très proche. Pas celui d'un homme frappé ou même abattu, mais celui de quelqu'un que l'on avait précipité dans le vide. À peine ce dernier s'était-il éteint qu'un second résonna, suivit dans la seconde par un troisième. Soudain, un argonien surgit de l'escalier, une épée dans la main et un petit projectile au creux de l'autre. D'un même mouvement, les quatres hommes de Sirius se tournèrent vers l'intrus, les deux prisonniers sans attention durant un instant.
Neloth plongea sous son premier gardien, qui le remarqua, mais effectua une roulade pour passer à côté de sa frappe. En se relevant dans le dos du soldat armé de sa masse, il projeta la paume de sa main là ou Nadril l'avait touché, provoquant chez ce dernier une convulsion de douleur. Utilisant au mieux cette opportunité, il se décala, ramassa la dague que le jeune Dunmer avait laissé tomber au sol, et se retourna juste à temps pour voir le premier de ses adversaires se ruer sur lui. Désormais pleinement focalisé sur lui, le brigand agit avec une vitesse surprenante, et lui saisit le bras. L'elfe noir se libéra de l'emprise de son opposant en brisant ses appuis d'un coup de tibia à la hanche, mais le second le chargeait déjà, un regard mauvais sur le visage.
Sirius s'était élancé vers l'argonien, et avait enchainé trois attaques d'estoc qui avaient repoussé celui-ci près des marches. Zede-Tei dévia une frappe supplémentaire, avant de réduire l'écart entre eux, prenant l'avantage sur le bréton et son épée longue. Loin de s'en émouvoir, ce dernier lâcha sa lame et dégaina une petite dague de fer à lame cônique de la main gauche. Oka tenta de crier quelque chose à son frère depuis l'étage inférieur, mais sa phrase se perdit dans un grognement lorsque l'un de ses deux ennemis érafla sa main de la pointe de son épée.
Délaissé par les deux autres hommes qui étaient partis prêter main-forte aux autres, Renji demeurait agenouillé, toisant l'Astre avec une fureur incomensurable. Dans un état de semi-conscience, il sentit ses forces lui revenir.
La lame de Sirius se planta dans l'épaule de l'ainé argonien, qui fit un faux pas et chuta en arrière. Avec une fluidité incroyable, le bréton se pencha et récupéra sa lame, enchaînant immédiatement sur une frappe verticale. La main gauche de Zede-Tei s'anima, et ce qu'il tenait vint s'écraser contre la hanche de son adversaire.
Une explosion bleutée survint brusquement au point d'impact, projetant une multitude d'éclats de glace aux alentours. Sirius fut propulsé en arrière comme un boulet de canon, et vint s'écraser contre le muret si fort que plusieurs briques s'y fissurèrent. Un des hommes parti rejoindre les deux autres pour assister ses compagnons face à Neloth changea brusquement de trajectoire et se mit face à l'argonien. Ce dernier généra instantanément trois billes de glace qu'il lança en avant, mais le grand nordique fonça tête baissée et laissa les projectiles se pulvériser contre lui sans y prêter attention. Surpris, Zede-Tei frappa préventivement de son côté droit pour le priver de sa hachette.
Le bras libre du soldat balaya les airs, et vint s'enfoncer droit sur la lame du reptile, puis poursuivit sa route avec une force telle qu'il désarma le Compagnon. Sans accorder d'importance à l'épée plantée en-dessous de son coude, le guerrier leva sa hache et l'abattit en poussant un rugissement bestial. Privé d'option défensives, Zede-Tei recula en espérant éviter l'assault de son opposant, mais son pied perdit appui en s'aventurant sur la première marche de l'escalier vers lequel il avait reculé. La lame tomba.
Une hache d'armes fusa de l'obscurité du donjon aussi rapidement que l'éclair, et la lame défonça le crâne de l'homme dans un craquement surpuissant, le tuant sur le coup. L'argonien aux écailles turquoises n'eut pas besoin de se retourner pour savoir à qui il devait cette intervention inespérée, et s'écarta pour laisser passer Oka, qui avait laissé derrière lui les cadavres déchirés de ceux qui avaient eut le malheur de le défier. L'immense Compagnon plaça une main dans son dos, et en ressortit un projectile similaire à celui que son semblable avait lançé. Un œuf de taille ordinaire, couvert de runes magiques.
La tête de Neloth heurta violemment le sol, faisant osciller le monde dans un dégradé flou incompréhensible. Instinctivement, il roula à gauche, mais heurta la jambe de l'un des hommes, qui leva sa dague. Désespéré, le Dunmer mordit le mollet de son adversaire de toutes ses forces, et ce dernier fit marche arrière pour se soustraire à l'ultime résistance que sa victime vaincue pouvait encore lui imposer.
Un mètre plus loin, le soldat à la masse se redressait tout juste, les épaules et le visage parcourus de griffures et de bleus.
- Tu te défend comme une bête, ma parole, ricana-t-il sans parvenir à dissimuler la frustration provoquée par le fait d'avoir été jeté au sol par un opposant bien plus jeune que lui. Allez, voyons si tu résistes mieux aux coups que ton petit frère...
Avant même que le malfrat ne lève sa masse, une seconde explosion fit vibrer l'air. Une onde glaciale parcouru les airs, et balaya les deux hommes dans un crissement fulgurant. En un dixième de seconde, leur peau bleuit en se durcissant comme de la pierre, leurs cheveux se transformèrent en filaments de givre, et le cuir de leurs tenues explosa en fragments glacés. Leurs yeux gelèrent, leurs organes cessèrent de fonctionner, et la mort les emporta aussi vite qu'un battement de cil, les changeant en deux statues de chair figée par le froid.
Un bras levé contre le visage pour se protéger de la vague arcanique, Neloth regarda avec stupeur les cadavres congelés à partir du fémur se couvrir de fissures azur, puis se désagréger en une avalanche de milliers de cristaux étincelants.
Satisfait de son lancer, Oka hocha fièrement la tête, puis tendit la main à son frère pour que ce dernier se relève. Plus aucun Libérateurs n'était en vie, excepté Sirius. Adossé contre la paroi à-demi écroulée du muret le séparant du vide, le bréton avait perdu conscience sous la force de l'impact, et sa respiration lente et rauque s'accompagnait de projections sanglantes régulières qui venaient se répandre sur le sol en une flaque écarlate. Dans un état pareil, il ne représentait plus une menace.
Zede-Tei s'approcha de Neloth en soupirant, mais fit taire ses remerciements d'un signe de la main et enchaîna d'un ton impérieux pressé par la situation.
- Il est temps de partir. D'autres hommes arriveront d'ici peu, nous avons fait assez de raffut pour cela. Prenez l'escalier et continuez de descendre jusqu'à la cellule sans fenêtres, puis empruntez la trappe. Faites-vite. Vous devriez survivre si vous arriviez jusque-là.
- Je ne part pas d'ici, refusa le jeune Dunmer en désignant l'Astre du doigt. Je vais tuer cet enfoiré pour ses actes. Je vous rejoindrait ensuite.
- On s'est mal comprit, intervint Oka. Tu prend ton chemin, et on suit le nôtre. Nous sommes juste ici pour Ri'Drassa, alors nous allons le récu...
Le grand lézard s'interrompit en pleine phrase et se mit à fixer un coin de la tour avec un oeil étrange.
- Quoi ? l'interrogea Zede-Tei en le dévisageant.
- Je... Qu'est-ce que...
L'elfe noir et l'argonien se tournèrent en même temps vers la direction dans laquelle regardait le grand Compagnon.
Le dernier des quatre soldats se tenait debout, dos à eux, son épée ensanglantée dans la main. L'homme semblait préparé à se battre, à l'exception prête qu'il n'était plus en vie.
La main de Renji dépassait du dos du nordique, creusant un énorme trou dans sa poitrine. Même si elle n'était pas directement visible, la cage thoracique de l'homme avait été défoncée, et plusieurs de ses côtes brisées reposaient sur le sol ou dépassaient de derrière ses bras.
Derrière le corps, d'épaisses volutes de fumée noire s'élevaient doucement vers le ciel, montant inlassablement vers les hauteurs.
- Il est parfait...
Les frères argoniens firent volte-face et découvrirent Sirius, visiblement en état de se tenir sur ses jambes sans effort. Debout sur le parapet, dos au vide et face au khajiit, le bréton semblait ravi par ce qu'il observait avec un regard plein d'intérêt.
- Je ne m'était pas trompé... Ils comprendront que j'avais vu juste ! s'écria-t-il en levant les bras. Les Enfants de Lune sont toujours là, cachés parmi les hommes !
Le cadavre du Libérateur s'écroula au sol dans un son d'os brisés, révelant l'état de son meurtrier.
Une lame plantée dans le thorax, Renji se tenait parfaitement immobile. Ses crocs, ses griffes, sa fourrure exhalaient une quantité impressionnante de brume opaque, dissimulant son expression, son visage ou même la surface de son crâne. Lorsque le khajiit fit un pas en avant, Oka saisit Neloth par le cou et l'attira en arrière avec précipitation, tandis que Zede-Tei bondissait sans pouvoir masquer son anxiété.
Seul l'Astre était resté immobile, et continuait de regarder la recrue avec un air absorbé.
- Une légende inconcevable et pourtant vérifiable, souffla-t-il doucement. Viens, mon garçon, viens à moi...
- Je... Vais...
Les yeux du chef des Libérateurs s'agrandirent sous le coup de la surprise. Les machoires du félin s'agitèrent pendant plusieurs secondes, émettant un râle intelligible.
- Alors, tu peux parler, dit Sirius... La dernière fois, tu n'étais qu'une bête, mais maintenant...
- ...Te... Tuer...
Cette fois, le bréton fronça les sourcils, et recula de quelques centimètres vers le vide.
Renji bondit. En une durée infinitésimale, il parcouru la distance qui le séparait de l'Astre, laissant une trainée de fumeroles obscures à sa suite. Prit de court, l'homme esquissa par réflexe un geste afin de générer une protection magique entre lui et son assaillant, mais aucune once d'énergie ne jaillit de ses paumes. À court d'idées, il sauta en arrière, droit dans le gouffre.
Le poing de Renji heurta le parapet avec une violence si incroyable que tout un pan de la tour s'effondra immédiatement. Les pierres explosèrent, se décrochèrent de la structure du bâtiment, et furent projetées dans le vide dans un éboulement innarêtable.
Zede-Tei sauta sur l'occasion. L'argonien se jeta en avant, lame au poing, et planta son épée dans la nuque de Renji avant que ce dernier ne se retourne. Dans un crissement strident, la brume fut parcourue d'un long tremblement, comme si elle avait été animée par une volonté indépendante. Le Compagnon sentit les nappes de fumée se refermer sur lui, ce qui ôta toute hésitation de son esprit. Dans un cri d'effort, il fit tourner la pointe de son épée d'un quart de tour dans la chair du khajiit.
Un geyser de sang jaillit de la plaie, éclaboussant ses bras et son visage, alors que l'ensemble de la masse sombre et fumante se volatilisait comme par enchantement. Prise d'une vibration surnaturelle, la lame du reptile se fissura, puis se fendit en une dizaine de morceaux différents, qui tombèrent au sol dans un cliquetis sinistre.
Interdit, Neloth contempla la fourrure du jeune khajiit se mettre à blanchir de part et d'autre de l'ouverture sanglante qui lui barrait le bas du crâne. Puis les lambeaux de chair se rejoignirent brusquement dans un bruit de succion caverneux, faisant complètement disparaitre la blessure.
- Que... fut simplement capable de hoqueter le Dunmer lorsqu'il voulut formuler une pensée sensée.
- On t'expliquera plus tard, lança Zede-Tei en hissant la recrue sur son dos comme un sac de grains. Allez, on fout le camp. Les renforts arrivent !
Désolé si il y a des fautes ou si il manque des phrases vers la fin, j'ai du récupérer une vieille version du chapitre parce que j'avais supprimé l'autre hier soir
En relisant j'ai pas trouvé de trous donc ca devrait aller mais dîtes moi au cas où si il y a des passages qui n'ont pas de sens
Up
C'est cohérent mais ya des fautes, surtout des "s" qui deviennent des "d", t'as juste des gros doigts
Sinon la suite !
Le 13 septembre 2017 à 21:03:56 ChapiGBT a écrit :
C'est cohérent mais ya des fautes, surtout des "s" qui deviennent des "d", t'as juste des gros doigts
Ouais mon nouveau tel est légèrement plus petit, faudra que je m'y habitue
Sinon la suite !
J'y travaille
J'ai envie de t'écrire un message pour te dire "c'est bien, vivement la sweet !", mais en fait j'ai la flemme donc je vais dormir et je le ferais demain, bonne nuit
C'est bien vivement la sweet !